Philosophie
Magazine
Hors-série
29, printemps 2016
Spinoza.
Voir le monde autrement
Comment
le philosophe Baruch Spinoza (1632-1677) qui écrit “par Réalité et par
Perfection j’entends la même chose” peut-il nous aider à changer le monde ?
Pourquoi Spinoza attise-t-il aujourd’hui notre réflexion ? Comment l’ennemi du
libre-arbitre peut-il nous apprendre, non à changer de vie, mais à changer
notre vie ? Par quel tour de force un penseur aussi austère est-il devenu notre
maître de joie ?
Athées
ou croyants, scientifiques ou économistes, tous ont “leur” Spinoza. Jusqu’aux
penseurs d’extrême-gauche qui, tels Frédéric Lordon, Toni Negri ou Miguel
Benasayag ont trouvé chez Spinoza les outils d’une critique du capitalisme
capable de prendre le relais du marxisme discrédité. Excommunié de son vivant,
longtemps tenu à l’écart des grandes histoires de la philosophie, son heure a
sonné ! André Comte Sponville, Clément Rosset, Henri Atlan ou Raphaël Enthoven
le révèlent.
PARTIE
I : Une Éthique de la joie
Pour
le philosophe Clément Rosset, « Spinoza
est une sorte de bouddha, une divinité philosophique qui domine toutes les
autres philosophies. ». Et cette stature, il la doit avant tout à
l’Éthique, une œuvre aussi géniale qu’austère, voire inaccessible... jusqu’à ce
hors-série propose :
L’Ethique
sans peine. En 10 pages et 5 graphiques ; les idées essentielles sont
présentées simplement, et le cheminement de l’ouvrage apparaît – de la
définition de Dieu comme « la nature » à l’affirmation finale de la
joie.
PARTIE
II : Un traité des passions
Pour
Spinoza, les Hommes ne doivent pas être considérés tels qu’on voudrait qu’ils
soient, mais tels qu’ils sont. D’où sa célèbre formule : « Ni rire, ni pleurer, ni haïr, mais comprendre ». Et pour les
décrire, « Le Spinoza romancier est indispensable au Spinoza philosophe.
» (Pierre-François Moreau).
PARTIE
III : Une métaphysique
Ni
créateur, ni transcendant, ni personnel, ni juge, le Dieu de Spinoza est-il
encore un Dieu ou le masque d’un athéisme peu avouable à son époque ? Et s’il
est cause de toutes les choses, y compris du mal, alors tout n’est-il pas
déterminé ? Entretien avec Henri Atlan, « Ce que peut le corps ».
PARTIE
IV : Changer la vie ?
Marxiste
ou catholique, économique ou politique, toutes les lectures de Spinoza
conduisent à changer sa vie. Mais attention, remarque Pierre Zaoui : « Lorsque quelqu’un vous dit “je vais mieux”,
vous pouvez être assuré qu’il n’est pas au mieux... Il ne s’agit pas tant de
s’épanouir et de se transformer en devenant un autre. Il s’agit de devenir ce
que l’on est. »
Le
Traité économico-politique de Frédéric Lordon
Frédéric
Lordon, économiste devenu philosophe sous l’effet de la découverte de Spinoza,
est apparu ces derniers jours comme la principale figure, écoutée et acclamée,
du mouvement Nuit Debout, pourtant rétif à toute récupération politique ou
idéologique. Économiste devenu philosophe, il ne croit pas plus aux appels à la
moralisation du capitalisme qu’à la mode actuelle de l’entreprise libérée.
« Si les hommes un
jour cessent de respecter la force publique et prennent la rue, [...] ça n’est
pas parce qu’ils ont fait un saut miraculeux hors de l’enchaînement des causes
et des effets, c’est parce qu’ils ont été déterminés à le faire », écrit-il en
dernière page de ce hors-série.
Les
deux tableaux du début sont très bien conçus pour entrer dans la pensée de
Spinoza et fait surtout pour ceux qui ne le connaissent pas. Quant à
l’éditorial il est d’un ton décalé et plein d’humour.
source : Philosophie Magazine
publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles
source : Philosophie Magazine
publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles
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