Bernard Sesboüé
Paris, Salvator, 2020. 192 pages.
Présentation de l'éditeur
Tout le mystère chrétien est présent dans l’Eucharistie. Mais
comment comprendre cette institution en profondeur, sans verser dans un
ritualisme formel ? On a souvent dit que le christianisme s’appuyait dabord sur
un événement fondateur, celui de Jésus de Nazareth, mort et ressuscité. Or, la
célébration de l’Eucharistie représente précisément le moment et le lieu où l’événement
pascal de Jésus se fait institution, tout en demeurant l’événement personnel de
Jésus. Comme lavait souligné naguère le père de Lubac : « Si l’Église fait l’Eucharistie,
l’Eucharistie fait l’Église. » Chaque célébration eucharistique a pour but de
faire de l’assemblée présente le Corps de ‘l’Église, qui est le Corps du
Christ. Il s’agit donc ici d’expliquer ce qui est en jeu dans ce sacrement,
afin d’aider les chrétiens qui ne sont pas théologiens de métier à mieux la
comprendre, et surtout à mieux en vivre.
Biographie de l'auteur
Théologien, jésuite, le père Bernard Sesboüé a publié de
nombreux ouvrages dont, chez Salvator, L'homme, merveille de Dieu (2015),
Jésus, voici l'Homme (2016) et L'Eglise et la liberté (2019)
Analyse du journal LA CROIX
« Comprendre
l’Eucharistie » : retrouver le goût du sacrement
Théologie.
Le théologien Bernard Sesboüé propose une fine relecture de l’histoire et du
sens de ce sacrement.
Les
sociologues le répètent, enquête après enquête, la crise du christianisme se
caractérise en France par une désaffection profonde et désormais installée pour
la messe. Mais comment avoir goût pour ce que l’on peine à comprendre, voire ce
que l’on ne comprend plus du tout ? C’est avec ce paysage en toile de fond que
Bernard Sesboüé, jésuite, théologien aguerri, a rassemblé dans cet essai une
présentation du mystère de l’eucharistie en ce qu’il a d’essentiel.
Sans
méconnaître le détail des rites auxquels il accorde une juste importance,
Bernard Sesboüé ne verse pas dans un ritualisme formel, qui risque toujours
d’enfermer dans l’accessoire. Au contraire, il replace l’eucharistie à sa juste
place, majeure, celle de nouer le destin de l’homme à celui de Dieu et de
construire l’Église. « Si l’Église fait l’Eucharistie, l’Eucharistie
fait l’Église », a écrit le père Henri de Lubac. Il insistait sur le
fait que chaque célébration eucharistique a pour but de faire de l’assemblée
présente le corps de l’Église qui constitue aussi le corps glorieux du Christ.
Déjouer les fausses interprétations
« Sacrement du sacrifice
unique de Jésus », « sommet des sacrements », « mémorial » :
ces synonymes de l’Eucharistie sont tour à tour présentés par Bernard Sesboüé,
qui s’emploie à déjouer les fausses interprétations. Comme, par exemple,
l’affirmation que l’Eucharistie serait une « répétition » de la croix. «
L’Eucharistie n’est en rien la “répétition” de la croix, dont le “une fois pour
toutes” ne peut être répété (…) L’Eucharistie par contre est
bien la “répétition” de la Cène », précise-t-il.
Tout au
long de l’ouvrage, l’auteur nous fait bénéficier de sa grande connaissance des
Écritures, de la tradition, mais aussi de l’histoire des Églises chrétiennes et
du dialogue œcuménique, dont les avancées ont été l’occasion d’approfondir le
sens de ce sacrement. C’est certainement dans le chapitre consacré à la délicate
question de la « présence réelle » que s’expriment le mieux sa finesse et son
discernement théologiques.
Contre les
lectures matérialistes
Bernard
Sesboüé commence par souligner l’importance des paroles de Jésus « Ceci
est mon corps ; ceci est la coupe de mon sang », attestées
dans les quatre versions de l’institution de l’Eucharistie présentes dans le
Nouveau Testament. « L’Eucharistie n’est donc plus une nourriture
simplement humaine, elle est confectionnée par la toute-puissance de la parole
de Dieu et elle comporte donc un élément proprement divin », souligne
le théologien.
Les Pères
de l’Église ne s’étaient guère posé de questions sur le « comment » de cette
présence, mais nous avons hérité du Moyen Âge tout un langage philosophique,
celui de la substance, qui nous est devenu obscur. Avec pédagogie, Bernard
Sesboüé en redonne le sens. Contre les lectures matérialiste ou physiciste, il
rappelle que chez saint Thomas d’Aquin « la substance n’est
pas le substrat, mais la raison d’être d’une chose et son sens ». «
La substance, en tant que telle, n’est pas visible pour l’œil corporel, ni
n’est sujet pour aucun sens (…) En conséquence, à parler de
façon propre, le corps du Christ n’est perceptible que par le seul intellect,
dit œil spirituel », écrit Thomas d’Aquin.
Présence
réelle mais non physique
Si la
présence du Christ est réelle – et non symbolique –, elle n’est ni
géographique, ni physique, ni locale. « Autrement dit, le corps du
Christ n’est pas présent dans le tabernacle de la même manière que le ciboire y
est présent », insiste Bernard Sesboüé. Il signale tout autant la
force de cette présence spirituelle, invitant à la considérer comme «
une présence infiniment plus intime que la présence courante qui passe par nos
corps non glorifiés ».
Par-delà
ces précisions importantes, Bernard Sesboüé veut tourner nos regards vers
l’essentiel : « La visée de l’Eucharistie n’est pas le changement du
pain et du vin (…) mais l’accès de toute l’assemblée au statut
de corps du Christ par le don de l’Esprit », résume-t-il.
Cet aspect a été quelque peu oublié pendant le second millénaire. Retrouver
cette visée de communion serait aujourd’hui salutaire.
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Un autre regard sur l'Eucharistie
Maurice Zundel
Paris, Jubilé, 2006. 260 pages
Extrait de l'avant-propos de Bernard Boissière
Il est très important de se demander, avant d'aborder la lecture de ce livre, comme pour celle des précédents, si l'on est vraiment capable d'être fidèle à leur esprit. Ce n'est pas évident. Le danger réel serait d'en rester aux idées, si belles soient-elles. Et il ne s'agit pas là d'un enseignement, mais d'une véritable rencontre avec Dieu, à travers le témoignage vibrant d'un saint dont c'était la vie tout entière, en découverte permanente.
Or, c'est grâce aux nombreux enregistrements d'auditeurs enthousiastes, présents aux multiples conférences et homélies de l'abbé Zundel, que purent être édités après sa mort un certain nombre de très beaux livres. Mais de quel droit les publier ?
Il est en effet manifeste que de son vivant l'abbé Zundel n'aurait jamais envisagé, ni encouragé leur publication. Il était incapable de se comporter en professeur cherchant à vous apprendre quelque chose préalablement construit. Sa prédication était essentiellement celle d'un témoignage actuellement et toujours vécu, sans cesse renouvelé et improvisé, extrêmement centré et cependant toujours neuf et varié. Sa parole, comme sortie d'un puits très profond, s'adressait directement et personnellement à son auditoire, à tous et à chacun.
La salle, ou l'église, était parcourue par une flamme contagieuse dans un silence où chacun se sentait concerné, même ceux qui ne comprenaient pas toujours les idées, mais qui venaient néanmoins pour voir, entendre et être saisis.
On comprend alors qu'une communication aussi personnelle, ardente, improvisée et purement prospective ne puisse souffrir de retour en arrière. L'abbé Zundel en fit effectivement la très douloureuse expérience quand Mgr Macchi, secrétaire de Paul VI, lui demanda de publier la retraite qu'il venait de prêcher au Vatican en février 1972, d'où vingt-deux conférences entièrement improvisées, et par ailleurs magnifiques, après un temps de préparation extrêmement court. Une retranscription de leur enregistrement lui fut alors remise en vue d'un livre. L'abbé Zundel était déjà âgé et fatigué. Cette nouvelle tâche consistant à transformer, sur des recommandations extérieures, un style très direct, spontané, personnel et passionné en une prose inévitablement banalisée, l'épuisa et hâta sa mort en août 1975, comme put le constater son médecin. Le livre ne parut finalement qu'en 1976, intitulé Quel Homme et quel Dieu (aux éditions Saint-Augustin), mais fait pâle figure auprès de la réalité enregistrée, qu'accompagnaient à la fin les merveilleux remerciements de Paul VI. On comprendra alors mieux pourquoi, au début de tous les livres posthumes, le lecteur aura été averti comme maintenant que le texte enregistré n'aura pratiquement pas été modifié, malgré certaines lourdeurs ou répétitions.
