jeudi 28 avril 2016


 Philippe Henne : Les invasions barbares, l’Évangile et les Pères face aux migrations
Paris, Éditions du Cerf, 2016. 159 p.


Notre époque, vis à vis de l'étranger et de son altérité, hésite bien souvent entre le replis sur soi, la méfiance et le rejet pur et simple. L'empire romain finissant a connu ce genre de sentiment. Les Pères de l'Eglise témoins de ce temps peuvent nous apporter d'utiles éléments de réflexion.

Pour les Romains, l'irruption des Barbares puis le sac de Rome en 410 et plus généralement les pillages et les meurtres notamment ceux des ermites et des Hommes d'Eglise semblent signifier la fin du monde. Le Barbare est craint, détesté, redouté et rejetté.

Peu à peu en cherchant un sens à ces évènements, les Chrétiens en viennent a se demander si les nouveaux venus ne sont pas un moyen dont Dieu se sert pour purifier leur Foi. La Bonne nouvelle comprennent ils peu à peu, est aussi pour ces peuples. Ils surmontent progressivement leur crainte des Barbares. Ceux-ci ne sont plus dépeints uniquement comme de farouches guerriers mais comme des hommes ayant leurs qualités et leurs défauts.

Finalement les évêques tel Rémi de Reims comprennent que c'est en accueillant l'Autre et sa culture que peu à peu pourra naître un monde nouveau dont le Christianisme sera le ciment.

Philipppe Henne est professeur à l'université catholique de Lille. Il est spécialiste des Pères de l'Eglise.

 

lundi 25 avril 2016

De la langue du Christ à celle d’aujourd’hui

Les Evangiles, traduits du texte araméen, présentés et annotés par Joachim Elie et Patrick Calame, Paris et Perpignan, Desclée de Brouwer, 2012, 2016 pour la présente édition, 361 p.

Joachim Elie et Patrick Calame soulignent, dans la partie introductive, que la version araméenne ou syriaque de la Bible est celle utilisée par de nombreuses Eglises orientales. « L’araméen est la langue que parlaient les juifs en Palestine » et « on peut imaginer combien […] les paroles araméennes de Jésus ont été mémorisées par les disciples, puis transmises dans le Proche-Orient où elles étaient comprises » (p 12-15).
Il s’agit bien ici d’une traduction francophone contemporaine de la Bible en langue araméenne. Nous retrouvons ici un élan semblable à celui du travail d’André Chouraqui.
La bibliographie, de 26 titres, contient des traductions anglophones de la Bible comme celle de la Bible society Jerusalem (1989) ou issue de la recherche allemande (Biblia hebraica stuttgatensia, notamment). Des dictionnaires édités en « Occident » et à Beyrouth sont également cités. En revanche, L’Araméen parlé à Ma’aloula (Damas, 2005) ne se trouve pas dans cette liste. Pourtant, dans cette localité syrienne, l’anglais pour l’accueil des visiteurs, l’arabe comme langue d’usage et l’araméen se côtoyaient avant la guerre civile en cours.
Pour qui veut approfondir sa connaissance de l’Ecriture sainte, ce livre est accessible tant dans sa présentation (police et casse de caractères très lisibles) que par son prix (21 €). Une bibliothèque ecclésiastique se doit de la proposer à ses lecteurs au même titre que la traduction œcuménique, celles de la Bible de Jérusalem et du chanoine Osty. De même, une traduction ancienne et polyglotte du XVIe siècle et celle en occitan parue en 2013 peuvent se trouver à la disposition des publics.
Enfin, la Médiathèque Mgr Depéry du diocèse de Gap et d’Embrun anime un site internet consacré à la Bible : https://biblesgap.wordpress.com/.


Luc-André Biarnais
Archiviste du diocèse de Gap et d’Embrun

lundi 18 avril 2016

Rencontrer Dieu dans le désert

Éric-Emmanuel Schmitt, La nuit de feu, Paris : Albin Michel, 2015, 182 p., 16 €.


D'Éric-Emmanuel Schmitt, nos bibliothèques proposent essentiellement l'Évangile selon Pilate (à Aix-en-Provence et à Gap) et les romans du Cycle de l'invisible : Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran (à Gap), Oscar et la Dame rose (à Aix-en-Provence), L'enfant de Noé (à Gap). C'est un romancier apprécié pour son style clair et agréable à lire.
Dans son dernier ouvrage, il raconte comment à 28 ans, en 1989, lors d'une nuit dans le désert, il a fait une expérience mystique qui a transformé son rapport au monde.
Le titre, La nuit de feu, est une référence à ce que vécut Blaise Pascal, qui eut une vision intense et qui ressentit profondément la présence de Dieu dans la nuit du 23 novembre 1654, après un accident de carrosse qui faillit lui coûter la vie. Au début de son voyage dans le Hoggar, en Algérie, Éric-Emmanuel Schmitt est, comme Blaise Pascal avant sa conversion, un philosophe rationnaliste. La rencontre avec un autre membre de l'expédition, Ségolène, catholique affirmée, est l'occasion pour lui d'exposer les doutes qu'il nourrissait alors sur l'existence de Dieu.
C'est après l'escalade d'une montagne qu'il s'égare loin de son groupe. Surpris par la nuit, il s'enfouit dans le sable, véritable sarcophage minéral, pour se protéger du froid. D'abord envahi par la peur, il se sent ensuite emporté par une force inconnue, soulevé hors de son corps. Il compare cette force à un feu. Cette expérience, qu'il interprète comme une rencontre avec Dieu, le bouleverse.
Toutefois, cette expérience n'agit pas seule pour modifier sa perception du divin : la rencontre avec Abayghur, le Targui musulman, et la découverte de l'immensité du désert ont joué leur rôle.
Charles de Foucauld, dont le centenaire de la mort sera célébré en décembre 2016, tient lui aussi une place importante dans cet ouvrage. En effet, c'est pour écrire le scénario d'un film sur sa vie qu'Éric-Emmanuel Schmitt se rend au Sahara. Décrivant à plusieurs reprises le profond impact que la vie de l'ermite a sur lui, l'auteur fait un parallèle entre sa conversion et celle de Charles de Foucauld, qui eut lieu après une illumination alors qu'il se confessait à son directeur spirituel, l'abbé Henri Huvelin.
Ce témoignage est écrit avec tout le brio de l'écrivain, qui nous tient en haleine en annonçant à plusieurs reprises l'imminence de la nuit qui va changer sa vie. L'humour est lui aussi présent tout au long du récit. Cet ouvrage, qui se lit comme un roman tout en étant d'une grande profondeur, est à conseiller à tous nos lecteurs.

Hélène Biarnais,
bibliothécaire de la Médiathèque du diocèse de Gap et d'Embrun


jeudi 14 avril 2016

GEORGES COTTIER (1922-2016)

CARDINAL GEORGES COTTIER (1922-2016).

Le cardinal Georges Cottier, théologien dominicain, qui fut au service des papes Jean-Paul II et Benoît XVI, en tant que conseiller, est décédé le 31 mars 2016.

Il était né à Carouges (dans le canton de Genève) le 25 avril 1922. Il entra dans l’Ordre dominicain en 1945 après la Deuxième Guerre mondiale (époque où il participa aux activités d’un réseau chargé d’abriter les enfants juifs les protégeant des déportations vers les camps de la mort).
Il fut ordonné prêtre en 1951 et étudia à l’Angelicum de Rome où il obtint un baccalauréat en philosophie. En 1959 il soutint, à Genève, une thèse de doctorat sur l’Athéisme du jeune Marx et ses origines hégéliennes.

En théologie il fut le disciple de son compatriote le cardinal Journet (1891-1975) et du philosophe français Jacques Maritain (1882-1973). Durant le Concile Vatican II il assista Monseigneur Charles de Provenchères (archevêque du diocèse d’Aix et Arles) en tant que théologien personnel avant d’être nommé expert pour la deuxième session du Concile  (où il prendra à ce titre une part active à l’acceptation du texte sur la liberté religieuse).
En 1986 il devient membre de la Commission théologique internationale dont il deviendra le secrétaire (1989-2004).
C’est en 1990 qu’il sera appelé à Rome par le Pape Jean-Paul II qui lui confiera la fonction de théologien de la Maison pontificale (une charge qu’il assumera jusqu’en 2005). A ce titre le Père Cottier deviendra un proche collaborateur pour Jean-Paul II et Benoît XVI et même le Pape François aura recours à lui sur des questions théologiques.
C’est dire l’influence que ce théologien a eu dans l’élaboration des textes doctrinaux du magistère de l'Eglise sous les deux pontificats de Jean-Paul II et Benoît XVI ; ainsi il a participé à la rédaction du texte sur la repentance  lors du jubilé de l’an 2000.

Il avait été créé cardinal le 21 octobre 2003 par le pape Jean-Paul II.


Œuvres (dont la plupart se trouvent dans les différentes bibliothèques de la Région : Aix-en-Provence, Gap, Marseille, Toulon).

L'athéisme du jeune Marx. - Paris, Vrin, 1959.
Du Romantisme au Marxisme. -  Paris, Alsatia, 1961.
Eglise et pauvreté, Paris, Cerf, 1965.
Chrétiens et marxistes. Dialogue avec Roger Garaudy. - Tours, Mame, 1967. 
Régulation des naissances et développement démographique. Perspectives philosophiques et théologiques. - Paris-Bruges, Desclée de Brouwer, 1969.
Horizons de l'athéisme. - Paris, Cerf, 1969.
La mort des idéologies et l'espérance. - Paris, Cerf, 1970.
Histoire et connaissance de Dieu. - Friboourg, Editions universitaires, 1993.
Défis éthiques. -  Saint Maurice (Suisse), éd. Saint-Augustin, 1996.
Les Chemins de la raison : questions d'épistémologie théologique et philosophique. -  Saint-Maur, Parole et silence, 1997.
Le désir de Dieu: au cœur de Saint Thomas. - Saint-Maur, Parole et silence, 2002.
Vous serez comme des dieux. -  Saint-Maur, Parole et silence, 2009.
Humaine raison: contributions à une éthique du savoir. Paris, Lethielleux, 2011.
Regards catholiques sur la Franc-maçonnerie. - Paris,  éditions du Rocher, 2012.
La mémoire des sources: Pour une philosophie de la religion, Paris, Cerf, 2015.

Publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles

mercredi 13 avril 2016

Le patrimoine du Buëch et des Baronnies vous écrit

Par sa Lettre aux amoureux du patrimoine, l’association départementale de sauvegarde du patrimoine du pays du Buëch et des Baronnies met en valeur l’identité historique de ces vallées du sud du département des Hautes-Alpes.



Nous avons écrit ici l’importance des magazines associatifs pour l’histoire locale. La Lettre aux amoureux du patrimoine est, dans ce cadre, parmi ce qui se fait de mieux, avec des textes pertinents sur les sujets traités. L’iconographie est riche et soignée. Les photographies sont généralement créditées et les documents d’archives sont référencés.
Un article de la nouvelle livraison (n° 67-68) évoque le « radelage » du bois à partir du XVIe siècle, dans lequel la chartreuse de Durbon est impliquée : « Le Buëch : route du bois de Durbon à Sisteron » (p 13-22). D’autre part, les œuvres du sud du département exposées au Musée muséum départemental pour « Les Hautes-Alpes dans les pas des rois mages » sont décrites dans un article rédigé par deux auteurs membres de l’équipe scientifique de cette exposition (p 36-40). Ce sont les tableaux représentant l’Adoration des bergers de La Bâtie-Montsaléon et la Nativité provenant de l’église paroissiale de Lagrand d’une part, et la statue de la Vierge allaitante conservée dans l’église de la Cluse en Dévoluy.
L’association départementale de sauvegarde du patrimoine du pays du Buëch et des Baronnies livre gratuitement sa revue à la médiathèque Mgr Depéry, permettant aux lecteurs de la consulter et le recensement de ses articles d’histoire religieuse dans la Revue d’histoire de l’Eglise de France.

Luc-André Biarnais
Archiviste du diocèse de Gap et d’Embrun

mardi 12 avril 2016

PIERRE MANENT :SITUATION DE LA FRANCE


Situation de la France
Pierre Manent
Paris, Desclée de Brouwer,  2015. 176 pages.

Remontons  à  1789…  "Il  faut  refuser  tout  aux  Juifs  en  tant  que  nation,  et  accorder  tout  aux  Juifs comme individus". C’est par cette phrase célèbre, due à l’éloquence du comte de Clermont-Tonnerre, que se  résume souvent  l’émancipation que la France  révolutionnaire  a été la première en Europe à accorder à ses juifs.
"Refuser  tout  aux  Juifs  en  tant  que  nation,  et  accorder  tout  aux  Juifs  comme  individus" Cette phrase pourrait sous-tendre toute la réflexion que nous offre Pierre Manent dans son dernier ouvrage : Situation de la France.


La réponse aux attentats de janvier et de novembre 2015 appelait un renouvellement des idées, des dispositions et des actions de la part des gouvernants, des hommes politiques et des médias  notre pays. Au contraire, les manières de penser on tourner uniquement  seule réponse  tourna autour de  la « laïcité » comme la seule et unique solution au « problème de l'islam » ;  l'effacement de la présence publique du religieux serait la solution au problème des religions (l’auteur ajoute avec ironie : autant raser les cathédrales, les églises et tous nos monuments religieux !).

Tout est faux dans cette thèse selon Pierre Manent. Au lieu de chercher une neutralité impossible à réaliser, qui couvrirait en fait une guerre sournoise, nous devons accepter et organiser la coexistence publique des religions, leur participation à la conversation civique. :Il faut accepter que les « mœurs » des musulmans soient reconnus (à l’exception du port du voile intégral, de la polygamie, et du financement des lieux de cultes par des pays étrangers). Malheureusement cette notion de « mœurs » n’est pas précisée : on se demande alors de quels « mœurs » l’auteur veut parler !

En entrant dans la communauté nationale, l'islam est entré dans une nation de marque chrétienne, dans une Europe façonnée par le christianisme où les juifs jouent un rôle éminent. Toute politique qui ignore cette réalité court à un échec cuisant, et met en danger l'intégrité du corps civique. Pierre Manent a cette formule choc : que « la nation France se donne aux musulmans afin qu’ils de donnent à la France ». Il s'agit donc, tout en préservant la neutralité de l'État (ce qui est dans la loi de 1905 et que l’Eglise catholique a fini par accepter), de faire coexister et collaborer ces trois « masses spirituelles ».

Avec P. Manent on est loin d’une mondialisation qui réclame l'effacement de la nation et la neutralisation de la religion (et dont la seule religion se limite à la notion sans âme des  « droits de l’homme » !). Tout au contraire, c'est son indépendance politique et spirituelle, et son ouverture au religieux, qui permettront à la France de faire face franchir aux dangers qui la menacent aujourd’hui et de franchir cette .zone de turbulence dans laquelle elle est entrée.

Publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix-en-Provence.

lundi 11 avril 2016

ETRANGERS DANS LA CITE


Etrangers dans la cité

Stanley Hauerwas, Willaim H. Willimon

Paris, Le cerf, 2016. .  284 pages 



Les Editions du Cerf viennent de traduire en français un ouvrage déjà connu il y a une quinzaine d’années aux Etats-Unis et qui a reçu un été lu vendu à près d’un million d’exemplaires.  Militants d’un nouveau mouvement théologique « Radical Orthodoxy » (peu connu France), les auteurs sont deux théologiens américains protestants 

Dans cet ouvrage les auteurs constatent la fin du christianisme « constantinien » et leur réflexion est de monter quel type de politique les chrétiens peuvent mener au nom de Jésus.
Aujourd’hui assiste-t-on à un retour du religieux, à un retour de l’identité chrétienne et de ce fait à un retour de la théologie en politique ? L’Évangile fait-il exception à cette dérive planétaire qui prend désormais un tour sanglant aujourd’hui ? Oui, répond Stanley Hauerwas,  « le théologien le plus important du nouveau millénaire » selon  le New York Times. Pour les auteurs  la fin historique du christianisme comme religion civile de l’Occident est une chance pour la foi : l’objet de la  foi est de dépasser les emprises culturelles, les tentations politiques, les réductions éthiques et les simulacres activistes qui en déforment le témoignage. Car le témoignage de la croix est toujours une forme de martyre au regard du monde.
Pamphlet qui peut être objet de réflexion pour les incroyants, se veut un manuel lucide à l’usage des croyants ! Si cet essai a séduit bon nombre de lecteurs aux Etats-Unis  il reste à se demander comment il peut être reçu dans les milieux intellectuels chrétiens en Occident. En effet sa radicalité comme son analyse de ce que doit être l’action politique des chrétiens peut en dérouter plus d’un !

Mais laissons au lecteur la possibilité d’avoir le dernier mot à ce propos !

Professeur à Notre-Dame et à Duke, deux des plus grandes universités américaines, Stanley Hauerwas, qu’accompagne ici son collègue William H. Willimon, est devenu mondiale-ment célèbre avec ce livre que les Éditions du Cerf donne pour la première fois à lire au public de langue française.

Publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix-en-Provence


dimanche 10 avril 2016

Les catholiques durant la Seconde Guerre mondiale France / Hautes-Alpes

Conférence le 21 avril 2016 à 20 h au centre diocésain Pape François de Gap par Philippe Franceschetti



Comme l’ensemble des Français, les catholiques ont été plongés dans la tourmente de la guerre entre 1939 et 1945. Les enjeux de l’époque les ont poussés à répondre à une ques-tion de conscience : comment réagir face à l’Occupation, au régime de Vichy et à la Résis-tance ? Dans ce contexte, comment s’est poursuivie la vie de l’Eglise en France et dans les Hautes-Alpes ? C’est la découverte de cette histoire à travers un panorama national et des exemples venus de notre département, que propose Philippe Franceschetti.

Philippe Franceschetti, enseignant au collège-lycée Saint-Joseph de Gap est professeur agrégé d’histoire-géographie. Il dirige également un groupe de recherche sur la Seconde Guerre mondiale dans les Hautes-Alpes.


En pratique :
Jeudi 21 avril 2016, à 20 h, hémicycle du Centre diocésain Pape François à Gap (entrée par le 9 rue Capitaine de Bresson ou par la place Ladoucette) :
Les catholiques durant la Seconde Guerre mondiale : France Hautes-Alpes, par Philippe Franceschetti.


Prochaines conférences :
Jeudi 19 mai 2016 : Pierre Langeron, la laïcité
Jeudi 16 juin 2016 : Jean-Pierre Reybaud : le couvent des franciscains de Gap.

vendredi 8 avril 2016

Le voile en Islam

Faïza Zerouala, Des voix derrière le voile, Paris : Premier parallèle, 2015, 253 p., 15 €.

Faïza Zerouala, journaliste spécialisée dans les questions de société et qui a travaillé à plusieurs reprises sur l'Islam en France, a collaboré au Monde et au Bondy Blog, média en ligne qui a pour vocation de donner la parole aux quartiers dits sensibles et à la France multi-ethnique. Elle présente ici le témoignage de neuf femmes qui ont fait le choix de se voiler, et d'une dixième qui a fait le chemin inverse.

Ces dix femmes ont de 18 à 58 ans, viennent de toute la France, et ont souhaité conserver l'anonymat, sauf une qui témoigne sous son vrai prénom. Tous les niveaux d'instruction sont représentés. L'une est femme de chambre, trois sont en cours d'étude, trois sont mères au foyer ou en télétravail, une est auto-entrepreneuse, une est enseignante, une seule est cadre.

LES 16 ET 127 AVRIL 2016 A L'ARCHEVECHE

jeudi 7 avril 2016



Le Dieu fou, essai sur les origines de Siva et Dionysos. Bernard Sergent
Paris, les Belles-Lettres, 2016, 442 p.
Collection "Vérité des Mythes"

Dans son dernier ouvrage : Le dieu fou, essai sur les origines de Siva et Dionysos Bernard Sergent compare deux grandes figures des mythologies grecque et hindoue. Il met en évidence les similitudes dans les histoires et les légendes se rapportant à ces deux divinités.

Poursuivant son étude, il montre que dans d'autres mythologies européennes (celte, germanique) et asiatique (Turquie actuelle) on trouve des mythes comparables à ceux de Shiva et Dionysos.

On peut donc concluse que ces deux divinités sont les héritiers d'un dieu indo-européen primitif. Ainsi grâce à l'auteur il nous est permet d'entrevoir l'origine de notre propre culture.

Bernard Sergent est historien, archéologue et chercheur au CNRS. Il est spécialiste des études sur les Indo-Euorpéens.

lundi 4 avril 2016




LISTE DES NOUVEAUTES BIBLIOTHEQUE DIOCESAINE

MARSEILLE / JANVIER - MARS 2016


Exégèse


- Pierre-Marie Carré et alii : Interpréter les Ecritures, Paris, Evangile et Vie (Cahier Evangile ; 175), Mars 2016

- Camille Focant : Les Lettres aux Philippiens et à Philémon (Commentaire biblique : Nouveau Testament ; 11), Paris, Editions du Cerf, 2015

- Christophe Lemardelé : Les cheveux du Nazir : de Samson à Jacques frère de Jésus (Lire la Bible ; 188), Paris, 2016

- Giovanna Maria Porrino : Le poids et la gloire, splendeur de Dieu; splendeur de l'Homme : de la Genèse aux Psaumes (Lectio Divina ; 269), Paris, Editions du Cerf, 2016


Histoire


-Académie nationale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux : Actes du Tricenteanaire de l'Académie de Bordeaux, Bordeaux, Académie des Sciences Belles-Lettres et Arts, 2013

-Mathieu Bréjon de Lavergnée : Histoire des Filles de la Charité, Paris,  Fayard, 2011

- Alphonse Dupront : L'image de religion dans l'Occident chrétien (Bibliothèque illustrée des Histoires), Paris, Gallimard, 2015

- Bernard Lecomte : Dictionnaire amoureux des Papes, Paris, Plon, 2016

- Roberto de Mattei : le ralliement de Léon XIII : l'échec d'un projet pastoral, Paris, Editions du Cerf, 2016

Patrologie et Christianisme ancien


-Aide à l'Eglise en détresse : l'Apôtre Thomas et le Christianisme en Asie : recherches historiques et actualité : actes du Colloque international, Paris, 30 novembre - 1er décembre 2012, Paris, Editions de l'AED, 2013

-Ambroise de Milan : La fuite du Siècle (Sources Chrétiennes ; 576), Paris, Editions du Cerf, 2015

- Maxime le Confesseur : Questions à Thalassios, tome III : questions 56 à 65 (Sources chrétiennes ; 569), Paris, Editions du Cerf, 2015

- Sébastien Morlet : Les Chrétiens et la Culture, conversion d'un concept : 1er - 6ème siècle; Paris, Editions des Belles-Lettres, 2016


Philosophie, Sociologie, Anthropologie


-Hélène Bertheleu : Mémoires des migrations en France, du Patrimoine à la citoyenneté, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2016

-Jean Nestor : Un don doit-il être gratuit ? solidarité et philantropie, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2016

-Lucien Jerphagnon : Entrevoir et vouloir : Vladimir Jankélévitch, (Encre marine), Paris, Editions des Belles-Lettres, 2016

-Michel Maffesoli : La parole du Silence, Paris, Editions du Cerf, 2016

-Henri Peña-Ruiz : Qu'est-ce que la Laïcité ? (Folio-actuel ; 104), Paris, Gallimard, 2016


Religions


-Gérard Colas ; Gilles Tarabout : Rites hindous, transferts et transformations, (Collection Purusartha ; 25), Paris, Editions de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales, 2006

- Alex Galland  Bouddhisme et Christianisme chez Masao Abe (Mythes, Imaginaires, Religions), Villeneuve d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2015

-Adrien Leites : Amour chrétien Amour musulman, Paris, Fayard, 2015

-Bernard Sergent  le dieu fou, essai sur les origines de Siva et Dionysos, Paris, Editions des Belles-Lettres, 2016

-Adin-Even Israël Steinsaltz : Mon maître le Rabbi, Paris, Editions du Cerf, 2016


Spiritualité


- Mgr Yvon Aybram : Petite vie de Sainte Geneviève (Petite vie de), Paris, Desclée de Brouwer, 2013

-Alain Desrumaux : Les Mystiques Syriaques (Etudes Syriaques ; 8), Paris, Paul Geuthner, 2011

-Oscar Romero : L'Eglise ne peut garder le silence : inédits : 1977 - 1980, Paris, Parole et Silence, 2015

-Christian Salenson : Boulversante fragilité : l'Arche à l'épreuve du handicap, (Racines), Paris, Nouvelle Cité, 2016


Théologie


-Xavier Dijon : la religion et la raison, normes démocratiques et traditions religieuses, Paris, Editions du Cerf, 2016

- Michel Fédou : La voie du Christ : III : évolution de la Christologie dans l'occident latin d'Hilaire de Poitiers à Isidore de Séville : IVème - VIIème siècle (Cogitatio Fidei ; 298), Paris, Editions du Cerf, 2016

-François (Pape) : le Nom de Dieu est Miséricorde, Paris, Robert Laffont, 2016

- François (Pape) : La patrie est un don, la nation est un devoir ;  refonder avec espérance nos liens sociaux, Paris, Parole et Silence, 2015

- Fabien Revol  et Bertrand Souchard : Expérimentation scientifique et expérience de Foi : un dialogue science et religion en France, Lyon, Peuple libre, 2016

- Nicolas Steeves : Grâce à l'imagination : intégrer l'imagination en théologie fondamentale (Cogitatio Fidei ; 299), Paris, Editions du Cerf, 2016






 

 

 



 



 




 

VIE ET MORT DE PAUL A ROME

Vie et mort de Paul à Rome
Chantal Reynier
Paris, Le Cerf, 2016. 304 pages.
Collection « Histoire »

Pourquoi Paul de Tarse est-il venu à Rome ? Comment est-il arrivé ? Qu’a-t-il fait ? Et dans quelles circonstances a-t-il vécu son martyre dans la capitale de l’Empire ?
C’est en relisant les Actes de Apôtres rédigés par saint Luc et la lettre de l’Apôtre aux Romains que l’on trouve les motivations de Paul pour se rendre à Rome : après son arrestation à Jérusalem il en appelle à l’Empereur pour être jugé (puisqu’il était citoyen romain),il, sera conduit à Rome comme prisonnier. A part cette circonstance, saint Paul avait exprimé le désir de se rendre dans la capitale de l’Empire romain : C’est dans ce contexte qu’il écrivit sa lettre à la communauté chrétienne de Rome. Mais Rome ne devait être qu’une étape pour pouvoir aller évangéliser l’Espagne et réaliser sa mission d’aller jusqu’aux confins du monde.

Suivre Paul pas à pas à Rome, c’est comprendre l’amont et l’aval du christianisme. C’est comprendre l’implantation des premières communautés chrétiennes, les rapports difficiles entre les communautés juives et la jeune communauté chrétienne et leur exposition à la persécution d’État dans la cité reine de l’Empire. C’est comprendre la transposition chrétienne du mythe romain de la Ville éternelle. C’est ressaisir, à travers ce prisme, la centralité de ce lieu dans l’histoire de l’Église des origines à aujourd’hui.
L’auteur s’attache à nous faire revivre les dernières années de l’Apôtre des Gentils. Le mystère demeure cependant sur les causes de sa mort : sur quel motif fut-il condamné à mort ? Par qui fut-il dénoncé aux autorités romaines ? Il semblerait également que la date de sa mort ne se situe pas en l’an 64 (date de l’incendie de Rome) sous Néron, mais peu de temps après. Sa mémoire sera pieusement honoré tout comme celle de Pierre

Faisant appel aux sources, vestiges et témoignages que livrent l’archéologie, la littérature antique, les représentations artistiques, les mythes et les légendes, mais aussi et par-dessus tout les textes bibliques, Chantal Reynier nous entraîne, tambour battant, dans une formidable investigation sur l’énigme Paul. Une enquête historique qui se lit comme un récit policier.


Chantal Reynier est docteur en théologie biblique et ancien professeur d’exégèse biblique aux Facultés jésuites du Centre Sèvres à Paris. Elle a publié de nombreux ouvrages aux Éditions du Cerf dont Pour lire saint Paul (2008) et Les Actes des Apôtres (2015). 

Publication Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles

vendredi 1 avril 2016

Dans les Cahiers de Fanjeaux, Innocent III (1160 - 1216) et l’hérésie

Notre collègue Claude-Marie Tricoire a présenté ici la nouvelle publication des Cahiers de Fanjeaux sur Innocent III et le Midi. Innocent III est Lothaire de Segni, cardinal de 1190 à son accession au pontificat en 1198. Il est présent dans nos bibliothèques, y compris grâce à l’historiographie récente. Olivier Hanne publie dans ce numéro 50 des Cahiers de Fanjeaux un article intitulé « L’élaboration d’un discours sur l’hérésie chez le cardinal Lothaire/Innocent III » (p 207-230). Il ouvre la partie II de la revue qui a pour titre « Les dissidences et leur répression ». Il est l’auteur, notamment, de Innocent III : la stupeur du monde, Paris, Belin, 2012.
Christian Grasso, quant à lui, a traité de « La problématique de l’hérésie dans les sermons d’Innocent III » (p 231-253). Rebecca Rist, avec « Les petits renards qui détruisent la vigne du Seigneur Sabaoth. Innocent III et le Cantique des cantiques » (p 255-277), montre l’enracinement de la réflexion du pape chez les Pères de l’Eglise et les exégètes cisterciens dans la lignée de Bernard de Clairvaux.
Si « Innocent III fut […] le premier pape à lancer une croisade contre les hérétiques » (R. Rist, p 264) cela correspond à « son dynamisme naturel ». Il est présenté, vers 1203, comme un destructeur de l’hérésie (O. Hanne, p 207). Christian Grasso souligne le désir du pape « de se présenter comme un modèle » (p 235). Pourtant, le discours sur l’hérésie du cardinal Lothaire de Segni puis du pape, a évolué : elle est d’abord présentée comme un péché parmi d’autres (perfidie, tyrannie, colère…) vers 1195 (O. Hanne, p 208-209), presque détaché d’un contexte social et ecclésiologique.
« La question hérétique […] s’intègre dans un discours ecclésiologique plus vaste où la lutte antihérétique n’est qu’un aspect des changements attendus » dans les années qui précèdent le quatrième concile du Latran qui s’ouvre en 1215 (O. Hanne, p 216). L’année 1208 marque un tournant dans la politique contre les hérésies (O. Hanne, p 224) avec, par exemple, une lettre du 9 octobre au roi de France Philippe Auguste (1165-1223) appelant à la croisade.

Luc-André Biarnais
archiviste du diocèse de Gap et d’Embrun