samedi 29 septembre 2018

Saint Césaire d'Arles docteur de l'Eglise


La cause du doctorat de saint Césaire d’Arles a été initiée en 1853, abandonnée puis reprise une première fois en 1937 avant d’être de nouveau stoppée en 1942. Depuis 2013, l’archevêque d’Aix-en-Provence et Arles souhaite la relancer. En mars 2018, il a saisi l’occasion de l’exposition sur saint Césaire à Rome pour évoquer publiquement la reprise des travaux.
Dans l’Eglise catholique, un docteur est un saint dont on reconnaît l’apport théologique, dans le temps et dans l’espace. L’héritage de saint Césaire (470-542) réside notamment dans une double synthèse : entre le règne de Dieu et la liberté de l’homme, entre la grâce divine et la nature humaine. Celui qui fut évêque d’Arles durant 40 ans est d’ores et déjà considéré comme une figure majeure de l’Eglise des premiers siècles
Le dossier ci-dessous donne un aperçu de la figure de saint Césaire.


https://www.catho-aixarles.fr/wp-content/uploads/sites/28/2018/09/AAS-Saint-Cesaire-2018-09.pdf

jeudi 27 septembre 2018

Les Evêques de France prennent position sur la PMA et GPA



Respectons la dignité de la procréation !
Publié le 20 septembre 2018
La dignité de la procréation
Evêques de France (les)
Paris, Bayard, Cerf, Mame, 2018. 110 pages.



A l’approche de l’ouverture du débat parlementaire en vue de la révision de la loi bioéthique, alors que l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques va publier son rapport et que le Comité Consultatif National d’Ethique va donner son Avis, l’Eglise de France explique sa position sur l’Assistance Médicale à la Procréation (AMP).
Dans une Déclaration signée par tous les évêques de France : « La dignité de la procréation » (coédition, Cerf, Bayard, Mame), l’Église catholique rappelle la valeur de la procréation : acte profondément et spécifiquement humain dont la manipulation entamerait gravement la valeur de fraternité qui fonde le pacte social en notre société.
Ce texte en est une synthèse.
——
Donner la vie à un enfant est une expérience des plus fortes, une source d’émerveillement des plus profondes, une responsabilité des plus grandes. Les traditions bibliques les considèrent comme un don et une bénédiction de Dieu. Aussi, l’Église catholique se veut attentive au désir d’enfant et à la souffrance due à l’infertilité. Elle encourage les recherches qui visent à prévenir cette infertilité ou à la guérir. Elle insiste sur l’accueil et le respect bienveillants dus aux enfants, quels que soient les moyens utilisés pour leur venue au monde.
À l’occasion de la révision des lois relatives à la bioéthique, des projets d’accès aux techniques d’assistance médicale à la procréation (AMP) pour des couples de femmes ou pour des femmes seules ont été formulés et mis en débat. En tant qu’évêques de France, à l’écoute respectueuse des personnes et de leurs situations de vie, nous souhaitons apporter notre contribution à ces débats en proposant un discernement éthique posé en raison. Nous le faisons dans un esprit de dialogue où sont présentés les arguments.

Valeur et norme fondamentales de la procréation

La dignité de la personne inclut la procréation
Le Conseil d’État a rappelé que la « dignité » est placée « au frontispice » du cadre juridique de la bioéthique française et qu’elle a une « valeur constitutionnelle ». Il a souligné également qu’« une conception particulière du corps humain » en « découle » et que « l’enveloppe charnelle est indissociable de la personne ». La dignité de la personne inclut donc le processus de la procréation – conception et gestation – où se développe notamment son corps.

La procréation ne doit s’apparenter ni à une fabrication, ni à une marchandisation, ni à une instrumentalisation
Puisque toute personne, quelle qu’elle soit, a une dignité, elle doit être traitée comme une fin et jamais comme un simple moyen. Procréer, c’est désirer faire advenir une personne en la voulant pour elle-même. Aucune souffrance relative au désir d’enfant ne peut donc légitimer des procédés de fécondation et des modalités de grossesse qui s’apparenteraient à une fabrication, une marchandisation ou une instrumentalisation d’un être humain au service d’autres êtres humains, ou encore au service de la science ou de la société.

La souffrance liée au désir d’enfant doit être accompagnée
La souffrance liée au désir d’enfant ne peut être ni minimisée ni abordée par le seul remède de la technique. Nous souhaitons le développement d’un accompagnement qui soit respectueux des personnes concernées, qui sache les informer loyalement pour que leurs décisions soient prises en conscience, de façon éclairée, et qui porte le souci de la dignité de la procréation.

Principaux problèmes éthiques liés aux pratiques actuelles de l’AMP
La loi actuelle encadre les techniques d’AMP en cherchant à calquer les structures fondamentales de la procréation naturelle, en particulier la double lignée paternelle et maternelle. C’est tout l’intérêt du modèle bioéthique français. Cependant, la mise en œuvre de ces techniques pose des problèmes éthiques dont la gravité diffère en fonction des types de dissociation qu’elles opèrent : corporelle (fécondation hors corps), temporelle (congélation des embryons) et personnelle (intervention d’un tiers-donneur). Les trois principaux problèmes éthiques sont les suivants :

Le devenir des embryons humains « surnuméraires »
Le devenir des embryons humains « surnuméraires » est soumis à l’appréciation des conjoints. Selon leur « projet parental », ils sont implantés pour devenir des enfants, ou détruits, ou remis à la recherche, ou encore donnés pour être accueillis par un autre couple. Pouvant tous conduire à une naissance, ces embryons sont pourtant dignes du même respect.

Le recours à un tiers-donneur
Par le recours, dans certains cas, à un tiers-donneur de gamètes, l’enfant n’est plus le fruit du lien conjugal et de la donation conjugale. Le recours à un tiers-donneur porte également atteinte à la filiation puisque l’enfant est référé à un tiers dont le droit institutionnalise l’absence par la règle de l’anonymat et prive ainsi l’enfant de l’accès à ses « origines ».
Le développement de l’eugénisme libéral
L’extension des techniques de diagnostic, qui permettent de sélectionner les embryons humains in vivo (diagnostic prénatal [DPN]) ou in vitro(diagnostic préimplantatoire [DPI]), conduit au développement de l’eugénisme dit « libéral » parce qu’il résulte de la conjonction de décisions individuelles et non pas d’une décision d’État.

Principales difficultés éthiques du projet d’« AMP pour toutes les femmes »
Le projet d’ouverture de l’AMP aux couples de femmes et aux femmes seules écarte dès le principe la référence biologique et sociale à un père. La mise en œuvre de ce projet doit s’affronter à cinq obstacles éthiques majeurs :
« L’intérêt supérieur de l’enfant » exige une référence paternelle
Puisque l’enfant doit être voulu pour lui-même, le bien de l’enfant devrait prévaloir sur celui des adultes. Le droit international semble le ratifier en consacrant la notion juridique d’« intérêt supérieur de l’enfant » dont la « primauté » est, pour le Conseil d’État, « incontestable ». Comment pourrions-nous nous contenter collectivement de l’instauration d’une sorte d’« équilibre » entre cet intérêt de l’enfant et celui des adultes ?
La suppression juridique de la généalogie paternelle porterait atteinte au bien de l’enfant qui serait privé de sa référence à une double filiation, quelles que soient ses capacités psychiques d’adaptation. Cette exigence de la référence à un père est confirmée par les citoyens qui se sont exprimés lors des États généraux de la bioéthique et dans deux sondages posant explicitement la question du père. La suppression juridique du père encouragerait socialement la diminution, voire l’éviction, des responsabilités du père. Une telle dérive poserait non seulement un problème anthropologique mais aussi psychologique et social. Pourrions-nous accepter collectivement que l’homme soit considéré comme un simple fournisseur de matériaux génétiques et que la procréation humaine s’apparente ainsi à une fabrication ?

Le maintien du principe de l’anonymat du tiers-donneur empêcherait les enfants et les adultes en souffrance d’accéder à leur « origine masculine », alors même que la légitimité d’un droit à connaître ses « origines » progresse dans la société. En minimisant ainsi l’intérêt des enfants, voire en l’occultant, un pouvoir injuste serait exercé sur eux. Devons-nous accepter cette injustice ?
Enfin, l’ouverture de l’AMP aux femmes seules impliquerait, selon le principe de non-discrimination, l’autorisation de l’AMP post-mortem au profit d’une femme seule en raison du décès de son conjoint. Est-ce l’intérêt de l’enfant d’être engendré orphelin de père et dans un tel contexte de deuil ?

Le risque de marchandisation
Une demande croissante de sperme serait induite par l’ouverture de l’« AMP pour toutes les femmes ». Il n’est pas certain qu’une telle ouverture susciterait plus de dons. Le contraire est sans doute plus probable si le principe de l’anonymat était partiellement levé. Pour remédier à la pénurie prévisible, la tentation serait de rémunérer les donneurs, voire de charger l’État d’importer du sperme. Accepterions-nous collectivement que ce commerce ruine le principe de gratuité des éléments du corps humain et tende ainsi à ranger la personne du côté des biens marchands ?
Le principe de gratuité est essentiel pour traduire juridiquement que ni la personne ni aucun de ses éléments corporels ne sont assimilables à des choses. L’extension de l’« AMP pour toutes les femmes » ferait donc, selon le Comité Consultatif National d’Éthique (CCNE), « courir le risque d’une déstabilisation de tout le système bioéthique français ». Puisqu’il y a, selon le CCNE, un consensus général sur le maintien de ce principe en raison de la dignité de la personne en son corps, il devrait être plus facile de renoncer collectivement à cette extension légale de l’AMP.

L’impact de la transformation de la mission de la médecine
La légalisation de l’« AMP pour toutes les femmes » contribuerait à transformer le rôle de la médecine en y intégrant la prise en compte des demandes sociétales. Comment établir les priorités de soin et de son financement si le critère n’est plus celui de la pathologie médicale ? Sans ce critère objectif, comment fonder la justice relative à la solidarité et à l’égalité de tous devant le soin ? Comment réguler les désirs insatisfaits qui convoqueront la médecine ? Comment évoluera la relation au médecin qui risquera de devenir un prestataire de service ?
Des conséquences prévisibles de la prépondérance du « projet parental »
L’ouverture de l’« AMP pour toutes les femmes » serait fondée sur le « projet parental » qui deviendrait le critère supérieur de régulation des techniques d’AMP. Il donne un poids prépondérant à la volonté individuelle au détriment d’une référence à la dignité de la procréation et à l’intérêt de l’enfant. Comment pourrait-on réguler le pouvoir de ce « projet parental » ? Que deviendrait la possible évaluation actuelle par le médecin de « l’intérêt de l’enfant à naître » pour accéder à l’AMP ? Si, comme l’imagine le Conseil d’État, deux femmes font une déclaration anticipée de filiation devant un notaire, quels seraient pour lui les critères d’évaluation de « l’intérêt de l’enfant à naître » ?
La seule référence au « projet parental », c’est-à-dire aux volontés individuelles, conduirait également à supprimer la règle juridique actuelle empêchant le double don (spermatozoïdes et ovocytes). Il n’y aurait plus aucun lien biologique de l’enfant avec ses parents, tout en étant conçu selon leur projet.

L’impossible justification par le seul argument de l’égalité
Le seul argument de l’égalité pour justifier la légalisation de l’« AMP pour toutes les femmes » est utilisé à tort, comme le reconnaît le Conseil d’État. En effet, l’égalité juridique ne se justifie que pour des situations semblables. Or l’infertilité du couple homme-femme est une situation non identique à celle d’un couple de femmes dont la relation ne peut être féconde. Si l’argument d’égalité est brandi au bénéfice des femmes, alors l’ouverture de l’« AMP pour toutes les femmes » conduira à la légalisation de la gestation pour autrui (GPA), même si celle-ci fait l’objet, pour l’instant, d’une large réprobation éthique. En effet, la référence à l’égalité, indissociable de la dignité, s’applique tout autant aux femmes qu’aux hommes.

La profondeur d’un regard sur la personne en société : dignité et fraternité
Vers une démarche nouvelle en bioéthique
Considérer l’enfant comme le fruit de l’amour durable d’un homme et d’une femme n’est pas devenu une option ; cela reste la norme éthique fondamentale qui doit encore configurer cette forme première de l’hospitalité qu’est la procréation. Sans nier ses difficultés, le lien conjugal stable demeure le milieu optimal pour la procréation et l’accueil d’un enfant. En effet, ce lien offre la pleine capacité d’hospitalité et le plein respect de la dignité des personnes, enfants et adultes.
Ces réflexions éthiques sur l’AMP ne sont pas déconnectées des autres problématiques sociales et politiques. Les manières d’organiser les liens de la procréation humaine rejaillissent sur toutes les relations sociales et politiques. Le droit ne fait pas qu’arbitrer des conflits, il institue des relations entre les personnes. Ces relations façonnent leur identité et doivent structurer les exigences propres à la fraternité. L’éthique relie indissociablement la dignité, source de droits, et la fraternité, source de reconnaissance mutuelle et de devoirs qui nous engagent tous à participer à la vie sociale et politique. Par égard pour la dignité des personnes et de la procréation, le droit ne peut pas contribuer à la marchandisation et à l’instrumentalisation de la procréation. Cela serait gravement contraire aux valeurs essentielles pour la vie de l’humanité et pour les relations tissées entre les êtres humains : la dignité, la liberté, l’égalité, l’hospitalité et la fraternité.

Il importe plus que jamais d’aborder l’ensemble des questions d’éthique biomédicale dans le cadre plus large d’une réflexion écologique qui relie la préoccupation des personnes à celle de l’environnement. Nous pouvons résister collectivement à la fascination des techniques et du marché qui s’en empare, en cultivant l’attention au mystère de la personne et à sa transcendance. N’est-ce pas la perception intuitive de ce mystère qui, dans les yeux des parents regardant avec amour leur enfant, éveille la joie, la gratitude, la sollicitude et une sorte de respect sacré devant ce qui les dépasse ?
Cette qualité du regard est un appel pour tous. Sans elle, les débats de bioéthique risquent de se réduire à des discussions techniques et financières, qui ne parviennent pas à s’ancrer dans la profondeur du mystère de la personne et de sa dignité. Les défis éthiques actuels nous invitent tous de façon instante à cette forme de considération et de contemplation qui s’affinent aussi dans le dialogue. Nous plaidons donc à nouveau pour le dialogue grâce auquel chacun s’engage à servir une vérité qui le dépasse comme elle dépasse chacun des interlocuteurs.


Publication : Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles

mardi 25 septembre 2018

Le bienheureux Jean-Baptiste Fouque (1851-1926)

L'amour ne passera jamais : bienheureux Jean-Baptiste Fouque, prêtre, homme de Dieu, père des pauvres (1851-1926)
Bernard Ardura et Antoine d’Arras
Paris, Le Cerf, 2018. 241 pages

A la Cathédrale de La Major à Marseille, le dimanche 30 septembre 2018 aura lieu à partir de 16 heures la béatification de l’Abbé Fouque en présence du cardinal Becciu, préfet de la Congrégation romaine pour les causes des saints.


A cette occasion il est bon de faire connaissance avec l’abbé Jean-Baptiste Fouque grâce à l’ouvrage de Bernard Ardura et Antoine d’Arras. 

"Ce prêtre est un volcan", affirmait le cardinal Panafieu, naguère archevêque de Marseille, qui reprit la cause de béatification de l'abbé Fougue. Ce livre original a la caractéristique de présenter le bienheureux Jean-Baptiste Fougue de deux manières complémentaires. Par la découverte biographique de ce prêtre qui resta vicaire toute sa vie, ne sortit quasiment jamais du diocèse de Marseille, et consacra sa vie à créer des œuvres  pour répondre aux maux de son temps. Il aura tout assumé avec calme et ténacité, dans le seul souci de servir les pauvres, d'éduquer les orphelins et les enfants des rues, d'accueillir et de protéger les malades et les personnes âgées dans lesquels il reconnaissait le visage du Christ. Par la lecture commentée de textes inédits du Bienheureux et de témoignages contemporains, qui révèlent pour la première fois ce qui a été dit de lui, de son vivant et après sa mort. C'est par ce double regard qu'on saisit le destin incroyable de celui qui fut surnommé "le saint Vincent de Paul marseillais".

Outre sa biographie cet ouvrage nous offre une belle iconographie qui nous fait découvrir son visage ; la deuxième partie est consacrée à divers écrits de ce prêtres qu’il eut l’occasion d’adressés en maintes occasions mais également à des témoignages de ceux qui profités de sa charité.


Une notice  biographique de ce fondateur ainsi que de ses œuvres.

Quelle est l’histoire de ce fondateur ?


Dans un contexte difficile, pour la société et pour l’Église, ce « téméraire de la charité » fut attentif à toutes les détresses et fonda des œuvres d’assistance dont certaines existent encore aujourd’hui.

Né à Marseille en 1851, à l’actuel boulevard de la Libération, dans une famille de portefaix, Jean-Baptiste Fouque est formé par le Père Timon-David à l’École du Sacré-Cœur. Il gardera pour cet éducateur hors pair « un culte d’affectueuse vénération, car s’il y eut dans ma vie sacerdotale un peu d’élan et quelque bien, après Dieu, c’est à lui que je le dois. » Jean-Baptiste décide de devenir prêtre, mais il lui faudra vaincre l’opposition de sa mère. Il sera ordonné par Mgr Place le 10 juin 1876. Le lendemain, il célèbre sa première messe dans la chapelle de l’Œuvre Timon-David, assisté par son « bien-aimé Père ». Vicaire à Sainte-Marguerite pendant quinze mois, l’abbé Fouque s’occupe des enfants du patronage…
En 1877, c’est le départ pour Auriol, où il restera huit ans. Confesseur, visiteur de malades, travailleur intrépide, formateur spirituel des jeunes qu’il oriente vers le culte de l’Eucharistie, éveilleur de vocations, ;il fonde un Cercle où l’on jouera musique et théâtre et crée un ouvroir pour les plus pauvres.
En juillet 1885, il est nommé vicaire à La Major. Dans le quartier pauvre du Panier, il poursuit sa mission auprès du « petit peuple », en particulier des pêcheurs à propos desquels il dit parfois : « Je crois que je le tiens, qu’il est dans la nasse »… A cette époque, il met en place une première maison d’accueil pour jeunes filles, rue de la République.
Nouvelle affectation en 1888 : il devient vicaire à la paroisse de la Palud. Il y restera trente-huit ans ! Dans ce quartier du centre de Marseille, l’abbé Fouque attire une foule de pénitents. Dans ses prédications, il invite ses auditeurs à ne pas se décourager face aux difficultés : « Dieu qui nous a créés sans nous, qui veut nous sauver, ne fera rien sans nous. » Lui-même, face aux épreuves qui ne manqueront pas, trouvera sa force dans l’Eucharistie : tous ceux qui l’ont approché en ont été frappés. Le couloir de l’église de la Sainte-Trinité, où l’attendaient sur un banc ceux qui venaient solliciter une aide ou un conseil du vicaire, était surnommé « l’omnibus de la misère ».
Les religieuses étant bannies des hôpitaux publics, l’Abbé songe à fonder un hôpital catholique. Il va réussir son entreprise. l’hôpital Saint-Joseph est inauguré en 1921 Dans ce lieu où l’on assure soins médicaux et aide spirituelle, les malades pauvres sont reçus gratuitement, et le financement est assuré par les « fondateurs de lits ».
L’abbé Fouque meurt le 5 décembre 1926 dans son cher Hôpital Saint Joseph, où son corps sera transporté le 29 avril 1993. Les marseillais, qui le considèrent comme leur Saint Vincent de Paul, saluent la bonté et le courage de cet homme qui mit toute son énergie et tout son temps au service des autres.


Quelles sont ses œuvres ?


Les œuvres créées par l’abbé Fouque sont nombreuses et diverses, mais sont toutes destinées à aider les plus vulnérables : orphelins, enfants handicapés, jeunes filles en danger moral, personnes âgées, malades …. Bon nombre d’entre elles perdurent encore aujourd’hui.
Dans le centre-ville, proches de l’église de la Sainte-Trinité, l’Abbé Fouque a créé des écoles (Perrin-Sainte-Trinité et le Cours Saint-Thomas d’Aquin), des foyers pour recevoir étudiantes et jeunes travailleuses de tous milieux (Les Amies du Foyer et La Résidence Marengo
En 1905, le foyer de La Protection de la Jeune Fille s’installe dans un ancien couvent au Prado. Le but de cette œuvre est de « préserver les jeunes filles appartenant au monde du travail des dangers auxquels les expose l’isolement et de leur fournir à des prix modiques les moyens de subsistance. » . L’Abbé y ajoute un orphelinat et une maison de retraite pour dames âgées
Ses deux dernières œuvres furent inaugurées en 1921 : à Marseille, l’Hôpital Saint-Joseph, géré alors par les Sœurs de la Présentation de Tours, présentes jusqu’en 1981 ; et à Montfavet (Vaucluse), le Château Saint Ange pour l’Enfance anormale, aujourd’hui  L’Institut Saint-Ange, membre de l’Association Fouque.

Depuis 2007, une Union des Œuvres et Amis de l’Abbé Fouques a été créée, sur l’initiative de divers responsables d’associations créées par l’abbé Jean-Baptiste Fouque. L’objectif de cette Union est de rassembler et multiplier les synergies entre les associations créées par Jean-Baptiste Fouque, faire connaître l’abbé Fouque et ses œuvres, faire perdurer et promouvoir l’esprit de charité de l’abbé Fouque, faciliter l’entraide et les échanges entre les membres de l’Union, œuvrer à la béatification et à la canonisation de l’abbé Jean-Baptiste Fouque.


pour retrouvez l’inspiration du fondateur, :
Les sites suivants nous ont permis de réaliser le résumé ci-dessus. N’hésitez pas à aller directement à la source de leurs auteurs :


Biographie des auteurs

Bernard Ardura, prémontré, président du Comité pontifical pour les sciences historiques, est postulateur pour la cause de canonisation de Jean-Baptiste Fougue. Il est également consulteur de la Congrégation pour les causes des saints.

Antoine d'Arras, engagé depuis 1999 au sein d'associations et de fondations oeuvrant  pour les personnes fragilisées, notamment des secteurs sanitaire et solidaire, exerce actuellement la fonction de directeur du développement et de la philanthropie à la Fondation Hôpital Saint Joseph de Marseille, dont l'hôpital a été créé par le bienheureux Jean-Baptiste Fougue

publication : Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles


Les livres du mois de septembre 2018


Livres : mois de septembre 2018


ARDURA, Bernard ; ARRAS, Antoine d’. – L’amour ne passera jamais : le bienheureux Jean-Baptiste Fouque (1851-1926). – Paris, les Editions du cerf, 2018. 241 pages.

BILLION, Gérard. – Introduction à l’Ancien Testament. – Paris, Le Cerf, 2018. 159 pages.

BOUKRABA, Jean-François Farid. – Petite trilogie christique : théâtre. – Paris, Edilivres. – 2015. 337 pages.

EVÊQUES DE France (les). – La dignité de la procréation : PMA – Révision de la loi bioéthique. – Paris, Byard, Cerf, Mame, 2018. 110 pages.

FARGES, Albert. – Philosophie du mouvement : la théorie du moteur et du mobile. – Paris, P. Téqui, 2018. 109 pages.

RANÇOIS (Pape). – Lettre au peuple de Dieu : à propos des abus sexuels : édition commentée. – Paris, Salvator, 2018. 82 pages.

JEAN CHRYSOSTOME. – Panégyriques de martyrs. Tome I. – Paris, Le Cerf, 2018. 372 pages.

KABORE, Julien. – Prudence, justice, force et tempérance : retrouver la Joie et la Paix dans la vie quotidienne par les vertus cardinales. – Chouzé-surLoire (37140), Saint-Léger Editions, 2018. 103 pages.

LACOCQUE, André. – Jésus, le juif central : son temps et son peuple. – Paris, Le Cerf, 2018. 578 pages.

NEWMAN, John Henry. – Conférences sur la doctrine de la justification. – Paris, Ad Solem, 2017. 539 pages.

SECRETAN, Philibert. – Edith Stein, l’œuvre philosophique : une vue d’ensemble. – Paris, L’Harmattan, 2017. 244 pages.

THOMAS D’AQUIN (saint). – De rationibus fidei : les raisons de la foi : brève apologie de la religion chrétienne. – Roosdaal (Belgique), Quentin Moreau Editeur, 2018.153 pages.


Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles


lundi 24 septembre 2018

Le jeudi 4 octobre : programme de la soirée de rentrée de l'IUSL




SOIREE POUR LA RENTREE DE L'IUSL  : 
« PMA, enjeu majeur de la révision bioéthique » :

LE 04 OCTOBRE 2018
Centre diocésain à Aix
La PMA, enjeu majeur de la révision de la loi de bioéthique
Conférence d’Aude Mirkovic, Maître de conférence en droit privé, à 20h30, salle Chêne de mambré, 7 cours de la Trinité à Aix-en-Provence.

À l’occasion de la soirée de rentrée de l’Institut Universitaire Saint-Luc (IUSL)
18h30 : messe à la chapelle du séminaire, avec les étudiants
19h : repas amical (chacun apporte quelque chose à partager)
20h : rentrée académique de l’IUSL
20h30 : conférence d’Aude Mirkovic
21h45 : verre de l’amitié et fin.

La procréation médicalement assistée (PMA), aussi appelée assistance médicale à la procréation (AMP), est l’ensemble des techniques visant à la conception d’un enfant en dehors du processus naturel, en cas de problèmes pathologiques. En raison de cet objectif thérapeutique, selon le droit en vigueur en France, la PMA ne concerne que des couples composés d’un homme et d’une femme, vivants et en âge de procréer.
L’extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules est l’une des mesures proposées par le gouvernement dans la perspective de la révision de la loi de bioéthique de 2011. Elle figurait parmi les questions de bioéthique soumises à la consultation organisée dans le cadre des Etats Généraux de la bioéthique qui se sont déroulés cette année et dont le résultat a mis en lumière une absence de consensus sur ce sujet délicat.
La conférence d’Aude Mirkovic, sans oublier les aspects médicaux et psychologiques de ces techniques de PMA,  apportera un éclairage juridique en prenant en compte les droits de l’enfant. La PMA dite pour les femmes ne concerne en effet pas seulement ces dernières : elle engage les droits de l’enfant et expose la société entière à un bouleversement de l’équilibre bioéthique avec la marchandisation des éléments du corps et la généralisation de la PMA de convenance.

mercredi 19 septembre 2018

Libérer la politique : foi et politique de Joseph Ratzinger


Libérer la liberté : foi et politique
Joseph Ratzinger (Benoît XVI)
Paris, Parole et Silence, 2018. 229 pages.


