Les Poilus : la France sacrifiée
Paris, Fayard, 2000.507 pages.
« Les
poilus - La France sacrifiée »
Présentation éditeur :
« 1914 : face à la surpuissance allemande, la France, dépourvue
d’artillerie lourde, ne peut opposer que le sacrifice de ses fantassins pour
tenter de stopper l’ennemi. Ils seront 250.000 poilus à périr durant les
premiers mois d’une guerre qui mobilisera, au total, 65 millions d’hommes… dont
9 millions mourront au combat. L’historien Pierre Miquel nous fait revivre dans
ce livre, destiné à devenir un ouvrage de référence, quatre années de souffrances,
d’offensives meurtrières et d’horreurs vécues.
Ces quatre années changent radicalement l’image du combattant. Le poilu de
1914 et celui de 1918 ne mènent plus le même combat. En 1914, il monte au front
avec l’illusion d’une victoire rapide. En 1917, il sait qu’il va à la
mort ; en 1918, équipé de grenades, appuyé par des chars et des avions, il
s’agit déjà du combattant de 1940. Dans les 2 cas la France est presque seule
et, en 1914 comme en 1940, ces hommes seront à l’avant-garde de ces terribles
affrontements. »
Talentueux conteur, Pierre
Miquel s’empare du lecteur et plonge avec lui aux côtés des poilus
dans la boue et le sang… Son récit, à la manière des tableaux impressionnistes,
est ponctué d’anecdotes puisées dans l’abondante et patiente moisson de
témoignages de combattants… Tous les passionnés d’aventure humaine seront
bouleversés par cet ouvrage». (L’Histoire)
L’ouvrage comprend en plus 32 pages de reproductions photographiques en
noir et blanc et 12 pages de cartes.
L’auteur
Pierre Miquel : l'historien de la vie des gens
Aux yeux du grand public, Pierre
Miquel était le spécialiste de la Première Guerre mondiale et, plus largement,
de nombreux épisodes de l'histoire de France parmi lesquels : la Révolution
française, les deux Empires, et aussi la Seconde Guerre mondiale et la guerre
d'Algérie. Se définissant lui-même comme « un historien de la vie des gens »,
ce conteur de talent avait su rendre ses récits aussi attrayants qu'efficaces :
pour écrire l'histoire contemporaine, il n'avait pas hésité, à l'époque, à
recourir à des témoignages de survivants, de la Grande Guerre notamment.
Né en 1930 à Montluçon, dans
l'Allier, agrégé d'histoire, diplômé de philosophie, Pierre Miquel commença sa
carrière comme professeur au lycée d'Avignon en 1958, puis devint maître de
conférences à l'Institut des sciences politiques de Paris, à partir des années
1960. Après avoir enseigné à la faculté de Nanterre, il redevient professeur au
lycée Carnot à Paris, avant d'assurer des cours à la Sorbonne, notamment dans
le domaine des communications de masse à partir de 1975.
Homme de plume
et d'image
Ce sujet qui le passionne, va le
mener, outre la publication en 1973 d'une Histoire de la radio et de la
télévision, à entreprendre une double carrière d'homme de télévision et d'homme
de plume, non seulement en tant qu'essayiste, mais aussi en tant que romancier
historique.
Responsable des documentaires sur
Antenne 2, au milieu des années 1970, il publie une première Histoire de la
France en 1976, qui connaît le succès. Celui-ci ne se démentira plus, et ses
livres, il en écrira parfois plusieurs par an, qui seront publiés notamment
chez Fayard, Albin Michel et Hachette, rencontreront un large public. Parmi ses
très nombreux ouvrages consacrés à la Grande Guerre, on retiendra, Les
Pantalons rouges, La Grande Guerre, Le Chemin des Dames, Les Poilus d'Orient,
la Bataille de la Marne et, plus récemment, Mourir à Verdun. Ils feront de
Pierre Miquel le spécialiste attitré de cette période. Il aura notamment les
honneurs de la prestigieuse collection « Terre humaine » de Jean Malaurie, pour
son essai sur les poilus (2000). On lui doit aussi une Petite Histoire des
stations de métro et un livre sur Le Langage des fleurs dans l'histoire.
Outre la Révolution, l'Empire ou la
Seconde Guerre mondiale, Pierre Miquel se penche sur d'autres périodes
historiques comme l'Antiquité ou le Moyen Âge. Il se consacre aussi à des
phénomènes négligés. Ainsi publie-t-il en 1997 La Main courante, ouvrage passionnant
puisé aux archives de la police parisienne entre 1900 à 1945 qui forme un
tableau étonnant de mœurs. Il s'est aussi intéressé à des groupes sociaux
particuliers comme les aristocrates à l'époque de la Révolution dans Les
Aristos.
Républicain de conviction, homme de
gauche et admirateur de Jules Ferry et de Clemenceau, auquel il consacrera une
biographie, Pierre Miquel n'a jamais enfermé son goût de l'histoire dans des
ornières idéologiques. Son dernier livre, Austerlitz, en 2005, lui avait valu
d'être récompensé par l'armée de terre, qui lui avait décerné le prix
Erwan-Bergot.
Pierre Miquel avait aussi le goût
des collections, notamment celle des petits soldats en étain du Premier Empire.
C'est très peu de temps après sa consécration par l'institution militaire que
l'historien fut terrassé par une attaque cérébrale. Il était, depuis, soigné à
l'Office national des anciens combattants de Boulogne-Billancourt, où il est
décédé.
Publication : Claude Tricoie - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles
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