vendredi 31 juillet 2009

AVIGNON AU TEMPS DES PAPES





Sur les pas des papes d'Avignon
Cassagnes-Brouquet, Sophie
texte : Sophie Cassagnes-Brouquet
photographies : Emmanuel Pain
Ouest-France , Rennes
collection Itinéraires de l'histoire
Parution : février 2005



Cet ouvrage explique le contexte de l'installation des papes à Avignon en 1305 puis présente chacun des papes qui s'y sont succédé jusqu'en 1415 et les lieux et les sites qui leur sont liés.

Cet ouvrage nous invite à aller à la découverte de ces Papes qui ont fait la renonmée de cette petite ville de Provence pendant un siècle. Il nous invite également à aller en ce temps de vacances sur les traces de ces Papes français en prenant le temps de relire cette page de l'histoire de l'Eglise dans les vestiges de cette époque


Entre 1309 et 1378, la papauté s'installe en Avignon. Rome n'est plus dans Rome ! C'est pour de nombreux intellectuels italiens l'époque de la captivité à Babylone, mais telle n'est pas l'opinion de la plupart des Français. Ils considèrent avec beaucoup de satisfaction cette succession de pontifes, originaires de leur royaume.Les papes d'Avignon sont tous venus du sud de la France, entre Atlantique et Languedoc, Limousin au nord, et Pyrénées au sud. Leur langue maternelle est la langue d'oc, mais ils sont des intellectuels qui ont étudié dans les universités le latin et parlent aussi la langue d'oïl. Ils font entrer la papauté dans une ère de réformes qui permettent d'en faire une véritable puissance administrative et financière, efficace et centralisée.




Les traces du séjour des papes sont encore très présentes dans la mémoire et le paysage provençal. Cependant, ils ont aussi marqué leurs régions d'origines par leur mécénat. Notre itinéraire nous mènera sur les traces de ces brillants pontifes aux personnalités contrastées: de la Gascogne de Clément V au Gévaudan d'Urbain V, en passant par les Pyrénées de Benoît XII et le Limousin de Clément VI, d'Innocent VI et de Grégoire XI.

mercredi 15 juillet 2009

LE ROI RENE D'ANJOU : 1409-1480




LE ROI RENE
FAVIER, JEAN
FAYARD, PARIS, 2008
COLLECTION BIOGRAPHIES


Jean Favier nous dresse un portrait de René d'Anjou (né en 1409 à Angers et décédé en 1480 à Aix-en-Provence), que l'usage des cours et son administration appela roi de Sicile, qui fut, entre autres, le fondateur de l'ordre du Croissant, le maître des tournois chevaleresques et l'auteur du «Coeur d'amour épris».
Étonnant personnage que ce René d'Anjou, et étonnant destin. Prince du sang puisqu'il descend de Jean le Bon, il paraît devoir jouer un rôle de premier plan sur l'échiquier politique européen. Des héritages le font duc d'Anjou et comte de Provence, duc de Bar, mais aussi roi de Jérusalem et de Sicile, ce qui veut dire roi de Naples. Son mariage le fait duc de Lorraine. Il se verra roi d'Aragon, voire de Hongrie. Et il est le beau-frère de Charles VII, l'oncle de Louis XI. Il se montre courageux à la guerre. C'est un chevalier. Mais malheureux au combat et piètre politique il ne lui restera que l'Anjou et la Provence.
C’est là qu’il trouve son bonheur, entre Angers et Saumur, entre Aix-en-Provence et Tarascon. Un bonheur simple dans des demeures qu’il fait construire et qu’il aménage, des promenades en des jardins fleuris et peuplés de biches et de paons, des ménageries que l’on admire, des parties de bateaux et de pêche en rivière. Il se soucie de tout dans le détail, de la rédaction de la coutumes de ses provinces comme de la qualité de son bétail, de l’entretien des forêts comme de la plantation des vignes, du décor des chambres comme de l’adduction d’eau courante. Attentif aux besoins des plus humbles il laissera le souvenir du « bon roi René ».
Il aime la fête, la musique, les parures somptueuses. Des tournois qu’il organise, il fait un livre à la gloire de la chevalerie. S’entourant d’artistes connus, il inspire les peintres, les enlumineurs ainsi que les brodeurs et les orfèvres. Il passe commande, il achète, il offre. Poète à ses heures, il compose un Livre du Cœur d’Amour dans la tradition de l’amour courtois, mais où la quête de la Dame se déroule en un roman d’aventures riches de portraits vigoureux et d’épisodes pittoresques.
L’Anjou sera rattaché au Royaume de France en 1481 à la mort du dernier duc Charles de Maine (neveu de René d’Anjou) ; en cette même année Louis XI reçoit par testament la Provence. Désormais la Provence se trouve unie à la France et en 1486 cet état de fait est ratifié par les Etats de Provence réunis à Aix.
Quelque soit le jugement de l’histoire sur le Roi René, on peut s’interroger légitimement : le duc d’Anjou avait-il les moyens de résister au sens de l’histoire : en effet progressivement les rois de France étendent leur autorité sur la France et l’unification du royaume semble désormais inéluctable. Ainsi donc à la mort de René d’Anjou c’est une page de l’histoire de France qui se tourne : la Guerre de Cent Ans est terminée, l’autorité royale restaurée et la France se remet lentement d’un siècle violent et tourmenté. Sur le plan culturel une page se tourne également : l’humanisme se fait jour et ce que l’on appelle le Moyen Age va disparaître pour laisser la place à la Renaissance.
Actuellement il reste peu de chose du roi René d’Anjou sauf le château d’Angers, celui de Tarascon, les tapisseries de l’Apocalypse à Angers, le triptyque du Buisson Ardent à la cathédrale d’Aix-en-Provence. Il reste également l’image d’un roi débonnaire soucieux du bien être de ses sujets et le symbole de la Croix d’Anjou (appelée Croix de Lorraine) qui sera le symbole repris par le Général de Gaulle et les combattants de la France libre durant la dernière guerre.

jeudi 2 juillet 2009

QUEBEC CAPITALE DE LA NOUVELLE FRANCE : 1608 - 1760




Dans Québec capitale de la Nouvelle-France, Raymonde Litalien décrit en quelques chapitres la civilisation de l'ancien Canada français.

Ce livre qui se lit comme un roman nous fait découvrir une société attachante et originale. L'auteur plante tout d'abord le décor historique : découverte du Canada en 1534, fondation de Québec en 1608 et développement du commerce des fourrures, puis prise en charge par le roi à partir de 1663 et enfin chute en 1760. Une fois la chronologie bien établie, nous entrons dans la vie quotidienne : travaux des champs, travail artisanal et traite des fourrures pour ceux que l'on appelle les coureurs des bois. L'auteur n'oublie pas de nous entretenir des loisirs, de la culture ainsi que de la vie familiale de nos lointains cousins d'Amérique.

On est séduit par cette vie simple et laborieuse. Et l'on admire la résistance et le courage des Canadiens. En effet, ils sont soumis à un climat rude. L'hiver est long, le froid vif et la neige abondante. Mais plus encore que l'hiver c'est la guerre qui occasionne les épreuves les plus rudes. Dès l'origine le fondateur de Québec Samuel de Champlain doit combattre les Iroquois aux côtés de ses alliés amérindiens. Mais surtout de 1629 à 1760 de nombreux conflits oppose la Nouvelle - France aux colonies britanniques toutes proches.

Face à la dureté de l'existence les Canadiens recherche le secours de la religion. La majorité se tourne vers l'Église catholique. Les Protestants eux ne sont plus tolérés après la révocation de l'édit de Nantes (1685). A l'origine l'Église est surtout représentée par des ordres religieux (Jésuites, Récollets et plus tard Sulpiciens). La grande préoccupation est l'évangélisation des Amérindiens. De grandes missions sont fondées. Et les religieux parcourent inlassablement le continent participants à sa découverte. A partir de 1659, le réseau des Paroisses se met progressivement en place et en 1674 Québec est érigé en Évêché.

Comme pour les autres ouvrages de la collection Guides Belles-Lettres des Civilisations ce livre est agrémenté d'illustrations, de cartes et d'une chronologie détaillée. Ces divers éléments sont une aide précieuse pour une meilleure compréhension du sujet. Une bibliographie permet au lecteur de poursuivre son étude et d'aller plus loin.

Ce livre sur Québec et la Nouvelle-France n'est pas qu'une introduction historique. Il nous permet d'entrevoir les fondements de la culture des Québécois d'aujourd'hui. Et de mieux comprendre pourquoi ces " Français" d'Amérique ont pu résister aux tentatives d'assimilation du monde anglo-saxon environnant et demeurer encore aujourd'hui un des lieux majeurs de la Francophonie.

bibliographie :

Généralités :

Gilles Havard et Cécile Vidal : Histoire de l'Amérique française, Paris, Flammarion, 2004


Religion:

Dominique Deslandres, John A. Dickinson, Olivier Hubert : Les Sulpiciens de Montréal : 1657 - 2007, Fides, Montréal, 2007

Li Shenwen : Stratégies missionnaires des Jésuites français en Nouvelle-France et en Chine au 17ème siècle, Québec, Paris, Presses de l'Université Laval, L'Harmattan, 2001