Blog des bibliothèques et archives diocésaines d'Aix-en-Provence et Arles, de Marseille, et de Gap et Embrun, de Toulon
jeudi 30 novembre 2017
samedi 25 novembre 2017
Notre Père
La prière du Notre Père : un regard renouvelé
Conférence des évêques de France
Paris, Le Cerf, 2017. 115 pages
Présentation de l'éditeur
La mise en œuvre de la nouvelle traduction du Notre
Père, effective le 3 décembre prochain, est une opportunité pour les fidèles de
se réapproprier la prière du Christ dans cet aujourd'hui aux multiples visages.
Le secrétariat général de la CEF a estimé qu'elle était aussi l'occasion de
manifester l'unité de l'Eglise dans la diversité de ses pastorales.
Dans cet ouvrage en trois parties, on débutera par la
présentation du Notre-Père, sa place et son statut unique. Dans une deuxième partie,
des évêques en responsabilité de commission commenteront un des versets du
Notre Père. L'exercice de leur mission, propice au discernement des
"signes des temps" leur donne toute latitude pour s'exprimer sur
l'actualité des paroles du Notre Père.
Les évêques auteurs des commentaires seront Mgr Lebrun
(Rouen), Mgr Percerou (Moulins), Mgr Beau (Paris), Mgr Blaquart (Orléans), Mgr
Dognin (Quimper et Léon), Mgr Carré (Montpellier), Mgr Habert (Séez) et Mgr
Leborgne (Amiens).
Le livre s'achèvera dans une troisième partie de
Lectio Divina, assurée par Christophe de Dreuille.
Publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles
samedi 18 novembre 2017
De la chasse aux sorcières à la Terreur
Ils
m’ont haï sans raison : de la chasse aux sorcières à la Terreur
Jacob
Rogozinski
Paris,
Le Cerf, 2015. 432 pages.
Présentation
de l'éditeur
Qu'est-ce
que la haine ? Comment, de cet affect individuel, peuvent découler des
dispositifs de persécution collective ? En quoi l'invention moderne d'une
logique de la haine reste-t-elle d'actualité ? Retraçant le phénomène de la
chasse aux sorcières qui a marqué la période courant entre le XVe siècle et le
XVIIIe siècle, de la Renaissance aux Lumières, Jacob Rogozinski dresse un
tableau complet des techniques mises en œuvre pour désigner puis anéantir les
cibles supposées de cette entreprise de purification. S'imposent ainsi la
recherche du "stigmate diabolique", l'aveu de la "vérité
démoniaque" extorqué sous la torture et l'accusation de "Satan"
comme stratège et ennemi absolu menant à l'"anéantissement" du possédé.
Tous
ces mécanismes d'éradication se retrouveront, sous d'autres noms, dans d'autres
circonstances, animant la Terreur jacobine, les procès de Moscou ou encore les
plus récentes théories du complot. En analysant ces diverses expériences
historiques, en scrutant leurs dimensions concrètes, en détaillant leurs
similitudes, Jacob Rogozinski montre qu'elles proviennent de la même angoisse
du "monde renversé" que les dominants soupçonnent les opprimés de
préparer. Et que c'est ainsi que s'est opéré le passage de l'exclusion à la
persécution.
Biographie
de l'auteur
Philosophe,
professeur à l'Université de Strasbourg, Jacob Rogozinski a publié au Cerf Le
moi et la chair, en 2006, et Guérir la vie, en 2011.
Publication : Claude Tricoire - Bibliothèque d'Aix et Arles
mardi 14 novembre 2017
lundi 13 novembre 2017
L'éternité reçue : Martin Steffens
L’éternité reçue
Martin Steffens
Paris, Desclée de Brouwer, 2017. 245 pages
« j’ai réglé mes comptes avec
la vie, je veux dire : l’éventualité de la mort est intégrée à ma vie ;
regarder la mort en face et l’accepter comme une partie intégrante de la vie, c’est
élargir cette vie, par peur de la mort et refus de l’accepter, c’est le
meilleur moyen de ne garder qu’un pauvre bout de vie mutilée méritant à peine
le nom de vie. Cela semble un paradoxe : en excluant la mort de sa vie on
se prive d’une vie complète, en l’y accueillant on élargit et enrichit sa vie » (Etty Hillesum in Une vie bouleversée. Journal –ceci étant écrit le 3 juillet 1942 quelques
jours avant son exécution dans les chambres à gaz.
C’est par cette réflexion surprenante que s’ouvre le livre de Martin Steffens L’éternité reçue. On pourrait penser qu’avec un tel titre l’auteur nous donnerait un manuel pour réussir une belle mort ou se préparer à mourir. Mais en y pénétrant plus en profondeur on s’aperçoit qu’il s’agit bien plutôt d’un hymne à la vie, une vie reçue qu’il faut vivre hic et nunc, ici et maintenant ; il faudra certes quitter cette vie d’ici-bas mais pour recevoir l’Eternité de la main d’un autre, de la main même de Dieu.
L’auteur nous dit que nous ne sommes pas faits pour mourir mais pour vivre ! Etrange paradoxe quand on sait qu’il nous faudra un jour la quitter pour la recevoir à nouveau ! Dans les premiers chapitres met en garde contre ses soi-disant préceptes pour se préparer à ce qui fait notre condition humaine, il met en garde contre ces « sagesses de camomille » comme il s’insurge contre ce souhait de maîtriser la mort par le fait de « vouloir mourir quand on veut et comme on veut » (c’est ce que réclament ceux qui prônent le « droit » à mourir quand on l’a décidé.Qu’est-ce donc que vivre ? Vivre, c’est apprendre à ne pas vouloir tout maîtriser : il faut apprendre à renoncer à ses désirs même ceux qui sont légitimes, c’est accepter ces « petites morts » dont nous parle l’auteur : à chaque obstacle nous sommes invités à ces renoncements, à nous déprendre de nous-mêmes. Et ce consentement à ces « petites morts » de chaque jour sont des actes d’amour. Mourir à soi-même c’est tuer en nous ce qui dans notre vie est justement obsédé par la vie.
Ces « petites morts », lues à partir de la pensée de Simone Weil, indiquent
un chemin de dépossession et de plénitude. Elles nous introduisent dans le
mystère de notre mort et de l’éternité à laquelle nous sommes appelés. Car l'heure
viendra où nous serons dessaisis de tout, où il faudra enfin faire le
renoncement ultime. Et c'est notre propre vie qui nous sera redonnée en
plénitude : nous recevrons encore une fois la vie car la vie nous a été
donnée une première fois à la naissance.
Nous étions à la lisière du paradis, et nous ne le savions pas ! Il faudra
bien l'éternité pour prendre la mesure de cette étrange nouvelle. L’Eternité
reçue : l’éternité c’est le don que Dieu nous fera si nous le voulons
bien, si nous ne mangeons pas le « fruit défendu » pour retrouver le
Jardin perdu (et là l'auteur ne manque pas de dire que ceux qui veulent pour nous l'immortalité par le mouvement du transhumanisme nous volent notre humainté) ! Mais il faut lire la très belle méditation qu’en fait
Martin Steffens qui parle en philosophe et surtout en croyant. Voilà un livre parfois difficile car il ne faut pas oublier que l’auteur
est aussi un philosophe.
Mais c’est avant tout un hymne à la vie parce que ce livre est plein d’espérance. « Je ne meurs pas, j’entre dans
la vie ! » disait sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus au moment de sa mort. Telle aurait
pu être aussi la conclusion de cet ouvrage loin d’être triste parce que l’Espérance
en est le moteur.
Biographie de l’auteur.
Martin
Steffens (né en 1977) est professeur de philosophie
en khâgne, conférencier et chroniqueur pour les journaux La Croix et La Vie. C’est également un
spécialiste de Nietzche, Simone Weil et
Chestov. Il a publié plusieurs
essais, parmi lesquels : Petit
traité de la joie. Consentir à la vie (2011 ; Prix Humanisme Chrétien, 2013)
; La Vie en bleu (2014) ; Rien que l'amour (2015 ; Prix des Libraires religieux, 2016)
; Rien de ce qui est
inhumain ne m'est étranger. Éloge du
combat spirituel (2016).
Cardinal Bernard Panafieu (1936-2017)
Le cardinal
Bernard Panafieu est décédé le dimanche 12 novembre 2017.
Ses obsèques
seront célébrées en la cathédrale Notre-Dame de la Major à Marseille, le
vendredi 17 novembre à 15 heures.
Bernard Panafieu
est né le 26 janvier 1931 à Châtellerault (Vienne) dans une famille originaire
de l'Aveyron.
En 1950, il
intègre le séminaire d'Albi et poursuit ses études au séminaire
d'Issy-les-Moulineaux. Le 22 avril 1956 à Notre-Dame de Paris, il est ordonné
prêtre pour le diocèse d'Albi. Il devient vicaire de la paroisse Saint Sauveur
de Mazamet (Tarn) et aumônier JOC.
Le 18 avril 1974,
il devient évêque auxiliaire du diocèse d'Annecy et deux mois plus tard, le 9
juin 1974, il devient évêque du diocèse d'Annecy jusqu'en 1978.
Le 3 décembre
1978, il est nommé archevêque métropolitain d'Aix-en-Provence et Arles. Durant
son épiscopat, il met en place à partir de 1982 le jumelage avec le diocèse de
Natitingou au Bénin. Le 3 octobre 1983, le séminaire Saint Luc (ainsi que la
Bibliothèque diocésaine) est rouvert, instituant une année de propédeutique. Le
6 mai 1984 est canonisé Laurent Imbert, missionnaire en Corée. Monseigneur
Bernard Panafieu préside le 16ème centenaire de la fondation du diocèse le 24
mai 1984. En mars 1989, le colloque Maurice Blondel est organisé pour le
40ème anniversaire de son décès. La même année, en septembre, l'année de
propédeutique est remaniée.
Le 24 août 1994,
il est nommé coadjuteur du cardinal Coffy, archevêque de Marseille. Le 22 avril
1995, Bernard Panafieu devient archevêque de Marseille.
Durant son
épiscopat aixois, il a publié huit lettres pastorales et inauguré quatre
nouvelles églises : Saint François 1987), Saint Paul (1989) et Notre-Dame de
l'Arc (1992) à Aix-en-Provence, et la nouvelle église de Marignane (1993).
Le 21 octobre
2003, il est créé cardinal; l'église de Rome qui lui incombe est San Gregorio
Barbarigo alle Tre Fontane. Le 7 mars 2004 en la cathédrale Saint Sauveur
d'Aix-en-Provence est célébrée la messe cardinalice.
Depuis le 13 mai
2006, le cardinal Panafieu était retiré à Notre-Dame de Vie (Venasque, 84).
Sources : Communiqué du diocèse d'Aix et Arles
vendredi 10 novembre 2017
Une méditation sur le Cantique des Cantiques
Le désir désiré :
commentaire sur le Cantique des Cantiques
Benoît Standaert
Paris, Salvator,
2016. 308 pages.
Présentation de l’ouvrage
Le
Cantique des cantiques, ou Poème, occupe une place singulière dans
la littérature biblique tant juive que chrétienne. La tradition juive le classe
parmi les cinq meguillot, ces rouleaux attachés à des fêtes
liturgiques. Il est lié à la célébration de la Pâque. Le nom de Dieu n'y
est pas prononcé. L'essentiel du livre se compose de paroles échangées
par un homme et une femme qui expriment leur amour de manière passionnée,
prenant à témoin d'autres personnages et des éléments de la nature.
Dans cet ouvrage
Benoît Standaert se situe dans la grande lignée des mystiques qui ont
longuement médité cet hymne à l’amour et nous ont en transmis le fruit par
leurs écrits : l’on peut penser tout particulièrement à un saint Jean de
la Croix entre autre.
C’est ce
commentaire sous forme de méditations priantes et comme amoureuse que nous
donne ici l’auteur, moine bénédictin. Il a été composé en deux fois : d’abord
comme un journal, lors d’un séjour en ermite près du lac de Garde ; ensuite
comme un essai, né dans l’ambiance pascale, car ce chant est par excellence le
rouleau de fête pour la Pâque, tant juive que chrétienne. Le moine pratique sa
lectio divina - ou lecture du cœur - en
ouvrant chaque matin son désir pour rejoindre celui qu’habite le texte. « Le
Désir de Dieu est Bonté », selon Levinas. Cette quête menée par l’auteur
débouche sur le rayonnement d’un « Visage sans trait » qui, disait saint
Bernard, « transforme ».
Cette longue méditation ne peut que donner envie au lecteur de découvrir ou de redécouvrir l’un des plus beaux chants d’amour de la Bible et d’en savourer toute la richesse mais aussi toute la beauté.
Cette longue méditation ne peut que donner envie au lecteur de découvrir ou de redécouvrir l’un des plus beaux chants d’amour de la Bible et d’en savourer toute la richesse mais aussi toute la beauté.
L’auteur
Benoît
Standaert est moine bénédictin, de l’abbaye de Saint-André près de Bruges.
Il vit aujourd’hui en ermite près de Malmedy. Exégète et auteur spirituel, il a
commenté notamment L’Évangile selon Marc (Gabalda, 2010) et rédigé plusieurs
ouvrages de spiritualité, dont Sagesse
comme art de vivre (Bayard, 2009) ou Les
trois colonnes du monde (Albin Michel, 2012), avec une application
originale de cette triple clef à saint Paul : Le ministère de Paul. Parole,
prière, miséricorde (Médiaspaul, 2016).
Publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles.
mardi 7 novembre 2017
LES DIX MILLENAIRES OUBLIES QUI ONT FAIT L'HISTOIRE
Pour la grande majorité d'entre nous, la connaissance des temps préhistoriques est secondaire et se résume à quelques images qui sont presques des lieux communs : les grottes peintes, les hommes vêtus de peaux de bêtes et l'invention du feu.
Pourtant, les dix derniers millénaires avant notre ère : "les millénaires zappés" (1) ont vu la naissance de la plupart des grands phénomènes qui structurent encore nos sociétés modernes : A ce titre, ils mériteraient d'étre plus présent dans notre culture et d'avoir une place plus grande dans l'enseignement.
C'est en effet à cette période néolithique et protohistorique que naissent : la religion, l'agriculture, les hiérarchies et les inégalités sociales, l'Etat et les rapports homme/femme notamment. C'est aussi pendant cette époque que l'histoire prend le cours qui est le sien ce qui n'était pas forcement évident.
L'auteur a le souci de mettre à la portée du plus grand nombre les dernières découvertes qui ont renouvellé notre connaissance de cette période et de montrer que loin d'être un lointain passé que l'on peut résumer en quelques images : "les interrogations sur ces grands moments historiques [...] touchent aussi à la philosophie, à la biologie, à la sociologie, à la psychologie à l'économie" (2)
Jean-Paul Demoule : Les dix millénaires oubliés qui ont fait l'hisoire : Paris, Editions Fayard, 2017 ; 252 p.
1) Expression employé par l'auteur, p. 9
2) Les dix millénaires oubliés qui ont fait l'histoire, p.233
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