mercredi 18 décembre 2019

Fêtes de Noël : fermeture de la bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles



La bibliothèque diocésaine 

sera fermée au public 

du lundi 23 décembre 2019

au lundi 6 janvier 2020


Publication : bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles

mardi 10 décembre 2019

Une histoire intimes de catholiques au XIXème siècle



Au plus près des âmes et des corpsUne histoire intime des catholiques au XIXe siècleCaroline MullerParis, PUF, 2019. 364 pages.





Au XIXe siècle, nombre d’hommes et de femmes – de femmes principalement – confient le récit de leur vie personnelle, de leurs pensées et de leurs tourments les plus intimes à un directeur de conscience. Cet homme d’Église, avec qui l’on évoque ce dont on ne peut parler ailleurs, est tout à la fois un guide moral et le premier confident : si sa charge initiale est de veiller à la bonne tenue des âmes, son écoute devient souvent pour les individus dirigés une occasion de parler d’eux-mêmes et de s’observer, d’ouvrir une « chambre à soi ». Les femmes y content les pesanteurs de la vie conjugale et domestique, les hommes leur difficulté à remplir leurs devoirs : se marier, entretenir une famille.
Caroline Muller a mené l’enquête sur ces hommes et ces femmes, mais aussi sur les directeurs de conscience qui les accompagnent, à une époque où la vertu thérapeutique de la parole n’est pas encore une fin en soi. Préoccupations morales et spirituelles, inquiétudes existentielles, désirs de liberté se lisent dans ces lettres, largement retranscrites ici, et qui portent bien souvent la mention « à brûler ».


Plan de l'ouvrage


Prologue.
Qu’est-ce que la direction de conscience ?
Un observatoire des secrets : une histoire des pratiques de soi, de l’intime et du genre.
« Il est interdit de penser par lettres », et pourtant …
Note d’intention.

Introduction
À la recherche d’un « douanier vigilant » pour son âme : le retour de la direction de conscience.
De Boileau à Michelet, la direction de conscience en débat
Trouver le bon directeur.
Penser par lettres. Les règles de la correspondance
S’écrire, chaque semaine ou chaque mois
« Mon enfant, quel long silence, n’est-ce pas ? » L’espace-temps de la correspondance.
Des secrets délivrés par le papier

Chapitre 1. — Dans l’armée silencieuse des femmes catholiques, sur le front de la reconquête des âmes
Les « pétrisseuses d’âmes » d’une nouvelle humanité : il y a des femmes dans l’armée catholique
À la tête des armées féminines, le directeur de conscience
Le foyer, espace de la mission. Convertir les enfants et les maris
Adélaïde Mignon (1854‑1874) : trouver la «vocation du milieu »
Adélaïde et son directeur. Une affaire de famille(s)
Une religieuse dans la famille ? Vie publique et « vie cachée »
La « vocation du milieu » : de la religieuse à l’apôtre dans la famille

Chapitre 2. — « Le bon Dieu est à la mode »
Le grand monde de la direction de conscience
« Jamais un prêtre ne mangea plus en ville que moi »
Se distinguer : la direction de conscience entre intime et affichage de soi
Marie Rakowska : « Dieu seul change les cœurs ! »
Des attachements spirituels et des intérêts matériels
Une dirigée désobéissant
Une autorité spirituelle affaiblie ?

Chapitre 3. — Aimer, obéir, contester
L’horizon du mariage. Qu’est-ce qu’une union réussie ?
Aimer l’autre après Dieu et avant soi
Qu’est-ce qu’un bon mariage ?
« Quand on connaît un peu la vie et les secrets des familles… »
Les arrangements du mariage     155
Prendre un parti. Le directeur de conscience et les secrets des familles
Influencer les choix… « en supposant toutefois que le bon Dieu consente »
« Le rêve que j’ai formé pour vous » …Pourquoi des directeurs marieurs ?
Les cœurs, les corps, les âmes. Le directeur arbitre des conflits conjugaux
Du devoir conjugal aux violences sexuelles Disputes et violences.
De qui le directeur est-il l’allié ?
Conciliations et conciliabules
L’obéissance à tout prix ? La théorie et la pratique
Arthémine de Menthon : « J’ai passé ma vie à désirer, craindre, regretter »
Scènes de la vie conjugale
La direction sans en avoir l’air : Arthémine directrice de conscience
« Comment supporter que tout rayonne de son foyer et que je ne sois plus rien ? » Arthémine en son foyer

Chapitre 4. — Libertés de papier
Un monde à soi. Expériences spirituelles féminines
Communier, se confesser
Combattre le « féminin » en soi : lutter contre la sensibilité
Des femmes qui doutent
Écrire pour repousser l’horizon
Une armée de plumes dans la bataille de l’imprimé
Autrice, collaboratrice, autre ?
Madame d’Adhémar et l’abbé Frémont, du confessionnal au salon
« Vos fleurs sur mes lèvres »
L’écriture comme exploration de l’expérience
Une association intellectuelle
« Vous avez voulu du bruit et de la discussion, vous voilà exaucé »
Organiser le passage à la postérité
« Je compte sur vous, comptez aussi sur moi, car nous ne comptons l’un et l’autre que sur Dieu et n’agissons l’un et l’autre que pour Dieu »
Un monde à soi (2). Écrire, guérir, penser
Écrire, c’est penser
Madame de Lestrange et le père Janvier : « Je me réfugie près de vous » (1908‑1914)
Écrire pour contester : scènes de la vie domestique
En quête d’un allié
Un directeur en fuite
Quand écrire, c’est guérir 

Chapitre 5. — « Qu’il fasse ce qu’un homme doit faire »
Des pères et des maris
Le prêtre, un père spirituel
Des maris et des pères de famille
Lucien Laveur : prêtre envers et contre tous
Le catholicisme au masculin
La religion, « affaire de bonnes femmes »
Compter (sur) les hommes
Confession et communion des hommes
Compter les hommes
En pratiques : un catholicisme de morale
Antoine M. : la foi, l’amour et le devoir
Devenir un homme
Des devoirs irréconciliables : le mariage et le déclassement
Un enfant spirituel devenu chef de famille

Conclusions

Annexes
Glossaire
Documents consultés
Tableau de synthèse des principales correspondances consultées
Bibliographie indicative
Index des noms de personnes

 




samedi 7 décembre 2019

Johann Baptist Metz (1928-2019)


Mort du théologien allemand Johann Baptist Metz


Soucieux de penser la crise spirituelle de l’après-Auschwitz et de prendre en compte la souffrance en théologie, le grand théologien allemand Johann Baptist Metz est mort lundi 2 décembre.



C’est à Münster (Allemagne), où il avait enseigné la théologie pendant trente ans, que Johann Baptist Metz, considéré comme l’un des grands théologiens allemands d’après-guerre, est mort lundi 2 décembre à l’âge de 91 ans. Formé à Bamberg, Innsbruck et Munich, il avait en effet occupé dès 1963, à seulement 35 ans, la chaire de théologie fondamentale de la Faculté de théologie catholique de l’université de Münster.

Disciple de Karl Rahner, Johann Baptist Metz s’éloigne dès les années 1960 de la théologie transcendantale du jésuite au profit d’une « Nouvelle Théologie politique » enracinée dans la pratique chrétienne et qui n’est pas sans similitude avec les théologies de la libération qui, à la même époque, s’efforcent de prendre en compte la souffrance des pauvres et des exclus. « Je n’ai cessé de sentir rebondir en moi le problème de Dieu dans sa version politique : le discours sur Dieu comme cri d’appel pour le salut de ceux qui souffrent injustement, des vaincus de notre histoire », écrira-t-il en 2009 dans Memoria passionis.

« Une horreur qui fait éclater toute l’assurance théologique du discours chrétien »
Dans un contexte européen, Metz avait le souci de penser la théologie après la Shoah, considérant qu’« Auschwitz signale une horreur pour laquelle la théologie n’a trouvé aucun langage, une horreur qui fait éclater toute l’assurance théologique du discours chrétien ».
Avec Joseph Ratzinger il partageait l’idée que le monde occidental fait face à une crise spirituelle, dont ils voyaient tous deux la cause dans « l’oubli de Dieu ». Comme lui, il mettait en garde contre le règne d’une croissante amnésie culturelle, de l’individualisme et d’un « athéisme gentiment religieux ». Mais, tout en réfléchissant au concept de mémoire, Metz se situait à rebours de tout conservatisme. Pour celui qui sera l’un des conseillers du synode allemand du début des années 1970 et le rédacteur de son principal document, c’est uniquement en étant le « souvenir dangereux de la liberté de Jésus-Christ » que la foi chrétienne conserve une pertinence.
Le christianisme, une « religion au visage tourné vers le monde »
D’où son intuition du caractère profondément politique du christianisme pensé comme une « religion au visage tourné vers le monde ». « La nouvelle théologie politique, écrivait-il, a dès le départ cherché à rompre de façon critique avec l’autoprivatisation par laquelle la théologie réagit le plus souvent à la modernité européenne, s’affichant ainsi d’une certaine manière comme un programme de déprivatisation. »

Source : La Croix du 3/12/2019

Oeuvres 

traduites en français
Pour une théologie du monde, Paris, Cerf, 1971.
La foi dans l'histoire et dans la société : Essai de théologie fondamentale et pratique, Paris, Cerf, 1979.
Un temps pour les ordres religieux ? Mystique et politique de la suite de Jésus, Paris, Cerf, 1981.
Memoria passionis, Un souvenir provocant dans un société pluraliste, Paris, Cerf, 2009.

Œuvres en allemand
Zur Theologie der Welt, Mainz 1973 (Topos-TB), 
Glaube in Geschichte und Gesellschaft. Studien zu einer praktischen Fundamentaltheologie, Mainz 1977, 
Zeit der Orden? Zur Mystik und Politik der Nachfolge, Freiburg 1977, 
Jenseits bürgerlicher Religion. Reden über die Zukunft des Christentums, Mainz/München 1980, 
Zum Begriff der neuen Politischen Theologie 1967-1997, Mainz 1997, 
Memoria Passionis. Ein provozierendes Gedächtnis in pluraler Gesellschaft, Freiburg 2006.


Publication : Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles

vendredi 6 décembre 2019

Le Coran vu par des historiens


Le Coran des historiensSous la direction se Ali Amir-moezzi et de Guillaume Dye
 Paris, Le Cerf, 2019. 4372 pages


 Présentation de l'éditeur

Un événement mondial ! Objet de toutes les controverses, le Coran n'avait jamais été commenté par les historiens. Réunissant 30 meilleurs spécialistes internationaux, cette somme unique lève un tabou et inaugure un ère nouvelle d'interprétation.
Première mondiale, ce monument savant et accessible, qui réunit trente spécialistes internationaux, offre, en trois mille pages, une synthèse complète et critique des travaux passés et des recherches présentes sur les origines du Coran, sa formation et son apparition, sa composition et sa canonisation : vingt études exhaustives sur le contexte introduisent ici à l'analyse circonstanciée du texte, les éléments archéologiques et épigraphiques, les environnements géographiques et linguistiques, les faits ethnologiques et politiques, les parallèles religieux éclairant, verset après verset, en un commentaire total les cent quatorze sourates du livre fondateur de l'islam.
Une aventure inédite de l'esprit.
Une somme sans précédent dans l'histoire.
Une contribution majeure à la science.
Une avancée décisive pour la compréhension mutuelle des cultures.

Biographie de l'auteur
Professeur des Universités, membre de l'Académie Ambrosienne de Milan, Mohammad Ali Amir-Moezzi est directeur d'études à l'École pratique des hautes études/PSL. Guillaume Dye est professeur d'islamologie à l'université libre de Bruxelles, membre du Centre interdisciplinaire d'étude des religions et de la laïcité (CIERL)


Éditeurs

Mohammad Ali Amir-Moezzi, Professeur des Universités, est directeur d’études à l’École pratique des hautes études/PSL et membre de l’Académie Ambrosienne de Milan.
Guillaume Dye est professeur d’islamologie à l’université libre de Bruxelles, membre du Centre interdisciplinaire d’étude des religions et de la laïcité (CIERL).

Contributeurs 

Mohammad Ali Amir-Moezzi (EPHE)
Mehdi Azaiez (Université de Lorraine/KU Leuven)
Samra Élodie Azarnouche (EPHE)
Meir M. Bar-Asher (Université Hébraïque de Jérusalem)
Mette Bjerregaard Mortensen (Université Libre de Bruxelles)
Anne-Sylvie Boisliveau (Université de Strasbourg)
Antoine Borrut (Université du Maryland)
Éléonore Cellard (EPHE)
Muriel Debié (EPHE)
Julien Decharneux (Université Libre de Bruxelles)
François Déroche (Collège de France)
Vincent Déroche (EPHE)
Guillaume Dye (Université Libre de Bruxelles)
Frantz Grenet (Collège de France)
David Hamidovic (Université de Lausanne)
Frédéric Imbert (Université Aix-Marseille)
Christelle Jullien (CNRS)
Manfred Kropp (Université de Mayence)
Paul Neuenkirchen (EPHE)
Karl-Friedrich Pohlmann (Université de Münster)
David S. Powers (Université de Cornell)
Gabriel Said Reynolds (Université de Notre Dame, USA)
Christian Julien Robin (CNRS)
Carlos A. Segovia (Université de Saint Louis de Madrid)
Stephen J. Shoemaker (Université d’Oregon)
Michel Tardieu (Collège de France)
Tommaso Tesei (Institute for Advanced Studies de Princeton)
Jan M. F. Van Reeth (Faculté des sciences

 Table des matières (Tome 1/3)


LE CORAN ET LES DÉBUTS DE L’ISLAM : CONTEXTE HISTORIQUE ET GÉOGRAPHIQUE
L’Arabie préislamique (Christian Julien Robin)
II. Arabes et Iraniens avant et au début de l’islam (Samra Azarnouche)
III. Les vies de Muhammad (Stephen J. Shoemaker)
IV. De l’Arabie à l’empire (Antoine Borrut)
LE CORAN AU CARREFOUR DES TRADITIONS RELIGIEUSES DE L’ANTIQUITÉ TARDIVE
Le judaïsme et le Coran (Meir M. Bar-Asher)
VI. Les communautés religieuses dans l’Empire byzantin à la veille de la conquête (Muriel Debié et Vincent Déroche)
VII. Les chrétiens en Iran sassanide (Christelle Jullien)
VIII. Le christianisme éthiopien (Manfred Kropp et Guillaume Dye)
IX. Les courants « judéo-chrétiens » et chrétiens orientaux de l’Antiquité tardive (Jan M. F. Van Reeth)
X. Le manichéisme : recherches actuelles (Michel Tardieu)
XI. Les écrits apocryphes juifs et le Coran (David Hamidović)
XII. Les apocalypses syriaques (Muriel Debié)
XIII. L’apocalyptique iranienne (Frantz Grenet)
XIV. Le Coran et son environnement légal (David S. Powers)

LE CORPUS CORANIQUE
L’étude des manuscrits coraniques en Occident (François Déroche)
XVI. Les manuscrits coraniques anciens (Éléonore Cellard)
XVII. Le Coran des pierres (Frédéric Imbert)
XVIII. Le corpus coranique : contexte et composition (Guillaume Dye)
XIX. Le corpus coranique. Questions autour de sa canonisation (Guillaume Dye)
XX. Le shi’isme et le Coran (Mohammad Ali Amir-Moezzi)
Annexe : Tableaux généalogiques
Bibliographie
Index
Table des matières


Vol. 1: Etudes sur le contexte et la genèse du Coran
Vol. 2a : Commentaire et analyse du texte coranique. Sourates 1 à 26
Vol. 2b : Commentaire et analyse du texte coranique. Sourates 27 à 114


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 Une critique du Journal LA CROIX


Les historiens décryptent le Coran «avant lislam»
Sous la direction de deux islamologues paraît une ambitieuse synthèse d’une partie de la recherche historique sur le Coran.


«Le Coran des historiens» regroupe une équipe dune trentaine dauteurs, européens ou américains, de renommée internationale


Depuis les années 1970 et plus encore ces dernières années, le Coran et les origines de l’islam suscitent un « bouillonnement scientifique », marqué par une multiplication des publications et « des débats passionnants et souvent passionnés ». Hélas, tout ceci reste « relativement méconnu hors du cercle des spécialistes », écrivent Mohammad Ali Amir-Moezzi et Guillaume Dye dans leur introduction. D’où l’envie du premier, directeur d’études à l’École pratique des hautes études et spécialiste du chiisme, de « mettre un peu d’ordre » dans ces multiples travaux et d’en « offrir une synthèse à un public plus large ».
Après cinq ans de travail, le résultat vient de paraître aux Éditions du Cerf sous la forme d’un coffret en trois volumes, qu’accompagne une bibliographie en ligne afin de pouvoir être « complété » au fur et à mesure des parutions.

Le monde qui a vu naître le Coran
Le premier volume a été conçu comme « une monumentale introduction sur le monde qui a vu naître le Coran » : son contexte historique et géographique, qui en fait un « carrefour de traditions et le point de rencontre de plusieurs religions de l’Antiquité tardive » (judaïsme, christianisme, mais aussi judéo-christianisme, manichéisme, zoroastrisme…).

Toutes les questions délicates autour de la rédaction et de la canonisation du Coran y sont abordées. Les deux autres volumes se présentent classiquement sous la forme d’un commentaire par sourate et groupes de versets : non pas seulement à l’aide des sciences islamiques traditionnelles comme le pratiquent les « savants » musulmans depuis des siècles, mais « selon l’approche historico-critique et philologique ».
Une trentaine d’auteurs
Pour y parvenir, Guillaume Dye, professeur d’islamologie à l’Université libre de Bruxelles, et Mohammad Ali Amir-Moezzi ont constitué une équipe d’une trentaine d’auteurs, européens ou américains, de renommée internationale (Gabriel Saïd Reynolds ou Frédéric Imbert, spécialiste du « Coran des pierres ») ou « jeunes chercheurs remarquablement brillants ». Tous s’accordent sur une double démarche méthodologique : « porter un regard critique sur les sources musulmanes » mais aussi « considérer le Coran dans le contexte des monothéismes » déjà présents dans la région, résume Mohammad Ali Amir-Moezzi, qui a apporté sa connaissance des sources chiites sur l’élaboration du texte sacré.

L’équipe compte toutefois quelques grands absents, comme les chercheurs appartenant à « l’école allemande », animée par l’islamologue Angelika Neuwirth et dont la particularité est de s’appuyer aussi sur les sources islamiques ultérieures (hadith, faits et gestes prêtés par la tradition au prophète de l’islam ou à ses compagnons, et sira, biographie de Mohammed), mais aussi d’autres, plus isolés sur la scène mondiale comme l’historienne et anthropologue française Jacqueline Chabbi – à qui les auteurs doivent l’expression de « Coran des historiens ». L’objectif, ici, est d’essayer de comprendre le Coran « avant l’islam », c’est-à-dire avant que ce dernier ne se soit constitué en empire et que – selon la formule d’Amir-Moezzi – l’on ait « changé de planète ».
Scientifique, ce volumineux ouvrage se veut aussi « une initiative civique et politique dans le sens le plus noble des termes », affirment les deux auteurs, convaincus qu’« un des moyens les plus sûrs – mais aussi sans doute les plus lents, hélas – pour apaiser les esprits (…) est d’introduire l’histoire et la géographie dans l’examen des choses de la foi ».



Publication : Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles




mardi 3 décembre 2019

La religion française de Jean-François Colosimoi



La religion française 
Jean-François Colosimo
Paris, Editions du Cerf, 2019. 393 pages.





Présentation de l'éditeur

Face aux défis planétaires de l'islam, que peut la France ? Face au retour du religieux, que peut la République ? Ce sont les mille ans de laïcité qui ont fait la France qu'exhume cet essai iconoclaste, éclairant et renversant. Une laïcité qui est synonyme de souveraineté et de liberté.
De Philippe le Bel à De Gaulle, en passant par Louis XIV, Robespierre et Napoléon Ier, des Légistes médiévaux aux Constitutionnalistes contemporains en passant par les Politiques renaissants, de la destruction des templiers à l'expulsion des congrégations en passant par les dragonnades, et de la confrérie du Saint-Sacrement au Grand Orient en passant par Port-Royal, c'est l'histoire oubliée de la religion française qu'exhume cet essai iconoclaste.
Pas plus que la France, la laïcité n'a commencé en 1905 ou débuté en 1789. Elle est l'autre nom de la singularité qui, depuis les débuts, a constitué un invariant de notre histoire, un constituant de notre pays, l'essence de notre politique. Elle a porté à son terme la relation exclusive, mimétique et critique, traversant monarchie et république, envers l'icône du pouvoir suprême, la Rome des Césars et des Pontifes. Elle est l'aboutissement, sur un millénaire, du rapport unique tissé entre religion et nation, hérité de l'Israël biblique, afin de lutter contre les féodalités et les empires. Au contraire des illusions sur la neutralité laïque ou le pacte laïc, l'État n'aura ainsi cessé d'imposer aux Églises la neutralisation de leurs ambitions et la domination de ses règles. Les Églises y auront gagné l'émancipation de leurs théologies.
De guerre lasse, voulons-nous aujourd'hui enterrer notre culte commun, celui de l'indépendance et de la liberté ?


Biographie de l'auteur
Jean-François Colosimo est, entre autres, l'auteur d'Aveuglements - religions, guerres, civilisations.

Publication : Bibliothèque diocésaine  d'Aix et Arles