jeudi 28 janvier 2010










JEAN NOËL BEZSANÇON
LA MESSE DE TOUT LE MONDESANS SECRET, NI SACRE, NI SEGREGATION
Paris, le Cerf, 2009


L’auteur fait œuvre de pédagogie en montrant comment la réforme liturgique entreprise par Paul VI n’est pas une trahison de la tradition mais bien un retour aux sources. En remontant aux origines de la célébration de la Cène par Jésus dans une maison particulière et non dans un temple nous voyons comment les « officiants » se séparent peu à peu des fidèles pour célébrer l’Eucharistie dans un espace qui se sacralise laïcs et fidèles sont maintenant séparés. Cette répartition des « rôles » entre laïcs et clercs est inscrite dans les textes et l’architecture elle-même
A partir de la réforme conciliaire la liturgie renoue avec la simplicité de ses origines. Confinée dans le « chœur » des églises, la messe était célébrée pour le peuple mais sans lui. C’est dire que la messe dite « de Paul VI » se veut la messe « de tout le monde » parce que action de grâces de touts les membres du Corps du Christ et parce qu’en même temps elle offre au Père, par l’intermédiaire de son Fils Jésus-Christ la vie du monde entier
RICHARD C. TREXLER
LE VOYAGE DES MAGES A TRAVERS L'HISTOIRE
PARIS, ARMAND COLIN, 2009





les Rois Mages sont fêtés sont 6 janvier par les chrétiens : c’est la fête de l’Epiphanie, la « manifestation » de la divinité de Jésus.
L’ouvrage de Richard C. Traxler est consacré à l étude de la représentation des mages au cours de l’histoire.
L’Evangéliste Matthieu rapporte l’adoration des mages mais il ne nous dit peu de choses sur eux sauf qu’ils se prosternèrent devant Jésus enfant et lui offrirent des présents avant de retourner chez eux. A partir de cet épisode c’est dans l’art que nous pouvons suivre « le voyage » des mages à travers l’histoire.

Les premières traces iconographiques se retrouvent dans les tombes paléochrétiennes (catacombes et sarcophages). L’adoration des mages éclipsent rapidement celle des bergers : l’adoration des mages a une forte charge symbolique car elle est signe de l’expansion de la foi chrétiennes dans le monde des « gentils ». Cet événement venant accomplir une promesse de l’Ancien Testament, selon lesquels « les rois de Tarsis et des îles paieront des tribus. Les rois de Seba et de Saba offriront des présents » servira de justification aux souverains chrétiens lors des Croisades.
Par la suite la légende des rois mages prendra des formes multiples aux cours des siècles. Si l’Eglise s’en sert pour asseoir son autorité, les princes en font autant auprès de leurs sujets. Ainsi les mages prirent un caractère politique : ambassades diplomatiques entre souverains à cette date, cérémonies au cours desquelles les souverains se mettaient en scène pour inciter le peuple à reconnaître leur pouvoir. L’Eglise n’est pas en reste : l’iconographie des rois mages se prosternant devant l’Enfant-Jésus devient un moyen d’enseignement auprès des gens pour leur apprendre à prier ; les trois rois mages représentant l’humanité est signe de l’universalité du catholicisme et donc de l’Eglise catholique en face des païens.
Peu à peu la symbolique des rois mages perdra de sa force dans l’espace public pour se centrer dans la sphère purement familiale. Du XIXè siècle à nos jours la fête de l’Epiphanie va devenir un enjeu purement économique au point qu’aujourd’hui on tend à en oublier toute la portée religieuse et même sociale qu’elle avait représentée jusqu’alors.
Aujourd’hui que signifie la « fête des rois » où l’on mange « galette des rois » : le livre de Richard C. Trexler nous en fournit la réponse. Il nous aide à redécouvrir le sens de certaines coutumes et le sens des rites que nous célébrons encore.

mercredi 27 janvier 2010

NOUVEAUTES JANVIER 2010

OUVRAGES ACQUIS EN JANVIER 2010

BEAUBOEUF, Stéphane. – La montée à Jérusalem : Le dernier voyage de Jésus selon Luc (9,51 – 19,48). – Paris, Le Cerf, 2010.

BOUSQUET, François ; LA HOUGUE, Henri de (Dir.). – Le dialogue interreligieux : Le christianisme face aux autres traditions. – Paris, Institut catholique de Paris, Desclée de Brouwer, 2009.

BELLET, Maurice. – « Je ne suis pas venu apporter la paix » : Essai sur la violence absolue. – Paris, Albin Michel, 2009.

BERNARD DE CLAIRVAUX. – Office de Saint Victor : Prologue à l’Antiphonaire : Lettre 398. – Paris, le Cerf, 2009.

BEZANÇON, Jean-Noël. – La messe de tout le monde : Sans secret, ni sacre, ni ségrégation. – Paris, le cerf, 2009.

BROWN, Raymond E. – Lire les Evangiles de Pâques à la Pentecôte. – Paris, Le Cerf, 2009.

CALVEZ, Jean-Yves. – Traversées jésuites : Mémoires de France, de Rome, du monde : 1958-1988. – Paris, le cerf, 2009.

CASSINGENA-TREVEDY, François. – Les Pères de l’Eglise et la liturgie. – Paris, Institut catholique de Paris, Desclée de Brouwer, 2009.

CAVANAUGH, William. – Le mythe de la violence religieuse. – Paris, Editions de l’Homme Nouveau2009.

CHANTRAINE, Georges. – Henri de Lubac. Tome II. Les années de formation (1919-1929). Paris, Le Cerf, 2009.

ELDERS, Leo J. – Sur les traces de saint Thomas d’Aquin théologoien : Etude de ses commentaires bibliques : Thèmes théologiques,. – Paris, Presses Universitaires de l’IPC, 2009

JEAN CHRYSOSTOME. – L’Eucharistie, école de vie. – Paris, Editions Migne (collection Les Pères dans la foi), 2009.

LECUT, Jean-Baptiste. – Quand Dieu habite en l’homme : Pour une approche dialogale de l’inhabitation trinitaire. – Paris, le Cerf, 2010..

LES LOIS RELIGIEUSES DES EMPEREURS DE CONSTANTINS A THEODOSE II. – Volume II : Code théodosien, Constitutions sirimondiennes. – Paris, le Cerf (collection Spurces chrétiennes), 2009.

MENCHERINI, Robert. – Midi rouge, ombres et lumières : une histoire politique et sociale de Marseille et des Bouches-du-Rhône de 1930 à 1950. – Paris, Editions Syllepse, 2004-2009.
Vol. 1. – Les années de crise, 1930-1940
Vol. 2. Vichy en Provence

OSTY, Emile (traduction française). – La Bible. – Paris, le Seuil, 1973.

RABAN MAUR ; CLAUDE DE TURIN. – Deux commentaires sur le Livre de Ruth. – Paris, Le Cerf, (Collection Sources chrétiennes), 2009.

RICHARD, Alain. – Une vie dans le refus de la violence : Entretiens avec Christophe Henning. – Paris, Albin, Michel, 2010.

SPAEMANN, Robert. – Les personnes : Essai sur la différence entre « quelque chose » et « quelqu’un ». – Paris, le Cerf, 2009.

THOMAS d’AQUIN. – Abrégé de Théologie (Compendium theologiae) ou Bref résumé de théologie pour le frère Raynald : texte latin de l’édition Léonine. – Paris, Le Cerf, 2007.

THOMAS D’AQUIN. – Commentaire sur l’Evangile de Sainte Jean. Tome 2 : La Passion, la mort et la Résurrection du Christ. Paris, Le Cerf, 2006.

VIDAL, Maurice (Dir). – Jean-Jacques Olier : homme de talent, serviteur de l’Evangile (1608-1657). – Paris, Institut catholique de Paris, Desclée de Brouwer, 2010.

VILLEPELET, Denis. – Les défis de la transmission dans un monde complexe : Nouvelles problématiques catéchétiques. - Paris, Institut catholique de Paris, Desclée de Brouwer, 2009.


Willaime, Jean-Paul. – Le retour du religieux dans la sphère publique : vers une laïcité de reconnaissance et de dialogue. – Lyon, Editions Olivétan, 2008.

jeudi 21 janvier 2010

PERE JEAN-YVES CALVEZ ( 1927-2010)


DECES DU PERE JEAN-YVES CALVEZ


Le Père Jean-Yves Calvez, jésuite, né en 1927 à Saint-Brieuc est décédé le 11 janvier 2010. Prêtre jésuite il fut aussi philosophe, théologien et professeur de philosophie sociale.

Ce grand intellectuel jésuite comptait parmi les meilleurs connaisseurs de la vie sociale, économique et politique en France comme en témoigne son œuvre. Spécialiste du marxisme il avait suivi et participé à près de soixante ans de débats et de réflexions dans l’Eglise et dans la société.

Après sa formation en philosophie, sciences politiques et théologie il est ordonné prêtre en 1957 à Lyon En 1956 il publie un ouvrage de référence sur la Pensée de Karl Marx ce qui le met en contact avec de nombreux dirigeants communistes. Dès lors il sera considéré comme l’un des spécialistes du marxisme. Après quelques années dans l’Action Populaire (1959-1965) le P. Calvez est appélé à la direction de la Compagnie comme provincial de France (1967-1971) puis comme assistant du Père Pedro Arrupe, préposé général de l’Ordre.

En 1989 il prend la direction du Centre de recherche et d’action sociales (Ceras) des Jésuites de France, puis de la revue Etudes tout en collaborant à la revue Projet.
Membre du Conseil Pontifical pour l’unité des chrétiens, il participera à de nombreuses rencontres avec l’Eglise orthodoxe. Il se rendait également fréquemment en Amérique latine.
A partir de 1995 il enseigne au centre Sèvres dans le département d’éthique publique et à la Faculté des Sciences sociales et économiques de l’Institut catholique de Paris.

ALBERT CAMUS





ALBERT CAMUS (1913-1960)


Albert Camus dont on fête cette année le 50è anniversaire de sa mort est né en 1913 dans un petit village d’Algérie Française. Après la mort de son père en 1914 la famille part vivre en Algérie. C’est là que le jeune Albert fait ses études.

En 1935 Camus débute une carrière littéraire et une carrière de journaliste avec son ami Pascal Pia. Son enquête sur la Misère de la Kabylie lui voudra les foudres du Gouvernement Général de l’Algérie qui interdira le journal en 1940. Cette même année il se marie à Francine Faure et s’installe à Paris. En 1942 paraît le roman L ‘Etranger et son essai Le Mythe de Sisyphe dans lequel il expose sa philosophie de l’absurde. En 1943 lecteur chez Gallimard il entre dans la Résistance et prend la direction du journal Combat.

Au début de la guerre d’Algérie il milite – en 1956 – pour une « trêve civile » entre les partisans de l’Algérie française et ceux de l’indépendance de l’Algérie ce qui lui vaudra des reproches des deux parties. En 1957 paraît La Chute où il dénonce l’existentialisme. En 1957 il reçoit le Prix Nobel de littérature.

En 1960 il meurt dans un accident de voiture avec son ami Michel Gallimard (neveu de l’éditeur). En 2009 Nicolas Sarkozy annonce son intention de transférer ses restes au Panthéon.


Les ouvrages de Camus – ses romans et son théâtre – illustre sa philosophie : l’absurde qui génère une puissance qui se réalise dans la révolte. La révolte étant la seule réponse face à l’absurde : pour lui,c’est l’intelligence aux prises avec le silence déraisonnable du monde. C’est pourquoi il écrit : « L’une des seules positions philosophiques cohérentes, c’est ainsi la révolte ».
La révolte libère des contraintes imposées par un futur improbable. Et Camus de faire de Sisyphe un héros absurde : « Il faut imaginer Sisyphe heureux ».