L’un des problèmes de
ce clergé est celui des revenus. La portion congrue est le revenu
suffisant pour vivre, elle devient synonyme de revenus étriqués.
Elle concerne un tiers des curés du diocèse de Nevers à la fin du
XVIIIe siècle. Les bénéfices ecclésiastiques sont
aussi une source de revenus mais ils sont l’objet d’une
législation solide depuis le concile de Trente (1545-1563) et d’une
jurisprudence qui veulent réprimer les abus. Des évêques, en
outre, rappellent qu’il ne faut pas réclamer de rétributions pour
la célébration d’un mariage si la somme prévue pour la
publication des bans a été payée par les fiancés.
La célébration de la
Cène et du sacrifice du Christ dans la messe amène les curés à
utiliser les missels diffusés dans les diocèses. Des missels
diocésains sont élaborés, comme à Chartres où il est imprimé à
Paris en 1782 ou à Orléans (imprimé par la veuve Rouzeau-Montault
en 1774). Leur rédaction est souvent un enjeu idéologique marqué
par la question janséniste. Ces missels sont très largement
diffusés comme en témoigne le nombre de ceux qui sont conservés
dans les bibliothèques diocésaines, certains portant des ex-libris,
signe de leur utilisation. Le missel romain s’imposera dans la
seconde moitié du XIXe siècle : c’est le fruit
d’une inlassable pastorale des évêques et du travail de
spécialistes comme Dom Guéranger de Solesmes.
Enfin, les curés ont en
charge la surveillance des écoles dans un XVIIIe siècle où la
scolarisation se heurte massivement à l’obstacle du travail des
enfants notamment dans le milieu rural. L’agriculture, notamment, a
besoin des bras ! Les curés ont aussi à tenir les registres
des baptêmes, mariages et sépultures. Les législations canoniques
et civiles rappellent l’obligation des dépôts annuels et de la
tenue rigoureuse des actes qui doivent être signés par les
intéressés, témoins et célébrant. C’est l’une des
permanences de la charge des âmes.
Luc-André Biarnais
Archiviste du diocèse de
Gap et d’Embrun
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