Catholiques,
engageons-nous !
de
Pierre-Hervé Grosjean
Perpignan,
Artège, 2016. 210 p.
« Catholiques,
mouiller la maillot » : tel pourrait être le titre de l’ouvrage de l’abbé
Pierre-Hervé Grosjean, si l’on osait parodier ce que l’on comme défi aux
footballeurs ! En effet
En
effet bien qu’il s’adresse en priorité aux jeunes générations catholiques il
reste néanmoins un appel pour tout catholique à quitter le confort de sa
paroisse, de son milieu pour réinvestir tout les domaines d’une société
sécularisée laissés en jachère par les catholiques (la culture ou la politique….).
On
peut se rappeler cette parole de Jésus dans Jean : « Je ne te prie pas pas de les enlever du monde, mais de les
garder du Mauvais. Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde.
… Comme tu m’as envoyé dans le monde, je les ai envoyés dans le monde… Je ne
prie pas pour eux seulement, mais pour ceux qui grâce à leur parole, croiront
en moi, afin que tous soient un »
(Jean 17, 7-20). Le chrétien est donc
envoyé en mission ! Et l’auteur n’hésite pas à mettre la barre très haut :
hésite pas : « Il faut selon
moi cultiver l’ambition de changer le monde »
Ce
livre est un plaidoyer pour un « lobbying
chrétien » : il invite chaque chrétien à s’engager – chacun selon ses
charismes et avec discernement – dans tous les secteurs de la société que ce
soit la culture, l’éducation, les médias, et même évidemment, la politique pour
diffuser avec conviction dans la société les valeurs que porte le message de l’Evangile.
Car
le Père Grosjean en est convaincu : la « radicalité de l’Évangile »
correspond à une attente. « Les gens
n’en peuvent plus de l’eau tiède qu’on leur sert, de ce consensus qui ne fait
grandir personne ! », assure-t-il. Pour cela il s’appuie, non sans
raison, sur le fait que chaque parole du Pape ou d’un évêque porte au-delà de
sphère catholique. Et en même temps il ne s’agit pas de s’enfermer dans un « communautarisme »
qui exclurait le dialogue avec celui qui ne partage pas les mêmes points de
vue, qui condamnerait sans appel au nom d’une exigence irréaliste.
Mais
tout engagement exige également d’avoir une vie de prière : : « Un
beau livre a marqué des générations entières de prêtres, L’Âme de tout apostolat de
Dom Jean-Baptiste Chautard (Artège). Cette âme, c’est bien sûr l’oraison et la
vie de prière. Sans cette part de contemplation, l’action devient de
l’activisme. On s’épuise et on risque de s’agiter pour rien.
C’est un combat
permanent que de trouver du temps pour prier. Mais il faut choisir de prendre
ce temps et non attendre d’en avoir. Plus
on a un tempérament actif, plus on doit être attentif à cela : la source de
toute fécondité se trouve dans ces temps passés en silence devant Jésus, dans
l’eucharistie reçue au moins le dimanche, dans des confessions humbles et
franches vécues régulièrement, dans la prière du chapelet sous le regard de
Marie, étoile et guide de nos engagements.
À cette
condition-là, le Seigneur pourra nourrir des foules à partir de notre pauvre
obole : nos cinq pains et nos deux poissons ! Nous aurons pris
le
temps de remettre tout cela entre ses
mains. Il ne s’agit pas de prier très longtemps ; notre devoir
d’état ne nous le permet pas toujours quand on est laïc dans le monde. Mais de
prier fidèlement. La valeur de notre prière réside dans sa fidélité. Le fruit de
notre prière est la fécondité de nos engagements. » (page 79).
Voici comment être fidèle à ce que demandait Benoît XVI lors des JMJ de 2011 à Madrid : "Soyez des témoins décomplexés !" ou plus récemment le Pape François invitant chacun à "descendre du balcon" pour passer à l'action.
L’auteur
Le
Père Pierre-Hervé Grosjean du diocèse de Versailles est un prêtre bien connus
des médias. Il est en outre créateur de l’université d’été « Acteurs d’Avenir ».
Conférencier très demandé il est également très actif sur les réseaux sociaux
notamment grâce au blog « Padreblog » qu’il anime avec d’autres
prêtres.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire