Philippe Lécrivain (1941-2020)
L’historien jésuite Philippe Lécrivain est décédé
Fin connaisseur de l’histoire de la vie religieuse et de la Compagnie de
Jésus, le père Philippe Lécrivain est décédé lundi 13 avril à Paris, après
avoir été hospitalisé trois jours auparavant à cause du Covid-19.
Ceux qui ont eu la chance d’avoir Philippe Lécrivain comme professeur au
Centre Sèvres, où il a enseigné de 1987 à 2011 la théologie de la vie
religieuse, ou à l’Institut catholique de Paris, où il enseignait l’histoire de
l’Église, se souviennent d’un homme passionnant, prompts aux traits d’esprit et
aux anecdotes pour mieux faire comprendre son sujet.
Le jésuite est décédé lundi de Pâques 13 avril, à l’âge de 78 ans, à
l’hôpital parisien Saint-Joseph où il était entré trois jours avant en raison
de symptômes liés au Covid-19. « Il se
savait de santé très fragile et avait pris grand soin, pendant les trois
premières semaines de confinement dans sa communauté de Vanves (Hauts-de-Seine)
où il vivait depuis 2018, d’éviter tout contact. Mais Vendredi saint, il dut
être hospitalisé », explique-t-on à la province des jésuites d’Europe
occidentale francophone.
Né en 1941 au Blanc, dans l’Indre, Philippe Lécrivain était entré au
noviciat de la Compagnie de Jésus en 1975 à Lyon, après avoir été ordonné, en
1968, comme prêtre du diocèse de Rennes. C’était également le cas du père André
Manaranche, devenu jésuite après avoir été ordonné prêtre, qui est également
décédé ces derniers jours.
Docteur en théologie, le père Lécrivain était également titulaire d’une
licence en sociologie et d’un master en histoire médiévale et moderne. Après
avoir dirigé le premier cycle du centre jésuite de la rue Blomet, à Paris
(1985-1987), il était devenu professeur d’histoire de l’Église au Centre
Sèvres, tout en étant maître de conférences à Sciences-Po Paris (1991-1996).
Spécialiste de la Compagnie de Jésus
Devenu spécialiste de l’histoire de la Compagnie de Jésus et de son
activité missionnaire, le père Lécrivain avait consacré plusieurs ouvrages à
ces sujets : « Pour une plus grande gloire de Dieu, les missions jésuites »
(Gallimard, 1re éd. 1991, 2e éd. 2005) ; « La fascination de
l’Extrême-Orient, ou le rêve interrompu » (Desclée, 1997) ; « Paris au temps
d’Ignace de Loyola (1528-1535) », (éd. Facultés jésuites de Paris, 2006) ; «
Les premiers siècles jésuites, jalons pour une histoire (1540-1814) » (Lessius,
2016).
Il était également l’auteur d’un essai sur le christianisme social, «
Comprendre le catholicisme » (avec Jean-Yves Calvez, Eyrolles, 2008) et d’un
autre sur la vie religieuse, « La manière de vivre des religieux. Une approche
théologique » (Lessius, 2009). Dans ce dernier ouvrage, il tentait non
seulement d’expliquer la crise des vocations et de la vie religieuse mais aussi
d’élaborer une nouvelle théologie de la vie religieuse pour explorer des voies
nouvelles dans la fidélité aux intuitions fondatrices et à la règle des
origines. « Il s’agit non pas de transmettre un héritage, mais de
susciter des héritiers », avait-il coutume de dire.
Il était bien connu des abbayes et des couvents, non seulement parce que
bon nombre de religieux et religieuses l’avaient eu comme professeur mais aussi
parce que, parallèlement à ses cours, il donnait de nombreuses sessions,
conférences, tables rondes et rencontres destinées aux congrégations
religieuses désireuses de réfléchir à leur avenir. Sans parler des
sollicitations qu’il recevait pour reformuler des statuts de congrégations ou
conseiller des fusions entre congrégations.
Source ; La Croix (14 avril 2020)
Publication : Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles
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