jeudi 31 août 2017

Horaires de la bibliothèque diocésaine

Le lundi 4 septembre 2017 la bibliothèque diocésaine sera de nouveau ouverte au public !

Les horaires d'ouvertures restent inchangées, à savoir :

le lundi après-midi de 14h à 17h30

le mardi après-midi de 14h à 17h30

le vendredi de 9h à 12h et de 14h à 17h30

le samedi matin de 9h à 12h et certains samedis toute la journée quand il y a les cours de l'IUSL 


Publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles

lundi 28 août 2017

Pour une alternative catholique

Pour une alternative catholique
Jean-Noël Dumont
Paris, Le Cerf, 2017. 217 pages.


Comme l’explique l’auteur dans son introduction le terme « alternatif » est né dans les milieux d’extrême gauche et écologistes désireux de mener une autre politique que celle des partis au pouvoir. Mais pour le catholique que peut signifier cette dénomination : dans le monde politique d’aujourd’hui il faut dénoncer une idéologie ambiante et il ne suffit plus d’attendre de changer de gouvernement au gré des alternances droite/gauche : il faut une « refondation d’une théologie politique ».

 Faute d’être entendus dans le débat public les catholiques sont actifs dans le champ social et associatif. Mais au vu des dernières élections on a vu combien les catholiques voulaient être présents dans le débat, non seulement présents  mais désireux de vouloir être acteurs également.  Mais ou nom de quelle légitimité ? Comment être entendus dans l’opinion publique et sur le terrain politique ?
Jean-Louis Dumont pense que sans  doute l'erreur est-elle de vouloir "faire de la politique" alors qu'il s'agit de "faire l'Eglise". Car selon ce courant de pensée – assez peu présent en France au contraire des pays anglo-saxons – l’Eglise  est politique dans son essence : il ne s'agit de « refaire un territoire chrétien »  comme dans la pensée maurassienne, il ne faut pas penser en terme de gain de territoire, ou même de conquérir le pouvoir, il faut penser à renouveler la « communion » pour agir en direction d’une histoire inachevée car tendue vers l’eschatologie. Les catholiques ont donc pour mission de conduire la cité vers cette finalité ultime sans être corrompue par le jeu des pouvoirs.

Dans une seconde partie l’auteur reisite la pensée de trois intellectuels catholiques engagés en politique : Charles de Montalembert (1810-1870), Charles Péguy (1873-1914) et surtout le théologien américain William Cavanaugn.

Jean-Noël Dumont propose ici une véritable "alternative catholique" qui ouvre enfin la porte à une "théologie politique" et reconsidère la laïcité, le rapport à l'Etat, le sens à l'histoire.
Biographie de l'auteur
Agrégé de philosophie, Jean-Noël Dumont est membre de l'Académie catholique de France. Il a fondé et dirigé jusqu'en 2015 le Collège Supérieur. Il a publié des recueils de chroniques (Le tiers invisible, Exercices de liberté) et des études sur de nombreux écrivains (Péguy, Montalembert Pascal, et surtout William Cavanaugh).


La pensée et l'action politique de Montalembert
Montalembert, après une rencontre avec Félicité de Lamenais et Henri Lacordaire va développer ce que l’on appelle un « catholicisle libéral » qui mêle la doctrine contre-révolution de Joseph de Maistre à la pensée libérale issue des Lumières et de la Révolution française.

La pensée politique de Charles Péguy
Charles Péguy se tourne tout d’abord vers l’utopie socialiste avec laquelle il va rompre vers les années d’avant-guerre. Pour ce pëte la politique est une « mystique » ; en 1913  dans Notre Jeunesse  il parle de « mystique chrétienne » et de « corps mystique » à propos de son engagement.
Pour William Cavanugh il ne s’agit pas de revenir à des rites du passé  pour rebâtir une « chrétienté » : l’Eglise est politique, « l’Eucharistie est pleinement politique parce qu’elle ouvre une histoire inachevée en même temps qu’elle rassemble pour le chemin ». 

