L’Abbaye Sainte-Madeleine de Marseille à Ganagobie, 1865-2015, Association des amis du prieuré de Ganagobie, sd, 109 p.
L’histoire des congrégations et des ordres religieux depuis deux siècles en France est tributaire de la Révolution française, de la politique religieuse de Napoléon puis des textes législatifs de laïcisation des années 1880-1909. L’abbaye Sainte-Madeleine ne fait pas exception à la règle.
La communauté est une fondation marseillaise de Dom Prosper Guéranger et une fille de Solesmes, en 1865. Elle « a souventes fois pérégriné d’un lieu à l’autre, ballotée par les fluctuations politique de la fin du XIXe siècle ». Ces propos de l’abbé, Dom René-Hugues de Lacheisserie, dans l’introduction (p 1) sont confirmés par la carte de la page 36, par le passage sur les expulsions de 1880 et les conséquences sur la communauté (p 29-34). Les étapes de l’exil font l’objet d’un développement, particulièrement les liens avec le bienheureux page Paul VI. Le court mais décisif abbatiat de Dom Léon Guilloreau est marqué par le retour de la communauté en France, à Hautecombe en 1922 (p 57-59).
L’œuvre liturgique (p 65-67), la parfumerie (p 68-71) puis les raisons qui poussent les moines à quitter Hautecombe pour Ganagobie sont très largement évoquées.
Les annexes donnent la liste des moines ayant séjourné à Hautecombe en 1940-1941 quoique n’appartenant pas à la communauté. Le matricule, c’est-à-dire la liste des moines par ordre chronologique ainsi que les listes des supérieurs et prieurs puis celle des « lieux de résidence successifs du monastère Sainte-Madeleine de Marseille » sont aussi publiées.
Ouvrage érudit, richement illustré, ce livre sur l’abbaye Sainte-Madeleine de Marseille à Ganagobie permet de mieux comprendre une part de l’histoire du catholicisme contemporain dans le sud-est de la France.
Luc-André Biarnais
archiviste du diocèse de Gap et d’Embrun
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