jeudi 31 mars 2016

Le paradis à la porte : essai sur une joie qui dérange
Fabrice Hadjadj
Paris, Le Seuil, 2011. 498 pages.
  
  
«  Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. » (Jean  15, 11) : tel est le souhait de Jésus pour ses disciples et tel est son souhait pour nous. Ilo est bon de se rappeler en ces jours de Pâque. C’est ce que nous rappelle le livre de Fabrice Hadjadj : demeurer dans la joie malgré un climat environnant qui pourrait nous porter à se laisser gagner à la tristesse sinon au désespoir.

Vous avez peut-être lu l'Enfer de Dante mais jamais son Paradis : il équivaut à vos yeux à un néant immaculé. Or le paradis dantesque est bien plus différencié et violent que son enfer. Béatrice y déclare au poète : " Si tu voyais mon rire, tu serais réduit en cendres ". C'est pourquoi, au fond, l’on met facilement le paradis à la porte : pour ne pas affronter l'exigence de sa joie. Et la tentation est grande de se fabriquer à la place un petit paradis artificiel, rassurant... qui fait un enfer très convenable.

Certes, il ne s'agit pas de fuir vers un autre monde imaginaire, ni de régresser vers ce paradis terrestre définitivement perdu depuis la chute d’Adam et Eve dont nous parle la Genèse. A la notion d'un au-delà, on oppose à bon droit la requête de vivre hic et nunc. Mais n’est-on jamais vraiment ici, maintenant. C'est là que le vrai paradis révèle son paradoxe et se défend contre ses parodies : il n'est pas évasion vers un ailleurs, mais une grâce déchirante d'être présent à tous et à chacun, dans une ouverture symphonique, une créativité chorale.


Ce livre invite à un itinéraire à travers la philosophie, la théologie et les arts - de Nietzsche à Bonnefoy de Baudelaire au Bernin, de Sade à Mozart - afin d'approcher ce que le paradis a de plus terrible et de plus beau : la béance de sa béatitude. Oh ! il ne s'agit pas de se  consoler à peu de frais, non, mais de nous convoquer à cette joie qui doit vous faire perdre toute contenance - comme un clown - et détruire en vous tout contentement - comme un fleuve, lequel n'est lui-même que de se recevoir et de s'offrir sans fin...

Publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles

vendredi 25 mars 2016

Commémorations nationales

Le projet de ce volume est dessiné par Catherine Bréchignac, membre du Haut comité des Commémorations nationales : « l’entreprise mémorielle est incomplète, risquée, souvent suspectée d’arbitraire voire d’amnésie [...] si la commémoration se limitait à n’être que la sanctification laïque d’un personnage, d’un événement, d’une œuvre, elle manquerait une grande part de sa portée » (p 7 et 9).
En 300 pages, avec 105 auteurs, la Mission aux Commémorations nationales balaie chaque année les anniversaires essentiels pour la France : arts, littérature, technique, événements politiques, économiques, militaires sont traités par ce que notre pays compte de meilleurs spécialistes pour chacune des questions. Le 1700e anniversaire présumé de la naissance de saint Martin (316) est rappelé. Lucien Bély évoque la fondation, en 966, de l’abbaye du Mont-Saint-Michel où les Normands s’appuient sur un sanctuaire créé en 708 (p 29-31). Cédric Michon, aux pages 42-43, explique l’importance du concordat de Bologne (1516) entre le pape Léon X et François 1er. Les incidences de cet accord sont de même ampleur pour l’histoire de l’Eglise et pour l’histoire de France. La vie de Charles de Foucauld (1858-1916) est décrite par Christine Jordis (p 207-209).

mardi 22 mars 2016

La découverte des chrétiens d'Orient par les croisés

Camille Rouxpetel, L'Occident au miroir de l'Orient chrétien : Cilicie, Syrie, Palestine et Égypte (XIIe-XIVe siècle), Rome : École française de Rome, coll. Bibliothèque des écoles françaises d'Athènes et de Rome, 2015, 581 p., 40 €.

Alors que l'actualité met en lumière le drame des communautés chrétiennes orientales, l’École française de Rome publie la thèse de doctorat de Camille Rouxpetel sur la découverte des chrétiens de Syrie et de Palestine par les voyageurs à la fin du Moyen âge.
À partir d'un corpus de textes rédigés par des croisés, des pèlerins et des missionnaires établis en Orient, elle étudie la découverte de ces communautés et les variations dans la perception que l'Europe en a. Ces textes ont déjà été analysés pour l'étude du développement de l'Islam, des croisades et des pèlerinages, voir par exemple l'ouvrage d'Alphonse Dupront, Du sacré : croisades et pèlerinages, images et langages, paru en 1987. Les chrétiens d'Orient constituent un nouvel angle de recherche. 
À titre de comparaison, Camille Rouxpetel tire aussi certains exemples de la Petite Arménie, de l'Irak, de l’Égypte, de la Nubie et de l’Éthiopie. Elle laisse volontairement de côté les textes théologiques et conciliaires.
Son propos commence avec la première croisade, au XIIe siècle et court jusqu'au concile de Florence en 1439. L'Orient, en particulier les terres de Palestine et de Syrie, est le berceau historique du Christianisme, mais la rupture avec l'Occident a lieu à la fin de l'Antiquité. Les communautés chrétiennes orientales connaissent donc une évolution parallèle, encore accentuée par la conquête musulmane.
Trois temps émergent des textes : la rencontre, la description de l'altérité et du semblable, la découverte de soi. Les premiers voyageurs vers l'Orient sont les croisés, qui arrivent en Terre sainte avec la conquête pour objectif. Ils partent d'Europe avec un préalable culturel composé des descriptions bibliques, des apports des Pères de l’Église et des auteurs antiques. Ils sont d'abord à la recherche des lieux que le Seigneur a connus et arpentés. Ils sont confrontés à une réalité différente, dont ils décrivent abondamment tous les éléments, dans une « tension constante entre réminiscences évangéliques et constat progressif de la réalité contemporaine d'un territoire placé par la première croisade sous souveraineté chrétienne, puis à nouveau perdu au profit de pouvoirs islamiques » (p.1). Le pèlerin en Terre sainte est aujourd'hui encore confronté à la même tension, entre les souvenirs d'un territoire dont il connaît bien la géographie et la découverte d'un pays en guerre. Une attention particulière est portée au vocabulaire utilisé, qui doit décrire des réalités inconnues pour le destinataire du texte, dire à la fois l'altérité et le semblable. Après des descriptions essentiellement axées sur le physique et le matériel, la traduction des langues orientales permet dans un second temps d'avoir accès à l'intériorité et à l'intime des orientaux.
Les chrétiens d'Orient sont différents des latins par leur liturgie, leurs mœurs, leurs vêtements... La diversité des Églises, séparées les unes des autres par des questions doctrinales, interroge aussi les Européens, surpris de rencontrer des Arméniens, des Syriaques, des Nestoriens, des Grecs, des Coptes, des Nubiens, des Éthiopiens, des Géorgiens... Toutefois, leur appartenance au christianisme empêche qu'ils soient irréductiblement autres comme le sont les musulmans. « Les récits des mémorialistes, des pèlerins ou des missionnaires n'ont pas pour fonction première de témoigner d'une expérience et de matérialiser, voire souvent de justifier, dans l'espace textuel, une entreprise d'abord définie comme spirituelle. Peu importe de savoir si l'auteur dit vrai ou non. L'intérêt du discours réside dans ce qu'il révèle de la manière d'envisager un autre ayant la particularité d'appartenir au même ensemble que le sien, la chrétienté » (p.7). Cela entraîne une prise de conscience de la véritable signification de la chrétienté au sens de l'universalisme. La découverte de soi fait partie intégrante du pèlerinage ou de la mission.
En réaction, l’Église latine tente d'intégrer en son sein les communautés orientales, sans forcément passer par l'uniformisation. « À un moment où l’Église romaine affirme de plus en plus sa prétention à l'universalité et développe des actions en vue de l'unification de la chrétienté sous son obédience, les Latins partis pour l'Orient découvrent la diversité et l'altérité de leurs coreligionnaires » (p.463). Trois réactions cohabitent dans les textes : une uniformisation théologique, liturgique et ecclésiologique, une exclusion des chrétiens jugés schismatiques et hérétiques, ou une reconnaissance de l'altérité orientale.
Les annexes très développées, caractéristiques des livres de l’École française de Rome, sont nombreuses et utiles : cartes, index, bibliographie bien sûr, mais aussi biographies des principaux auteurs étudiés et un tableau des sources présentant précisément le statut de chaque texte.


Hélène Biarnais

responsable de la médiathèque diocésaine de Gap et d'Embrun

vendredi 18 mars 2016

Des outils pour approfondir Laudato Si'

Après la publication de Laudato Si' en mai 2015, des groupes de travail autour de l'écologie s'organisent dans les diocèses. A Gap, l'intervention du Père Jean-Baptiste Rougny le 8 janvier 2016 à l'occasion des voeux diocésains a été chaleureusement accueillie par les prêtres, les salariés et les bénévoles du diocèse.
La médiathèque diocésaine Mgr Depéry propose un éventail d'outils pour étayer la réflexion sur le sujet de l'écologie. Vous pouvez les trouver en suivant ce lien.
Parmi ceux-ci, deux sont particulièrement à recommander :

Père Dominique Lang, Petit manuel d'écologie intégrale : avec l'encyclique Laudato Si', un printemps pour le monde, Paris : Saint-Léger éditions, 2015, 380 p., 20 €.
Déjà présenté ici par le Père Pierre Fournier, cet ouvrage commence par une analyse fouillée de l'encyclique et présente en détail le concept d'écologie intégrale : "une manière d'habiter le monde (oikos) qui intègre toutes ses réalités vivantes, des plus immédiates aux plus discrètes" (p. 64).
Dans la pratique, il s'agit de mettre en application un changement de mode de vie, orienté vers une économie équitable, des relations humaines renouvelées et basées sur l'égalité et la réciprocité. Avant tout, il faut préparer les générations futures à "passer de la domination à la gérance" (p. 81), en reconnaissant que le "Salut [est] promis à toute la création" (p. 90).

Michel Maxime Egger, Soigner l'esprit, guérir la Terre : introduction à l'écopsychologie, Genève : Labor et Fides, 2015, 288 p., 25 €.
Cet ouvrage fait découvrir l'écopsychologie, l'alliance de la psychologie individuelle et de l'écologie. Il met en avant les besoins mutuels de l'écologie et de la psychologie.
Il y a un hiatus entre les informations transmises par les médias, la réception qu'en fait le grand public (voir à ce propos la recension de Que feriez-vous si vous saviez ?) et la mise en oeuvre des recommandations des scientifiques. Individuellement, chacun est dans le déni, confronté à des problèmes d'une ampleur difficile à évaluer, érigeant des mécanismes pour se défendre de la peur, de la culpabilité, de l'impuissance. De plus, la résistance au changement augmente les difficultés à se prendre en main.
Dans la seconde partie, l'auteur analyse les causes civilisationnelles qui ont amené à la situation actuelle. Il montre comment les modèles de civilisation primitive (les chasseurs-cueilleurs, la domestication des animaux, les éleveurs sédentaires...), la place des femmes dans l'organisation sociale, les modèles de consommation, déterminent l'attitude de chaque société face aux problèmes environnementaux.
Enfin, l'auteur présente des psychothérapies non anthropocentriques qui aident l'homme à se replacer dans son environnement global, vers "un travail qui relie" (p. 247).
Les grandes parties de l'ouvrage sont ponctuées par les portraits des scientifiques qui ont contribué à l'écopsychologie : Carl Gustav Jung, Paul Shepard, l'auteur de Nous n'avons qu'une seule Terre, Theodore Roszak et Joanna Macy.
Cet ouvrage permet de réfléchir à la manière dont nous nous intégrons pleinement dans la Création.

Hélène Biarnais
bibliothécaire du diocèse de Gap


jeudi 17 mars 2016

La vie du Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus :
Henri Grialou (1894-1967 : « Je veux voir Dieu »
Mgr. Guy Gaucher
Paris, Le Cerf, Vénasque, Editions du Carmel, 2007. 368 pages.


Première biographie intégrale d'un grand maître spirituel de notre époque : le Père Marie-Eugène de l'Enfant-Jésus (1894-1967), carme dont la cause de béatification a été ouverte en 1985. Le pape François vient de signer le décret ouvrant la voie à une prochaine béatification.
Le Père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus (dont le nom dans le civil était Henri Grialou). Issu d’une famille modeste, il a vécu plusieurs vies en une seule: séminariste aveyronnais happé par cinq années de guerre sur divers fronts, ordonné prêtre, entré chez les carmes (1922), appelé aux plus hautes responsabilités de son Ordre (Préposé Général, 1954), créateur des Fédérations des carmels français, fondateur de l'Institut séculier international Notre-Dame de Vie, écrivain (Je veux voir Dieu, un best-seller traduit en cinq langues qui introduit à la spiritualité carmélitaine à travers les itinéraires de Jean de la Croix, Thérèse d’Avila et Thérèse de l’Enfant-Jésus), bâtisseur, missionnaire à travers le monde. Mystique prophétique, réaliste, disciple de Vatican II.
Fasciné par Dieu, " ami de l'Esprit Saint ", diffusant la doctrine des Saints du Carmel, ce contemplatif a été de plain-pied dans l'Histoire de l'Église du XXe siècle qui résumait sa vocation de prêtre et de carme dans cette phrase : « Ma vocation est une vocation théologale, je suis fait pour conduire les âmes à Dieu, pour les conduire à l’union divine »


Biographie de l'auteur
Mgr. Guy Gaucher (1930-2014)  est un prêtre, carme, évêque de Meaux, puis évêque auxiliaire de Bayeux-Lisieux. Il est connu également comme écrivain spirituel et grand connaisseur de la figure et spiritualité de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus dont il a édité les œuvres complètes. Il a été à un acteur actif pour faire reconnaître Sainte Thérèse comme Docteur de l’Eglise. Il a été enfin Postulateur de la cause du père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus en vue de sa béatification.

Publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles

mardi 15 mars 2016

ELISABETH DE LA TRINITE (1880-1906)

ELISABETH DE LA TRINITE


Elisabeth de la Trinité : biographie
Conrad De Meester
Paris, Presses de la renaissance, 2006. 741 pages.

"Elle est un témoin éclatant de la joie d'être enraciné et fondé dans l'amour. Elle se sait habitée au plus intime d'elle-même par la présence du Père, du Fils et de l'Esprit." Dit Jean-Paul II lors de la cérémonie de béatification de la jeune carmélite Elisabeth de ,la Trinité dont le pape François vient de signer le décret qui ouvre l’étape pour la canonisation

"Je vais à la Lumière, à l'Amour, à la Vie" sont les ultimes paroles prononcées par Élisabeth de la Trinité sur son lit de mort, le 9 novembre 1906, au carmel de Dijon. Elle a vingt-six ans. Elle meurt véritablement consumée d'amour pour le Christ, après des mois de souffrance physiques et morales.

Née à Bourges en 1880, Premier Prix de piano à treize ans, cette jeune artiste est aussi une amie incomparable pour ses proches. Elle entre au carmel de Dijon le 2 août 1901 et s'y épanouit dans le silence de la contemplation, rayonnnant du bonheur d'un total oubli de soi. Après la traversée d'une nuit spirituelle, elle fait sa profession religieuse en 1903, puis rédige le 21 novembre 1904 sa prière "Ô mon Dieu, Trinité que j'adore", célèbre depuis dans tout le monde chrétien. Jean-Paul II la béatifie le 25 novembre 1984.
"La structure de son univers spirituel, le contenu et le style de sa pensée théologique sont d'une densité et d'une consistance sans faille" (Hans Urs von Balthasar). La palette de sa doctrine spirituelle est large, d'une rare richesse et d'une grande actualité. Elle est un "guide sûr" (Jean-Paul II) pour apprendre à vivre en intime communauté avec Dieu au cœur de la vie quotidienne moderne. Elle est l'exemple d'un amour qui apporte un bonheur profond et durable. Dans le dialogue interreligieux contemporain, elle est un témoin extraordinaire de la Trinité.

Cette grande biographie permettra au lecteur de découvrir le cœur même de cette personnalité attachante, sensible et si proche de nous. Puissant prophète de la présence de Dieu en tout être humain, Élisabeth invite les pèlerins de l'Absolu à s'ouvrir éperdument "à la Lumière, à l'Amour, à la Vie".
Biographie de l'auteur

Conrad De Meester, carme flamand, est connu pour ses publications fondamentales sur Thérèse de Lisieux (dont son édition d'Histoire d'une âme, parue aux Presses de la Renaissance), mais aussi pour l'édition critique des oeuvres complètes d'Elisabeth de la Trinité au Cerf. 

Publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles

dimanche 13 mars 2016

La bande Baudissard : où le crime se mêle à l'histoire de l’Église

Louis Reynaud, Histoire de la Bande Baudissard (1910-923) : les Bandits-Fantômes des Alpes, L'Argentière-la Bessée : Editions dou Courmié, Association Patrimoine de la Roche de Rame, 2015, 166 p.

Ce livre, consacré à un épisode de la criminalité de part et d'autre de la frontière franco-italienne, vient heureusement compléter la connaissance que nous avons de l'histoire de la Première Guerre mondiale dans le département. En toile de fond de cet ouvrage se trouvent la porosité des frontières, également évoquée par Emilie Carles dans Une Soupe aux herbes sauvages, et l'industrialisation de l'Argentière. La situation dans cette localité est évoquée dans « la main d'oeuvre coloniale de l'Argentière-La Bessée », contribution de Christel Manz à Vivre la guerre dans les Hautes-Alpes (p 142-151) dont la recension se trouve ici).
Des frères, nommés Baudissard et venus du Val Chisone, vont de 1917 à 1920 commettre sur les deux versants des Alpes des vols et des meurtres, dont celui de l'abbé Eugène Albert Rossignol dans la nuit du 14 au 15 août 1918 au presbytère de la Bessée.

samedi 12 mars 2016

LES NOUVEAUTES DU MOIS DE MARS


NOUVEAUTES MARS 2016

AMBROISE DE MILAN. – La fuite du siècle. – Paris, Le Cerf, 2015. 379 pages.

ANONYME. – La quête de la sagesse. – Paris, Editions du Seuil, 2004. 177 pages.

BARTELOME DE LAS CASAS. – De l’unique manière d’évangéliser le monde entier. – Paris, Le Cerf, 1990. 145 pages.

BRETON, Stanislas. – La croix, exercices spirituels : opuscules. – Genève, Editions Ad Solem, 2015. 130 pages.

BRETON, Stanislas. – poétique de la Passion : opuscules. – Genève, Editions Ad Solem, 2015. 102 pages.

BUGNINI, Annibale. – La réforme de la liturgie (1948-1975). – Paris, Desclée de Brouwer, 2015. 1034 pages.

CONSEIL PASTORAL POUR LA PROMOTIUON DE LA NOUVELLE EVANGELISATION. – Dieu est tendresse et pardon : vivre le sacrement de réconciliation. – Paris, Salvator, 2015. 62 pages.

FRANÇOIS DE SALES ; JEANNE DE CHANTAL. – Correspondance. – Paris, Desclée de Brouwer, 2016. 900 pages.
GILSON, Etienne. – L’unité de l’expérience philosophique : la tentative médiévale ; la tentative cartésienne ; la tentative moderne. – Fontgonbault, Editions Petrus a Stella, 2016. 332 pages.

GUILLAUME DE SAINT-THIERRY. – Nature et dignité de l’amour. – Paris, Le Cerf, 2015. 245 pages.

GUILLAUME DE SAINT-THIERRY. – Questions à Thalassios. Tome III. Questions 56 à 65. – Paris, Le Cerf, 2015. 337 pages.

HAUERWAS, Stanley ; WILIMON, William H. – Etrangers dans la cité. – Paris, Le Cerf, 2016. 283 pages.

LEMARDELE, Christophe. – Les cheveux du Nazir : de samson à Jacques, frères de Jésus. – Paris, le Cerf, 2016. 278 pages.

MAXIME LE CONFESSEUR. – Questions à Thalassos. Tome III. Questions 56 à 65. – Paris, Le Cerf, 2015. 337 pages.

MORALES, Xavier. – Dieu est amitié : la spiritualité d’Aelred de Rievaulx. – Paris, Salvator, 2016. 129 pages.


REYNIER, Chantal. – Vie et mort de Paul à Rome. – Paris, Le cerf, 2016. 304 pages.

Publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles

jeudi 10 mars 2016

A quoi sert l’art sacré ?

Conférence le 17 mars 2016 à 20 h au centre diocésain Pape François de Gap par Chantal Desvignes-Mallet

Le 17 mars 2016 à 20 h, au centre diocésain Pape François, Chantal Desvignes-Mallet, conservateur honoraire du patrimoine, donnera une conférence intitulée « A quoi sert l’art sacré ? »
L’art sacré recouvre des domaines nombreux : musique, sculpture, peinture, orfèvrerie, architecture… autant de disciplines artistiques qui se retrouvent dans les édifices catholiques. Mais pourquoi cette présence ? Est-elle esthétique ? Liturgique ? Dans quelle mesure l’art sacré a-t-il évolué, tout particulièrement depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ?
Chantal Desvignes-Mallet est conservateur honoraire du patrimoine, spécialité Inventaire général. Dans ses fonctions, elle s’est particulièrement intéressée au nord des Hautes-Alpes. Elle a, également, donné des cours d’histoire de l’art médiéval à l’université de Provence. Elle est l’auteur ou le coauteur de nombreux articles et livres parmi lesquels L’église Saint-Etienne de Vallouise à travers les âges, Association de sauvegarde de l’église Saint-Etienne (2015, 308 p.)

En pratique :
Jeudi 17 mars 2016, à 20 h, hémicycle du Centre diocésain Pape François à Gap (entrée par le 9 rue Capitaine de Bresson ou par la place Ladoucette) :
A quoi sert l’art sacré ? par Chantal Desvignes-Mallet.

Prochaines conférences :
Jeudi 21 avril 2016 : Philippe Franceschetti : les chrétiens dans la Seconde Guerre mondiale.
Jeudi 19 mai 2016 : Pierre Langeron, la laïcité
Jeudi 16 juin 2016 : Jean-Pierre Reybaud : le couvent des franciscains de Gap.

mercredi 9 mars 2016

UNE VIE APRES LA MORT ? D'OSIRIS A JESUS

une vie apres la mort
D’OSIRIS A JESUS

In « Le Monde  de la Bible » n° 216 ? MARS-AVRIL-MAI 2016

Dans l’Antiquité, la civilisation égyptienne  - comme on peut le remarquer d’ailleurs dans beaucoup de civilisations antique - semble être celle qui a exploré et développé le plus loin le concept du «passage d’une vie terrestre à une vie après la mort» sans aller jusqu’à la notion de résurrection après la mort.

Les Egyptiens seraient-ils aller plus loin encore que ne l’ont exprimé les Hébreux de l’Ancien Testament? Il est également utile de découvrir comment les Mésopotamiens et les gréco-romains se sont emparés de l’idée, avant de présenter ce qui apparaît comme le renouvellement d’une annonce de résurrection avec Jésus dans le Nouveau Testament. 

En effet il faut attendre la période des Maccabées pour voir que l’idée de la  résurrection des morts se fera jour dans la religion juive. Mais c’est seulement dans le Nouveau Testament que cette croyance deviendra un dogme de foi affirmée avec force dans les Evangiles et les Epîtres de Paul.

Osiris et Jésus, deux promesses d’éternité? Car c’est bien ce qui se passe après la mort qui vient sujet de réflexion non seulement dans les civilisations méditerranéennes mais que l’on retrouve dans toute civilisation. Et c’est ce que veut nous faire découvrir ce numéro du Monde de la Bible.


Ce numéro est donc le bienvenu pour une réflexion jusqu’à Pâques en ce temps de Carême : un chemin d’espérance après la Semaine Sainte. Comme le dira Saint Paul : « Si le Christ n’est pas ressuscité vaine est notre foi ! » (Première Epître aux Corinthiens, 15).

Publication : Claude Tricoire. Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles.

UNE RECETTE POUR RECUPERER LES LIVRES EN RETARD



Et si chaque lecteur qui a des livres en retard à la Bibliothèque nous apportait des gâteaux pour se faire pardonner ?


Publication :Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles

vendredi 4 mars 2016

La sagesse et le bonheur

Christophe André, Alexandre Jollien, Matthieu Ricard, Trois amis en quête de sagesse, Paris : L'iconoclaste, Allary éd., 206, 481 p., 22€90.


Trois auteurs venus d'horizons très différents, à la forte personnalité, pourtant liés par une profonde amitié, partagent leur expérience et leur sentiments sur des sujets qui touchent au quotidien, à la vie, au bonheur. Ce livre a été écrit lors d'un séjour en Dordogne, en quelques jours, sur la base de leurs échanges.
Christophe André est l'auteur de Vivre heureux : psychologie du bonheur (disponible ici). Médecin psychiatre, il est l'un des premiers à introduire la méditation en psychothérapie. Alexandre Jollien est un philosophe chrétien, actuellement établi en Corée pour découvrir la voie du Zen. Son ouvrage Le métier d'homme (disponible ici) a connu un grand succès. Matthieu Ricard, fils de Jean-François Revel, est un moine bouddhiste. Chacun apporte son expertise : Christophe André donne des conseils pratiques, Matthieu Ricard montre son détachement et sa sérénité. Alexandre Jollien apporte l'expérience de celui qui a vécu des épreuves douloureuses et qui les a surmontées. Pour une lecture chrétienne, c'est sa voix qui raisonne le plus. Ses références théologiques sont nombreuses, en lien avec son histoire.
Dans l'introduction, les trois auteurs se présentent, reviennent sur leur parcours et s'interrogent sur leurs motivations à écrire ce livre. Ils sont unanimes : ils souhaitent partager leurs expériences pour aider leurs lecteurs à vivre heureux. Leur quête de sagesse est une recherche du bonheur, qui se trouve en apaisant sa relation à soi-même et aux autres. Ce livre ne donne pas une recette qui pourrait s'appliquer à tous, mais invite plutôt à une réflexion sur le chemin à parcourir, qui est une progression où l'on apprend de ses erreurs. Un maître-mot pour avancer : la bienveillance.
Le style oral du texte le rend facile à lire, impression accentuée par la présentation claire du livre. Le papier est de qualité et les grandes marges aèrent le texte. Les citations mises en exergue attirent l’œil du lecteur qui survole, et le lecteur pressé bénéficiera pleinement des "conseils pratiques" placés à la fin de chaque chapitre.

Pensé avant tout pour une lecture personnelle, cet ouvrage est pourtant à recommander aux personnes chargées de pastorale, particulièrement de la santé. Les chapitres sur l'écoute, sur le corps, sur la souffrance peuvent ouvrir une réflexion sur leur pratique.

Hélène Biarnais
responsable de la médiathèque du diocèse de Gap et d'Embrun

mercredi 2 mars 2016

LEOPOLD MANDIC : LE SAINT DE LA RECONCILIATION

Léopold Mandic : saint de la,réconciliation
P. E. Bernardi
Padoue, Couvent des Capucins, 1986. 420 pages.

Saint Leopold Mandic
Le Saint de la confession

Alors que les reliques de Saint Padre Pio et de saint Léopold Mandic ont été transférées au Vatican pour l’Année de la Miséricorde, il est opportun de faire connaître saint Léopold qui fut un « martyr de la confession » au même titre que le Padre Pio .

Bogdan Mandic est né le 12 mai 1866, à Castelnuovo - un petit port à l'extrémité sud de la Dalmatie. Son nom signifie « Dieu donné ».
Bien que physiquement fragile, dès son plus jeune âge, il a montré des signes d'une grande ferveur . À 16 ans, Bogdan a quitté la maison pour l'Italie pour entrer chez les Capucins à Udine en tant qu'étudiant et aspirant de l'Ordre. La vie n'a pas été facile pour lui à ,cause santé délicate. Néanmoins, il s'applique à ses études avec un grand enthousiasme. Et le 20 Avril 1884, il entre dans l'Ordre des capucins comme novice à Bassano del Grappa et prend le nom religieux de frère Léopold. Malgré les austérités de la vie capucine, il a persévéré et assimilé profondément la spiritualité franciscaine. Après sa profession, en mai 1885, il se lance dans un programme d'études à Padoue, puis à Venise. Enfin, il est ordonné à Venise le 20 Septembre, 1890.
Il souhaite réaliser son rêve de devenir missionnaire en Europe de l'Est, déchiré par les conflits religieux mais ses supérieurs refusent à cause de sa mauvais de santé. Ce fut assurément un temps d’épreuve pour le nouveau père Leopold.
De 1890 à 1906, le père Léopold fut  en poste dans divers couvents de la Province de Venise, y compris les couvents dans son pays natal de la Dalmatie, où les frères italiens avaient une mission. En 1906, il est affecté à Padoue, où, à l'exception d'une année passée dans un camp de prisonniers pendant la Première Guerre mondiale, parce qu'il ne voulait pas renoncer à sa nationalité croate, il y est resté toute sa vie. C’est  à Padoue qu'il a exercé un apostolat de confesseur et de directeur spirituel  Le Père Leopold exercera ce ministère pendant près de quarante ans.,

