mardi 25 août 2020

Monseigneur Hippolyte Simon (1994-2020)



Monseigneur Hippolyte Simon (1944-2020)



Hippolyte Simon, né le 25 février 1944 à Saint-Georges-de-Rouelley dans la Manche, décédé le 25 août 2020, est un archevêque un émérite, ordonné évêque en 1996 puis nommé archevêque de 2002 à 2016 du diocèse de Clermont et vice-président de la Conférence des évêques de France de 2007 à 2013.


Biographie

Formation

Entré au grand séminaire de Coutances, Hippolyte Simon a poursuivi sa formation au séminaire de Bayeux  Il a, par la suite, obtenu une maîtrise de philosophie à l'Institut catholique de Paris et une maîtrise de philosophie politique à l'université de Paris I (université Panthéon-Sorbonne).
Il a soutenu son mémoire sur Le dépérissement de l’État selon Karl Marx , qui sera la base de l'ouvrage Chrétiens dans l’État moderne. Comment peut-on être chrétien après Marx et Hegel ?

Principaux ministères
Il est ordonné prêtre en juin 1970 pour le diocèse de Coutances-et-Avranches .
Après un premier ministère comme aumônier de lycée à Mortain  (Manche), il s'est consacré à l'enseignement, tout d'abord comme supérieur du séminaire interdiocésain de Caen de 1978 à 1990, puis comme vicaire épiscopal chargé de la formation permanente des prêtres et des laïcs et délégué diocésain pour le diaconat permanent de 1990 à 1996 du diocèse de Coutances-et-Avranches. Il a fait partie des auditeurs à l'Institut des hautes études de Défense nationale (IHEDN) entre 1993 et 1994.
Nommé évêque du diocèse de Clermont en février 1996, il a été consacré le 4 mai de la même année, des mains de Mgr Jacques Fihey dans la cathédrale de Clermont-Ferrand. Il est élevé à la dignité d'archevêque métropolitain de Clermont en décembre 2002, archevêque à la suite du redécoupage des proveninces ecclésiastiques en France et reçu le pallium des mains de Jean-Paul II en juin 2003. 
Il a été vice-président de la Conférence des évêques de France de 2007 à 2013.
Il a été par ailleurs représentant des évêques de France auprès de la Commission des épiscopats de la communauté européenne  (COMECE) jusqu'en novembre 2007. 
Il présente par lettre sa démission le 22 février 2016 pour raisons de santé au pape François, qui l'accepte. Celle-ci prend effet le jeudi 17 mars 2016.
Mort le 25 Août 2020

Prise de positions

À propos des tests ADN
En octobre 2007, Mgr Simon réagit vivement à l'amendement au projet de loi sur l'immigration proposant d’introduire le recours à des tests ADN  pour les candidats au regroupement familial. Il explique que la paternité ne peut se réduire au lien biologique, mais est avant tout un lien d'amour. C'est d'ailleurs ce qui donne tout son sens à l'adoption.

À propos de la candidature de la Turquie à l’Union européenne
En 2004, comme vice-président de la COMECE , Mgr Simon apporte sa voix dans le débat concernant une éventuelle adhésion de la Turquie à l'UNION Européenne. Il demande que l'État turc s'engage à reconnaître un statut officiel aux minorités religieuses présentes dans le pays, engagement qui « devrait faire partie des conditions préalables à l’ouverture des négociations d’adhésion ». Il existe en effet des manquements flagrants à la liberté religieuse dans ce pays.

À propos du dialogue interreligieux
En juin 2008, réagissant à une tribune de Christian Delorme,  il publie une déclaration intitulée « Le dialogue interreligieux suppose et exige l'État de droit ».
Il y insiste sur l'importance de l'État de droit pour permettre et garantir les conditions d'un véritable dialogue par le respect des libertés individuelles. Par ailleurs, il rappelle que dans ce dialogue, alors que les confessions religieuses différencient les participants, c'est la citoyenneté qui constitue leur point commun.
Il parle donc d'un « trilogue », associant l'État de droit aux acteurs du dialogue interreligieux.

A propos de l'Islam en France
En août 2016, Mgr Simon réagit dans le quotidien La Croix  au sujet de la question récurrente de l'organisation par l’État de l'islam en France  : Faut-il à tout prix « un islam de France ?»
Pour Mgr Simon, c'est la compréhension de la laïcité et de la loi de 1905 qui est en jeu. La laïcité « n’est pas une question religieuse mais une question juridique et institutionnelle. » C'est pourquoi d'ailleurs il n’y a pas plus de sens à parler de « l’Église de France ».

Ouvrages
Marx , l'État et la LibertéEsprit no 11 (novembre 1977)
Chrétiens dans l'État moderne, Cerf,  1984 (2e édition 2012, préfacée par A. Grosser)
Église et PolitiqueCenturion, 1990
Les Vocations, Documents épiscopat, mars-avril 1992
Vers une France païenne ?, Editions Cana, Paris, 1999 
Libres d’être prêtres, Les Éditions de l’Atelier, 2001
La Liberté ou les Idoles ?, Editions Cana/Desclée de Brouwer, 2002
Les catholiques et l'Europe (Commission des épiscopats de la Communauté européenne), Bayard, 2006. Préface de Jean-Marie Lustiger, postface de Jacques Delors.

Aucun commentaire: