- Pierre-Marie Gerlier, le cardinal militant (1880-1965)
- Olivier Georges
- Paris, Mame, 2014. 474 pages
Le destin paradoxal d’un grand
cardinal au service de l’Eglise pendant les années troubles de la première
moitié du XXè siècle. C’est ce destin que nous relate l’historien Olivier
Georges dans une volumineuse et dense biographie.
Pierre-Marie Gerlier (1880-1965) fut d’abord avocat
avant de devenir prêtre. Figure emblématique de l’Eglise il se fit connaître d’abord
comme évêque de Tarbes et Lourdes dès 1929 en assumant la lourde charge de
régler les contentieux autour du sanctuaire de Lourdes. Il se, montra un fidèle
de Pie XI en appliquant les directives de Rome qui sanctionnait les membres de
l’Action française.
En 1937 Mgr. Gerlier fut nommé archevêque de Lyon :
il devint ainsi comme primat des Gaules un des principaux acteurs de l’Eglise
de France. Dès lors c’est en tant qu'évêque de Lyon qu’il est resté dans la mémoire des Français.
En 1940 – suite à la défaite de la France – il prononça cette phrase : « Pétain,
c’est la France et la France aujourd’hui, c’est Pétain ». : il est devenu pour
beaucoup alors un des principaux défenseurs du Régime de Vichy mais sa ligne de
conduite fut la suivante : « loyalisme
au gouvernement sans inféodation ».
Cette adhésion qui le lui fut reproché ne l’empêcha
pas de protester lors des grandes rafles des juifs au nom de la dignité
humaine, aidé en cela par des pasteurs et des responsables de la communauté
juive ; cette parole permit d’ouvrir séminaires et couvents aux juifs
pourchassés. Il va également couvrir certaines actions de la Résistance :
c’est ainsi que les Cahiers du Témoignage
- avec le Père Chaillet – pourront dénoncer le nazisme et l’action du
régime de Vichy et engager une résistance spirituelle.
Après la guerre l’action du cardinal Gerlier fut de
canaliser toute cette effervescence à la fois intellectuelle et pastorale. Il
dut défendre à Rome certains dossiers délicats : l’œcuménisme avec le Père
Couturier, la naissance des prêtres ouvriers et le soutien aux théologiens d’avant-garde.
Mais il échoua à sauver les prêtres-ouvriers : Rome interdit cette
innovation pastorale en 1954 par peur du communisme et aussi pour sauvegarder le
rôle spécifique du prêtre. Peu à peu l’influence du Cardinal se fit moins
influente : avec l’âge son rôle diminua et cela se vit lors du Concile
Vatican II.
Le cardinal Gerlier s’éteignit en 1965 après un long
épiscopat (1937-1965). Ses funérailles
furent l’occasion de rendre hommage à celui qui vécut la guerre de 1914-1918,
qui eut à cœur d’être un pasteur obéissant à l’Eglise, qui s’engagea dans la
voie d’une rénovation pastorale. Les protestants et la communauté juive lui
rendirent également un vibrant hommage. Il fut déclaré Juste parmi les Nations
en 1981 pour son attitude courageuse pendant la dernière guerre.
Pierre-Marie Gerlier (1880-1965) fut d’abord avocat
avant de devenir prêtre. Figure emblématique de l’Eglise il se fit connaître d’abord
comme évêque de Tarbes et Lourdes dès 1929 en assumant la lourde charge de
régler les contentieux autour du sanctuaire de Lourdes. Il se, montra un fidèle
de Pie XI en appliquant les directives de Rome qui sanctionnait les membres de
l’Action française.
En 1937 Mgr. Gerlier fut nommé archevêque de Lyon :
il devint ainsi comme primat des Gaules un des principaux acteurs de l’Eglise
de France. Dès lors c’est en tant qu'évêque de Lyon qu’il est resté dans la mémoire des Français.
En 1940 – suite à la défaite de la France – il prononça cette phrase : « Pétain,
c’est la France et la France aujourd’hui, c’est Pétain ». : il est devenu pour
beaucoup alors un des principaux défenseurs du Régime de Vichy mais sa ligne de
conduite fut la suivante : « loyalisme
au gouvernement sans inféodation ».
Cette adhésion qui le lui fut reproché ne l’empêcha
pas de protester lors des grandes rafles des juifs au nom de la dignité
humaine, aidé en cela par des pasteurs et des responsables de la communauté
juive ; cette parole permit d’ouvrir séminaires et couvents aux juifs
pourchassés. Il va également couvrir certaines actions de la Résistance :
c’est ainsi que les Cahiers du Témoignage
- avec le Père Chaillet – pourront dénoncer le nazisme et l’action du
régime de Vichy et engager une résistance spirituelle.
Après la guerre l’action du cardinal Gerlier fut de
canaliser toute cette effervescence à la fois intellectuelle et pastorale. Il
dut défendre à Rome certains dossiers délicats : l’œcuménisme avec le Père
Couturier, la naissance des prêtres ouvriers et le soutien aux théologiens d’avant-garde.
Mais il échoua à sauver les prêtres-ouvriers : Rome interdit cette
innovation pastorale en 1954 par peur du communisme et aussi pour sauvegarder le
rôle spécifique du prêtre. Peu à peu l’influence du Cardinal se fit moins
influente : avec l’âge son rôle diminua et cela se vit lors du Concile
Vatican II.
Le cardinal Gerlier s’éteignit en 1965 après un long
épiscopat (1937-1965). Ses funérailles
furent l’occasion de rendre hommage à celui qui vécut la guerre de 1914-1918,
qui eut à cœur d’être un pasteur obéissant à l’Eglise, qui s’engagea dans la
voie d’une rénovation pastorale. Les protestants et la communauté juive lui
rendirent également un vibrant hommage. Il fut déclaré Juste parmi les Nations
en 1981 pour son attitude courageuse pendant la dernière guerre.
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