Les Points noirs de l'histoire de l'Église
Michaël Hesemann
Paris, Artège, 2017. 421 pages.
Présentation de
l’ouvrage
Malgré
un titre qui donne à croire que cet ouvrage serait une énième compilation de la
« face noire » de l'Église catholique il se révèle à la fois instructif et passionnant couvrant
2000 ans d'histoire. En partant des origines de l’Eglise il fait le point sur
certaines légendes et falsifications qui alimentent régulièrement tant les
magazines que certains ouvrages en mal de sensationnel ou de révélations.
L’auteur
commence par faire le point sur de prétendues découvertes à propos de
Jésus : le tombeau qui aurait été découvert tout comme des lettres
attribuées à Jésus. Il n’oublie pas de faire un sort aux fantasmes qui
entourent le mystère de naissance de Jésus, ses relations avec Marie-Madeleine.
L’auteur fait également le point sur les premiers temps de l’Eglise :les défis
que la jeune église dut affronter pour réussir à formuler des dogmes, comment
s’est institué peu à peu la Primauté de Pierre, ses relations avec le pouvoir
une fois l’Eglise reconnue comme religion majoritaire au sein de l’Empire
romain.
Ainsi
il détruit en historien les fantasmes qui parcourent toute une littérature
(journalistique, historienne ou romanesque) et veulent décrire l’Eglise comme
un foyer d’obscurantisme. C’est donc quelques dossiers que l’auteur
revisite : le schisme entre Constantinople et Rome, les Croisades en Terre
Sainte ou contre les cathars, la légende de la papesse Jeanne, les Templiers
avec ses nombreux mythes l’épineuse question de l’Inquisition, le procès Galilée,
la question protestante ou celle du modernisme au XIXème siècle, tout comme le
débat autour de l’attitude de Pie XII pendant la Deuxième Guerre mondiale à
propos du silence du Pape.
L’auteur
évoque longuement aussi quelques sujets qui ont donné lieu à de nombreux
articles ou livres : la mort du Pape Jean-Paul Ier (certains auteurs
insinuant que ce dernier aurait été assassiné), le scandale de la Banque
Ambrosio ayant à sa tête le controversé Monseigneur Marsinkus. Le livre s’achève
sur le « mea culpa » voulu par Jean-Paul II au seul du troisième
millénaire où l’Eglise reconnaissait les fautes commises par le passé.
L’auteur
a choisi les sujets les plus controversés ou les plus connus de l’histoire de
l’Eglise catholique pour rétablir la vérité bien que d’autres sujets auraient
pu être traités (les missions en Afrique ou dans les Amériques, ses rapports
avec certains régimes…).
S’il
peut à première vue paraître apologétique l’auteur ne cache pas les erreurs
parfois commises par les prélats au nom de l’Eglise. C’est donc bien une Eglise
« sainte » par essence mais composée de pécheurs que l’historien
allemande nous montre.
En
définitive cet ouvrage, facile à lire, est très instructif et permettra de
répondre aux nombreuses critiques qui sont adressées à l’Eglise catholique.
L’auteur
Michael
Hesemann, né en 1964, est historien, écrivain et journaliste. Spécialiste
d'histoire ecclésiastique, il a aussi étudié l'anthropologie culturelle, la
littérature et le journalisme à l'université de Göttingen en Basse-Saxe. Il vit
aujourd'hui entre Rome et Dusseldorf.
Publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles