Psaumes censurés ;
quand la Bible a des accents violents
André Wénin
Paris, Le Cerf, (Collection Lire La Bible), 2017. 208
pages.
Dieu, casse leurs dents dans leur gueule !
Dieu des vengeances, montre-toi !
Dieu, si tu voulais tuer le méchant !
Dieu des vengeances, montre-toi !
Dieu, si tu voulais tuer le méchant !
Ces prières sont-elles celles d’un terroriste
convaincu qui veut attirer Dieu dans sa rage assassine ?
Ces cris sont pourtant tirés des Psaumes de la Bible. Des imprécations sont d’une telle violence que l’Église les a
expurgées du Psautier que récitent les fidèles. Mais a-t-elle eu raison d’e le faire ? Pour André Wénin une telle censure n’est guère opportune.
Ces cris sont pourtant tirés des Psaumes de la Bible. Des imprécations sont d’une telle violence que l’Église les a
expurgées du Psautier que récitent les fidèles. Mais a-t-elle eu raison d’e le faire ? Pour André Wénin une telle censure n’est guère opportune.
Si tel le cas que fut-il faire et que faut-il penser
de ces textes ? Est-il bon pour le chrétien de les lire, voire même de les
prier ? Et si non les lie, voire si l’on prie dans quel esprit le faire ?
En remettant des psaumes dans leur contexte on peut en dégager une cohérence et en même temps mieux cerner les pensées du psalmiste qui prie de la sorte : ainsi l’auteur fait découvrir et apprécier ceux qui ont rédigé ces textes ainsi que la force et la vérité profondément humaine de ceux-ci. Ils apparaissent alors comme des fenêtres ouvertes sur le monde accablé par le mal, sur l’être humain qui s’y trouve en proie à l’injustice et à la souffrance, sur la foi en un Dieu qui, parce qu’il est vie et liberté, ne peut souffrir que le mal l’emporte.
En remettant des psaumes dans leur contexte on peut en dégager une cohérence et en même temps mieux cerner les pensées du psalmiste qui prie de la sorte : ainsi l’auteur fait découvrir et apprécier ceux qui ont rédigé ces textes ainsi que la force et la vérité profondément humaine de ceux-ci. Ils apparaissent alors comme des fenêtres ouvertes sur le monde accablé par le mal, sur l’être humain qui s’y trouve en proie à l’injustice et à la souffrance, sur la foi en un Dieu qui, parce qu’il est vie et liberté, ne peut souffrir que le mal l’emporte.
Ces psaumes peuvent être la meilleure antidote contre notre propre violence
et aussi contre l'hypocrisie qui guette tout chrétien qui peut s’imaginer que
parce qu’il récite les mots de l'amour, il les met en pratique et, parce qu'il
rejette les mots de la violence, il fait la paix. Paul Beauchamp nous le redit :
"Est-ce toujours l'amour qui juge
ces paroles violentes incompatibles avec sa propre tendance ? Ou est-ce le
souci que chacun a de sa propre image, qui proteste en la voyant menacée d'une
ombre ?...S'il est possible de passer de la violence à l'amour (l'histoire
biblique en témoigne), il est beaucoup plus difficile que l'amour apparent
fasse place à l'amour réel....La fréquentation des gens simples apprend qu'il y
a souvent de l'amour sous des paroles dures....Les chrétiens doivent être en
garde contre la propension à saturer leur discours de mot qui diraient la douceur
tout en échouant à la communiquer...A cet égard, le maintien de l'Ancien
Testament dans notre Bible joue un rôle irremplaçable" (Documents
épiscopat n°11, p.9).
Docteur en sciences bibliques de l’Institut biblique
pontifical de Rome, André Wénin est professeur d’Ancien
Testament à l’université catholique de Louvain. Il a publié de nombreux ouvrages aux Éditions du Cerf, dont Abraham ou l’apprentissage du dépouillement (2016).
Testament à l’université catholique de Louvain. Il a publié de nombreux ouvrages aux Éditions du Cerf, dont Abraham ou l’apprentissage du dépouillement (2016).
Publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire