Gérard Dessolle, Envoyé par l’Eglise et l’Etat, Mgr Irénée-Yves Dessolle (174-1824), Digne, Association pour l’étude et la sauvegarde du patrimoine religieux de la Haute-Provence, 1998, 139 p.
« Dans ces temps troublés, il n’était pas aisé de faire des choix temporels et spirituels » a répondu Gérard Dessolle à La Dépêche, le 14 avril 2000. Il fait alors paraître Paul-Benoît Barthe, le Solitaire. Il est présenté comme ayant « un intérêt particulier pour cette période » de la Révolution et du début du Concordat. C’est avec cette problématique, donc, que l’abbé Gérard Dessolle présente Mgr Irénée-Yves Dessolle, d’abord évêque de Digne (1802-1805) puis de Chambéry (1805-1823). Ce dernier diocèse, au civil, est administré par la France jusqu’en 1815.
L’épiscopat durant le Consulat et l’Empire est bien connu grâce aux travaux de Jacques-Olivier Boudon que ce soit par Les Elites religieuses à l’époque de Napoléon : Dictionnaire des évêques et vicaires généraux du premier empire (Paris, Fondation Napoléon, 2002 ; dans le catalogue de la bibliothèque Mgr Depéry ici) ou L’Episcopat français à l’époque concordataire (Paris, Le Cerf, 1996) pour des travaux généraux. Pour cet auteur et pour un évêque passé par Gap, il est possible de citer « L’itinéraire épiscopal de Mgr de Maillé de La Tour-Landry (1743-1804) » (Eglise dans les Hautes-Alpes, n° 100, juin 2014, p 14)
Irénée-Yves Dessolle, par son premier discours à Digne, en 1802, « disposera heureusement les esprits à l’union et à la paix. Il fit preuve d’une grande sagesse et d’une rare prudence dans l’organisation de son diocèse et de son chapitre cathédral » (J.-J. M. Féraud, Souvenirs religieux des Eglises de la Haute-Provence, reprint : éditions Jeanne-Laffitte, p 305). Son court épiscopat dignois est occulté par celui de son successeur, Mgr de Miollis (1805-1838). Les deux personnalités ont d’ailleurs de nombreux points communs, une étude prosopographique complète serait fort intéressante pour l’histoire ecclésiastique locale.
Comme Mgr de Miollis jusqu’en 1823, Mgr Dessolle eut la juridiction sur le futur diocèse de Gap. Il s’y rend officiellement dès le 24 octobre 1802. Il y reçoit, avec le préfet Ladoucette, les serments concordataires du clergé le 27 avril 1803. Il est « au service de l’unité » (chapitre 5, p 45), permettant ainsi à Portalis d’écrire à Bonaparte, en septembre 1803, que « l’organisation du diocèse de Digne avait été prompte et facile » malgré l’opposition des Gapençais à être gouvernés du chef-lieu des Basses-Alpes.
Luc-André Biarnais
archiviste du diocèse de Gap et d’Embrun
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