jeudi 25 août 2016

Baruch Spinoza : voir le monde autrement






Philosophie Magazine
Hors-série 29, printemps 2016
Spinoza. Voir le monde autrement


Comment le philosophe Baruch Spinoza (1632-1677) qui écrit “par Réalité et par Perfection j’entends la même chose” peut-il nous aider à changer le monde ? Pourquoi Spinoza attise-t-il aujourd’hui notre réflexion ? Comment l’ennemi du libre-arbitre peut-il nous apprendre, non à changer de vie, mais à changer notre vie ? Par quel tour de force un penseur aussi austère est-il devenu notre maître de joie ?

Athées ou croyants, scientifiques ou économistes, tous ont “leur” Spinoza. Jusqu’aux penseurs d’extrême-gauche qui, tels Frédéric Lordon, Toni Negri ou Miguel Benasayag ont trouvé chez Spinoza les outils d’une critique du capitalisme capable de prendre le relais du marxisme discrédité. Excommunié de son vivant, longtemps tenu à l’écart des grandes histoires de la philosophie, son heure a sonné ! André Comte Sponville, Clément Rosset, Henri Atlan ou Raphaël Enthoven le révèlent.

PARTIE I : Une Éthique de la joie
Pour le philosophe Clément Rosset, « Spinoza est une sorte de bouddha, une divinité philosophique qui domine toutes les autres philosophies. ». Et cette stature, il la doit avant tout à l’Éthique, une œuvre aussi géniale qu’austère, voire inaccessible... jusqu’à ce hors-série propose :
L’Ethique sans peine. En 10 pages et 5 graphiques ; les idées essentielles sont présentées simplement, et le cheminement de l’ouvrage apparaît – de la définition de Dieu comme « la nature » à l’affirmation finale de la joie.
 
PARTIE II : Un traité des passions
Pour Spinoza, les Hommes ne doivent pas être considérés tels qu’on voudrait qu’ils soient, mais tels qu’ils sont. D’où sa célèbre formule : « Ni rire, ni pleurer, ni haïr, mais comprendre ». Et pour les décrire, « Le Spinoza romancier est indispensable au Spinoza philosophe. » (Pierre-François Moreau).
 
PARTIE III : Une métaphysique
Ni créateur, ni transcendant, ni personnel, ni juge, le Dieu de Spinoza est-il encore un Dieu ou le masque d’un athéisme peu avouable à son époque ? Et s’il est cause de toutes les choses, y compris du mal, alors tout n’est-il pas déterminé ? Entretien avec Henri Atlan, « Ce que peut le corps ».
 
PARTIE IV : Changer la vie ?
Marxiste ou catholique, économique ou politique, toutes les lectures de Spinoza conduisent à changer sa vie. Mais attention, remarque Pierre Zaoui : « Lorsque quelqu’un vous dit “je vais mieux”, vous pouvez être assuré qu’il n’est pas au mieux... Il ne s’agit pas tant de s’épanouir et de se transformer en devenant un autre. Il s’agit de devenir ce que l’on est. »
 
Le Traité économico-politique de Frédéric Lordon
Frédéric Lordon, économiste devenu philosophe sous l’effet de la découverte de Spinoza, est apparu ces derniers jours comme la principale figure, écoutée et acclamée, du mouvement Nuit Debout, pourtant rétif à toute récupération politique ou idéologique. Économiste devenu philosophe, il ne croit pas plus aux appels à la moralisation du capitalisme qu’à la mode actuelle de l’entreprise libérée.
« Si les hommes un jour cessent de respecter la force publique et prennent la rue, [...] ça n’est pas parce qu’ils ont fait un saut miraculeux hors de l’enchaînement des causes et des effets, c’est parce qu’ils ont été déterminés à le faire », écrit-il en dernière page de ce hors-série. 

Les deux tableaux du début sont très bien conçus pour entrer dans la pensée de Spinoza et fait surtout pour ceux qui ne le connaissent pas. Quant à l’éditorial il est d’un ton décalé et plein d’humour.

source : Philosophie Magazine

publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles



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