Le 5 décembre 2015, Catherine Briotet, Conservatrice des antiquités et objets d’art du département, a donné une conférence intitulée « La nativité et l’adoration des Rois Mages dans les œuvres d’art des Hautes-Alpes ». Elle a commencé par rappeler le statut légal des œuvres exposées et antérieures à la loi de 1905. Ces objets (tableaux, vases sacrés…) demeurent exclusivement affectés au culte et sont propriétés des communes (pour les églises) ou de l’État (pour la cathédrale de Gap). L’exposition sur les rois mages n’aurait pu avoir lieu sans l’autorisation des maires, des prêtres affectataires et, évidemment, de la conservation régionale des monuments historiques. Certaines des œuvres sont protégées au titre des monuments historiques. Dans les Hautes-Alpes, ce sont 2100 objets qui sont inscrits et 700 qui sont classés, pour l’essentiel des œuvres religieuses.
Catherine Briotet a fait découvrir au public des tableaux de l’ensemble du cycle, allant de l’Annonciation aux rois mages. Parmi les tableaux présentés par Catherine Briotet, certains ne sont pas exposés au musée. C'est le cas de l'Annonciation se trouvant sur un diptyque, des Vigneaux, en Vallouise et datant du XVIe siècle. Pour la Nativité, c’est notamment un tableau de Montgardin, avec la Vierge, Joseph et l’Enfant qui est exposé. Les visiteurs peuvent y découvrir un berceau qui serait de type dauphinois.
Si le Briançonnais et l’Embrumais sont plus riches en patrimoine religieux que le sud de notre département actuel, celui-ci possède, cependant, quelques belles pièces. Pensons, par exemple à l’Adoration des bergers de la Batie-Montsaléon, datée de 1631. Ce tableau a été offert, et donc commandé au peintre, par le seigneur de Flotte qui y fait représenter ses armoiries. Au XIXe siècle, l’évergétisme seigneurial a disparu. En revanche, des confréries de Pénitents, peuvent, elles, commander ou acquérir des tableaux. C’est le cas à Vallouise, avec l'Adoration des bergers, peinte par Roux, originaire de Sisteron, comme en atteste sa signature. Hippolyte Laurençon, de Plampinet est également un peintre local. Les traits de ses personnages sont naïfs et parfois maladroits dans le tableau présenté (Adoration des bergers, 1827) mais l’œuvre du peintre vaut la peine d’être soulignée.
Le musée lui-même possède des œuvres sur le thème traité dans son ensemble. Il faut penser, par exemple, au tableau de Fréminet, L’adoration des bergers, du XVIIie siècle et qui provient de l’hospice du Montgenèvre. Il se trouve en permanence en salle Queyras du musée. Catherine Briotet a également souligné que l’Adoration des bergers et celle des mages sont souvent présentées en parallèle. C’est le cas avec un tableau provenant de Saint-Jean-Saint-Nicolas (XIXe siècle) et, pour une période antérieure, de deux tableaux de Savines. Ceux-ci, du XVIIe siècle, sont une reprise du peintre vénitien Jacopo Bassano (1515-1592), probablement par le biais d’estampes gravées.
L’assistance a pu, après la conférence, visiter l’exposition en présence de Catherine Briotet. Elle y a découvert également une Vierge allaitante venant du Dévoluy, les coins permettant de frapper les médailles du pèlerinage d’Embrun (XVIe siècle) et un sceau de Mgr Auguste Bonnabel (1932) montrant que le thème des rois mages a une vie contemporaine dans les Hautes-Alpes.
L’exposition « Les Hautes-Alpes… dans les pas des rois mages » est visible au Musée de Gap jusqu’à fin avril 2016. Un catalogue est attendu pour février 2016. Une conférence sera donnée, dimanche 13 décembre 2015 par Luc-André Biarnais, archiviste du diocèse de Gap et d’Embrun, sur l’histoire de la cathédrale Notre-Dame du Réal d’Embrun.
Luc-André Biarnais
Archiviste du diocèse de Gap et d’Embrun
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