Chrétiens dans la première
guerre mondiale : actes des Journées tenues à Amiens et à Péronne les 16
mai et 22 juillet 1992
Sous la direction de
Nadine-Josette Chaline
Collaborations : Stéphane Audoin-Rouzeau - Annette Becker - Jean-Pierre Blin - Nadine-Josette Chaline - Frédéric Gugelot - Michel Lagrée - Jean-Marie Mayeur - Michel Mollat du Jourdin - Laurinda Stryker - Brigitte Waché
Paris, le Cerf, 1993.
La guerre qui éclate pendant
l’été de 1914 va bouleverser toutes les habitudes, et ceci dans tous les pays. Mais
celles des chrétiens aussi. Au front comme à « l’arrière », on se
tourne vers Dieu. Dans les tranchées, les soldats manifestent leur foi de
multiples façons. Loin des combats, garçons et petites filles prient pour ceux
qui luttent pour la victoire de l’armée française. Depuis l’Amérique, la petite
Anaïs Nin prie pour la France, incarnant ces enfants catholiques qui assument
par la prière leur part de l’effort de guerre. Un catholique pratiquant, Denys
Cochin, entre au gouvernement, contribuant à effacer l’image d’une France
anticléricale. Si en ces temps de grande tension, certains remettent en cause
leur foi, d’autres au contraire la découvrent et/ou se convertissent. Le clergé
participe aussi à la guerre : Les aumôniers militaires ont incarné auprès des
soldats français et britanniques la permanence du christianisme dans un monde
où tout s’écroule ; soldats et prêtres en partageant les mêmes dangers,
les mêmes souffrances se découvrent mutuellement. La guerre est aussi
l’occasion de côtoyer ceux qui appartiennent à une autre confession.
Cet affrontement dramatique et
prolongé entre chrétiens, voire entre catholiques, inquiète le pape dont les
initiatives, et particulièrement sa note d’août 1917, sont loin de faire
l’unanimité : on lui reproche de vouloir « une paix allemande ».
Et une fois la guerre finie, les survivants veulent maintenir le souvenir de
leurs camarades morts. Beaucoup d’églises sont alors dotées de vitraux
commémoratifs. Ce sera aussi l’occasion d’un rapprochement diplomatique entre
la France et le Vatican puisque les relations diplomatiques seront rétablies en
en1922.
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