lundi 30 juillet 2018

Quand le curé met son grain de seil



Quand le curé met son grain de sel : Petites pensées salutaires
Fabrice ChatelainPerpaigan, Artège, 2018. 252 pages.
  


"Si tu ne te réveilles pas chaque matin avec le sourire, mets l'amour de Dieu et du prochain au coeur de ta vie, dès aujourd'hui. Tu vas voir, ça fait du bien."

 M. Le curé a le sens de la formule ! Il nous livre ici de courtes pensées sur l'essentiel : Dieu, le mal, le salut, la vie éternelle. En un instant, le cœur de chacun, débutant dans la foi ou pratiquant, est touché. Mais ce ne sont pas des paroles qui passent, de ces pirouettes littéraires qui laissent un goût fugace. Chacune de ces paroles est écrite pour renverser nos a priori ou encourager notre réflexion. Elles nous montrent ce qu'est la foi, comment la vivre en toute simplicité. Alors gare... quand le curé met son grain de sel c'est notre salut qui est en jeu ! 


Après avoir été missionnaire au Pérou durant dix ans, le père Fabrice Chatelain est désormais curé de paroisse dans le diocèse d'Aix en Provence


Publication : Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles


lundi 23 juillet 2018

Une bibliographie de Jean Mercier, journaliste et écrivain, décédé le 19 juillet 2018

Jean Mercier, journaliste à La Vie, auteur de Monsieur le Curé fait sa crise (2016) est décédé le 19 juillet. Ses obsèques ont été célébrées ce 23 juillet. Il était âgé de 54 ans. Vous trouverez, ci-dessous, une bibliographie des ouvrages de Jean Mercier empruntables dans les bibliothèques diocésaines d'Aix et Arles, Fréjus-Toulon et Gap :


Monsieur le curé fait sa crise, Paris : Quasar, 2016, 174 p. Vous le trouverez dans les bibliothèques diocésaines d'Aix-en-Provence et de Gap. Une recension de cet ouvrage se trouve ici : http://mediatheque-diocesedegap.com/les-cures-font-leur-rentree/

Célibat des prêtres : la discipline de l'Église doit-elle changer ? Paris : Desclée de Brouwer, 2014, 336 p. Bibliothèques diocésaines de Fréjus-Toulon et de Gap.

Avec Guillaume de Prémaré et Laurent Lemoine, Pédophilie, omerta et crise de confiance, dans Revue d'éthique et de théologie morale, 2010/3, n° 260, p 9-32. Cet article est également en ligne sur le site cairn.info. Bibliothèque diocésaine d'Aix-en-Provence.


Mais où trouver ces ouvrages ?

Bibliothèque du diocèse d’Aix-et-Arles : 7 cours de la Trinité, Aix-en-Provence Tél: 04 42 17 59 38 et http://catalogue.dioceseaix.biblibre.com/

Bibliothèque du diocèse de Fréjus-Toulon, fondation La Castille, 83210 Solliès-Ville, tel. : 04 94 00 80 74 et http://bibliotheque.domaine-castille.fr/  

Médiathèque du diocèse de Gap et d'Embrun, 9 rue capitaine de Bresson, 05000 Gap (entrée par la place Ladoucette), tel. : 04 92 40 02 82 et http://www.mediatheque-diocesedegap.com

Bibliothèque du diocèse de Marseille, 11 impasse Camille Flammarion, 13001 Marseille, tel. : 04 91 50 83 85 et http://catalogue.diocesemarseille.biblibre.com

Luc-André Biarnais
archiviste du diocèse de Gap et d'Embrun 


mercredi 18 juillet 2018

L'Eglise dans la tourmente de mai 1968

L’Eglise dans la tourmente de 1968Yves ChironPerpignan, Artège, 2018. 272 pages. Comment l’Église a traversé Mai 68 ? Vaste mouvement de contestation, mai 68 a ébranlé la France. S’il n’a pas épargné l’Église, il n’a été que le « révélateur » d’une crise qui avait déjà commencé et qui continua des années après. Historien, Yves Chiron livre à Aleteia son analyse d’une période historique et inédite.« Il est interdit d’interdire », « Soyez réalistes, demandez l’impossible », « Sous les pavés, la plage »… La période de manifestations étudiantes et de grèves qui a secoué la France en mai 1968 se résume trop souvent, dans l’imaginaire collectif d’aujourd’hui, à des slogans et à quelques jeunes en quête d’idéal. Cinquante ans après ces événements, la rédaction d’Aleteia s’est intéressée à la délicate question de l’Église française dans les événements de 1968. Historien spécialiste de l’histoire du christianisme, Yves Chrion, auteur de biographies des papes contemporains, vient de publier un livre intitulé L’Église dans la tourmente de 1968. Il revient pour Aleteia sur la place, l’impact de l’Église dans les événements de Mai 68 et ses conséquences.  Aleteia : L’Église catholique de France a-t-elle été ébranlée par Mai 68 ?



Yves Chiron : Marquée oui, ébranlée non. À cette époque, moins de trois ans après la fin du concile Vatican II [1962-1965 ndlr], 82% des Français se disaient encore catholiques, mais si l’on se réfère aux sondages publiés à l’époque, 21% seulement assistaient à la messe dominicale chaque semaine. En parallèle, le nombre des ordinations sacerdotales était en baisse régulière depuis l’après-guerre : il y en a eu 1 800 en 1948, 646 en 1965, 461 en 1968… Cette date de Mai 1968 ne doit pas faire conclure que le concile serait la cause de cette crise. En réalité, le catholicisme français est traversé de déchirures, d’interrogations et de contestations, et cela bien avant Vatican II ! Elle a commencé dans les années 1950. Mais la nouveauté de 68, ce fut d’une part la contestation cléricale, qui ne se limita pas à la France. Ce fut d’autre part la remise en cause de l’Église comme institution et de l’identité sacerdotale, avec une volonté affirmée de « déclergification ». La crise qu’a traversé l’Église catholique en France, bien antérieure à Mai 68 et même au concile, a trouvé son paroxysme dans les années 1970. Mai 68 ne fut donc pas, pour l’Église, le commencement d’une crise mais le révélateur, un choc aggravant d’une crise qui avait déjà commencé et dont les conséquences furent durables et multiples.
  Comment expliquez-vous la diversité des réactions des chrétiens face aux événements de mai 68 ?Les événements de Mai 68 ont surpris tout le monde, l’opinion publique comme les chrétiens ! Un certain nombre de prêtres et de religieux ont été en phase avec le mouvement de Mai 68. Mais les positions ont été variées. L’abbé Jean-Marie Lustiger était à cette époque le directeur du Centre Richelieu, l’aumônerie pour les étudiants de la faculté de lettres de la Sorbonne. Il fut surpris de la radicalité et de la violence manifestées dès les premiers jours et va rapidement déplorer la « griserie » du discours et les manipulations politiques. L’autre aumônerie catholique du Quartier latin, le Centre Saint-Yves, pour les étudiants de la Faculté de droit et de sciences économiques, était dirigée par les dominicains Henri Burin des Roziers, Jean Raguénès et Michel Gest. Ils ont été très rapidement en accord et en symbiose avec cette contestation. Le témoignage de l’abbé Bernard Lerivray, alors aumônier national de l’Action catholique universitaire (ACU) est assez frappant. Il est ébloui par ce qui se passe et pense que c’est une sorte de prise de conscience de la jeunesse, un refus de la société de consommation, du monde matérialiste… Plus globalement, on peut dire que s’il y a peut-être eu une certaine fascination pour l’utopie mai 68, il y a rapidement eu un rejet de l’idéologie soixante-huitarde. Ce qui est certain, c’est que cette contestation a ensuite atteint l’Église elle-même : une fois l’ordre revenu en France (juin 68), la contestation qui s’était développée dans certains secteurs de l’Église s’est poursuivie sous des formes diverses. La crise dans l’Église (crise doctrinale, crise disciplinaire et crise d’identité sacerdotale) et qui était antérieure à l’ébranlement de Mai 68, a perduré et s’est trouvée renforcée.
  Pourquoi le concile Vatican II n’a-t-il pas permis de la résorber ?Un peu plus de deux ans séparent la fin de Vatican II (décembre 1965) et les événements de mai-juin 1968. Le concile était encore en cours d’application et d’assimilation lorsqu’est survenu l’ébranlement de Mai 68. Les remises en cause et les espoirs suscités par Vatican II ont reçu le choc d’une contestation (sociale et intellectuelle à la fois) venue de l’extérieur, de la société. Certains ont cherché à s’opposer à ce choc ou à s’en prémunir. D’autres, surpris, ont été hésitants et ont d’abord cherché à comprendre. D’autres encore ont vu dans ces événements l’occasion d’accélérer le processus d’une transformation à laquelle ils aspiraient depuis plus ou moins longtemps.  Est-on toujours aujourd’hui dans cette crise de foi ?C’est un phénomène de longue durée ! Ce qui est frappant en Mai 68 c’est que même le Credo proposé par Paul VI ainsi que son encyclique Humanae Vitae ont été refusés par des membres du clergé. Cela leur a semblé inadapté aux problèmes que rencontraient la société ainsi que des gens déjà éloignés de l’Église. Cette distorsion leur est apparue dommageable. Mais cinquante ans après, il s’avère finalement que ceux qui ont remis en cause l’enseignement de l’Église n’ont pas eu pas de meilleurs résultats…  Quels ont été les fruits de cette contestation ?La contestation qui s’est exprimée au grand jour a compté jusqu’à un millier de prêtres, à travers le mouvement Echanges et dialogue. Mai 68 a incité certains à développer une critique plus radicale, organisée… et a introduit le doute chez beaucoup de personnes. Les séminaires se sont vidés et le nombre de vocations sacerdotales a chuté. L’ébranlement consécutif à Mai 68 s’est fait ressentir des années après. Mais à la même époque, et indépendamment des événements de Mai 68, de nouveaux mouvements sont nés. Je pense par exemple au Renouveau charismatique et de ce qu’on a appelé les « communautés nouvelles » (c’est également à cette époque qu’est né le mouvement ATD Quart Monde avec le père Joseph Wresinski ndlr). En même temps que l’Église traverse une grande crise, d’autres choses naissent à côté et qui vont se développer plus ou moins rapidement. Il ne faut pas considérer les choses uniquement du point de vue français avec la remise en cause qui a lieu en 1968. Finalement, comme l’a dit l’historien et sociologue Émile Poulat : « On voit ce qui meurt, on ne voit pas ce qui naît ».


lundi 16 juillet 2018

Al-Andalous, la révolution industrielle.....


Codex : 2000 ans  d’aventure chrétienne
Eté 2018.
 


"Pour nos lecteurs cette période de vacances pourrait être l’occasion de redécouvrir l’œuvre des chrétiens sociaux. Ils furent parmi les premiers à combattre les excès de la révolution industrielle et la prolétarisation du monde ouvrier. Ils s’appelaient Léon Hamel, Jules Lemire ou Albert de Mun… Ils sont les pères des jardins ouvrier, des allocations familiales, des comités d’entreprise ou des banques mutualistes-Ce n’est pas Marx mais Frédéric Ozanam qui écrit en 1836 : « La question qui agite aujourd’hui le monde autour de nous […] c’est une question sociale ; c’est la lutte de ceux qui n’ont rien et de ceux qui ont trop. » Ce n’et toujours pas Marx, mais Mgr. Giraud, qui dénonce à Cambrai en 1845 : « L’exploitation de l’homme par l’homme ». En 1891, le Pape Léon XIII publie sur la question une encyclique qui récapitule les expériences des chrétiens sociaux européens et propose de nouvelles pistes qui feront lever des générations de militants. Ces hommes ont écrit une page d’histoire magnifique. Il est fascinant de réaliser combien ils sont tombés dans les oubliettes.

"Il risque d’arriver rapidement la même chose à certains pans de notre mémoire si l’on suit les analyses de Guillaume Cuchet. Dans un livre choc (et donc  excessif), Comment notre monde a cessé d’être chrétien, il présente une brillante analyse de la crise que traverse depuis les années soixante (1965 pour être précis) le catholicisme français (on pourrait ajouter francophone).
Nos lecteurs le savent bien, 1965 est l’année proposée par Gérard Cholvy et Yves-Marie Hilaire comme borne d’une nouvelle période de reflux du sentiment religieux. Les hypothèses avancées par Guillaume Cuchet sont stimulantes. Elles méritent d’être étudiées et discutées. Sans ce numéro, elles sont aussi à mettre en perspective avec la tribune de Jean Duchesne (p. 101).

"Ces amnésies inquiétantes ne menacent pas, en revanche, le passé musulman de l’Espagne, ou du moins sa vulgate La place accordée aujourd’hui à al-Andalous est lourde d’enjeux contemporains L’Espagne médiévale reste un modèle Pour se justifier ses zélateurs évoquent « lesprit de Cordoue », la « tolérance » d’une terre multiculturelle où cohabitent trois religions Evidemment, le mythe – car c’est un mythe – ne s’encombre pas trop d’histoire médiévale Pour en prendre la mesure, nous avons chercher ce que fut la vie quotidienne d’un monde original qui, vu de Damas ou de Bagdad, était une sorte de Far-West, une frontière lointaine peuplée de croyants aux comportements étranges Bref, non pas le paradigme de l’islam médiéval mais une périphérie"
Editorial de la revue


les dossiers abordés

Dossier : Al-Andalus, la vie quotidienne des minorités. Immersion dans le monde complexe de l’Espagne médiévale. Sous la direction d’Adeline Rucquoi, directeur émérite de recherche au CNRS.

-Le pèlerinage du Lough Derg.  Sur une île, trois jours de pénitence dans la grande tradition irlandaise.

-Cahier pédagogique : la révolution industrielle. Les excès des nouveaux moyens de production suscitent très tôt des contestations et l’engagement des chrétiens.
-« Le catholicisme français a changé de format ». Entretien avec Guillaume Cuchet, auteur de Comment notre monde a cessé d’être chrétien.

-Sur les traces de Ligier Richier. Escapade dans la Meuse pour découvre un sculpteur génial de la Renaissance.



Publication : Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles

Un temps pour mourir : derniers jours de la vie des moines

Un temps pour mourir : derniers jours de la vie des moines
Nicolas Diat
Paris, Fayard, 218. 226 pages.  


Comprendre les derniers instants de la vie : ce qu’en dit l’auteur au début de ce livre : 
«Aujourd’hui, la liturgie de la mort n’existe plus. Or les peurs et les angoisses n’ont jamais été aussi fortes. Les hommes ne savent plus comment mourir.Dans cet univers désolé, j’ai eu l’idée de prendre le chemin des grands monastères pour découvrir ce que les moines ont à nous dire de la mort. Derrière les murs des clôtures, ils passent leur existence à prier et à réfléchir aux fins dernières. 

« J’ai pensé que leurs témoignages pourraient aider les hommes à comprendre la souffrance, la maladie, la peine et les derniers instants de la vie. Ils savent les morts compliquées, les morts rapides, les morts simples. Ils y ont été confrontés plus souvent, et de plus près, que la plupart de ceux qui vivent au-delà des enceintes des monastères. J’avais l’intuition, en commençant mon travail, que les moines ne me cacheraient rien, qu’ils me parleraient du trépas des leurs avec vérité. 

« J’aimerais que ce livre donne un peu d’espoir, car les moines nous montrent qu’une mort humaine est possible. L’homme du XXIè siècle n’est pas condamné à des fins solitaires, sans amour, dans des chambres anonymes d’hôpitaux. L’homme du XXIè siècle n’est pas condamné à la fausse humanité d’une mort maquillée et travestie dans des salons funéraires désincarnés.Aujourd’hui les moines sont peut-être les derniers à pouvoir comprendre les mots de saint François d’Assise dans son « Cantique au frère soleil » :
Loué sois-tu Seigneur,
pour notre sœur la mort corporelle
à qui nul homme vivant ne peut échapper.
Malheur à ceux qui meurent en péché mortel ;
heureux ceux qu’elle surprendra en faisant sa volonté,
car la seconde mort ne pourra leur nuire. 

« Les récits recueillis dans les abbayes que j’ai visitées ne m’ont pas détrompé. J’aimerais que ce livre donne un peu d’espoir, car les moines nous montrent qu’une mort humaine est possible. [...] Les histoires que m’ont confiées les bénédictins d’En-Calcat, de Solesmes et de Fontgombault, les trappistes de Sept-Fons, les cisterciens de Cîteaux, les chanoines de Lagrasse, les prémontrés de Mondaye et les ermites de la Grande-Chartreuse sont aussi belles et exceptionnelles que les paroles mémorables des temps anciens.»


  Présentation du livre
 Voilà un livre qui parle de la mort, mais de la mort qui s’ouvre sur la Vie.  Son auteur, Nicolas Diat, est surtout connu pour ses livres sur Benoît XVI et le cardinal Sara, qui ont obtenu un grand succès en France comme à l’étranger. Mais ici c’est en enquêteur sur un sujet difficile qu’il a entrepris de recueillir les confidences de nombreux moines sur la fin de vie derrière les murs clos de leurs monastères. Les témoignages sont extrêmement divers et l’attitude devant la mort est celle de tout être humain ce qui les rend plus proches de nous et plus bouleversants encore. Certains ont peur de la mort, ce qui peut sembler étonnant de la part d’un religieux, certains aussi ont peur de ne pas « faire une bonne mort » ; d’autres l’attendent comme la rencontre, celle qui donne sens à la vie, et à toutes choses.
 Devant la mort personne ne peut tricher ! Il peut y avoir chez certains comme une attitude enfantine devant cet instant à la fois inéluctable, devant cette fin à la fois redoutée mais le plus souvent désirée : « Nous savons où nos frères partent »   « Le lendemain de sa mort, je disais le chapelet dans le jardin et je me suis fait la réflexion que je n’avais pas eu le temps de pleurer; j’ai aussitôt fondu en larmes. Pourtant, dans un monastère, nous ne pleurons pas pour un décès. Il ne faut pas y voir une sécheresse de nos sentiments. Nous savons où nos frères partent. Les enterrements sont toujours joyeux. Notre existence doit être un noviciat d’éternité. » (page 92)
  

Extraits du livre donnant quelques témoignages de moines

«Frère Vincent est mort avec une grande facilité.
En écoutant le Père Emmanuel-Marie, il me semble entendre un homme qui parle de la disparition de son propre enfant: “Je me suis penché au-dessus de lui, j’ai su que les dernières minutes approchaient. J’ai dit à sa mère de prendre sa main droite, à sa sœur de saisir la gauche. Son corps était brûlant. J’ai récité les prières des agonisants et je lui ai donné le sacrement des malades. Soudainement, nous avons senti qu’il s’apaisait.
 
Témoignage recueilli à En-Calcat
«Une année avant sa mort, pendant sa rémission, le Père Michel-Marie a reçu un journaliste. Il avait peur de souffrir, et cependant il a tenu [au journaliste] ce discours magnifique: “Me savoir ainsi atteint par la maladie m’a donné une hypersensibilité. Je me rends compte à quel point la vie n’est pas grand-chose. En même temps, elle revêt toute son importance. Je prends conscience désormais avec clarté de la fin de toute chose. Il faut cependant se lever et se battre pour la vie. J’ai le trac de la mort, comme avant un examen. La dimension de ce qui nous attend au ciel est affolante. Pourtant, j’ai un rôle à jouer dans cette grandeur. Dès ici-bas, tout ce que je fais prépare ce que j’aurai à vivre au ciel. Mais cela me dépasse. J’ai pris conscience de l’incroyable immensité de ce qui m’attend de l’autre côté.” [...]
En-Calcat est une oasis qu’on quitte à regret.»
Le Frère Pierre Buisson ne voulait pas devenir centenaire. Je savais donc que le temps était compté. Depuis quelques semaines, il était diminué.À la fin du mois de mai, lorsque je suis parti en Espagne, je lui ai demandé d’attendre mon retour pour mourir. Il m’a obéi.En revenant à l’abbaye, je suis monté rapidement dans sa chambre. Nous étions la veille de son décès.Il est parti comme une petite flamme. Il disait que sa valise était prête. Jusqu’à la fin, le Frère Pierre a passé des heures à prier. Il visitait tous les jours le cimetière pour honorer les morts. Il ne disait jamais de mal de personne. Notre Frère est parti avant l’office de sexte, alors que l’infirmier s’était brièvement absenté pour préparer une perfusion. Je suis monté lui donner l’absolution.”Le Père abbé était heureux et serein. Il avait pu le voir une dernière fois. Il n’imaginait pas être absent de Solesmes en ces moments si particuliers.»
 
Témoignage recueilli à La Grande-Chartreuse
«Dom Innocent me dit avec son humour habituel que la vie serait un désastre si nous ne savions pas que la mort viendrait nous chercher un jour. Comment les hommes resteraient-ils indéfiniment dans cette vallée de larmes?
“Nous sommes nés pour rencontrer Dieu. Les vieux chartreux lui demandent de ne pas tarder. La mort, c’est la fin de l’école. Après, le paradis arrive. Un moine a donné sa vie à Dieu, et il ne l’a jamais rencontré. Il est normal qu’il soit impatient de le voir. Comme dans les poèmes de Thérèse d’Ávila et de Jean de la Croix, les chartreux meurent de ne pas mourir. À notre grand regret, le Saint-Esprit n’est pas pressé de venir nous chercher. Dans notre Ordre, les purifications et les grandes épreuves ne sont pas courantes. Les derniers mois, le Christ s’est déjà emparé de nos vieux moines. Le corps usé retourne à la terre, mais c’est pour attendre la gloire de sa résurrection. Nous ne savons pas encore ce qu’est réellement notre corps, sa beauté, sa gloire et sa lumière. Le plus beau, et de loin, est encore devant.”»

 Témoignage recueilli à l’Abbaye de Lagrasse

Le petit Frère semblait plus reposé, emporté dans un voyage qui le dépassait. Nous avions la certitude qu’il allait nous quitter. Il était devenu transparent. Le temps des crises, le temps des suffocations s’éloignait.Il ne nageait plus dans cette mer de souffrances qui était sa prison. Frère Vincent n’avait pas peur. Son départ a été doux.La veille, les spasmes déformaient son visage. À l’heure de la mort, il était rayonnant.”»

 Témoignage recueilli à Solesmes
«Je me souvenais de sa manière respectueuse et délicate de parler d’un moine qu’il aimait: “Je demande toujours à mes Frères de mourir lorsque je suis à l’abbaye. Je voyage beaucoup en raison de mes fonctions de supérieur de la congrégation de Solesmes.

Publication : Bibliothèque diocésaine d'Aix-en-Provence

vendredi 13 juillet 2018

Comme l'éclair part de l'Orient

 
Comme l’éclair part de l’Orient
Alexandre Siniakov
Paris, Salvator, 2017. 196 pages.
 
 
Ce livre a obtenu le Prix du livre de Spiritualité 2018.

Ce ne sont pas de présomptueux mémoires, mais l'enthousiasmant témoignage d'un serviteur du Christ. Né en 1981 dans un village cosaque de la Russie soviétique, Alexandre Siniakov est un jeune prêtre et moine orthodoxe. Sa vocation précoce a conduit l'enfant, qui a grandi dans un sovkhoze d'un monastère des bords de la Volga, vers Toulouse, Paris, Louvain, Cambridge où il poursuivit sa formation, puis Vienne où il fut ordonné prêtre en 2004, Bruxelles où il vécut son premier ministère ecclésial, et enfin en région parisienne où il dirige un séminaire orthodoxe. Son itinéraire entre deux mondes (communiste et libéral, orthodoxe et catholique) commence par la contemplation du ciel étoilé dans les steppes de son Caucase natal et s'achève avec une méditation sur le « cosmopolitisme » et la « catholicité ».
 
Dans ces dix-sept chapitres, la réflexion théologique, nourrie de citations très lumineuses, éclaire, avec discernement, l'expérience quotidienne. La vie au sovkhoze, ses origines cosaques, sa passion libératrice pour les livres et les langues, la valeur de l'amitié fraternelle, le sens de la paternité, etc., lui font formuler des pensées en forme d'apophtegmes : « Le renoncement d'un père à vouloir imposer son choix à son fils pour le laisser partir […] est, d'une certaine façon, l'imitation du renoncement de Dieu dans la Création. » « Un homme humilié, torturé et condamné à mort peut être le Fils de Dieu. » « Dieu est devenu homme pour que l'homme devienne le gardien de son frère. » Pour ce témoin du Royaume, l'endroit singulier où nous vivons en est la clé première.
 
 
Source : Revue Etudes, Novembre 2017.


Publication : Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles 

jeudi 12 juillet 2018

Les nouveautés pour le mois de juillet 2018



 NOUVEAUTES JUILLET 2018



BOUKRABA, Jean-François. – Guernica encore ?  - Saint-Denis (93200), Edilivre, 2018.

BOUKRABA, Jean-François. – Le vieil homme ou Ça flotte. Suivi de Il fait bien clair à Broons. – Saint-Denis (93200), Edilivre, 2018. 88 pages.

CHAPELLE, A. : COLLAUD, T. ; DIJON, X. ; MATTHEEUWS, A. ; ORNELLAS, P. – Bioéthique : vulnérabilité et communion. – Paris, cld ? 2018. 175 PAGES.

CHIRON, L’Eglise dans la tourmente de 1968. – Perpignan, 2018. 272 pages.

DIAT, Nicolas. – Un temps pour mourir : derniers jours de la vie des moines, : récit. – Paris, Fayard, 2018. 225 pages.

ISNARD, Armand. – Père Jacques Hamel. – Perpignan, Artège, 2018. 172 pages.

PAREYSON, Luigi. – Conversations sur l’esthétique. – Paris, Gallimard, 1992. 220 pages.

PERRET, Bernard. – Penser la foi chrétienne après René Girard. – Paris, Ad Solem, 328 pages.

PLET, Philippe. – Les Hébreux au désert : lecture du livre de l’Exode. – Paris, Salvator, 2018. 160 pages.

SALES, Michel. – Tout  Israël sera sauvé : contribution à l’intelligence d’un point de vue essentiel de la pensée théologique du Père Gaston Fessard. – Namur (Belgique), Lessius, 2018. 936 pages.

SINIAKOV, Alexandre. – Comme l’éclaire part de l’Orient. – Paris, Salvator, 2017. 196 pages.

VARILLON, François. – Jésus, méditations. – Paris, Bayard, 2018. 373 pages.


Publication : Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles

mercredi 11 juillet 2018

Une biographie du Père Jacques Hamel

Père Jacques HamelArmand IsnardPerpignan, Artège, 2018. 172 pages.  Présentation de l'ouvrage
 
Armand Isnard publie la première biographie du Père Jacques Hamel  assassiné le 26 juillet 2016 alors qu’il célébrait la messe dans l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray.
Occultée en son temps par la légitime émotion ressentie et l'intérêt bien compréhensible des médias relatant le drame, la question se pose : qui était le Père Jacques Hamel ? Quel homme était-il ? Quel prêtre fut-il ? Ce n’est pas le moindre des mérites de ce livre de nous le faire découvrir. Il nous permet de savoir qui il était, et de découvrir l'homme qu'était le prêtre et le prêtre qu'était l'homme.
De chapitre en chapitre, nous voilà conviés à pénétrer dans l'intimité du père Jacques : son enfance, sa vocation, sa famille, sa spiritualité, son amour pour les autres et l'amour des autres pour lui, sa santé et sa résistance à la souffrance, sa générosité, son sens de l'humour, sa rigueur, son caractère et sa légendaire humilité.
 
"Il était discret, effacé. C'était un curé de campagne comme nous en avions beaucoup avant".
J'ai réutilisé les témoignages et je les ai approfondis pour certaines anecdotes. Quand ses amis en parlent, c'est comme s'il était encore vivant".
Beaucoup parlent de timidité, c'est en fait de l'humilité. Il vivait avec Dieu et n'avait presque pas besoin d'avoir des contacts avec d'autres personnes", 
"Dans ces dix dernières années, il était un autre homme"
Un peu taiseux diront certains. Le prêtre s'est pourtant ouvert dans les dix dernières années de sa vie. "Il a parlé à la fin de sa vie des formidables vacances qu'il avait passée avec sa sœur. Il avait besoin de se confier. Pareil pour la guerre d'Algérie. Il s'est trouvé dans une embuscade dont il était le seul survivant et il a culpabilisé toute sa vie". C’est ce que confiait l’auteur après la publication de son livre
 
Quant à son procès en béatification qui est en cours, aucun doute sur l'issue d'après l'auteur. "C'est un cas exceptionnel qui a tellement eu de retentissement. C'est logique de le béatifier et honnêtement, je pense que c'est proche", conclut-il.
 
En témoignent, de nombreuses personnalités, parmi lesquelles Roselyne Hamel, sa sœur , et Monseigneur Lebrun, archevêque de Rouen. Toutes ont probablement à l'esprit le mot d'André Malraux qui disait que « la mort change une vie en destin ». À n'en pas douter, le destin du père Hamel l'aura conduit jusqu'à la sanctification.
 
 
Quant à son procès en béatification qui est en cours, aucun doute sur l'issue d'après l'auteur. "C'est un cas exceptionnel qui a tellement eu de retentissement. C'est logique de le béatifier et honnêtement, je pense que c'est proche »
 
 
Biographie de l'auteur
Auteur, éditeur, réalisateur de plus de 100 documentaires pour la télévision, Armand Isnard se consacre désormais à la réalisation de portraits fouillés de grandes figures profanes ou religieuses qui ont marqué notre temps. Dans un style journalistique, recueillant des témoignages des proches, sur les lieux de leur vie, il dresse des portraits intimes et documentés de ces personnalités.

Publication : Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles

Une bibliographie du cardinal Jean-Louis Tauran (1943-2018)

La biographie du cardinal Jean-Louis Tauran, qui vient de décéder, a été évoquée ici par Claude Tricoire, la bibliothécaire du diocèse d'Aix-et-Arles. Le cardinal Tauran a été archiviste et bibliothécaire du Vatican de 2003 à 2007. Durant cette période, il avait donné une conférence aux jeunes du diocèse de Gap lors du pèlerinage qu'ils ont effectué du 17 au 23 avril 2006 à Rome.
La bibliographie suivante est extraite des bibliothèques des diocèses d'Aix-en-Provence, de Fréjus-Toulon, de Gap et de Marseille :

Livre dont le cardinal Tauran est l'auteur principal

Je crois en l'homme : les religions font partie de la solution, pas du problème, Montrouge : Bayard, 2016, 341 p. Cet ouvrage se trouve à la bibliothèque diocésaine de Marseille.

Préface à des ouvrages

Antoine d'Abbundo, Le prêtre et l'imam, Montrouge : Bayard, 2013, 183 p. Bibliothèque diocésaine de Marseille.
Louis Massignon, Badaliya : au nom de l'autre (1947-1962), édtion établie par Maurice Borrmans et Françoise Jacquin, Paris : Le Cerf, 2011, 400 p. Bibliothèques diocésaines de Fréjus-Toulon et de Marseille.
Luigi Giussani, À l'origine de la prétention chrétienne, Paris : Le Cerf, 2006, 146 p. Médiathèque diocésaine de Gap.
Giovanni Barberini, Le Saint-Siège sujet de droit international, Paris : Le Cerf, 2003, 236 p. Bibliothèque diocésaine d'Aix-en-Provence.

Des contributions à des actes de colloques

Joël-Benoît d'Onorio (dir.), La diplomatie de Jean-Paul II, Paris : Le Cerf, 2000, 328 p. Bibliothèque diocésaine d'Aix-en-Provence.
Joël-Benoît d'Onorio (dir.), Le Saint-Siège dans les relations internationales : actes du colloque organisé les 29 et 30 janvier 1988 à la faculté de droit de science politique d'Aix-en-Provence, Paris : Le Cerf, 1989. Bibliothèque diocésaine d'Aix-en-Provence.

Mais où trouver ces ouvrages ?

Bibliothèque du diocèse d’Aix-et-Arles : 7 cours de la Trinité, Aix-en-Provence Tél: 04 42 17 59 38 et http://catalogue.dioceseaix.biblibre.com/

Bibliothèque du diocèse de Fréjus-Toulon, fondation La Castille, 83210 Solliès-Ville, tel. : 04 94 00 80 74 et http://bibliotheque.domaine-castille.fr/ 

Médiathèque du diocèse de Gap et d'Embrun, 9 rue capitaine de Bresson, 05000 Gap (entrée par la place Ladoucette), tel. : 04 92 40 02 82 et http://www.mediatheque-diocesedegap.com

Bibliothèque du diocèse de Marseille, 11 impasse Camille Flammarion, 13001 Marseille, tel. : 04 91 50 83 85 et http://catalogue.diocesemarseille.biblibre.com

lundi 9 juillet 2018

Byzance : un empire de mille ans


Byzance, l’empire de mille ans
In Les Collections de l’Histoire –
Numéro 80 - juillet-septembre 2018


« L’Empire byzantin a été chez nous sévèrement jugé (..). On n’a toujours tenu compte de la situation exceptionnelle dans laquelle a vécu cet empire, entre l’Occident germain et l’Orient slave, turc ou arabe. On a été impitoyable pour ses vices, sans faire attention à toutes ses vertus qu’il lui a fallu pour survivre mile ans à l’Empire romain d’Occident (…). Qu’on cite un seul état de notre Europe qui a du subir de tels assauts. Au IVè siècle les Goths ; au Vè les Huns et les Vandales ; au Viè les Slaves et les Antes ; au VIIè les Perses, s, les Avars et les Arabes ; du Viiè au Xè les Bulgares, les Russes, les Hongrois […] au XVè les Ottomans. De l’Occident lui viennent les Normands, les Croisés de 1098 et de 1202. Parfois l’empire parait accablé […]. Tout à coup, au sein de cette civilisation fatiguée, [… ] se manifeste une juvénilité nouvelle ; du fond de cette décrépitude apparente, jaillit une renaissance : un Bélissaire, un Basile II, un Nicéphore Phocas […] se révèlent […]. Qu’on se figure ce que pouvait être l’existence des citoyens de Constantinople : tous les raffinements de la civilisation sous la menace permanente de l’invasion […]. A certaines époques, on pouvait être, pour peu que l’on se hasardât  dans la campagne, pris dans le lacet d’un maraudeur slave, crucifié par les Russes, capturé par les pirates arabes, empalé par les Turcs.  En dépit des cataclysmes qui, tous les cinquante ans, menacent de la submerger […] Constantinople reste le siège d’une brillante civilisation »
Texte de Alfred RAMBAUD dans la préface de son ouvrage L’Empire grec au Xè siècle. Constantin Porphyrogénète en 1870.

Ce court extrait (placé en tête de ce numéro) résume assez bien le miracle de cet empire : comment cet empire, attaqué par les Perses ou les Arabes, a-t-il pu durer mille ans ?...
En Occident, Byzance a été reléguée à la marge. Pourtant, pendant mille ans, après la chute de Rome, elle a maintenu à l’est de la Méditerranée un empire qui rassemblait des Grecs, mais aussi des Latins, des Slaves, des Arméniens ou des Arabes.
Sans cesse convoité, cet empire a su manier l’art de la diplomatie et subjuguer ses puissants voisins, même amputé de la majorité de son territoire. Cet empire fut aussi un centre culturel et religieux de premier ordre en lutte avec Rome pour la suprématie du monde chrétien jusqu’à la rupture en 1054 et définitive en 1202 après le sac de Constantinople par les Croisés.
Lorsqu’en 1453 les Turcs prennent Constantinople, l’État byzantin a disparu. Mais pas l’idée impériale. Mehmed II se fait reconnaître comme le nouveau basileus. Avant que les tsars de Russie ne captent son double héritage impérial et orthodoxe.
Par Marie-France Auzépy, Patrick Boucheron, Béatrice Caseau, Jean-Claude Cheynet, Gilbert Dagron, Olivier Delouis, Alain Ducellier, Raúl Estangüi Gómez, Michel Kaplan, Sophie Métivier, Vincent Puech, Maurice Sartre, Georges Sidéris, Georges Tate, Stéphane Yerasimos.

Publication : Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles

1918 : Comment la Guerre a changé le monde

1918 : Comment la guerre nous a changés
Numéro 449-450 de juillet-août 2018.
 
 
Dans quelques le monde entier se souviendra du 11 novembre 1918, jour qui a marqué la fin des combats de la Première Guerre mondiale du XXè siècle.
 
La couverture de ce numéro de L’Histoire illustre à elle seule combien la Première Guerre de 1914-1918 a changé le monde. En 1918 les combats cessent sur le front occidental mais les sociétés n’en ont pas fini avec la guerre, rien ne sera plus comme avant.
Novembre 1918, les combats cessent sur le front occidental, mais ils continuent sur le front oriental. La signature du Traité de Versailles va inaugurer une nouvelle Europe : à la chute des Empires Centraux (Allemagne et Autriche) s’ajoutent des changements de régimes : le régime bolchévique a remplacé la Russie tsariste, des régimes républicains s’installent en Allemagne et en Autriche.  
Surtout, de l’Allemagne à la Russie en passant par la Grèce et la Turquie, révolutions et guerre civiles éclatent dans une Europe aux frontières redessinées et qui doit faire face à une crise humanitaire inédite à cette échelle, celle des réfugiés.
Les sociétés n’en ont pas fini avec la guerre. Corps abîmés, psyché blessée, familles bouleversées : elle a transformé les hommes et les femmes. Ecrivains et artistes vont exprimés dans leurs œuvres ce qu’ils ont vécu pendant cette période tandis que la population tente  tant bien que mal de reconstruire de région entièrement ravagées par quatre années de guerre.
 
Rien ne sera plus comme avant. Lentement, un monde nouveau émerge. Et tous espèrent que cette guerre où l’Europe s’est suicidée dans cette sanglante boucherie sera la dernière…. Mais vingt après … !
 
 
Avec Sylvie Brodziak, Bruno Cabanes, Vincent Laniol, Dominique Fouchard, Robert Gerwarth, Jean-Michel Guieu, Hervé Guillemain, John Horne, Tait Keller, Pierre Lemaitre, Béatrix Pau, Antoine Prost, Pierre-François Souyri, Stéphane Tison

Publication : Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles

vendredi 6 juillet 2018

Jean-Louis Tauran (1943-2018)


 Jean-Louis Tauran (1943-2018) 

Jean-Louis Tauran, né en avril 1943 à Bordeaux est décédé le 5 juillet 2018 à Meriden (Connecticut) aux Etats-Unis. C’était un cardinal français de la Curie romaine. Il a été président du conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux de 2007 à 2018 et camerlingue de la Sainte Eglise romaine du 20 décembre 2014 à sa mort.

Formation
Jean-Louis Tauran effectue son service militaire en 1965 en tant que coopérant au Liban, pays qui va marquer son orientation future. Licencié en philosophie et en théologie, docteur en droit canonique, il est devenu prêtre à Bordeaux en 1969, à l'âge de 26 ans.

Prêtre
Après son ordination, il est vicaire dans une paroisse bordelaise avant d'être appelé en 1975 dans les services diplomatiques du Saint-Siège .Il a ainsi servi dans les nonciatures apostoliques de la République dominicaine, puis du Liban, avant de représenter le Saint-Siège auprès de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Évêque
Polyglotte, il est nommé Secrétaire pour les relations du Saint-Siège avec les États à la Secraiterie d’Etat et archevêque in partibus de Thélepte en 1991. En 1991. Il est consacré évêque par le pape Jean-Paul II le 6 janvier 1991. Il devient alors le plus jeune prélat à la tête de la diplomatie vaticane de l'époque contemporaine de l'Église catholique5.

Cardinal
Créé cardinal par Jean-Paul II lors du consistoire c du 21 octobre 2003 avec le titre de cardinal-diacre de S. Apollinare alle Terme Neroniane-Alessandrine, il est nommé cardinal archiviste et bibliothécaire. Le 1er septembre 2007, il devient président du Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux.
Il est par ailleurs membre de la deuxième section de la Secrétairerie d’Etat, de la Congrégation pour la doctrine de la foi, de la Congrégation pour les Eglises orientales, de la Congrégation des Evêques, du Conseil pontifical pour le promotion de l’unité des chrétiens et du Tribunal suprême de la Signature apostolique.
Le 21 février 2011, au cours d'un consistoire, Benoit XVI confirme sa nomination comme cardinal protodiacre en remplacement du cardinal Agostini Cacciavillan.. À ce titre, c'est à lui que revient la charge d'annoncer au monde le nom du nouveau pape désigné par le conclave de 2013.
Le 13 mars 2013, à l'issue du conclave chargé d'élire un successeur au pape démissionnaire Benoît XVI, il prononce la célèbre formule latine Habemus papam  annonçant au monde l'élection du cardinal Jorge Mario Bergoglio sous le nom de François.
Le 17 janvier 2014, le pape François le confirme pour une durée de cinq années comme membre de la commission cardinalice de surveillance sur l'Institut pour les œuvres de religion.
Le 29 mars 2014, , François le confirme comme préfet du Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux et renouvelle les membres du dicastère.
Le 12 juin 2014, , il est élevé à l'ordre des cardinaux-prêtres cessant ainsi ses fonctions de cardinal protodiacre.
Le 20 décembre 2014, , il est nommé camerlingue de la Sainte Eglise romaine par le pape. Il prête serment le 9 mars 2015 au cours d'une célébration en la chapelle Urbain VIII du Palais apostolique.  
 En 2015, il reçoit le « Prix pour la paix » de la fondation Ducci, en même temps que Ekmeldeleddin-Ihsanoglun, homme politique et diplomate turc, et Yael Dayn , femme politique israélienne.

Santé
Le cardinal Jean-Louis Tauran est atteint par la maladie de Parkinson. Hospitalisé au Etats-Unis, il meurt le 5 juillet 2018 à Meriden (Connecticut) aux Etats-Unis.