vendredi 6 décembre 2019

Le Coran vu par des historiens


Le Coran des historiensSous la direction se Ali Amir-moezzi et de Guillaume Dye
 Paris, Le Cerf, 2019. 4372 pages


 Présentation de l'éditeur

Un événement mondial ! Objet de toutes les controverses, le Coran n'avait jamais été commenté par les historiens. Réunissant 30 meilleurs spécialistes internationaux, cette somme unique lève un tabou et inaugure un ère nouvelle d'interprétation.
Première mondiale, ce monument savant et accessible, qui réunit trente spécialistes internationaux, offre, en trois mille pages, une synthèse complète et critique des travaux passés et des recherches présentes sur les origines du Coran, sa formation et son apparition, sa composition et sa canonisation : vingt études exhaustives sur le contexte introduisent ici à l'analyse circonstanciée du texte, les éléments archéologiques et épigraphiques, les environnements géographiques et linguistiques, les faits ethnologiques et politiques, les parallèles religieux éclairant, verset après verset, en un commentaire total les cent quatorze sourates du livre fondateur de l'islam.
Une aventure inédite de l'esprit.
Une somme sans précédent dans l'histoire.
Une contribution majeure à la science.
Une avancée décisive pour la compréhension mutuelle des cultures.

Biographie de l'auteur
Professeur des Universités, membre de l'Académie Ambrosienne de Milan, Mohammad Ali Amir-Moezzi est directeur d'études à l'École pratique des hautes études/PSL. Guillaume Dye est professeur d'islamologie à l'université libre de Bruxelles, membre du Centre interdisciplinaire d'étude des religions et de la laïcité (CIERL)


Éditeurs

Mohammad Ali Amir-Moezzi, Professeur des Universités, est directeur d’études à l’École pratique des hautes études/PSL et membre de l’Académie Ambrosienne de Milan.
Guillaume Dye est professeur d’islamologie à l’université libre de Bruxelles, membre du Centre interdisciplinaire d’étude des religions et de la laïcité (CIERL).

Contributeurs 

Mohammad Ali Amir-Moezzi (EPHE)
Mehdi Azaiez (Université de Lorraine/KU Leuven)
Samra Élodie Azarnouche (EPHE)
Meir M. Bar-Asher (Université Hébraïque de Jérusalem)
Mette Bjerregaard Mortensen (Université Libre de Bruxelles)
Anne-Sylvie Boisliveau (Université de Strasbourg)
Antoine Borrut (Université du Maryland)
Éléonore Cellard (EPHE)
Muriel Debié (EPHE)
Julien Decharneux (Université Libre de Bruxelles)
François Déroche (Collège de France)
Vincent Déroche (EPHE)
Guillaume Dye (Université Libre de Bruxelles)
Frantz Grenet (Collège de France)
David Hamidovic (Université de Lausanne)
Frédéric Imbert (Université Aix-Marseille)
Christelle Jullien (CNRS)
Manfred Kropp (Université de Mayence)
Paul Neuenkirchen (EPHE)
Karl-Friedrich Pohlmann (Université de Münster)
David S. Powers (Université de Cornell)
Gabriel Said Reynolds (Université de Notre Dame, USA)
Christian Julien Robin (CNRS)
Carlos A. Segovia (Université de Saint Louis de Madrid)
Stephen J. Shoemaker (Université d’Oregon)
Michel Tardieu (Collège de France)
Tommaso Tesei (Institute for Advanced Studies de Princeton)
Jan M. F. Van Reeth (Faculté des sciences

 Table des matières (Tome 1/3)


LE CORAN ET LES DÉBUTS DE L’ISLAM : CONTEXTE HISTORIQUE ET GÉOGRAPHIQUE
L’Arabie préislamique (Christian Julien Robin)
II. Arabes et Iraniens avant et au début de l’islam (Samra Azarnouche)
III. Les vies de Muhammad (Stephen J. Shoemaker)
IV. De l’Arabie à l’empire (Antoine Borrut)
LE CORAN AU CARREFOUR DES TRADITIONS RELIGIEUSES DE L’ANTIQUITÉ TARDIVE
Le judaïsme et le Coran (Meir M. Bar-Asher)
VI. Les communautés religieuses dans l’Empire byzantin à la veille de la conquête (Muriel Debié et Vincent Déroche)
VII. Les chrétiens en Iran sassanide (Christelle Jullien)
VIII. Le christianisme éthiopien (Manfred Kropp et Guillaume Dye)
IX. Les courants « judéo-chrétiens » et chrétiens orientaux de l’Antiquité tardive (Jan M. F. Van Reeth)
X. Le manichéisme : recherches actuelles (Michel Tardieu)
XI. Les écrits apocryphes juifs et le Coran (David Hamidović)
XII. Les apocalypses syriaques (Muriel Debié)
XIII. L’apocalyptique iranienne (Frantz Grenet)
XIV. Le Coran et son environnement légal (David S. Powers)

LE CORPUS CORANIQUE
L’étude des manuscrits coraniques en Occident (François Déroche)
XVI. Les manuscrits coraniques anciens (Éléonore Cellard)
XVII. Le Coran des pierres (Frédéric Imbert)
XVIII. Le corpus coranique : contexte et composition (Guillaume Dye)
XIX. Le corpus coranique. Questions autour de sa canonisation (Guillaume Dye)
XX. Le shi’isme et le Coran (Mohammad Ali Amir-Moezzi)
Annexe : Tableaux généalogiques
Bibliographie
Index
Table des matières


Vol. 1: Etudes sur le contexte et la genèse du Coran
Vol. 2a : Commentaire et analyse du texte coranique. Sourates 1 à 26
Vol. 2b : Commentaire et analyse du texte coranique. Sourates 27 à 114


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 Une critique du Journal LA CROIX


Les historiens décryptent le Coran «avant lislam»
Sous la direction de deux islamologues paraît une ambitieuse synthèse d’une partie de la recherche historique sur le Coran.


«Le Coran des historiens» regroupe une équipe dune trentaine dauteurs, européens ou américains, de renommée internationale


Depuis les années 1970 et plus encore ces dernières années, le Coran et les origines de l’islam suscitent un « bouillonnement scientifique », marqué par une multiplication des publications et « des débats passionnants et souvent passionnés ». Hélas, tout ceci reste « relativement méconnu hors du cercle des spécialistes », écrivent Mohammad Ali Amir-Moezzi et Guillaume Dye dans leur introduction. D’où l’envie du premier, directeur d’études à l’École pratique des hautes études et spécialiste du chiisme, de « mettre un peu d’ordre » dans ces multiples travaux et d’en « offrir une synthèse à un public plus large ».
Après cinq ans de travail, le résultat vient de paraître aux Éditions du Cerf sous la forme d’un coffret en trois volumes, qu’accompagne une bibliographie en ligne afin de pouvoir être « complété » au fur et à mesure des parutions.

Le monde qui a vu naître le Coran
Le premier volume a été conçu comme « une monumentale introduction sur le monde qui a vu naître le Coran » : son contexte historique et géographique, qui en fait un « carrefour de traditions et le point de rencontre de plusieurs religions de l’Antiquité tardive » (judaïsme, christianisme, mais aussi judéo-christianisme, manichéisme, zoroastrisme…).

Toutes les questions délicates autour de la rédaction et de la canonisation du Coran y sont abordées. Les deux autres volumes se présentent classiquement sous la forme d’un commentaire par sourate et groupes de versets : non pas seulement à l’aide des sciences islamiques traditionnelles comme le pratiquent les « savants » musulmans depuis des siècles, mais « selon l’approche historico-critique et philologique ».
Une trentaine d’auteurs
Pour y parvenir, Guillaume Dye, professeur d’islamologie à l’Université libre de Bruxelles, et Mohammad Ali Amir-Moezzi ont constitué une équipe d’une trentaine d’auteurs, européens ou américains, de renommée internationale (Gabriel Saïd Reynolds ou Frédéric Imbert, spécialiste du « Coran des pierres ») ou « jeunes chercheurs remarquablement brillants ». Tous s’accordent sur une double démarche méthodologique : « porter un regard critique sur les sources musulmanes » mais aussi « considérer le Coran dans le contexte des monothéismes » déjà présents dans la région, résume Mohammad Ali Amir-Moezzi, qui a apporté sa connaissance des sources chiites sur l’élaboration du texte sacré.

L’équipe compte toutefois quelques grands absents, comme les chercheurs appartenant à « l’école allemande », animée par l’islamologue Angelika Neuwirth et dont la particularité est de s’appuyer aussi sur les sources islamiques ultérieures (hadith, faits et gestes prêtés par la tradition au prophète de l’islam ou à ses compagnons, et sira, biographie de Mohammed), mais aussi d’autres, plus isolés sur la scène mondiale comme l’historienne et anthropologue française Jacqueline Chabbi – à qui les auteurs doivent l’expression de « Coran des historiens ». L’objectif, ici, est d’essayer de comprendre le Coran « avant l’islam », c’est-à-dire avant que ce dernier ne se soit constitué en empire et que – selon la formule d’Amir-Moezzi – l’on ait « changé de planète ».
Scientifique, ce volumineux ouvrage se veut aussi « une initiative civique et politique dans le sens le plus noble des termes », affirment les deux auteurs, convaincus qu’« un des moyens les plus sûrs – mais aussi sans doute les plus lents, hélas – pour apaiser les esprits (…) est d’introduire l’histoire et la géographie dans l’examen des choses de la foi ».



Publication : Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles




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