Présentation de l’éditeur

La relation entre foi et politique est un de ces grands thèmes qui a toujours été au centre de l'attention de Joseph Ratzinger-Benoît XVI, et qui traverse tout son parcours intellectuel et humain. Je me réjouis donc particulièrement de pouvoir présenter ce second volume des textes choisis de Joseph Ratzinger sur le thème "foi et politique". Avec son impressionnante Opera Omnia, les textes nous aideront certainement tous à comprendre notre présent et à trouver une solide orientation pour le futur, mais ils seront aussi une véritable et authentique source d'inspiration pour une action politique qui, en plaçant la famille, la solidarité et l'équité au centre de son attention et de son programme, se tournera vraiment vers l'avenir avec hauteur de vue. Ratzinger nous accompagne dans la compréhension de notre présent, donnant un témoignage de l'immuable fraîcheur et vitalité de sa pensée. Aujourd'hui, de fait, plus que jamais, s'offre à nouveau cette même tentation du refus de toute dépendance à l'amour, à l'exception de l'amour de l'homme pour son propre ego, pour le "moi et ses caprices" ; et, par conséquent, le risque de la "colonisation" des consciences par une idéologie qui nie la certitude fondamentale selon laquelle l'homme existe comme homme et femme et que leur sont confiés la tâche de transmettre la vie. Cette idéologie conduit à la production planifiée et rationalisée d'êtres humains et amène - peut-être même dans une finalité considérée comme "bonne" - à estimer logique et licite d'éliminer ce qui n'est pas considéré comme déjà créé, donné, conçu et généré, mais fait par nous-mêmes. Pape François



Voici le texte intégral de la préface du Pape François. Le livre en français a été présenté, le  8 mai 2018, au pape Benoît XVI.