Un autre regard sur l'Eucharistie
Maurice Zundel
Paris, Jubilé, 2006. 260 pages
Extrait de l'avant-propos de Bernard Boissière
Il est très important de se demander, avant d'aborder la lecture de ce livre, comme pour celle des précédents, si l'on est vraiment capable d'être fidèle à leur esprit. Ce n'est pas évident. Le danger réel serait d'en rester aux idées, si belles soient-elles. Et il ne s'agit pas là d'un enseignement, mais d'une véritable rencontre avec Dieu, à travers le témoignage vibrant d'un saint dont c'était la vie tout entière, en découverte permanente.
Or, c'est grâce aux nombreux enregistrements d'auditeurs enthousiastes, présents aux multiples conférences et homélies de l'abbé Zundel, que purent être édités après sa mort un certain nombre de très beaux livres. Mais de quel droit les publier ?
Il est en effet manifeste que de son vivant l'abbé Zundel n'aurait jamais envisagé, ni encouragé leur publication. Il était incapable de se comporter en professeur cherchant à vous apprendre quelque chose préalablement construit. Sa prédication était essentiellement celle d'un témoignage actuellement et toujours vécu, sans cesse renouvelé et improvisé, extrêmement centré et cependant toujours neuf et varié. Sa parole, comme sortie d'un puits très profond, s'adressait directement et personnellement à son auditoire, à tous et à chacun.
La salle, ou l'église, était parcourue par une flamme contagieuse dans un silence où chacun se sentait concerné, même ceux qui ne comprenaient pas toujours les idées, mais qui venaient néanmoins pour voir, entendre et être saisis.
On comprend alors qu'une communication aussi personnelle, ardente, improvisée et purement prospective ne puisse souffrir de retour en arrière. L'abbé Zundel en fit effectivement la très douloureuse expérience quand Mgr Macchi, secrétaire de Paul VI, lui demanda de publier la retraite qu'il venait de prêcher au Vatican en février 1972, d'où vingt-deux conférences entièrement improvisées, et par ailleurs magnifiques, après un temps de préparation extrêmement court. Une retranscription de leur enregistrement lui fut alors remise en vue d'un livre. L'abbé Zundel était déjà âgé et fatigué. Cette nouvelle tâche consistant à transformer, sur des recommandations extérieures, un style très direct, spontané, personnel et passionné en une prose inévitablement banalisée, l'épuisa et hâta sa mort en août 1975, comme put le constater son médecin. Le livre ne parut finalement qu'en 1976, intitulé Quel Homme et quel Dieu (aux éditions Saint-Augustin), mais fait pâle figure auprès de la réalité enregistrée, qu'accompagnaient à la fin les merveilleux remerciements de Paul VI. On comprendra alors mieux pourquoi, au début de tous les livres posthumes, le lecteur aura été averti comme maintenant que le texte enregistré n'aura pratiquement pas été modifié, malgré certaines lourdeurs ou répétitions.
Présentation de l'éditeur
Offrir à notre regard une présentation
de l'Eucharistie sous un autre éclairage, tel est le but de cette anthologie
zundélienne. Beaucoup peut-être, mais sans oser l'avouer, voient dans
l'Eucharistie, dans le dogme de la Présence réelle tel qu'il est souvent
présenté, une pure absurdité : le Bon Dieu dans une miette de pain, cela n'a
pas sens !
M. Zundel nous a parlé de cet enseignant qui lui disait : «Je n'examine jamais ma foi parce que je serais prêt d'en douter, alors je crois en bloc et je ne discute plus !» J'ajoute : «Croire en bloc et ne pas discuter, cela ne veut rien dire ! En quoi peut-il être fécond pour l'esprit et glorieux pour le Seigneur que de dire : je n'y comprends rien, mais je crois. Cela ne sert absolument à rien.»
Le comble est atteint quand on en arrive à penser que l'acte de foi est d'autant méritoire que son objet défie de façon plus flagrante le simple bon sens. Plus on pénètre dans la foi chrétienne, plus on s'aperçoit qu'elle est éminemment raisonnable. À condition qu'on veuille bien dépasser les apparences et s'efforcer sans cesse de lire la foi à l'intérieur d'elle-même, c'est à cette lecture éminemment «intelligente» (intus légère) du mystère de l'Eucharistie qu'invite ce livre.
M. Zundel nous a parlé de cet enseignant qui lui disait : «Je n'examine jamais ma foi parce que je serais prêt d'en douter, alors je crois en bloc et je ne discute plus !» J'ajoute : «Croire en bloc et ne pas discuter, cela ne veut rien dire ! En quoi peut-il être fécond pour l'esprit et glorieux pour le Seigneur que de dire : je n'y comprends rien, mais je crois. Cela ne sert absolument à rien.»
Le comble est atteint quand on en arrive à penser que l'acte de foi est d'autant méritoire que son objet défie de façon plus flagrante le simple bon sens. Plus on pénètre dans la foi chrétienne, plus on s'aperçoit qu'elle est éminemment raisonnable. À condition qu'on veuille bien dépasser les apparences et s'efforcer sans cesse de lire la foi à l'intérieur d'elle-même, c'est à cette lecture éminemment «intelligente» (intus légère) du mystère de l'Eucharistie qu'invite ce livre.
Paul Debains, après trente années de missions
en Afrique, exerce son ministère en France. Il est membre de l'association des
Amis de Maurice Zundel. Il a déjà réuni et présenté des -ex-es inédits de M
Zundel dans Un autre regard sur l'homme. Le problème que nous sommes et Pour
toi qui suis-je ? (Sarment - Éditions du Jubilé)
Maurice Zundel (1897-1975), prêtre suisse, mena une vie de prédicateur itinérant - en France et à l'étranger-, pratiquement inconnu de son vivant. Sa vision de l'homme, «libre de soi et de tout, (pouvant) se jeter dans les bras de Dieu qui est liberté», rencontre aujourd'hui l'attente d'un très large public.
Maurice Zundel (1897-1975), prêtre suisse, mena une vie de prédicateur itinérant - en France et à l'étranger-, pratiquement inconnu de son vivant. Sa vision de l'homme, «libre de soi et de tout, (pouvant) se jeter dans les bras de Dieu qui est liberté», rencontre aujourd'hui l'attente d'un très large public.
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L'Eucharistie à l'école des saints
Nicolas Buttet
Paris, Editions de l'Emmanuel, 2000. 382 pages.
Présentation de l'éditeur
Nicolas Buttet
Paris, Editions de l'Emmanuel, 2000. 382 pages.
Présentation de l'éditeur
Avec
cet ouvrage, Nicolas Buttet nous offre une véritable somme sur l'Eucharistie.
Il nous invite à nous mettre à l'école des saints et de quelques grands témoins.
Avec simplicité et profondeur, il les interroge sur leur compréhension du
mystère central de la Messe. Réflexions et témoignages se succèdent venant
éclairer les principaux aspects théologiques, liturgiques et spirituels de
l'Eucharistie, " source et sommet " de toute vie chrétienne. Auprès
d'un grand nombre, une telle approche fortifiera la foi et stimulera l'amour
pour le Christ réellement présent sous les espèces du pain et du vin consacrés.
Par toutes les informations qu'il rassemble, l'ouvrage devrait rendre de
précieux services aux catéchistes et prédicateurs chargés de préparer jeunes et
adultes à la communion eucharistique. Comme l'annonce le préfacier, le Père
Nottebaert, o.m.i., on ne trouvera pas d'abord ici une savante étude sur le
Saint Sacrement, mais un livre de vie que tout chrétien pourra fréquenter comme
un ami.
L'Eucharistie
au cœur des Ecritures
Edouard
Cothenet
Paris,
Salvator, 2016. 224 pages
Présentation de l'éditeur
Selon un adage magnifiquement commenté
par le père Henri de Lubac, l'Église fait l'Eucharistie et l'Eucharistie fait
l'Église. On ne saurait mieux mettre en relief le lien étroit entre le
sacrement du Corps personnel du Christ et l'Église qui est son Corps engagé
dans l'histoire des hommes. Pour autant, on ne connaît pas toujours bien
l'enracinement biblique de cette expérience eucharistique centrale dans la vie
des communautés chrétiennes. Avec la compétence reconnue qui est la sienne, le
père Édouard Cothenet montre ici comment la lecture de l'Écriture permet de
mieux comprendre toutes les richesses de l'Eucharistie, mémorial de la passion
et de la résurrection du Seigneur. Ce parcours est émaillé d'un florilège de
citations des Pères de l'Église pour inviter le lecteur à poursuivre sa quête.
Avec pédagogie, il permet de mieux situer les grandes étapes qui caractérisent
la célébration du « mystère de la foi », source et sommet de la vie chrétienne.
Biographie de l'auteur
Prêtre du diocèse de Bourges, le père
Édouard Cothenet est professeur honoraire à l'Institut catholique de Paris où
il a enseigné l'exégèse. Grand connaisseur du monde biblique, il déploie de
vrais talents de pédagogue. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages aux Éditions
du Cerf, chez DDB et chez Salvator (Communautés chrétiennes des premiers
siècles, 2015).
Lire
les Écritures permet de mieux comprendre toutes les richesses du mémorial de la
passion et de la résurrection du Seigneur.
Lire
le Père Édouard Cothenet reste toujours un plaisir. Dans ce nouveau livre sur
l’eucharistie, l’exégète, ancien professeur à l’Institut catholique de Paris,
aujourd’hui nonagénaire, manifeste encore une fois son talent pédagogique et sa
capacité de synthèse. Dès l’introduction, en une vingtaine de pages, il brosse
un historique très intéressant sur la place de la Bible dans la célébration
eucharistique au cours des âges, depuis Justin et Cyprien de Carthage jusqu’au
missel de Paul VI et à Benoît XVI, en passant bien sûr par Trente et Pie V.
Assez classiquement, le livre
commence par les « figures de l’eucharistie dans
l’Ancien Testament ». L’auteur s’intéresse surtout à la place des
sacrifices dans la Genèse (Abel, Noé, Abraham) puis leur description dans
l’Exode et le Lévitique. Il montre comment la plupart des grands prophètes ont
évolué vers une conception spiritualisée des sacrifices avant d’étudier comment
les sacrifices étaient compris dans la période du second Temple, et termine son
itinéraire à Qumran.
La
seconde partie, néotestamentaire, débute par une description bien utile des
repas juifs à l’époque de Jésus, avant d’aborder les repas rencontrés dans les
Évangiles : multiplication des pains, cène, repas du Ressuscité. Un chapitre
entier est consacré au discours de pain de vie (Jean 6), avec une insistance
particulière sur le commentaire qu’en donnait déjà Saint Augustin.
Sont ensuite étudiés le repas du
Seigneur chez saint Paul, le « sacrifice unique de la nouvelle
Alliance selon l’épître aux Hébreux », « les sacrifices spirituels du chrétien
» dans les lettres pauliniennes et pétriniennes. Sortant
ensuite du cadre scripturaire, le P. Cothenet revient à Augustin et propose une
brève étude du « sacrifice de la Cité rachetée ».
La conclusion dit les enjeux et
les défis d’un retour aux Écritures pour la célébration de l’eucharistie : « Une lecture trop littérale des prescriptions de l’Ancien
Testament a conduit à une ritualisation de plus en plus poussée, avec une
distanciation entre le clergé et les laïcs, marquée par la structure même des
lieux de culte. Les théologiens du Moyen Âge s’appuieront sur les paroles
d’institution pour rendre compte de la présence substantielle du Christ mais
perdront de vue le dynamisme de l’ensemble de la prière eucharistique.
Aux négations
protestantes s’oppose, par réaction, une piété eucharistique centrée sur la
présence réelle, mais dissociant sacrifice et communion. La lecture de la
Parole de Dieu devient un simple préambule, incompris des fidèles. C’est à la
suite d’un ressourcement à la fois biblique et patristique que la réforme
liturgique de Vatican II mit en valeur le lien indissociable entre les deux
tables, de la Parole et du sacrifice, et invita à vivre en plénitude le
sacrement du Pain partagé pour la vie du monde.
En même temps est
valorisé le rôle de la communauté, sous la présidence du ministre appelé à
reprendre les paroles mêmes du Christ, dans la grande action de grâces au Père
sous l’impulsion de l’Esprit » !
Signalons enfin des textes
essentiels de Pères de l’Église rassemblés en annexe, et les nombreux encadrés
qui émaillent avec bonheur le texte, certains traitant d’une question précise
(René Girard ; le sacrifice de la fille de Jephté ; comment le Seigneur est-il
apparu à Jacques au cours d’un repas ? – l’épiclèse selon Théodore de
Mopsueste…), d’autres abordant une question de fond, comme dans les trois pages
sur « le Christ mort pour nos péchés selon les Écritures ».
Au final, ce livre s’avérera
utile aussi bien au catéchumène se préparant à communier pour la première fois
qu’au croyant qui se nourrit de l’eucharistie depuis bien longtemps.
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