Blog des bibliothèques et archives diocésaines d'Aix-en-Provence et Arles, de Marseille, et de Gap et Embrun, de Toulon
vendredi 20 décembre 2019
mercredi 18 décembre 2019
mardi 10 décembre 2019
Une histoire intimes de catholiques au XIXème siècle
Au plus près des âmes et des corpsUne histoire intime des catholiques au XIXe siècleCaroline MullerParis, PUF, 2019. 364 pages.
Au XIXe siècle,
nombre d’hommes et de femmes – de femmes principalement – confient le récit de
leur vie personnelle, de leurs pensées et de leurs tourments les plus intimes à
un directeur de conscience. Cet homme d’Église, avec qui l’on évoque ce dont on
ne peut parler ailleurs, est tout à la fois un guide moral et le premier
confident : si sa charge initiale est de veiller à la bonne tenue des âmes, son
écoute devient souvent pour les individus dirigés une occasion de parler
d’eux-mêmes et de s’observer, d’ouvrir une « chambre à soi ». Les femmes y
content les pesanteurs de la vie conjugale et domestique, les hommes leur
difficulté à remplir leurs devoirs : se marier, entretenir une famille.
Caroline Muller a mené l’enquête sur ces hommes et ces femmes, mais aussi sur les directeurs de conscience qui les accompagnent, à une époque où la vertu thérapeutique de la parole n’est pas encore une fin en soi. Préoccupations morales et spirituelles, inquiétudes existentielles, désirs de liberté se lisent dans ces lettres, largement retranscrites ici, et qui portent bien souvent la mention « à brûler ».
Caroline Muller a mené l’enquête sur ces hommes et ces femmes, mais aussi sur les directeurs de conscience qui les accompagnent, à une époque où la vertu thérapeutique de la parole n’est pas encore une fin en soi. Préoccupations morales et spirituelles, inquiétudes existentielles, désirs de liberté se lisent dans ces lettres, largement retranscrites ici, et qui portent bien souvent la mention « à brûler ».
Plan de l'ouvrage
Prologue.
Qu’est-ce que la direction de conscience ?
Un observatoire des secrets : une histoire des pratiques de soi, de l’intime et du genre.
« Il est interdit de penser par lettres », et pourtant …
Note d’intention.
Qu’est-ce que la direction de conscience ?
Un observatoire des secrets : une histoire des pratiques de soi, de l’intime et du genre.
« Il est interdit de penser par lettres », et pourtant …
Note d’intention.
Introduction
À la recherche d’un « douanier vigilant » pour son âme : le retour de la direction de conscience.
De Boileau à Michelet, la direction de conscience en débat
Trouver le bon directeur.
Penser par lettres. Les règles de la correspondance
S’écrire, chaque semaine ou chaque mois
« Mon enfant, quel long silence, n’est-ce pas ? » L’espace-temps de la correspondance.
Des secrets délivrés par le papier
À la recherche d’un « douanier vigilant » pour son âme : le retour de la direction de conscience.
De Boileau à Michelet, la direction de conscience en débat
Trouver le bon directeur.
Penser par lettres. Les règles de la correspondance
S’écrire, chaque semaine ou chaque mois
« Mon enfant, quel long silence, n’est-ce pas ? » L’espace-temps de la correspondance.
Des secrets délivrés par le papier
Chapitre 1. — Dans l’armée silencieuse des
femmes catholiques, sur le front de la reconquête des âmes
Les « pétrisseuses d’âmes » d’une nouvelle humanité : il y a des femmes dans l’armée catholique
À la tête des armées féminines, le directeur de conscience
Le foyer, espace de la mission. Convertir les enfants et les maris
Adélaïde Mignon (1854‑1874) : trouver la «vocation du milieu »
Adélaïde et son directeur. Une affaire de famille(s)
Une religieuse dans la famille ? Vie publique et « vie cachée »
La « vocation du milieu » : de la religieuse à l’apôtre dans la famille
Les « pétrisseuses d’âmes » d’une nouvelle humanité : il y a des femmes dans l’armée catholique
À la tête des armées féminines, le directeur de conscience
Le foyer, espace de la mission. Convertir les enfants et les maris
Adélaïde Mignon (1854‑1874) : trouver la «vocation du milieu »
Adélaïde et son directeur. Une affaire de famille(s)
Une religieuse dans la famille ? Vie publique et « vie cachée »
La « vocation du milieu » : de la religieuse à l’apôtre dans la famille
Chapitre 2. — « Le bon Dieu est à la mode
»
Le grand monde de la direction de conscience
« Jamais un prêtre ne mangea plus en ville que moi »
Se distinguer : la direction de conscience entre intime et affichage de soi
Marie Rakowska : « Dieu seul change les cœurs ! »
Des attachements spirituels et des intérêts matériels
Une dirigée désobéissant
Une autorité spirituelle affaiblie ?
Le grand monde de la direction de conscience
« Jamais un prêtre ne mangea plus en ville que moi »
Se distinguer : la direction de conscience entre intime et affichage de soi
Marie Rakowska : « Dieu seul change les cœurs ! »
Des attachements spirituels et des intérêts matériels
Une dirigée désobéissant
Une autorité spirituelle affaiblie ?
Chapitre 3. — Aimer, obéir, contester
L’horizon du mariage. Qu’est-ce qu’une union réussie ?
Aimer l’autre après Dieu et avant soi
Qu’est-ce qu’un bon mariage ?
« Quand on connaît un peu la vie et les secrets des familles… »
Les arrangements du mariage 155
Prendre un parti. Le directeur de conscience et les secrets des familles
Influencer les choix… « en supposant toutefois que le bon Dieu consente »
« Le rêve que j’ai formé pour vous » …Pourquoi des directeurs marieurs ?
Les cœurs, les corps, les âmes. Le directeur arbitre des conflits conjugaux
Du devoir conjugal aux violences sexuelles Disputes et violences.
De qui le directeur est-il l’allié ?
Conciliations et conciliabules
L’obéissance à tout prix ? La théorie et la pratique
Arthémine de Menthon : « J’ai passé ma vie à désirer, craindre, regretter »
Scènes de la vie conjugale
La direction sans en avoir l’air : Arthémine directrice de conscience
« Comment supporter que tout rayonne de son foyer et que je ne sois plus rien ? » Arthémine en son foyer
L’horizon du mariage. Qu’est-ce qu’une union réussie ?
Aimer l’autre après Dieu et avant soi
Qu’est-ce qu’un bon mariage ?
« Quand on connaît un peu la vie et les secrets des familles… »
Les arrangements du mariage 155
Prendre un parti. Le directeur de conscience et les secrets des familles
Influencer les choix… « en supposant toutefois que le bon Dieu consente »
« Le rêve que j’ai formé pour vous » …Pourquoi des directeurs marieurs ?
Les cœurs, les corps, les âmes. Le directeur arbitre des conflits conjugaux
Du devoir conjugal aux violences sexuelles Disputes et violences.
De qui le directeur est-il l’allié ?
Conciliations et conciliabules
L’obéissance à tout prix ? La théorie et la pratique
Arthémine de Menthon : « J’ai passé ma vie à désirer, craindre, regretter »
Scènes de la vie conjugale
La direction sans en avoir l’air : Arthémine directrice de conscience
« Comment supporter que tout rayonne de son foyer et que je ne sois plus rien ? » Arthémine en son foyer
Chapitre 4. — Libertés de papier
Un monde à soi. Expériences spirituelles féminines
Communier, se confesser
Combattre le « féminin » en soi : lutter contre la sensibilité
Des femmes qui doutent
Écrire pour repousser l’horizon
Une armée de plumes dans la bataille de l’imprimé
Autrice, collaboratrice, autre ?
Madame d’Adhémar et l’abbé Frémont, du confessionnal au salon
« Vos fleurs sur mes lèvres »
L’écriture comme exploration de l’expérience
Une association intellectuelle
« Vous avez voulu du bruit et de la discussion, vous voilà exaucé »
Organiser le passage à la postérité
« Je compte sur vous, comptez aussi sur moi, car nous ne comptons l’un et l’autre que sur Dieu et n’agissons l’un et l’autre que pour Dieu »
Un monde à soi (2). Écrire, guérir, penser
Écrire, c’est penser
Madame de Lestrange et le père Janvier : « Je me réfugie près de vous » (1908‑1914)
Écrire pour contester : scènes de la vie domestique
En quête d’un allié
Un directeur en fuite
Quand écrire, c’est guérir
Un monde à soi. Expériences spirituelles féminines
Communier, se confesser
Combattre le « féminin » en soi : lutter contre la sensibilité
Des femmes qui doutent
Écrire pour repousser l’horizon
Une armée de plumes dans la bataille de l’imprimé
Autrice, collaboratrice, autre ?
Madame d’Adhémar et l’abbé Frémont, du confessionnal au salon
« Vos fleurs sur mes lèvres »
L’écriture comme exploration de l’expérience
Une association intellectuelle
« Vous avez voulu du bruit et de la discussion, vous voilà exaucé »
Organiser le passage à la postérité
« Je compte sur vous, comptez aussi sur moi, car nous ne comptons l’un et l’autre que sur Dieu et n’agissons l’un et l’autre que pour Dieu »
Un monde à soi (2). Écrire, guérir, penser
Écrire, c’est penser
Madame de Lestrange et le père Janvier : « Je me réfugie près de vous » (1908‑1914)
Écrire pour contester : scènes de la vie domestique
En quête d’un allié
Un directeur en fuite
Quand écrire, c’est guérir
Chapitre 5. — « Qu’il fasse ce qu’un homme
doit faire »
Des pères et des maris
Le prêtre, un père spirituel
Des maris et des pères de famille
Lucien Laveur : prêtre envers et contre tous
Le catholicisme au masculin
La religion, « affaire de bonnes femmes »
Compter (sur) les hommes
Confession et communion des hommes
Compter les hommes
En pratiques : un catholicisme de morale
Antoine M. : la foi, l’amour et le devoir
Devenir un homme
Des devoirs irréconciliables : le mariage et le déclassement
Un enfant spirituel devenu chef de famille
Des pères et des maris
Le prêtre, un père spirituel
Des maris et des pères de famille
Lucien Laveur : prêtre envers et contre tous
Le catholicisme au masculin
La religion, « affaire de bonnes femmes »
Compter (sur) les hommes
Confession et communion des hommes
Compter les hommes
En pratiques : un catholicisme de morale
Antoine M. : la foi, l’amour et le devoir
Devenir un homme
Des devoirs irréconciliables : le mariage et le déclassement
Un enfant spirituel devenu chef de famille
Conclusions
Annexes
Glossaire
Documents consultés
Tableau de synthèse des principales correspondances consultées
Bibliographie indicative
Index des noms de personnes
samedi 7 décembre 2019
Johann Baptist Metz (1928-2019)
Mort du théologien
allemand Johann Baptist Metz
Soucieux de penser la crise spirituelle de
l’après-Auschwitz et de prendre en compte la souffrance en théologie, le grand
théologien allemand Johann Baptist Metz est mort lundi 2 décembre.
C’est à Münster (Allemagne), où il avait
enseigné la théologie pendant trente ans, que Johann Baptist Metz, considéré
comme l’un des grands théologiens allemands d’après-guerre, est mort lundi 2
décembre à l’âge de 91 ans. Formé à Bamberg, Innsbruck et Munich, il avait en
effet occupé dès 1963, à seulement 35 ans, la chaire de théologie fondamentale
de la Faculté de théologie catholique de l’université de Münster.
Disciple de Karl Rahner, Johann Baptist
Metz s’éloigne dès les années 1960 de la théologie transcendantale du jésuite
au profit d’une « Nouvelle Théologie politique » enracinée dans la pratique
chrétienne et qui n’est pas sans similitude avec les théologies de la
libération qui, à la même époque, s’efforcent de prendre en compte la
souffrance des pauvres et des exclus. « Je n’ai cessé de sentir
rebondir en moi le problème de Dieu dans sa version politique : le discours sur
Dieu comme cri d’appel pour le salut de ceux qui souffrent injustement, des
vaincus de notre histoire », écrira-t-il en 2009 dans Memoria
passionis.
« Une horreur qui fait éclater toute
l’assurance théologique du discours chrétien »
Dans un contexte européen, Metz avait le
souci de penser la théologie après la Shoah, considérant qu’« Auschwitz
signale une horreur pour laquelle la théologie n’a trouvé aucun langage, une
horreur qui fait éclater toute l’assurance théologique du discours chrétien ».
Avec Joseph Ratzinger il partageait l’idée
que le monde occidental fait face à une crise spirituelle, dont ils voyaient
tous deux la cause dans « l’oubli de Dieu ». Comme lui, il mettait
en garde contre le règne d’une croissante amnésie culturelle, de
l’individualisme et d’un « athéisme gentiment religieux ». Mais,
tout en réfléchissant au concept de mémoire, Metz se situait à rebours de tout
conservatisme. Pour celui qui sera l’un des conseillers du synode allemand du
début des années 1970 et le rédacteur de son principal document, c’est
uniquement en étant le « souvenir dangereux de la liberté de
Jésus-Christ » que la foi chrétienne conserve une pertinence.
Le christianisme, une « religion au visage
tourné vers le monde »
D’où son intuition du caractère
profondément politique du christianisme pensé comme une « religion au
visage tourné vers le monde ». « La nouvelle théologie politique, écrivait-il, a
dès le départ cherché à rompre de façon critique avec l’autoprivatisation par
laquelle la théologie réagit le plus souvent à la modernité européenne, s’affichant
ainsi d’une certaine manière comme un programme de déprivatisation. »
Oeuvres
traduites en français
Pour une théologie du monde, Paris, Cerf, 1971.
La foi dans l'histoire et dans la
société : Essai de théologie fondamentale et pratique, Paris, Cerf, 1979.
Un temps pour les ordres
religieux ? Mystique et politique de la suite de Jésus, Paris, Cerf, 1981.
Memoria passionis, Un souvenir provocant
dans un société pluraliste, Paris,
Cerf, 2009.
Œuvres en allemand
Zur Theologie der Welt, Mainz 1973 (Topos-TB),
Glaube in Geschichte und Gesellschaft.
Studien zu einer praktischen Fundamentaltheologie, Mainz 1977,
Zeit der Orden? Zur Mystik und Politik
der Nachfolge, Freiburg 1977,
Jenseits bürgerlicher Religion. Reden
über die Zukunft des Christentums,
Mainz/München 1980,
Zum Begriff der neuen Politischen
Theologie 1967-1997, Mainz 1997,
Memoria Passionis. Ein provozierendes
Gedächtnis in pluraler Gesellschaft,
Freiburg 2006.
Publication : Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles
Publication : Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles
vendredi 6 décembre 2019
Le Coran vu par des historiens
Le Coran des historiensSous la direction se Ali Amir-moezzi et de Guillaume Dye
Paris, Le Cerf, 2019. 4372 pages
Un événement mondial ! Objet de toutes les
controverses, le Coran n'avait jamais été commenté par les historiens.
Réunissant 30 meilleurs spécialistes internationaux, cette somme unique lève un
tabou et inaugure un ère nouvelle d'interprétation.
Première mondiale, ce monument savant et accessible,
qui réunit trente spécialistes internationaux, offre, en trois mille pages, une
synthèse complète et critique des travaux passés et des recherches présentes
sur les origines du Coran, sa formation et son apparition, sa composition et sa
canonisation : vingt études exhaustives sur le contexte introduisent ici à
l'analyse circonstanciée du texte, les éléments archéologiques et
épigraphiques, les environnements géographiques et linguistiques, les faits
ethnologiques et politiques, les parallèles religieux éclairant, verset après
verset, en un commentaire total les cent quatorze sourates du livre fondateur
de l'islam.
Une aventure inédite de l'esprit.
Une somme sans précédent dans l'histoire.
Une contribution majeure à la science.
Une avancée décisive pour la compréhension mutuelle des cultures.
Une aventure inédite de l'esprit.
Une somme sans précédent dans l'histoire.
Une contribution majeure à la science.
Une avancée décisive pour la compréhension mutuelle des cultures.
Biographie de l'auteur
Professeur des Universités, membre de l'Académie
Ambrosienne de Milan, Mohammad Ali Amir-Moezzi est directeur d'études à l'École
pratique des hautes études/PSL. Guillaume Dye est professeur d'islamologie à
l'université libre de Bruxelles, membre du Centre interdisciplinaire d'étude
des religions et de la laïcité (CIERL)
Éditeurs
Mohammad Ali
Amir-Moezzi, Professeur des Universités, est directeur d’études à l’École
pratique des hautes études/PSL et membre de l’Académie Ambrosienne de Milan.
Guillaume Dye est
professeur d’islamologie à l’université libre de Bruxelles, membre du Centre
interdisciplinaire d’étude des religions et de la laïcité (CIERL).
Contributeurs
Mohammad Ali
Amir-Moezzi (EPHE)
Mehdi Azaiez
(Université de Lorraine/KU Leuven)
Samra Élodie
Azarnouche (EPHE)
Meir
M. Bar-Asher (Université Hébraïque de Jérusalem)
Mette Bjerregaard
Mortensen (Université Libre de Bruxelles)
Anne-Sylvie
Boisliveau (Université de Strasbourg)
Antoine Borrut
(Université du Maryland)
Éléonore Cellard
(EPHE)
Muriel Debié
(EPHE)
Julien Decharneux
(Université Libre de Bruxelles)
François Déroche
(Collège de France)
Vincent Déroche
(EPHE)
Guillaume Dye
(Université Libre de Bruxelles)
Frantz Grenet
(Collège de France)
David Hamidovic
(Université de Lausanne)
Frédéric Imbert
(Université Aix-Marseille)
Christelle
Jullien (CNRS)
Manfred Kropp
(Université de Mayence)
Paul Neuenkirchen
(EPHE)
Karl-Friedrich
Pohlmann (Université de Münster)
David S. Powers
(Université de Cornell)
Gabriel Said
Reynolds (Université de Notre Dame, USA)
Christian Julien
Robin (CNRS)
Carlos A. Segovia
(Université de Saint Louis de Madrid)
Stephen J.
Shoemaker (Université d’Oregon)
Michel Tardieu
(Collège de France)
Tommaso Tesei (Institute for Advanced Studies de Princeton)
Jan M. F.
Van Reeth (Faculté des sciences
Table des matières (Tome 1/3)
LE CORAN ET LES DÉBUTS DE L’ISLAM :
CONTEXTE HISTORIQUE ET GÉOGRAPHIQUE
L’Arabie préislamique (Christian Julien Robin)
II. Arabes et Iraniens avant et au début de l’islam (Samra Azarnouche)
III. Les vies de Muhammad (Stephen J. Shoemaker)
IV. De l’Arabie à l’empire (Antoine Borrut)
II. Arabes et Iraniens avant et au début de l’islam (Samra Azarnouche)
III. Les vies de Muhammad (Stephen J. Shoemaker)
IV. De l’Arabie à l’empire (Antoine Borrut)
LE CORAN AU CARREFOUR DES TRADITIONS
RELIGIEUSES DE L’ANTIQUITÉ TARDIVE
Le judaïsme et le Coran (Meir
M. Bar-Asher)
VI. Les communautés religieuses dans l’Empire byzantin à la veille de la conquête (Muriel Debié et Vincent Déroche)
VII. Les chrétiens en Iran sassanide (Christelle Jullien)
VIII. Le christianisme éthiopien (Manfred Kropp et Guillaume Dye)
IX. Les courants « judéo-chrétiens » et chrétiens orientaux de l’Antiquité tardive (Jan M. F. Van Reeth)
X. Le manichéisme : recherches actuelles (Michel Tardieu)
XI. Les écrits apocryphes juifs et le Coran (David Hamidović)
XII. Les apocalypses syriaques (Muriel Debié)
XIII. L’apocalyptique iranienne (Frantz Grenet)
XIV. Le Coran et son environnement légal (David S. Powers)
VI. Les communautés religieuses dans l’Empire byzantin à la veille de la conquête (Muriel Debié et Vincent Déroche)
VII. Les chrétiens en Iran sassanide (Christelle Jullien)
VIII. Le christianisme éthiopien (Manfred Kropp et Guillaume Dye)
IX. Les courants « judéo-chrétiens » et chrétiens orientaux de l’Antiquité tardive (Jan M. F. Van Reeth)
X. Le manichéisme : recherches actuelles (Michel Tardieu)
XI. Les écrits apocryphes juifs et le Coran (David Hamidović)
XII. Les apocalypses syriaques (Muriel Debié)
XIII. L’apocalyptique iranienne (Frantz Grenet)
XIV. Le Coran et son environnement légal (David S. Powers)
LE CORPUS CORANIQUE
L’étude des manuscrits coraniques en
Occident (François Déroche)
XVI. Les manuscrits coraniques anciens (Éléonore Cellard)
XVII. Le Coran des pierres (Frédéric Imbert)
XVIII. Le corpus coranique : contexte et composition (Guillaume Dye)
XIX. Le corpus coranique. Questions autour de sa canonisation (Guillaume Dye)
XX. Le shi’isme et le Coran (Mohammad Ali Amir-Moezzi)
XVI. Les manuscrits coraniques anciens (Éléonore Cellard)
XVII. Le Coran des pierres (Frédéric Imbert)
XVIII. Le corpus coranique : contexte et composition (Guillaume Dye)
XIX. Le corpus coranique. Questions autour de sa canonisation (Guillaume Dye)
XX. Le shi’isme et le Coran (Mohammad Ali Amir-Moezzi)
Annexe : Tableaux généalogiques
Bibliographie
Index
Table des matières
Bibliographie
Index
Table des matières
Vol. 1: Etudes sur le contexte et la genèse
du Coran
Vol. 2a : Commentaire et analyse du texte coranique. Sourates 1 à 26
Vol. 2b : Commentaire et analyse du texte coranique. Sourates 27 à 114
Vol. 2a : Commentaire et analyse du texte coranique. Sourates 1 à 26
Vol. 2b : Commentaire et analyse du texte coranique. Sourates 27 à 114
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Une critique du Journal LA CROIX
Les
historiens décryptent le Coran « avant l’islam »
Sous
la direction de deux islamologues paraît une ambitieuse synthèse d’une partie
de la recherche historique sur le Coran.
« Le Coran des
historiens »
regroupe une équipe d’une trentaine d’auteurs,
européens ou américains, de
renommée internationale
Depuis
les années 1970 et plus encore ces dernières années, le Coran et les origines
de l’islam suscitent un « bouillonnement scientifique », marqué par une
multiplication des publications et « des débats passionnants et souvent
passionnés ». Hélas, tout ceci reste « relativement méconnu hors du cercle
des spécialistes », écrivent Mohammad Ali Amir-Moezzi et Guillaume Dye
dans leur introduction. D’où l’envie du premier, directeur d’études à l’École
pratique des hautes études et spécialiste du chiisme, de « mettre un peu
d’ordre » dans ces multiples travaux et d’en « offrir une synthèse à
un public plus large ».
Après
cinq ans de travail, le résultat vient de paraître aux Éditions du Cerf sous la
forme d’un coffret en trois volumes, qu’accompagne une bibliographie en ligne
afin de pouvoir être « complété » au fur et à mesure des parutions.
Le
monde qui a vu naître le Coran
Le
premier volume a été conçu comme « une monumentale introduction sur le
monde qui a vu naître le Coran » : son contexte historique et
géographique, qui en fait un « carrefour de traditions et le point de
rencontre de plusieurs religions de l’Antiquité tardive » (judaïsme,
christianisme, mais aussi judéo-christianisme, manichéisme, zoroastrisme…).
Toutes
les questions délicates autour de la rédaction et de la canonisation du Coran y
sont abordées. Les deux autres volumes se présentent classiquement sous la
forme d’un commentaire par sourate et groupes de versets : non pas seulement à
l’aide des sciences islamiques traditionnelles comme le pratiquent les «
savants » musulmans depuis des siècles, mais « selon l’approche
historico-critique et philologique ».
Une
trentaine d’auteurs
Pour
y parvenir, Guillaume Dye, professeur d’islamologie à l’Université libre de
Bruxelles, et Mohammad Ali Amir-Moezzi ont constitué une équipe d’une trentaine
d’auteurs, européens ou américains, de renommée internationale (Gabriel Saïd
Reynolds ou Frédéric Imbert, spécialiste du « Coran des pierres ») ou «
jeunes chercheurs remarquablement brillants ». Tous s’accordent sur une double
démarche méthodologique : « porter un regard critique sur les sources
musulmanes » mais aussi « considérer le Coran dans le contexte des
monothéismes » déjà présents dans la région, résume Mohammad Ali
Amir-Moezzi, qui a apporté sa connaissance des sources chiites sur
l’élaboration du texte sacré.
L’équipe
compte toutefois quelques grands absents, comme les chercheurs appartenant à «
l’école allemande », animée par l’islamologue Angelika Neuwirth et dont la
particularité est de s’appuyer aussi sur les sources islamiques ultérieures (hadith,
faits et gestes prêtés par la tradition au prophète de l’islam ou à ses
compagnons, et sira, biographie de Mohammed), mais aussi d’autres, plus
isolés sur la scène mondiale comme l’historienne et anthropologue française
Jacqueline Chabbi – à qui les auteurs doivent l’expression de « Coran des
historiens ». L’objectif, ici, est d’essayer de comprendre le Coran «
avant l’islam », c’est-à-dire avant que ce dernier ne se soit constitué en empire
et que – selon la formule d’Amir-Moezzi – l’on ait « changé de planète ».
Scientifique,
ce volumineux ouvrage se veut aussi « une initiative civique et politique
dans le sens le plus noble des termes », affirment les deux auteurs,
convaincus qu’« un des moyens les plus sûrs – mais aussi sans doute les plus
lents, hélas – pour apaiser les esprits (…) est d’introduire
l’histoire et la géographie dans l’examen des choses de la foi ».
Publication : Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles
mardi 3 décembre 2019
La religion française de Jean-François Colosimoi
La religion
française
Jean-François Colosimo
Paris, Editions du Cerf, 2019. 393
pages.
Présentation de
l'éditeur
Face aux défis
planétaires de l'islam, que peut la France ? Face au retour du religieux, que
peut la République ? Ce sont les mille ans de laïcité qui ont fait la France
qu'exhume cet essai iconoclaste, éclairant et renversant. Une laïcité qui est
synonyme de souveraineté et de liberté.
De Philippe le
Bel à De Gaulle, en passant par Louis XIV, Robespierre et Napoléon Ier, des
Légistes médiévaux aux Constitutionnalistes contemporains en passant par les
Politiques renaissants, de la destruction des templiers à l'expulsion des
congrégations en passant par les dragonnades, et de la confrérie du
Saint-Sacrement au Grand Orient en passant par Port-Royal, c'est l'histoire
oubliée de la religion française qu'exhume cet essai iconoclaste.
Pas plus que la France, la laïcité n'a commencé en 1905 ou débuté en 1789. Elle est l'autre nom de la singularité qui, depuis les débuts, a constitué un invariant de notre histoire, un constituant de notre pays, l'essence de notre politique. Elle a porté à son terme la relation exclusive, mimétique et critique, traversant monarchie et république, envers l'icône du pouvoir suprême, la Rome des Césars et des Pontifes. Elle est l'aboutissement, sur un millénaire, du rapport unique tissé entre religion et nation, hérité de l'Israël biblique, afin de lutter contre les féodalités et les empires. Au contraire des illusions sur la neutralité laïque ou le pacte laïc, l'État n'aura ainsi cessé d'imposer aux Églises la neutralisation de leurs ambitions et la domination de ses règles. Les Églises y auront gagné l'émancipation de leurs théologies.
De guerre lasse, voulons-nous aujourd'hui enterrer notre culte commun, celui de l'indépendance et de la liberté ?
Pas plus que la France, la laïcité n'a commencé en 1905 ou débuté en 1789. Elle est l'autre nom de la singularité qui, depuis les débuts, a constitué un invariant de notre histoire, un constituant de notre pays, l'essence de notre politique. Elle a porté à son terme la relation exclusive, mimétique et critique, traversant monarchie et république, envers l'icône du pouvoir suprême, la Rome des Césars et des Pontifes. Elle est l'aboutissement, sur un millénaire, du rapport unique tissé entre religion et nation, hérité de l'Israël biblique, afin de lutter contre les féodalités et les empires. Au contraire des illusions sur la neutralité laïque ou le pacte laïc, l'État n'aura ainsi cessé d'imposer aux Églises la neutralisation de leurs ambitions et la domination de ses règles. Les Églises y auront gagné l'émancipation de leurs théologies.
De guerre lasse, voulons-nous aujourd'hui enterrer notre culte commun, celui de l'indépendance et de la liberté ?
Biographie de
l'auteur
Jean-François
Colosimo est, entre autres, l'auteur d'Aveuglements - religions, guerres, civilisations.
Publication : Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles
samedi 16 novembre 2019
mercredi 6 novembre 2019
L'Eglise, des femmes avec des hommes
L'Eglise, des femmes avec
des hommes
Anne-Marie Pelletier
Paris, Le Cerf, 2019. 248 pages.
Présentation
de l'éditeur
La
grande théologienne et bibliste française que le pape François a invité à
prêcher au Vatican livre ici son manifeste le plus essentiel sur la place
passée, présente et future de la femme dans le christianisme. Renversant.
En
ces temps de crise profonde, la relation entre les hommes et les femmes à
l'intérieur de l'institution ecclésiale impose plus que jamais son actualité.
Certes, le magistère entend, depuis quelques décennies, valoriser la part
féminine de l'Église. Mais le constat s'impose : stéréotypes et préjugés sont
demeurés intacts, tout comme des pratiques de gouvernance qui maintiennent les
femmes sous le pouvoir d'hommes – des clercs en l'occurrence. Sortant de ces
ornières, il s'agit d'éprouver ce que le " temps des femmes " qui
cherche à advenir peut apporter de renouvellement dans l'intelligence des textes
scripturaires qui ont modelé l'imaginaire en monde chrétien. Il s'agit aussi de
montrer combien la prise en compte des femmes questionne à frais nouveaux
l'identité de l'Église, l'économie en son sein du sacerdoce des baptisés et du
ministère presbytéral, donc également les modalités de sa gouvernance.
Un livre qui nous montre une série d'" éclats de féminin " pour suggérer les gains qui seraient ceux de cette ouverture. Et si, la femme était l'avenir de... l'église !
Un livre qui nous montre une série d'" éclats de féminin " pour suggérer les gains qui seraient ceux de cette ouverture. Et si, la femme était l'avenir de... l'église !
Biographie
de l'auteur
Agrégée
de Lettres et docteur en Sciences des religions, Anne-Marie Pelletier
travaille, entre autres, sur la question des femmes dans l'Église. Elle a
publié à ce sujet Le
christianisme et les femmes et Le signe de la femme .
Elle a été lauréate du prix Ratzinger en 2014.
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« L’Église, des femmes avec des
hommes », c’est le titre d’un article du mensuel de novembre 2019 de
L’Osservatore Romano sur la femme, dédié à un ouvrage de la bibliste française
Anne-Marie Pelletier (Le Cerf, 2019).
L’auteur
y évoque l’attribution du Prix Nobel de la paix 2018 à une femme yazidie –
Nadia Murad – et à un médecin congolais – Denis Mukwege. Tous deux, écrit-elle,
sont témoins d’une résistance d’humanité plus puissante que les forces du mal
qui humilient, asservissent et détruisent.
Ce
double prix Nobel invite à ne pas se limiter à « un face à face armé entre
les sexes » ni à limiter la parité au partage des pouvoirs et des
responsabilités. Les hommes et des femmes, estime Anne-Marie Pelletier, sont
des partenaires et des collaborateurs, à la recherche commune de la vie
heureuse.
Pour
la théologienne, il est urgent de réparer la relation homme-femme : un travail
en profondeur où l’Eglise peut et doit être prophétique, en répondant à l’appel
du pape François à élaborer une théologie « intrinsèquement
féminine ».
Anne-Marie
Pelletier plaide, souligne L’Osservatore Romano, pour une plus grande présence
des femmes dans les domaines de réflexion et de décision de l’Eglise, et pour
une réflexion sur « le signe de la femme » : le fait qu’elle ne
puisse pas être ordonnée souligne la centralité du « sacerdoce
baptismal », comme annonce du Royaume de Dieu.
La
théologienne et bibliste française Anne-Marie
Pelletier, Prix Ratzinger 2014, a été choisie par le pape François
pour rédiger les méditations du Chemin de croix du Vendredi saint au Colisée en
2017. Elle a été nommée membre ordinaire de l’Académie pontificale pour la vie
en 2017 pour un mandat de 5 ans.
Mme
Pelletier a accompli sa carrière universitaire comme Maître de conférences puis
comme Professeur en Sciences du langage et en Littérature (Université de
Paris-X et Université de Marne-la-Vallée), enseignements multiples [Institut en
Sciences des Religions (EPHE), STIM (Studium Inter-monastique), etc.]. Elle est
Chargée d’enseignement à la Faculté Notre-Dame (Collège des Bernardins) depuis
sa création.
Sa
thèse de doctorat d’Etat en Sciences des religions (novembre 1986) a été
soutenue à l’Université Paris VIII, et elle a été publiée par l’Institut
biblique pontifical à Rome en 1989: Lectures du Cantique des cantiques, De
l’énigme du sens aux figures du lecteur (coll. Analecta Biblica,
121).
https://fr.zenit.org/articles/mensuel-de-losservatore-romano-leglise-les-femmes-avec-les-hommes/?utm_medium=email&utm_campaign=5112019%20-%20LEglise%20des%20femmes%
Publication : Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles
jeudi 24 octobre 2019
Nouveautés de la bibliothèque : octobre 2019
LIVRES
OCTOBRE 2019.
BOURGINE,
Benoît. – Bible oblige : essai sur la théologie biblique. – Paris, Le
Cerf, 2019. 303 pages.
COLOSIMO,
Jean-François. – La religion française. – Paris, Le Cerf, 2019. 393 pages.
FAURE,
Patrick. – L’Epître aux Romains dans son contexte communautaire :
introduction et interprétation. – Paris, Parole et Silence, 2019. 122 pages.
GREGOIRE DE NYSSE. – Trois oraison funèbres et
Sur les enfants morts prématurément. – Paris, Le Cerf, 2019. 221 pages.
HAJADJ,
Fabrice. – A moi la gloire. – Paris, Salvator, 2019. 157 pages.
HILARE
DE POITIERS. – Commentaires sur les Psaumes. Tome III : Psaumes 62-66. –
Paris, Le Cerf, 2019. 310 pages.
HIRSCH,
Emmanuel. – La lutte, la révolte et l’espérance : témoigner jusqu’au bout
de la vie. – Paris, Le Cerf, 2019. 199 pages.
PELLETIER,
Anne-Marie. – L’Eglise, des femmes avec des hommes. – Paris, Le Cerf, 2019. 248
pages.
ROSA,
Jean-Pierre. – La Bible, le sexe et nous : libérer la Parole. – Paris,
Salvator, 2019. 186 pages
Publication : Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles
samedi 12 octobre 2019
mardi 8 octobre 2019
Colloque Maurice Blondel à Aix-en-Provence
COLLOQUE MAURICE BLONDEL À AIX
Le propos du colloque est de comprendre comment il
peut y avoir dans la réflexion philosophique de Maurice Blondel et de son
propre aveu, un chemin de sainteté.
"La véritable philosophie est la sainteté de
la raison. La volonté nous aliène et nous assimile à sa fin, l’entendement nous
assimile et nous acquiert son objet : voilà pourquoi, en nous donnant à Dieu
par un dévouement total, nous pouvons le mieux pénétrer par le regard ; la
pureté du détachement intérieur est l’organe de la vision parfaite. On ne peut
le voir sans l’avoir, l’avoir sans l’aimer, l’aimer sans lui apporter l’hommage
de tout ce qu’il est, pour ne retrouver en tout que sa seule volonté et sa
seule présence. Ce qu’il est, nous voulons qu’il le soit, quoi qu’il nous en
coûte ; et ainsi ce qu’il est en soi, il le devient en nous."
Ce passage dessine cette voie étroite vers l'Amour
qu'emprunte le philosophe d'Aix et qu'il propose, encore aujourd'hui à chaque
philosophe comme voie de sainteté ! Pour tenter d'en saisir le sens il nous
faudra réexaminer l'ensemble du projet philosophique blondélien sous ce nouvel
angle.
Quatre axes possibles, mais cet énoncé n'est pas
exhaustif, à la lumière, entre autres, d'une lecture intégrale des Carnets
Intimes, nous imposent :
1. D'évaluer à nouveaux frais la signification de
sa "phénoménologie"
2. De comprendre comment chez notre philosophe la
philosophie obéit à une vocation proprement "sacerdotale"
3. De chercher où se situe chez lui la logique
profonde de la vie intellectuelle et spirituelle
4. De dessiner ce qu'il définit lui-même comme une
Métaphysique de la Charité.
Marice Blondel.
La philosophie ou la sainteté de la raison
Colloque à l’occasion des 70 ans de la mort de
Maurice Blondel (1861-1949)
« La science n’est bonne que dans l’ardeur de la
charité. »
Maurice Blondel, Carnets intimes, volume I
Le propos du colloque est de comprendre comment il
peut y avoir, dans la réflexion philosophique de Maurice Blondel et de son
propre aveu, un chemin de sainteté.
Manifestation organisée par l’Association des Amis
de Maurice Blondel, l’Association des Philosophes chrétiens, le Collège
supérieur (Lyon). Avec le soutien de l’Académie Catholique de France.
Soirée publique / Moment musical le vendredi, avec
la participation exceptionnelle de Fabrice Hadjadj
PROGRAMME
Vendredi 15 novembre 2019
8h45 : accueil.
9h : début des travaux.
La philosophie comme sainteté de la raison
Le cardinal Paul Poupard, Mgr Pierre Henrici
(évêque émérite de Coire), Philippe Capelle-Dumont (Académie catholique de
France), Jean Leclercq (Université catholique de Louvain), Peter Reifenberg
(diocèse de Mayence), Andrea Bellantone (ACDF, Institut catholique de
Toulouse).
12h45 : Repas
14h30 : reprise des travaux.
Blondel une fécondité théologique, spirituelle et
mystique
Jean-Noël Dumont (ACDF, Lyon), Mgr Alexis Leproux
(Bernardins, Paris), Emmanuel Gabellieri (Université catholique de Lyon),
Michel Faye (Académie catholique du Val de Seine, Paris).
18h30-20h45: soirée publique / Moment musical
Blondel, ou le combat spirituel d’un chrétien pour
aujourd’hui
Présentation par Y. de Parcevaux et M.-J. Coutagne.
Interventions de Fabrice Hadjaj (Institut Philanthropos, Fribourg) et Andreas
Lind (Université de Namur).
Lecture de textes de Maurice Blondel.
Samedi 16 novembre 2019 :
9h : reprise des travaux
Blondel en dialogues.
Jean-François Petit (Institut catholique de Paris),
Nathanaël Garric (IUSL, Aix), Jérémy-Marie Pichon (doctorant Sciences Po, Aix),
Pascal Vincette (Bernardins, Paris), Christian Chevalier (IUSL, Aix).
Débat conclusif
mardi 17 septembre 2019
Les nouveautés de septembre 2019
NOUVEAUTES
SEPTEMBRE
AGACINSKI,
Sylviane. – L’homme désincarné : du corps charnel au corps fabriqué. –
Paris, Gallimard, 2019. 45 pages.
COLLIN,
Dominique. – L’Evangile inouï. – Paris, Salvator, 2019. 190,pages.
CRIGNON,
Albert-Marie. – « Qui es-tu mon fils ? » : la vie
prophétique de Jacob et Rachel, Gn 25-35. – Paris, Le Cerf, 2019.472 pages.
GOURGUES,
Michel. – « Plus tard tu comprendras » : la formation du Nouveau
Testament. – Paris, Le Cerf/Médiaspaul, 2019. 187 pages.
NOTHOMB, Amélie. - Soif : roman. - Paris, Albin Michel, 2019. 151 pages.
PRIETO, Christine. - Jésus thérapeute : quels rapports entre ses miracles et la médecine antique ? - Genève, Labor et Fides, 205. 637 pages.
PUTALLAZ, François-Xavier (dir) ; SCHUMACHER, Bernard N. (dir.). - Le suicide : regards croisés. – Paris, Le Cerf, 2019. 573 pages.
PRIETO, Christine. - Jésus thérapeute : quels rapports entre ses miracles et la médecine antique ? - Genève, Labor et Fides, 205. 637 pages.
PUTALLAZ, François-Xavier (dir) ; SCHUMACHER, Bernard N. (dir.). - Le suicide : regards croisés. – Paris, Le Cerf, 2019. 573 pages.
REY,
Olivier. – Leurre et malheur du transhumanisme.
– Paris, Desclée de Brouwer, 2019. 193 pages.
VERDIER,
Marie-Hélène. – La fabrique d’orphelins. – Paris, Pierre Téqui, 2019.89 pages.
Publication : Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles
vendredi 13 septembre 2019
mardi 10 septembre 2019
L'Evangile selon Yong Sheng de Dai Sijie
L’Evangile
selon Yong Sheng
Dai Sijie
Paris,
Gallimard, 2019. 438 pages.
Un très
beau roman qui relate l’histoire vraie, même si elle est quelque peu romancée.
C’est l’histoire d’un des premiers pasteurs chinois dans la Chine d’avant l’arrivée
du communisme au pouvoir jusqu’à la fin de la Révolution culturelle des années
1970. Après une conversion au christianisme Yong Shen devient pasteur. Son
destin va basculer quand il apprend la trahison de sa femme puis la montée en
puissance des communistes. C’est ainsi
que l’on traverse l’histoire de la Chine ; si c’est l’histoire d’un
chrétien dans la Chine communiste c’est aussi l’histoire d’un homme trahi par
sa femme, par sa fille et enfin par son petit fils. Une histoire de trahison
mais aussi fait de pardons jusqu’à l’ultime sacrifice.
Quatrième
de couverture
Dans un
village proche de la ville côtière de Putian, en Chine méridionale, au début du
vingtième siècle, Yong Sheng est le fils d’un menuisier-charpentier qui
fabrique des sifflets pour colombes réputés. Les habitants raffolent de ces
sifflets qui, accrochés aux rémiges des oiseaux, font entendre de merveilleuses
symphonies en tournant au-dessus des maisons. Placé en pension chez un pasteur
américain, le jeune Yong Sheng va suivre l’enseignement de sa fille Mary,
institutrice de l’école chrétienne. C’est elle qui fait
naître la vocation du garçon : Yong Sheng, tout en fabriquant des sifflets comme son père, décide de devenir le premier pasteur chinois de la ville. Marié de force pour obéir à de vieilles superstitions, Yong Sheng fera des études de théologie à Nankin et, après bien des péripéties, le jeune pasteur reviendra à Putian pour une brève période de bonheur. Mais tout bascule en 1949 avec l'avènement de la République populaire, début pour lui comme pour tant d’autres Chinois d’une ère de tourments – qui culmineront lors de la Révolution culturelle.
naître la vocation du garçon : Yong Sheng, tout en fabriquant des sifflets comme son père, décide de devenir le premier pasteur chinois de la ville. Marié de force pour obéir à de vieilles superstitions, Yong Sheng fera des études de théologie à Nankin et, après bien des péripéties, le jeune pasteur reviendra à Putian pour une brève période de bonheur. Mais tout bascule en 1949 avec l'avènement de la République populaire, début pour lui comme pour tant d’autres Chinois d’une ère de tourments – qui culmineront lors de la Révolution culturelle.
Dai Sijie, dans ce nouveau roman, renoue avec la veine autobiographique de son premier livre, Balzac et la petite tailleuse chinoise. Avec son exceptionnel talent de conteur, il retrace l’histoire surprenante de son propre grand-père, l’un des premiers pasteurs chrétiens en Chine.
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Inspiré par son grand-père, Dai Sijie compose, en français, une vaste
fresque romanesque et embrasse l’histoire mouvementée de l’empire du Milieu.
Après trente ans passés en France, l’écrivain et réalisateur, Dai Sijie
est retourné en Chine sur les pas de son grand-père, l’un des premiers pasteurs
protestants de l’empire du Milieu dont il voulait depuis longtemps raconter
l’histoire. Il l’a certes romancée, pour les besoins du genre, mais sans trop
s’en écarter, ni la travestir.
Yong Sheng était né à Putian, dans la province côtière du Fujian. Son
père fabriquait des « sifflets pour colombe », objets artisanaux
sophistiqués que l’on fixait à la queue des oiseaux et qui, pendant leur vol,
produisaient « un concert polyphonique, une symphonie
flamboyante ». Il avait nommé son fils Yong Sheng (« le
son »). Un code d’honneur régissait la rivalité entre ces chefs
d’orchestres colombophiles. Malheur à celui qui l’enfreignait.^
D’une stupeur naît sa vocation
En ce temps-là, des baptistes américains, conduits par le pasteur Gu,
étaient venus évangéliser ces villageois du bout du monde. Yong Sheng avait
découvert, un soir, derrière une porte dérobée du temple, la statue d’un homme
crucifié auquel son institutrice, Mary, la fille du pasteur, offrait le lait de
son sein. De cette stupeur naîtra sa vocation.
Marié encore adolescent, bientôt père, Yong Sheng, fils de charpentier,
comme Jésus, initié aux symboles christiques, fut désigné pour devenir le
premier pasteur chinois de Putian. Pendant un mois, il traversa la Chine, avec
un œuf pour toute pitance, afin de rejoindre la faculté de théologie de Nankin.
Dans cet exil lointain, Yong Sheng avait reproduit un dessin fascinant
de précision, de Léonard de Vinci, d’un fœtus dans le ventre d’une femme.
C’était son seul bien. Il le portait sur lui. Quand il apercevait un
cerf-volant, il imaginait le fil invisible qui le reliait à son enfant. Mais
une lettre laconique de son père le précipita au bord du suicide.
Au cœur de la tourmente de la Longue Marche
La grande Histoire allait l’arracher à sa déréliction. Au cœur de la
tourmente de la Longue Marche, apprenant que le pasteur Gu était prisonnier de
l’Armée rouge, il s’élança à la recherche de Mary. Chaque fois qu’il croyait
s’en rapprocher, elle venait de s’évaporer. Dai Sijie égare volontairement le
lecteur sur le sens de cette quête, révélé dans une scène dramatique, d’une
grande puissance, où tout se joue en quelques minutes…
Revenu dans son village, seul et désespéré, Yong Sheng découvre sa
fille. Il rebâtit la chaumière familiale dévastée en temple protestant, puis en
orphelinat. Il peint longuement, avec un luxe de détails, une fresque colorée
inspirée de la Bible, l’arche de Noé, où les oiseaux occupent une place de
choix. Mais l’Armée populaire de libération l’arrête et le torture. Yong Sheng
entame son chemin de croix.
Construite en quatre parties avec des sauts dans le temps, cette
ambitieuse saga romanesque embrasse un siècle de l’histoire mouvementée de la
Chine au cours de laquelle le peuple n’aura pas été à la fête. Et moins encore
ceux qui s’affichaient chrétiens, fidèles à leur foi. Dans les années 1950,
l’Armée rouge prend du galon et ne vénère que Mao. La révolution en action
broie les paysans, mate les intellectuels. Les réfractaires à l’ordre nouveau
sont balayés, rayés, réduits à néant.
Le parfum ensorcelant d’un arbre mythique
Devenu ouvrier dans un pressoir à huile, semblable à l’instrument de
torture des enfers chinois selon les représentations populaires, Yong Sheng est
soudain humilié par ses ouailles, trahi par sa fille, jeté en pâture à la meute
des villageois qui lui crachent à la figure et le frappent. Agenouillé, une
plaque de ciment autour du cou, désigné, stigmatisé comme « agent
secret de l’impérialisme, propagateur d’opium intellectuel, droitier
irrécupérable ».
Cible du déchaînement de cette violence que les foules haineuses et
hurlantes, au nom de causes qui les dépassent, et sans raison intime, savent
mettre en œuvre et dont elles retirent une sombre jouissance, vite amère,
passée la phase de démente exaltation.
Descendant symbolique de Judas, l’un de ses anciens tortionnaires, pris
de remords, sur le point de devenir son gendre, utilisera in extremis pour le
tirer d’affaire le parfum ensorcelant d’un arbre mythique, l’aguilaire. C’est
dans ce climat, prélude et avant-goût de ce que sera l’effroyable Révolution
culturelle, que réapparaît Mary… Le destin de Yong Sheng n’est pas achevé. Pas
encore. Nous le suivrons jusqu’au début du XXIe siècle, jusqu’à
un épilogue imprévisible.
Du grand romanesque pour un parcours christique
Écrit en français, L’Évangile selon Yong Sheng est
l’hommage magnifique et prolifique de Dai Sijie, témoin dévasté à 12 ans
des exactions que subit son grand-père. Au lieu de le venger comme il en a
longtemps nourri le projet, il transfigure son parcours christique dans un
roman-somme poétique, sensuel, charnel, odorant, bercé par la musique des
oiseaux, le chant de la terre, la polyphonie de la nature, les fragrances des
plantes et des arbres. Vaste fresque historique d’une génération aventureuse,
pris dans les convulsions sanglantes et sanguinaires du maoïsme. Un livre ample
où palpitent le cœur et le sang des personnages. Du vrai, du grand romanesque,
du souffle, de l’inspiration et de beaux personnages.
Dai Sijie renoue avec la veine autobiographique de Balzac et la
Petite Tailleuse chinoise, qui nous enchanta quand il parut. Il réussit à
mêler, avec art et délicatesse de tissage, la cruauté de temps troublés avec du
merveilleux, des épisodes fantaisistes, voire comiques, pour exorciser le
traumatisme de son enfance et se comporter, au fond, comme son grand-père qui,
jamais, n’eut de haine dans son cœur. Imprégné du message évangélique, il
pardonnait à ceux qui l’avaient offensé.
https://www.la-croix.com/Culture/Livres-et-idees/LEvangile-selon-Yong-Sheng-Dai-Sijie-2019-03-07- Dai
Sijie, entre deux mondes
Portrait de l’auteur
L’écrivain et réalisateur chinois a connu, adolescent, les camps de
rééducation. L’auteur à succès de Balzac et la petite tailleuse
chinoise écrit directement en français.
Jean-Claude Raspiengeas,
« J’avais douze ans. En revenant de l’école, j’ai vu sur la place
du village mon grand-père, un pasteur protestant, que j’aimais tant, un homme
bon et généreux, agenouillé, une plaque de ciment autour du cou, recevant
insultes et crachats de la foule. Je reconnaissais nos voisins et les fidèles
du temple qui le frappaient. Sa fille l’avait dénoncé. Pendant longtemps, j’ai
pensé que je le vengerais.
Contraint de cohabiter sous le même toit avec sa fille, je ne lui ai
plus jamais adressé la parole. Après des mois de détention, quand mon
grand-père est revenu, il s’est assis à table, sans la moindre allusion. Il
parlait normalement à sa fille, comme si rien ne s’était passé. J’ai fini par
comprendre et accepter sa grandeur d’âme : le
pardon et l’amour sont supérieurs à la haine et la vengeance. »
Dans les salons de Gallimard, son éditeur, Dai Sijie, 65 ans, parle
un français mâtiné d’accent chinois, appris chez nous à la fin des années 1970,
quand les autorités ont expédié en France ce brillant étudiant en histoire de
l’art chinois. « J’avais presque trente ans et je ne possédais de
votre langue que quelques rudiments. À l’université, je passais des journées
entières à ne rien comprendre. J’ai dû m’accrocher. »
Il apprend le français, à 30 ans, en France
Adolescent pendant la terrible Révolution culturelle, Dai Sijie,
« coupable » d’être fils de médecin, a été déporté en camp de
rééducation, dans les montagnes du Sichuan, loin de chez lui. Il n’en est sorti
que trois ans plus tard.
En France, après un passage à Bordeaux, Dai Sijie a intégré l’IDHEC, la
meilleure école de cinéma en France. « Nous devions écrire en
permanence des scénarios et tourner des courts métrages. Mon premier film, Chine
ma douleur, m’a valu d’être banni, avec interdiction de rentrer dans mon
pays jusqu’en 1995. Mes deux films suivants ont été des échecs. Je pensais que
c’était fini pour moi. »
Dai Sijie se lance alors dans l’écriture en français d’un « petit
roman, modeste, sans ambition littéraire ». L’histoire est celle de sa
génération, découvrant en secret la littérature française et lui vouant un
culte. Quand Balzac et la Petite Tailleuse chinoise paraît, la
critique s’emballe. Bernard Pivot, à « Apostrophes », le
recommande vivement. Les ventes s’envolent (250 000 exemplaires, traduit en 25
langues, sauf en chinois). Le film qu’en tire son auteur est aussi un succès.
Il recevra même le prix Femina pour son livre suivant.
Si Dai Sijie a pu, comme son aïeul persécuté, se libérer du besoin de
vengeance, il le doit à ce grand-père qui, par son exemple, lui a démontré la
puissance du pardon. « Il m’enseignait que tout être humain avait une
âme, quelque chose de plus grand que l’esprit, de plus intime que le corps.
Cette croyance soutient toute ma vie. J’ai aussi écrit ce livre pour témoigner
de l’existence de l’âme. »
La Chine dans une frénésie de consommation
Aujourd’hui, Dai Sijie qui avait quitté un pays prohibant la propriété
privée, découvre une Chine capitaliste, prise dans une frénésie de
consommation, exaltant l’enrichissement personnel. « C’est très
fragile, soupire-t-il. Nos valeurs millénaires ont disparu.
Seule la famille tient encore. Et la main de fer du Parti communiste. »
Il constate aussi la folie autour des nouvelles technologies. « Un
robot peut toujours gagner une partie d’échecs, admet-il. Mais
jamais il ne pourra écrire un roman. Il lui manquera d’éprouver des sentiments,
de connaître la peine et la joie, d’avoir le goût des mots pour forger
un style personnel, intime. »
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Le parcours de Dai Sijie
Né le 2 mars 1954 à Putian (sud-est de la Chine).
1971. Pendant la Révolution culturelle, il passe trois ans en camp de
rééducation, dans les montagnes du Sichuan.
1976. Il suit études sur l’histoire de l’art chinois à l’Université de
Pékin. 1984. Études de cinéma à Paris à l’IDHEC.
► Ses films
1989. Chine ma douleur, prix Jean-Vigo
1994. Le Mangeur de lune
1998. Tang le onzième
2002. Balzac et la Petite Tailleuse chinoise
2006. Les Filles du botaniste
2016. Le Paon de nuit
► Ses livres
2000. Balzac et la Petite Tailleuse chinoise, plusieurs
fois primé.
2003. Le Complexe de Di, prix Femina.
2007. Par une nuit où la lune ne s’est pas levée.
2009. L’Acrobatie aérienne de Confucius.
2011. Trois vies chinoises.
2019. L’Évangile selon Yong Sheng.
Publication : Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles
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