La relation entre foi et politique est un de ces grands thèmes qui a toujours été au centre de l’attention de Joseph Ratzinger – Benoît XVI, et qui traverse tout son parcours intellectuel et humain. L’expérience directe du totalitarisme nazi l’amena, en tant que jeune chercheur, à réfléchir sur les limites de l’obéissance à l’État compte tenu de la liberté de l’obéissance à Dieu : « l’État – écrit-il en ce sens dans un des textes proposés – ne constitue pas la totalité de l’expérience humaine et n’embrasse pas non plus toute l’espérance humaine. L’homme et son espérance vont au-delà de la réalité de l’État et au-delà de la sphère de l’action politique. Et cela ne vaut pas seulement pour un État qui pourrait être qualifié de Babylone, mais pour n’importe quel État. L’État n’est pas le tout. Cela enlève un poids à l’homme politique et lui ouvre le chemin d’une politique rationnelle. L’État romain était faux et anti-chrétien parce qu’il voulait justement être le totum des possibilités et des espérances humaines. Il prétendait ainsi être ce qu’il ne pouvait réaliser, ce en quoi il trompait et appauvrissait l’homme. Son mensonge totalitaire le rendait démoniaque et tyrannique ».
Par la suite, sur cette même base et tout en accompagnant Jean-Paul II, Joseph Ratzinger élabora et proposa une vision chrétienne des droits de l’homme capable de débattre au niveau théorique et pratique avec la prétention totalitaire de l’État marxiste et de l’idéologie athée sur laquelle il est fondé. Parce que pour Ratzinger le contraste véritable entre marxisme et christianisme n’est certainement pas donné par l’attention préférentielle du chrétien pour les pauvres : « nous devrions réapprendre – non pas seulement en théorie, mais dans notre manière de penser et d’agir – qu’en plus de la présence réelle de Jésus dans le temple, dans le sacrement, il existe cette autre présence réelle de Jésus dans les plus petits, dans les laissés pour compte de ce monde, dans les derniers : en eux tous il veut que nous le rencontrions » écrivait déjà Ratzinger dans les années soixante-dix, avec une profondeur théologique et en même temps une immédiateté d’accès qui sont le propre du pasteur authentique. Ce contraste n’est pas non plus donné, comme lui-même le souligne au milieu des années quatre-vingt, par l’absence d’un sens d’équité et de solidarité dans le magistère de L’Église et donc « dans la dénonciation du scandale des inégalités évidentes entre les riches et les pauvres – qu’il s’agisse d’inégalités entre pays riches et pays pauvres ou d’inégalités entre cercles sociaux dans le domaine d’un même territoire national, qui n’est plus toléré -« .
Le contraste profond, note Ratzinger, est plutôt donné (et avant même la prétention marxiste de situer le ciel sur la terre et la rédemption de l’homme dans l’ici et maintenant) par la différence abyssale qui subsiste en référence au comment doit avoir lieu la rédemption : « la rédemption intervient-elle par la libération de toute dépendance, ou son unique chemin est-elle la pleine dépendance de l’amour, qui serait alors aussi la véritable liberté ? ».
Ainsi, par un saut de trente années, Ratzinger nous accompagne dans la compréhension de notre présent, donnant un témoignage de l’immuable fraîcheur et vitalité de sa pensée. Aujourd’hui, de fait, plus que jamais, s’offre à nouveau cette même tentation du refus de toute dépendance à l’amour, à l’exception de l’amour de l’homme pour son propre ego, pour le « moi et ses caprices »; et, par conséquent, le risque de la « colonisation » des consciences par une idéologie qui nie la certitude fondamentale selon laquelle l’homme existe comme homme et femme et que leur sont confiés la tâche de transmettre la vie. Cette idéologie conduit à la production planifiée et rationalisée d’êtres humains et amène – peut-être même dans une finalité considérée comme « bonne » – à estimer logique et licite d’éliminer cela qui n’est pas considéré comme déjà créé, donné, conçu et généré, mais fait par nous-mêmes.
Ces apparents « droits » humains qui sont totalement orientés vers l’autodestruction de l’homme – c’est ce que nous montre avec force et efficacité Joseph Ratzinger – ont pour unique dénominateur commun une seule et grande négation : la négation de la dépendance à l’amour, la négation que l’homme soit une créature de Dieu, faite amoureusement par Lui à son image pour qu’il le désire, comme le cerf cherche l’eau vive (Ps 41). Quand est niée cette dépendance entre la créature et le créateur, cette relation d’amour, on renonce au fond à la véritable grandeur de l’homme, on s’attaque au rempart de sa liberté et de sa dignité.
Ainsi, la défense de l’homme et de l’humain contre les réductions idéologiques du pouvoir passe à nouveau aujourd’hui par le fait d’inscrire l’obéissance de l’homme à Dieu comme limite de l’obéissance à l’État. Relever ce défi, dans le véritable et clair changement d’époque que nous visons aujourd’hui, signifie défendre la famille. Pour sa part, Jean-Paul II avait bien compris la portée décisive de la question ; appelé avec raison le « pape de la famille », il ne soulignait pas par hasard que « le futur de l’humanité passe par la famille » (Familiaris consortio, 86). Dans le même ordre d’idée, j’ai moi aussi insisté sur le fait que « le bien de la famille est déterminant pour l’avenir du monde et de l’Église » (Amoris Laetitia, 31).
Je me réjouis donc particulièrement de pouvoir introduire ce second volume des textes choisis de Joseph Ratzinger sur le thème « foi et politique ». Avec son impressionnante Opera Omnia, les textes nous aideront certainement tous à comprendre notre présent et à trouver une solide orientation pour le futur, mais ils seront aussi une véritable et authentique source d’inspiration pour une action politique qui, en plaçant la famille, la solidarité et l’équité au centre de son attention et de son programme, se tournera vraiment vers l’avenir avec hauteur de vue.
© Librairie éditrice du Vatican
© Parole et Silence



mardi 18 septembre 2018

La bibliothèque diocésaine informe


La Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles vous informe !


La bibliothèque diocésaine d’Aix et Arles informe qu’elle est ouverte à TOUS pour la consultation et (ou) l'emprunt d’ouvrages   (théologie, spiritualité, philosophie, fonds provençal et autre…)De plus la bibliothèque propose gratuitement des doubles d’ouvrages déjà en rayons (même si certains veulent apporter leur contribution)


 Horaires d’ouverture : 
Lundi : 14h – 17h30
Mardi : 
14h – 17h30
Vendredi : 
9h12h et 14h17h
Samedi : 
9h12h et toute la journée lors des formations IUSL

Inscription à l'année : 15 €

Contact : Claude Tricoire – Christian Chevalier – 04 42 17 59 38 – bibliotheque@catho-aixarles.fr

Site du catalogue en ligne : http://catalogue.dioceseaix.biblibre.com