QUI EST
LE NOUVEAU PAPE ?
Biographie
du cardinal Jorge Mario Bergoglio
C’est vers 19h
que le cardinal Jorge Mario Bergoglio fut élu et qu’il prit le nom de François.
Vers 20h les catholiques du monde entier découvraient le visage et le nom du
nouveau Pape. Une fois la surprise passée, il fallait découvrir qui était le
nouveau Pape venu d’un pays non européen.
Le cardinal
Jorge Mario Bergoglio est né en 1936 à Buenos Aires de parents émigrés d’Italie.
Il entra en 1958 chez les jésuites, il fut ordonné prêtre en 1969 et fit
profession solennelle en 1973. La même année il fut nommé provincial d’Argentine
de son ordre et exerça son ministère d’abord comme professeur de théologie. En
1992, Jean-Paul II le nomme évêque auxiliaire de Buenos Aires en 1997. Il
devient archevêque de diocèse en 1998. Il est fait cardinal en 2001.
Enfin c’est
le mercredi 13 mars 2013 qu’il est élu pape. Il prend le nom de François Ier. C’est
le premier Pape venu du continent américain (mais non le premier non européen :
il y eut trois papes d’origine berbère - donc africaine – Victor Ier de 189 à
199, Miltiade de 311 à 314 et Gélase Ier de 492 à 496). C’est également le
premier Pape jésuite.
Pourquoi
le nom de « François » ?
Dès l’annonce
faite par le cardinal Tauran du nom du nouveau souverain pontife, les
commentateurs ont fait le lien avec le Poverollo d’Assise en référence à la
manière de vivre du cardinal : une vie simple dans un appartement (hors du
Palais épiscopal) et proche des pauvres. Mais d’autres possibilités ne sont pas
à écarter.
Saint François d’Assise (1181? -1226) a
fondé l’ordre des franciscains (dans les années 1206-1206 pour rappeler la
pauvreté évangélique de l’Eglise. François consacra sa vie à la prédication
tout en travaillant manuellement ou pratiquant l’aumône. Cette référence semble
claire : grande admiration pour le saint d’Assise, lutte contre la
pauvreté, préférence donnée aux pauvres et aux humbles écrasés par une
mondialisation et un capitalisme sauvage.
Un autre référence
s’impose également : celle de Saint François-Xavier (1506-1552) le
cofondateur avec Ignace de Loyola de l’ordre des Jésuites (1540) et grand
missionnaire. Saint François-Xavier est le saint patron des missions
catholiques (1927) et il fut proclamé docteur de l’Eglise par Jean-Paul II en
1979. L’Ordre des Jésuites est principalement tourné vers la mission et l’enseignement ;
il se caractérise également dans ses prises de position envers les pauvres et
également pour ses luttes pour le respect de la dignité humaine et des
droits de l’homme.
On peut
également penser à l’Evêque de Genève, saint François de Sales (1567-1622). Il
fut nommé évêque de Genève en 1602 pour contrer les progrès du calvinisme.
Interdit à Genève, il installa son siège épiscopal à Annecy. Sa prédication et
sa modération lui permit de convertir des protestants et de restaurer le culte
catholique dans la région du Chablais (en Savoie). Fondateur de l’Ordre de la
Visitation, il fut canonisé en 1665 et
proclamé Docteur de l’Eglise en 1877 par le pape Pie IX.
L’ Argentine :
une histoire mouvementée
L’Argentine
n’est pas seulement le pays du football et de la Pampa.
L’Argentine
est un grand pays de 2 736 691 km2.
Indépendant depuis 1816, il a connu de nombreuses dictatures militaires depuis cette époque. Quand la junte militaire dirigée par le général Videla en 1976 arrive au pouvoir, l’Argentine n’aura connu que trois ans de démocratie. D’inspiration « nationale-catholique » pour lutter contre le communisme les opérations de répression feront au moins 30 000 victimes ; l’opération Condor (les victimes étaient jetées dans la mer depuis un avion), les disparitions d’enfants mineurs élevés dans des familles proches du régime alertent l’opinion publique mondiale : les actions des « Mères de la Place de Mai » révèlent au grand jour les exactions du régime. La Guerre des Malouines en 1983 vit la fin de la dictature militaire et le retour à la démocratie.
Indépendant depuis 1816, il a connu de nombreuses dictatures militaires depuis cette époque. Quand la junte militaire dirigée par le général Videla en 1976 arrive au pouvoir, l’Argentine n’aura connu que trois ans de démocratie. D’inspiration « nationale-catholique » pour lutter contre le communisme les opérations de répression feront au moins 30 000 victimes ; l’opération Condor (les victimes étaient jetées dans la mer depuis un avion), les disparitions d’enfants mineurs élevés dans des familles proches du régime alertent l’opinion publique mondiale : les actions des « Mères de la Place de Mai » révèlent au grand jour les exactions du régime. La Guerre des Malouines en 1983 vit la fin de la dictature militaire et le retour à la démocratie.
Cependant le
souvenir des exactions commises à cette époque, le problème des disparus et le
sort des bébés volés hantent encore le souvenir de bon nombre d’argentins. On
peut donc comprendre que la presse argentine s’interroge sur l’attitude du
cardinal Jorge Maria Bergoglio qui était alors provincial des jésuites pour son
pays. Ce sujet étant controversé et les témoignages étant contradictoires, il
est difficile d’en savoir davantage.
L'économie argentine
L'économie argentine se caractérise par de nombreuses richesses naturelles et une main d'ouvre d'œuvre très qualifiée et une agriculture tournée vers l'exportation ; notons l'importance d'un tissu industriel diversifié.
L'Argentine a connu de nombreuses crise économiques au cours de son histoire. La plus récente - celle de 2001 - a été jugulée au prix de réformes drastiques qui si elles ont permis au pays d'en sortir renforcée a néanmoins renforcé les inégalités sociales ; on se souvient de la révolte "des casseroles" (les gens manifestants contre les banques qui limitaient les retraits bancaires).
C'est donc dans un contexte social où les pauvres sont les plus exposés que se situe l'action de celui que l'on appelle aujourd'hui "le pape des pauvres". En effet il dénonça la politique des gouvernements et n'hésita jamais à se rendre dans les favellas, ces bidonvilles où s'entassent une population nombreuse et que la pauvreté réduit à survivre.
L'économie argentine
L'économie argentine se caractérise par de nombreuses richesses naturelles et une main d'ouvre d'œuvre très qualifiée et une agriculture tournée vers l'exportation ; notons l'importance d'un tissu industriel diversifié.
L'Argentine a connu de nombreuses crise économiques au cours de son histoire. La plus récente - celle de 2001 - a été jugulée au prix de réformes drastiques qui si elles ont permis au pays d'en sortir renforcée a néanmoins renforcé les inégalités sociales ; on se souvient de la révolte "des casseroles" (les gens manifestants contre les banques qui limitaient les retraits bancaires).
C'est donc dans un contexte social où les pauvres sont les plus exposés que se situe l'action de celui que l'on appelle aujourd'hui "le pape des pauvres". En effet il dénonça la politique des gouvernements et n'hésita jamais à se rendre dans les favellas, ces bidonvilles où s'entassent une population nombreuse et que la pauvreté réduit à survivre.
L’Eglise
d’Argentine
Il reste que
le catholicisme est la religion nationale du pays. Sur 40 millions d’habitants
,90% sont catholiques et l’Eglise compte 117 évêques, 3 cardinaux et 71
diocèses. Comme dans les pays d’origine espagnole ou italienne, la religion s’exprime
de façon très démonstrative : religiosité populaire, processions. L’Eglise
catholique est très présente sur le terrain social, la lutte contre la pauvreté ;
elle est également missionnaire car elle envoie des prêtres notamment dans l’île
de Cuba.
A côté de l’Eglise
catholique, les évangéliques gagnent du terrain dans toute l’Amérique du Sud. Si
le problème est moins préoccupant que dans le Brésil voisin, il est indéniable
que les évangéliques gagnent du terrain.
Les défis
du nouveau pape
Les
chantiers que le nouveau Pape va rencontrer sont nombreux. Cependant, on peut en
sélectionner au moins 10.
1) La réforme de Curie – un sujet
maintes fois évoqué, surtout depuis la renonciation de Benoît XVI.
2) La montée des évangéliques dans le
monde et surtout en Amérique latine.
3) La déchristianisation d’où l’urgence
de mettre en place la nouvelle évangélisation.
4) La crise économique et ses
conséquences sociales.
5) Les contestations dans l’Eglise et
les impatiences de certains laïcs pour une reconnaissance de leur place dans l’Eglise.
6) Les relations avec les orthodoxes :
le monde orthodoxe se divise entre les patriarcats russe et grec.
7) Les relations avec l’Islam sans nier
les violences contre les chrétiens du Moyen Orient.
8) La place des chrétiens d’Orient :
en tant que patriarche des chrétiens de rite oriental, la tâche pourrait lui en
être facilitée.
9) La continuation du dialogue avec le
judaïsme et le rapport avec les sagesses asiatiques.
10) Certains dossiers épineux toujours
actuels : les abus sexuels, la réforme de la banque du Vatican, le
problème des intégristes…..
En
conclusion, on peut voir dans le nom de ce Pape venu du nouveau monde certaines
indications pour l’avenir. Cependant il faudra attendre la nomination de son
secrétaire d’Etat et surtout ses premiers discours pour se faire une idée plus
précise des priorités de Rome.
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