Robert de Traz, Sur le front français : Verdun et l’Argonne, Genève, Slatkine, 2016, 83 p. 16 €.
Le livre est longuement présenté (p 7-29) par Landry Charrier, de l’université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand. Cette présentation montre l’étape qu’est la guerre entamée en 1914 et sa relation destinée au Journal de Genève (les articles sont publiés d’avril à mai 1917) dans le cheminement idéologique de Robert de Traz. Celui-ci, un Suisse dont la mère est française, est helvétiste, puisant dans Maurras « un moyen de réhabiliter la vieille Suisse et ses structures traditionnelles d’avant 1798 ». Il se fera après la Guerre « le porte-parole d’un idéal européiste inspiré du système politique helvétique et revendiquant la primauté absolue des nations » (p 29).
Une description de la Guerre
Les articles de Robert de Traz rassemblés ici décrivent les hommes et leurs actions durant la Guerre, les destructions aussi, comme celles de la cathédrale et de l’évêché de Verdun. De cette ville, « il reste une Pompéi déserte et ruinée » (p 48).
Le cheminement intellectuel de Robert de Traz est sensible dans sa description de la discipline (p 78) : « quelques publicistes romands, au début de la guerre surtout, ont prétendu que la discipline dans l’armée française était si paternelle qu’elle en devenait relâchée, mais qu’il fallait l’imiter parce que c’était une discipline soi-disant démocratique […] Cette image est à la fois fausse et absurde. La discipline qui règne dans l’armée française est humaine autant que possible mais ferme et sévère ». L’article dont est issu ce texte est qualifié, page 27, par Landry Charrier de « modèle d’orthodoxie propagandistique ».
Ce petit ouvrage, d’une lecture simple, peut être utilisé par un enseignant pour illustrer un cours sur la Première Guerre mondiale au lycée. La présentation est un bon support. Des passages du texte de Robert de Traz peuvent être étudiés par des lycéens, mis en parallèle avec d’autres témoignages.
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