Le 22 Septembre 1940, le père Léopold a fêté son Jubilé d’or de prêtre. Ensuite,  sa santé se détériora rapidement. Il est mort dans le couvent à Padoue le 30 Juillet, 1942. Et peu de temps après sa mort, il fut vénéré comme un saint. Béatifié par le pape Paul VI le 2 mai 1976 il est canonisé  par le Pape Jean-Paul II le 16 Octobre 1983.

Sa spiritualité
La vie de saint Léopold Mandic est caractérisée par le contraste entre sa fragilité physique et sa force spirituelle. Il restera toute sa vie dans un état de santé fragile. De très petite taille,  son état de santé a empiré en vieillissant. Il souffrait de douleurs abdominales, et a été progressivement déformé par l'arthrite chronique en fin de vie, ce qui le faisait beaucoup souffrir et rendit son corps voûté et ses mains noueuses. Il a également souffert de bégaiement.
Mais spirituellement, Leopold Mandic était un géant. Son humilité et sa foi dans la bonté et la Providence de Dieu lui ont  permis de reconnaître et d'accepter son mauvais état physique. Et à son tour, il a pu prendre  conscience de sa propre humilité par rapport à grande puissance de Dieu. Cette  foi il l’a communiquée à ceux qui se sont confiés à lui. Il disait: «Ayez foi Tout va bien se passer ! » Homme de compassion, le père Léopold a encouragé beaucoup de gens, en particulier ceux qui désespéraient. Il était vraiment un apôtre. Car, son long service dans le confessionnal fut un apostolat. Pendant  près de quarante ans, douze heures par jour, il a reçu, conseillés et déchargé des milliers de pénitents. Dans cet apostolat , il fut un héraut de l'amour et du pardon de Dieu. Et sa faiblesse humaine met en évidence le don de force spirituelle qui lui a permis de réaliser cet apostolat infatigable.
Au début de sa vie religieuse, Leopold Mandic a été invité à renoncer à ses aspirations missionnaires et là ses aspirations personnelles pour se consacrer à son ministère de confesseur et conseiller spirituel. Une fois, il a exprimé ses sentiments à ce sujet quand il a dit: «Je suis comme un oiseau dans une cage, mais mon cœur est au-delà des mers."

Une leçon
Saint Leopold a beaucoup à nous apprendre. Il est une source d'inspiration pour nous afin que nous soyons humbles et forts dans la foi chrétienne. Il était une parole vivante de la vérité prêchée par l'apôtre Paul aux Corinthiens: "C’est lorsque que je suis faible que je suis fort ! »l Et son ministère du pardon de Dieu dans le confessionnal peut nous apprendre de la valeur réelle et l'importance du sacrement de la réconciliation pour  nous amener de la mort du péché à la plénitude de la vie dans le Christ.
Saint Leopold est certainement un homme pour nous et pour notre temps.

Une prière
O Dieu, source de vie et d'amour, vous a donné Saint Leopold une compassion immense pour les pécheurs et un désir d'unité de l'Eglise. Grâce à ses prières, admettons que nous pouvons reconnaître notre besoin de pardon, montrez l'amour pour les autres, et nous efforcer de parvenir à une unité vivante parmi les chrétiens. Par notre Seigneur Jésus Christ, qui vit et règne pour les siècles des siècles. Amen.
Nous avons dans le ciel du cœur d'une mère, la Vierge, notre Mère, qui, au pied de la Croix souffrait autant que possible à une créature humaine, comprend nos problèmes et nous console.

Saint Leopold Mandic, Capucins

Publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles