samedi 28 juin 2014

L’œuvre de la jeunesse ouvrière à Marseille

L'Œuvre Saint-Raphaël

Largement connue par l’apostolat de Joseph-Marie Timon-David (1823-1891), l’œuvre de la jeunesse ouvrière à Marseille l’est beaucoup moins par celui d’Alexandre Caire (1803-1880).

Autorisée par Mgr Charles Fortuné de Mazenod, l’Œuvre de la jeunesse pour la classe ouvrière est plus connue sous le nom d’Œuvre Saint-Raphaël.


Sous la direction de l’abbé Alexandre Caire (1803-1880), quelques membres de la Commission sanitaire, établie au quartier des Grands Carmes suite à l’épidémie du choléra à Marseille (1834-1835), décident de la création d’une œuvre de jeunesse.

jeudi 19 juin 2014

Braderie à la bibliothèque diocésaine de Gap les 27, 28 et 29 juin


Une bonne occasion de faire le plein de lecture pour l'été tout en soutenant les jeunes dans leurs projets ! Le vendredi 27 et le samedi 28 juin de 9h à 17h et le dimanche 29 de 9h à 13h.

mercredi 18 juin 2014

Coopération entre bibliothécaires et archivistes

Les bibliothécaires et archivistes, diocésains et religieux, se sont retrouvés à Marseille pour une journée de travail.

Cette réunion entre bibliothèques et archives religieuses est une première pour nos services. Dans le monde du patrimoine culturel, archives et bibliothèques forment souvent un couple opposé. La différence principale est le support, la forme des documents conservés.


La forme des livres et des archives évolue, les livres numériques sont de plus en plus nombreux, l’archive numérique est le type de support le plus produit dans nos services. L’opposition fondée sur le support des documents récents tend à disparaitre.

Les points communs sont à développer, notamment en ce qui concerne la documentation, la diffusion et la mise en valeur de nos fonds. Dissocier strictement les deux "poumons" du patrimoine écrit de nos institutions, c’est prendre le risque d’être moins visible. Pour cela, nous pouvons nous rejoindre sans nous confondre pour diffuser le patrimoine de l’Église.

Fr. René Quan Yan Chui, sous-prieur et directeur des Éditions La Thune

Accueillis le matin par les Dominicains au couvent Saint-Lazare de Marseille et après la visite de la bibliothèque conventuelle par le fr. Jean-Marie Mérigoux, bibliothécaire, les participants ont fait connaissance avec la communauté lors du repas présidé par fr. René Quan Yan Chui, sous-prieur.


Havre de paix au milieu du tumulte de la ville, le couvent des dominicains, sa bibliothèque et le centre Cormier proposent par leurs diverses activités culturelles, spirituelles et intellectuelles des réflexions sur l’homme, son existence et la pleine réalisation de sa vocation. Le catalogue de la bibliothèque dominicaine est consultable à cette adresse.

L’après-midi aux Archives diocésaines de Marseille a débuté par une présentation sur la création des PDF dynamiques, outils indispensables à la bonne diffusion de l’information sur Internet. N'est-ce pas là une manière de continuer le travail déjà engagé par la publication du Guide des sources ecclésiastiques sur la Première Guerre mondiale, bel exemple de publication numérique en coopération archives-bibliothèques ?


Une partie du groupe en formation

mardi 17 juin 2014

LES JESUITES FRANÇAIS DANS LA GRANDE GUERRE DE 1914-1918

Les jésuites français dans la Grande Guerre : témoins, victimes, héros, apôtres
Marie-Claire Flageat
Paris, Le Cerf, 2008. 597 pages.







En août 1914, les jésuites de France répondirent résolument à l'appel de la mobilisation quand la France est entrée en guerre contre l’Allemagne malgré leurs ressentiments envers la République française laïque. Quelles relations entretinrent-ils avec leurs compatriotes ? Comment concilièrent-ils leur attachement pour leur patrie, leur appartenance à la Compagnie de Jésus et leur fidélité au pape ? Quelles conséquences humaines et matérielles la Grande Guerre de 14-18 eut-elle sur la Compagnie de Jésus ? 
Cet ouvrage donne la mesure de l'engagement des jésuites et analyse leurs motivations. À travers des extraits d'écrits personnels des jésuites français, de leurs publications et d'archives officielles et internes à l'ordre, il informe le lecteur sur leurs conditions d'existence et leurs activités au front et à l'arrière, leurs relations avec les autres mobilisés de toutes origines et convictions, leur apostolat et leur vie religieuse. Les jésuites réagirent aux événements militaires, aux changements politiques et aux décisions diplomatiques ; leurs analyses montraient leur volonté de respecter l'Union sacrée, leur conviction du bon droit de la France face à l'Allemagne protestante, leur souhait d'une victoire complète et leur espoir d'une reconnaissance de la place du Saint-Siège dans la vie internationale. 
L'assistance de France de la Compagnie de Jésus, du fait de l'exil contraint de ses membres après 1901, constituait une sorte de famille ; la guerre renforça sa cohésion et l'amour des jésuites pour leur ordre. Le conflit eut des répercussions importantes sur les établissements et missions de l'assistance de France et sur ses membres. Les réalités de l'après-guerre, tant au plan national qu'international, ne répondirent qu'imparfaitement aux attentes des jésuites (Traité de Versailles, place de la Papauté dans le nouvel ordre international).


mercredi 11 juin 2014

Fermeture de la bibliothèque d'Aix

     
LA BIBLIOTHEQUE DIOCESAINE

              
               SERA FERMEE


          VENDREDI 13 JUIN

PAS DE PERMANENCE LE SAMEDI 14



vendredi 6 juin 2014

PELERINAGES EN PROVENCE


BIBLIOGRAPHIE SUR LES PELERINAGES EN PROVENCE



CHASTEL, Guy. - La Sainte Baume. - Paris, Flammarion, 1930.

DEVOUCOUX DU BOUYSSON, Philippe. - Histoire du pèlerinage de Saint Maximin : la Sainte Baume. - Paris, Le Cerf, 1996.

DIOCESE D'AIX ET ARLES (édiiteur). - Les Provençaux en pèlérinage. -Aix-en-Provence, Imprimerie Makaire, 1939.

 ESCUDIER, Joseph. - La Sainte Baume. - Lyon, Imprimerie du Sud Est, 1842.

FROESCHLE-CHOPARD, Marie-Hélène (dir.). - Itinéraires pèlerins de l'ancienne Provence : la Sainte Baume, Notre-Dame-du-Moustiers,  Notre-Dame de Laghet. - Marseille, La Thune, 2002.

LAMOUREUX (Abbé). - Les Saintes Maries de Provence : leur vie et leur spiritualité. - Nîmes, Lafare Frères, 1895.

 MAGNAN (Abbé). - Les Saintes Maries de la Mer : panégyrique en langue provençale avec la traduction française.. - Marseille, Imprimerie Mouillot, 1919.

PRESBYTERE DES SAINTES-MARIES (Bouches-du-Rhône). - Manuel des pèlerinages des Sainte Maries : notice, cantiques, office, neuvaine Vaison-la-Romaine, Bonne Presse du Midi, 1938;

Des pèlerinages en Provence


Les 8 et 9 juin prochain se tiendra le pèlerinage de Provence. A cette occasion, il nous a paru bon de publier une liste des ouvrages que la Bibliothèque diocésaine de Marseille possède dans son fonds sur les différents pèlerinages provençaux

Exemple d'Exode de Protestants haut-alpins après la Révocation de l'Edit de Nantes

Les associations des descendants des Court (Guillestre) et des frères Grimm (Kassel – Allemagne) ont publié en 2013, Du Dauphiné à La Hesse : exemple d’exode de Protestants Haut-Alpins après la Révocation de l’Edit de Nantes dans le cadre d’une collection intitulée Cahiers franco-allemands.
L’étude se focalise particulièrement sur le cas du village de Vars et de l’exil de ses habitants protestants vers La Hesse et le Württemberg… Les articles, relativement courts sont d’une qualité rare dans la recherche historique locale. Il faut rendre hommage à l’association des descendants des Court pour son travail inscrit dans la durée.
Dans « Vars et sa contribution au patrimoine mondial de l’humanité », Jean Seinturier souligne l’influence des descendants varsins (début XIXe siècle) dans la collecte des contes par Jacob et Wilhelm Grimm par le biais de la famille Droume/Hassenpflug.
Rappelons qu’un autre membre de la famille Court sera à l’honneur dans le diocèse de Gap lors des Journées du Patrimoine de septembre, le peintre Louis Court (Guillestre, 1670 – Avignon, 1733).

jeudi 5 juin 2014

LES SOLDATS DE LA PROVENCE FACE AUX CALOMNIES

La légende noire des soldats du Midi
Jean-Yves Le Naour
Paris, Vendémiaire, 2013.

Avec cet ouvrage l’auteur continue une œuvre de vulgarisation sur la guerre de 14-18. Ici il se concentre sur ce qui fut « l’affaire du XVè corps d’armée » au début de la Première Guerre Mondiale.

A partir du 14 août 1914, l’armée française lance une offensive en Lorraine. Si elle avance assez rapidement cette avancée coûteuse en hommes va se transformer en échec : les Allemands écrasent le 19 août les français sous un déluge de feu…. tuant de milliers de fantassins.  Ne pouvant tenir les troupes françaises battent en retraite.
Pour expliquer ce recul le Haut Commandement accuse le XVè Corps d’armée composée de méridionaux d'avoir failli face à l’ennemi. Le sénateur Gervais s’en fait l’écho dans la presse nationale : c’est ainsi que naît la « légende noire des soldats du Midi ». Les troupes de Provence sont stigmatisées et aux châtiments infligés par l’armée s'ajoute les railleries sur les soldats de « l’aimable Provence ». Malgré les protestations des élus provençaux et les tentatives du gouvernement pour réparer l'affront cela restera une blessure durant toute la guerre quand bien même les soldats provençaux feront leur devoir comme les autres.
L’auteur s’attache à montrer comment le Nord de la France se représente l’homme du Midi : un monde indolent, beau parleur, peu patriote. Cette image négative est véhiculée par les intellectuels parisiens et la presse surtout de droite. Il faudra attendre la fin de la guerre pour que les soldats du Midi soient réhabilités : mais le mal était fait dans l’opinion publique et au sein de l’armée.

Pour suivre au jour le jour les événements qui ont conduits à la « défaite de Lorraine » il faut se reporter à  l’ouvrage de Maurice Mistre « La légende noire du XVè corps » (ouvrage publié en 2009 aux Editions C’est-à-dire).


UNE HISTOIRE D'AIX-EN-PROVENCE PENDANT LA REVOLUTION FRANÇAISE

AIX SOUS LA TERREUR : La Révolution française Tome I. 26 avril 1795 au 12 août 1796Tome II. 13 août 1796 au 31 décembre 1797de Ambroise Thomas Roux-AlphéranVauvenargues, Editions Desbaumes, 2013

 





Enfoui à la Méjanes, dans le fonds patrimonial de cette prestigieuse bibliothèque aixoise, ce journal de Roux Alphéran, méritait assurément qu’on le tire de l’oubli dans lequel il était tombé. Réunies en un ouvrage austère, à la couverture jaunâtre, ces pages manuscrites furent écrites au jour le jour, à Aix, de 1795 à 1797, par un jeune homme d’à peine dix-neuf ans. Il nous conte ainsi par le détail, la vie terrifiante qui était alors celles des habitants de notre ville et de ses alentours, en ces temps révolutionnaires. Passionnant à plus d’un titre, ce livre nous fait la saveur inégalable de ce passé où il ne faisait pas bon se dire républicain comme royaliste. Tour à tour, soumis au uns ou au autres, notre malheureuse cité, vidée d’abord de ses nobles, se vidait aussi de son sang, par les assassinats et exécutions sommaires malgré les appels au calme de ses édiles. Il fallait avoir le coeur bien accroché pour vivre au milieu de ces troubles, parmi une population qui n’espérait plus rien, sinon la fin de ces atrocités continuelles. L’auteur d’ailleurs prenait grand risque sans doute, à coucher ainsi sur papier tout ce qui se passait en Aix. Mais où aller ? Que faire d’autre que d’être ce témoin privilégié, journaliste reporter avant l’heure, chroniqueur d’un désastre national dont on ne voyait encore pas la fin. En fin observateur et malgré tous les dangers, notre jeune bourgeois s’enquiert de tout, écoute ce qui se dit dans les cafés et les tavernes, se fait l’écho parfois de rumeurs les plus folles, comme il sait lire aussi les journaux arrivant de Paris par la malle-poste… quand celle-ci n’est pas dévalisée en chemin! C’est que la capitale tenait toujours le pays d’une main de fer. Le Directoire était alors la plus grande instance révolutionnaire et seule la distance atténuait ses dictats. La campagne d’Italie battait son plein et l’on était suspendu à ses victoires qui scellait le destin de la France. Un nom revient peu à peu d’ailleurs dans ces notes : celui d’un certain buonaparte…patronyme que nous lisons non sans sourire, nous qui connaissons la destinée du héros du pont d’Arcole ! Mais la lecture de notre ouvrage n’est pas seulement d’un intérêt historique. On y « sent » aussi la vie quotidienne des aixois et l’on partage ainsi leurs angoisses journalières à la montée des prix du pain et des autres denrées. On peut aussi ressentir une certaine nostalgie à l’évocation des cercles et de certains cafés dont quelques uns subsistent encore aujourd’hui sous d’autres noms. La vie malgré tout continuait et à la saison d’été, si l’on ne nous parle pas du chant des cigales, couvert sans doute par certains chants révolutionnaires ou royalistes, on a la surprise au coin d’une page, de savoir que certains jeunes gens s’étaient mis à jouer la sérénade, sous les fenêtres d’une belle. De même d’être au courant d’un bal près de la place Albertas malencontreusement interrompu par des pandores… Il y aurait aussi beaucoup à rire – si les conséquences de telles parures vestimentaires n’étaient point aussi tragiques – de voir Gravure autorisation Bibliothèque Nationale ainsi avec quelle effronterie certains n’hésitent pas à afficher leur conviction idéologique, s’affublant d’un ruban blanc ou se coiffant en oreille de chien pour les royalistes, d’un bouquet de thym à leur chapeau, pour les républicains ! La vie donc, la vie seulement pourrait-on dire malgré les épreuves, les peines et les angoisses qui touchaient jusqu’à nos campagnes, teintées de sang. On lance un aérostat à l’occasion d’une fête et voilà qu’il s’élève pour s’en aller tomber sur le flanc de la montagne Sainte- Victoire ! Mais pour cet épisode ludique, combien de coups de main tragiques, d’expéditions punitives qui se soldent, soit par la mort d’un paysan, soit par la blessure d’un soldat, soit le pillage d’une ferme ? On reste pantois de fait, devant tant de violence, d’intolérance, de trahison qui s’étalent tout au long de ces pages. On en est troublé d’autant plus que le cadre de ces faits sanglants n’a pas beaucoup changé. Le Cours (Mirabeau) est là, la maison commune, la caserne, les rues de notre vieille ville comme ses multiples églises destinées au fourrage et qui au gré des jours, revoient peu à peu leurs portes s’ouvrir comme leurs officiants reprendre leur service.
 Un livre remarquable, illustré de nombreux documents, tiré d’un manuscrit de plus de 600 pages, d’une écriture petite et nerveuse, presque sans rature, conservé pour nous et pour la postérité d’après même l’aveu de l’auteur. Ce dernier nous vaudra d’ailleurs bien plus tard son livre célèbre entre tous : « LES RUES D’AIX ».
 


UN PAPE DANS LA TOURMENTE DE LA GRANDE GUERRE

Benoît XV (1914-1922) :  Un pape pour la paix
Paris, le cerf, 2014.

Le pape de la Première Guerre mondiale, c'est lui, Benoît XV (1854-1922), visionnaire en un temps de chaos d’un monde en devenir. Révélant une page secrète des relations internationales, cet essai biographique raconte comment, à peine élu, ce diplomate de vocation n'aura cessé, depuis Rome, d'opposer à Paris et à Berlin la neutralité du Saint-Siège pour mieux appeler l'ensemble des belligérants à la paix.
Comment, en leur proposant inlassablement sa médiation, il leur intimera de projeter une Europe unie malgré l’opposition des belligérants et cette opposition viendra également des rangs catholiques : Benoît XV sera accusé d’être un « pape allemand » ou un « pape français » Comment, aussi, il multipliera les signes de réforme de l'Eglise catholique afin de la désengager de son terreau traditionnel en créant une nouvelle Congrégation pour les Eglises orientales en 1917 et en condamnant les nationalismes coloniaux en 1919.


Ce portrait vivant, dressé au milieu des grands événements d'une époque charnière, montre également que les incompréhensions suscitées par ses diverses initiatives ne sont pas allées sans désillusion ; Benoît XV ne pourra pas faire entendre son message de paix et le Saint-Siège sera exclu des négociations lors du traité de paix de Versailles comme il le sera de la future Société des Nations.
Benoît XV n'en reste pas moins une figure d'exception au sein d'un temps d'immense confusion. A la sortie de la Grande Guerre, grâce à son action, le catholicisme a pris toute la mesure de son universalité. Ses successeurs seront en dette de cette conception globale du monde et de l'histoire qui aura animé son court, mais intense pontificat.

LES CHRETIENS DANS LA PREMIERE GUERRE MONDIALE

Chrétiens dans la première guerre mondiale : actes des Journées tenues à Amiens et à Péronne les 16 mai et 22 juillet 1992
Sous la direction de Nadine-Josette Chaline
Paris, le Cerf, 1993.

La guerre qui éclate pendant l’été de 1914 va bouleverser toutes les habitudes, et ceci dans tous les pays. Mais celles des chrétiens aussi. Au front comme à « l’arrière », on se tourne vers Dieu. Dans les tranchées, les soldats manifestent leur foi de multiples façons. Loin des combats, garçons et petites filles prient pour ceux qui luttent pour la victoire de l’armée française. Depuis l’Amérique, la petite Anaïs Nin prie pour la France, incarnant ces enfants catholiques qui assument par la prière leur part de l’effort de guerre. Un catholique pratiquant, Denys Cochin, entre au gouvernement, contribuant à effacer l’image d’une France anticléricale. Si en ces temps de grande tension, certains remettent en cause leur foi, d’autres au contraire la découvrent et/ou se convertissent. Le clergé participe aussi à la guerre : Les aumôniers militaires ont incarné auprès des soldats français et britanniques la permanence du christianisme dans un monde où tout s’écroule ; soldats et prêtres en partageant les mêmes dangers, les mêmes souffrances se découvrent mutuellement. La guerre est aussi l’occasion de côtoyer ceux qui appartiennent à une autre confession.

Cet affrontement dramatique et prolongé entre chrétiens, voire entre catholiques, inquiète le pape dont les initiatives, et particulièrement sa note d’août 1917, sont loin de faire l’unanimité : on lui reproche de vouloir « une paix allemande ». Et une fois la guerre finie, les survivants veulent maintenir le souvenir de leurs camarades morts. Beaucoup d’églises sont alors dotées de vitraux commémoratifs. Ce sera aussi l’occasion d’un rapprochement diplomatique entre la France et le Vatican puisque les relations diplomatiques seront rétablies en en1922.

150e anniversaire de la consécration de Notre-Dame de la Garde


C’est le samedi 4 juin 1864 qu’est consacré le sanctuaire de Notre-Dame de la Garde (rappelons qu'il ne porte pas encore le titre de basilique puisqu’il a été érigé en basilique mineure en 1896). Seul le clergé assiste à la cérémonie de consécration en présences des cardinaux Jean-Baptiste Pitra, Clément Villecourt, Césaire Mathieu et Fernand Donnet.
 

Procession du 5 juin 1864 sur la Canebière

Le lendemain de la consécration, se déroule la translation solennelle de la statue de Notre Dame dans son nouveau sanctuaire. Le 5 juin sont rassemblés autour de Mgr Patrice Cruice une cinquantaine d’évêques. Une foule immense, organisée en cinq processions, monte des rues de la ville vers le sanctuaire, autour des reliques de saint Jean de Matha, saint Ferréol, saint Sérénus, saint Vincent de Paul, saint Cannat, saint Victor, saint Théodore, sainte Marie Madeleine, sainte Marthe et saint Lazare.

Procession du 5 juin 1864

Pour commémorer l'anniversaire de la consécration, dimanche 8 juin 2014 à 16h, vêpres et office du rappel de la consécration suivis d'une messe à 17h.

Les photos de la célébration sont disponibles sur le site du diocèse de Marseille.

mercredi 4 juin 2014

La mise au pas des écrivains : l’impossible mission de l’abbé Bethléem au XXè siècle
Jean-Yves Mollier
Paris, Fayard, 2014. 510 pages.

« C’est le livre qui fait les révolutions. Voilà ce qu’il faut répéter à satiété ». Voilà ce que fit l’abbé Bethléem.

L’abbé Bethléem (1869-1940) est surtout connu pour avoir publié en 1904 un brûlot : «  Romans à lire et romans à proscrire », futur best-seller. Mais la force de frappe de son magazine culturel, « la Revue des Lectures », qui parvint à s’imposer dans le paysage culturel de l’entre-deux guerres, l’est beaucoup moins. Ce grand intellectuel catholique, soutenu par le Saint-Siège, fut la bête noire des surréalistes qui refusaient ses oukases, et il n’hésita pas non plus à s’attaquer à Gide ou à Mauriac. Après sa mort, il inspira la loi du 16 juillet 1949 sur les publications pour la jeunesse qui tenta d’empêcher les jeunes éditeurs Pauvert, Losfeld ou Tchou, de publier Sade et les auteurs maintenus dans l’Enfer de la Bibliothèque Nationale.

Jean-Yves Mollier raconte avec brio l’histoire de cet abbé chargé de mettre au pas les écrivains –y compris catholiques– au XXè siècle, et de les contraindre à respecter les lois relatives aux bonnes mœurs. Menacée dans ses certitudes et ses croyances à l’époque de l’Encyclopédie, l’Église souhaitait reconquérir les âmes perdues et traquer le Mal partout où il sévissait. L’abbé Bethléem s’attaqua au roman, au théâtre, à l’opéra, à la bande dessinée, à l’annonce publicitaire et enfin au maillot de bain féminin, pourtant bien loin du sulfureux bikini de l’après-Seconde Guerre mondiale. Fondé sur un important dépouillement d’archives et de journaux, cet ouvrage édifiant montre que la censure, présente encore au XXIe siècle, et refuge de tous les extrémismes, doit beaucoup à l’abbé Bethléem, et au-delà de sa forte personnalité, à l’Église catholique et à sa difficulté à laisser l’individu déterminer librement sa destinée.

Spécialiste de l’histoire des livres et des médias, auteur de nombreux ouvrages, Jean-Yves Mollier a publié notamment Pierre Larousse et son temps (avec Pascal Ory, Larousse, 1995), Louis Hachette (1800-1864). Le fondateur d’un empire (Fayard, 1999) et Edition, presse et pouvoir en France au XXe siècle (Fayard, 2008).


LOS CRISTEROS : UNE "VENDEE MEXICAINE"

Histoire du Christianisme Magazine -hors série – Printemps 2014
L'épopée des cristeros : 1926-1929 : une « Vendée mexicaine »

En 1926, un soulèvement populaire secoue le Mexique suite aux lois du président Callès, qui interdisent toutes pratiques religieuses dans l’ensemble du pays. Des hommes et des femmes de tous horizons, les Cristeros, vont alors risquer leur vie pour défendre leur liberté et lutter contre les persécutions menées par le gouvernement. Une des pages les plus sombres de l’Histoire du Mexique.
Il faut remonter au milieu du XIXè siècle pour comprendre le contexte général de cette révolte. En 1857 est promulguée une Constitution destiné à faire du Mexique un Etat moderne. Parmi ces lois de Réforme figurent celles concernant la laïcité et la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Ces lois, reprises dans la Constitution de 1917 ne seront appliquées que dans les régions où l’attachement au catholicisme est le plus faible mais rendent difficiles et conflictuelles les relations entre l’Etat et l’Eglise.
Mais l’élection en 1924 du Président Plutarco Calles met fin à une relative trêve entre l’Eglise et l’Etat. Il fait appliquer strictement les lois anticléricales sur tout le pays et surtout en 1926 une loi interdit le port de l’habit clérical et l’enseignement religieux dans les écoles. Profondément anticlérical le nouveau président ne cache sa volonté d’éradiquer toute influence de l’Eglise catholique. En réaction l’attitude de l’Eglise se durcit et en juillet 1926 l’Epsicopat vote la suspension du culte religieux. Après une résistance non-violente qui échoue tout bascule dans la violence.
Dès août 1926 des affrontements ont lieu entre l’armée fédérale et  ce que l’on va appeler « los cristeros ». Cette armée rebelle est surtout composée de paysans du Sud du Mexique, le Nord du pays (plus tournée vers les Etats-Unis et vers un modèle libérale) ne soutient guère ce mouvement armé.  L’épiscopat lui-même se désolidarise des Cristeros et préfère négocier avec le gouvernement mexicain par l’entremise d’un émissaire des Etats-Unis. Cette guerre qui aura fait de nombreuses dans les deux camps se termine en 1929 un accord : « los arreglos » : le culte redevient libre, l’enseignement religieux est autorisé dans les églises et les prêtres recouvrent leurs droits civiques.
La guerre aura fait environ 100 000 morts parmi les combattants (dont 60 000 pour les fédéraux). Le bilan est difficile à évaluer parmi la population civile. Cette guerre menée au nom du « Christ Roi » a ses martyrs : des prêtres, des laïcs. On peut dire que révolte l’a été pour la défense de la liberté religieuse au nom de la foi. Mais elle laissera ouverte de nombreuses cicatrices au sein de la nation mexicaine : il faudra attendre Jean-Paul pour que soient que soit  reconnus martyrs (morts pour leur foi) de nombreuses victimes de cette tragédie.

Pour comprendre le mouvement des Cristeros dans l’histoire du Mexique on peut de reporter à de nombreux ouvrages notamment ceux de Jean Meyer, le premier historien qui s’est intéressé à cet épisode de la construction de l’Etat mexicain contre l’Eglise..
MEYER, Jean. –La rébellion des Cristerois.. l’Eglise, l’Etat, le peuple dans la révolution mexicaine. – Paris, CLD, 2014.
MEYER, Jean. – La révolution mexicaine, 19140-1940. – Paris, Tallandier, 2014.
IANNACCONE, M. A. – Cristiada, l’épopée dei cristeros in messico. – Editions Lindau, 2014.
GREEN, Graham. -  Route sans lois. – Paris, Petite bibliothèque Payot, 1998.
GREEN, Graham. – La puissance et la gloire. – Paris, le Livre de poche.



SAINT LAURENT IMBERT : UN SAINT ENFANT DE LA PROVENCE

Saint Laurent Imbert (1796-1839)
Marignane-Séoul, le voyage sans retour
Françoise Fauconnet-Buzelin
Aix-en-Provence, Editions Frémur, 2014.



Parmi les 103 martyrs de Corée, canonisés en mai 1984 à Séoul par Jean-Paul II, on compte 93 Coréens et 10 missionnaires français. Parmi eux un enfant de Provence : Laurent Imbert (1796-1839).
Né à Marignane, dans une famille très pauvre, le jeune Laurent n’a d’autre horizon que la misère. Mais remarqué par son curé pour son intelligence et sa piété  il devient membre des Missions Etrangères de Paris
Envoyé il commence sa vie de missionnaire.
Nommé vicaire apostolique par Rome en 1836 il entre clandestinement en Corée en 1937. Il devient l’Evêque d’une jeune Eglise convertie au christianisme par des lettrés confucéens qui se sont convertis lors d’une ambassade en Chine.
Repliée sur elle-même, la Corée traque les étrangers et particulièrement les chrétiens. Après une vie de clandestinité Laurent Imbert est capturé et exécuté le 21 septembre 1839. Son martyr et celui de ses compagnons posent les fondations de l’Eglise dynamique en Asie.

S’il est vénéré en Corée saint Laurent Imbert reste peu connu dans son pays. L’ouvrage de Françoise Fauconnet-Buzelin répare cet oubli.

mardi 3 juin 2014

LE PAPE JEAN-PAUL II

"Je suis dans les mains de Dieu"Carnets intimesKarol WojtylaParis, Bayard, 2014.


Un livre contenant les notes personnelles du pape Jean-Paul II qui n’ont pas été brûlées après sa mort par son ancien secrétaire sera publié en Pologne le 5 février, a annoncé mercredi 22 janvier la maison d’édition Znak.
Dans son testament, le pape polonais a demandé de brûler ses notes personnelles, alors que le cardinal Stanislaw Dziwisz, son ancien secrétaire, aujourd’hui archevêque de Cracovie, a décidé de préserver certaines d’entre elles.
« Les notes et la correspondance qui devaient être brûlées ont été brûlées, détruites », a reconnu le cardinal lors de la présentation du livre à Cracovie dans le sud de la Pologne. Les réflexions du pape publiées dans le livre intitulé “Je suis dans les mains de Dieu. Notes personnelles 1962-2003”, sont des notes de souvenirs. Cet ouvrage regroupe deux carnets. Le premier a été rédigé de 1962 à 1984, et le second de 1984 à 2003, essentiellement sur la base de notes prises pendant des retraites.
 « Le pape a révélé ici un fragment de son âme, de sa rencontre avec Dieu, la contemplation, la dévotion, et c’est là que réside la plus grande valeur de cette publication, a encore déclaré l’ancien secrétaire. Je n’avais aucun doute. Ce sont des choses tellement importantes, parlant de la spiritualité, de l’homme, d’un grand pape, que ce serait un crime de détruire cela. »

LE PAPE JEAN XXIII

Une affaire de famille
Jean XXIII, les juifs et les chrétiens
Alexandre Adler
Paris, Le Cerf, 2014.


Istanbul, 1942. L'Allemagne nazie étend la solution finale à l'Europe du Sud-Est. Une femme, un homme décident de joindre leurs forces pour organiser le sauvetage des juifs. Cette femme, c'est Maria Bauer, la grand-mère d'Alexandre Adler. Cet homme, c'est Angelo Roncalli, le délégué apostolique du Saint-Siège.

Rome, 1962. Le concile Vatican II, convoqué par Angelo Roncalli, élu pape sous le nom de Jean XXIII, entame l'aggiornamento de l'Église catholique qui, entre autres, renouvellera totalement les relations avec le judaïsme.

D'une amitié à l'autre, d'une histoire personnelle à l'histoire collective, ce livre dévoile les dimensions secrètes de la Bulgarie du tsar Boris, de la Turquie de Mustafa Kemal, de la France de Charles de Gaulle dans la construction d'un destin ; ce livre  révèle la profondeur de l'antinazisme de Pie XI et même de Pie XII, cerne la dette d'une grande théologie à l'égard de l'école parisienne animée par les Maritain, Congar, de Lubac. S'attachant surtout au portrait intime d'un grand spirituel et examinant son influence intellectuelle que fut le Pape Jean XXIII sur ses successeurs jusqu'au pape François, Alexandre Adler retrace ici le renversement religieux, philosophique, géopolitique, de deux millénaires de défiance en un dialogue essentiel avec le judaïsme, inséparable du dialogue œcuménique. En cela l’auteur invite l'entière humanité à se redécouvrir comme une seule famille.

Un livre pour comprendre l'universalité d'un pontife qui aura été réellement "saint". 


Aux Sources de l'Eglise de Provence
Les Pères de l'Eglise provençaux : Île de Lérins, Arles, Marseille et Riez…
Introduction aux pères de l’Eglise provençaux du IVè et VIè siècle
Bernard Lorenzato et Olivier Pety
Venelles, Association Aux Sources Chrétiennes de la Provence, 2014.



Ce livre présente les sources chrétiennes de l'Eglise de Provence à travers les écrits et la
vie  de ceux que l’on appelle les Pères de l'Eglise provençaux.
Après une présentation du cadre historique et des débuts de la christianisation, on
Découvrira les principaux écrivains et penseurs de l'Eglise de Marseille et de Provence
au IVè au VIè siècle. Ces pionniers vont dire le message évangélique dans la  culture de
leur temps, et aussi faire face aux défis et aux problèmes de l'Eglise.
Nous saluerons Cassien, le père du monachisme provençal avec son œuvre pour les
moines, Salvien venu de Trèves, d'abord moine de Lérins, puis prêtre à Marseille, qui
vante une spiritualité pour tous, en particulier pour les laïcs.
Sur l'île de Lérins, avec son monastère fondé par Honorat, on rencontre  des
hommes éminents comme Eucher, qui deviendra évêque de Lyon, Vincent le théologien
et l'écrivain. Fauste qui sera élevé au siège épiscopal de Riez. Place sera donnée
 aux inconnus de l'Eglise de Marseille du Vè siècle comme Gennade, rédacteur d'un
dictionnaire des "hommes illustres".
Seront présentés aussi ceux qui viennent s'établir près des lieux spirituels, des
monastères : Paula de Pella, Prosper d'Asquitaine…., ces laïcs qui veulent vivre un
christianisme plus fervent. Enfin les grandes figures des évêques d'Arles y seront
évoquées ; Hilaire, débordant de charité face aux invasions barbares et surtout Césaire
qui donne la première règle monastique féminine et compose des homélies encore pleine
de vitalité pour aujourd'hui.
En quelques pages, cet ouvrage sera consacré à l'héritage de nos Pères dans la foi qui ont
vécu sur la terre de Provence.

Les auteurs
Bernard Lorenzato, prêtre de l'Eglise de Marseille, ancien vicaire général, curé des
paroisses saint Michel et saint Pierre, également chargé des Relations avec le Judaïsme
pour son diocèse.

Olivier Pety, prêtre du diocèse d'Avignon, dirige un Centre de Réinsertion sociale au Mas de Carles (Villeuve-les-Avignon). Il est aussi avec la Pastorale des Migrants de la région apostolique.

NOUVEAUTES MAI 2014



LISTE DES OUVRAGES DE MAI 2014

ADLER, Alexandre. – Une affaire de famille : Jean XXIII, les juifs et les chrétiens. – Paris, Le Cerf, 2014. 136 pages.

BARON, Le Baptême de Jean : aux origines du rite baptismal – 1. – Québec, Médiaspaul, 2013. 134 pages.

BENKER, Günter. – Tout abandonner et trouver tout : la mystique de Jean de la Croix. – Paris, Parole et Silence, 2014. 262 pages.

 BIEMNI, Enzo. – La seconde annonce : la grâce de commencer. – Bruxelles, Lumen Vitae, 2013. 122 pages.

BLANCHARD, Yves-Marie. – L’Eglise mystère et institution selon le quatrième Evangile. – Paris, Institut Catholique de Paris, 2013. 239  pages.

DURAND, Emmanuel. – Evangile et Providence : une théologie de l’action de Dieu. – Paris, Le Cerf (Cogitatio fidei), 2014. 345 pages.

GILBERT, Guy. – Jésus, un regard d’amour. – Paris, Philippe Rey, 2013. 235  pages.
KUNG, Hans. - .Jésus. – Paris, le Seuil, 2014. 287 pages.

HEMMERLE, Klaus. – Thèses pour une ontologie trinitaire. – Paris, Editions ad Solem, 2014. 91 pages.

KASPER, WALTER. – L’Eglise catholique : son être, sa réalisation, sa mission. – Paris, Le Cerf (Cogitation Fidei), 2014. 587 pages.

LORENZATO, Bernard ; PETY, Olivier. – Aux sources de l’Eglise de Provence : Île de Lérins, Arles, Marseille et Riez…   : introduction aux Pères de l’Eglise provençaux du IVè au VIè siècle. -  Venelles (13), Association Aux Sources Chrétiennes de la Provence, 2014. 237 pages.

PRETOT, Patrick. – L’adoration de la Croix : Triduum pascal. – Paris, Le Cerf, 2014. 476 pages

MALLET, Robert. – Le développement personnel du chrétien. – Paris, Salvator, 2014. 199 pages.

PRZYWARA, Erich. – Majestas divina : spiritualité ignatienne : Suvi de Le christianisme selon John Newman – Paris, Editions Ad Solem, 2014. 116 pages

VARILLON, François. – Traversées d’un croyant :l choix de textes présentés par Charles Ehlinger. – Paris, Bayard, 2005. 286 pages.


WOJTYLA, Karol. – Je suis dans les mains de Dieu : Carnets intimes : 1962-2003. – Paris, Bayard, 2014.623 pages.