William Cavanaugh
Dumont s’appuie enfin sur  William Cavanaugh (qui commence à être connu en France) qui dans nombre d’ouvrages montre le lien qui existe entre Eucharistie et politique ; ce dernier, nous dit notre auteur, « peut dire à juste titre que ‘l’Eucharistie est la vraie politique’, provision pour la route elle ne circonscrit pas un espace mais consacre le temps ».

Jean-Noël Dumont développe ici une nouvelle "alternative catholique" qui renouvelle les études sur la notion de  « théologie politique » car il donne un sens nouveau à nos rapports avec la laïcité, avec les relations avec l’Etat, et surtout le sens de l’histoire.


Biographie de l'auteur
Agrégé de philosophie, Jean-Noël Dumont est membre de l'Académie catholique de France. Il a fondé et dirigé jusqu'en 2015 le Collège Supérieur. Il a publié des recueils de chroniques (Le tiers invisible, Exercices de liberté) et des études sur de nombreux écrivains (Péguy, Montalembert Pascal, Marx, Houellebecq).

Publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles


samedi 26 août 2017

LE PAPE INNOCENT III (1160-1216) ET LE MIDI DE LA FRANCE


Innocent III et le Midi
50e Colloque de Fanjeaux, 30 juin-3 juillet 2014
sous la direction de Michelle Fournié, Daniel Le Blévec, Julien Théry-Astruc
Toulouse, Editions Privat, 2005. 527 pages

Ce volume est consacré à l'étude du rôle joué par le pape Innocent III dans l'histoire politique et religieuse du sud de la France, de la fin du XIIe au début du XIIIe siècle. Sont notamment abordées la dénonciation de l'hérétisme, la croisade contre les Albigeois, l'attitude du pontife à l'égard des dominicains et des Juifs, etc.

La figure d'Innocent III, pape de 1198 à 1216, apparaît exceptionnelle à tous points de vue. Le rôle de ce pontife fut en effet crucial tant pour l'ouverture d'une période marquée, au plan géopolitique, par les prétentions du Siège apostolique à exercer un gouvernement théocratique supérieur de la Chrétienté que pour le lancement d'une « révolution pastorale » qui allait durablement imprégner l'histoire religieuse et sociale de l'Occident. Dans la suite du Cahier de Fanjeaux consacré à la Réforme grégorienne, le présent volume se propose de réexaminer à la lumière des travaux les plus récents la place tenue dans l'histoire politico-religieuse du Midi, à l'extrême fin du XIIe et au début du XIIIe siècle, par celui qui fut assurément l'un des papes les plus importants de l'histoire de l'Église. La dénonciation du péril hérétique, la confiscation des terres de la maison de Saint-Gilles et la Croisade albigeoise figurent bien sûr parmi les principaux sujets abordés. Ils ont été traités en relation avec la conception générale du pouvoir pontifical et les contestations qu'il pouvait rencontrer. Il en est de même pour la politique d'Innocent III à l'égard de l'épiscopat méridional, son attitude concernant les cisterciens, le nouvel ordre fondé par saint Dominique, les formes de vie évangélique cultivées par certains laïcs, ou encore sa position à l'égard des juifs.

la figure d'Innocent III (1160 - 1216) : un pape à poigne

Le 8 janvier 1198, Lotario di Seni est élu pape et prend le nom d'Innocent III. Fait rare, ce cardinal-diacre n'a jamais reçu le sacerdoce et n'est donc pas prêtre. Ce n'est pas un obstacle à son élection car tout chrétien baptisé de sexe mâle est en théorie susceptible de monter sur le trône de Saint Pierre.
Le nouveau pape, sans doute le plus grand du Moyen Âge, doit son élection à sa réputation de théologien et à son tempérament énergique. Ancien étudiant de l'Université de Paris, seulement âgé de 37 ans, il se présente en effet comme un propagandiste acharné de la «République chrétienne et universelle».

L'Église triomphante
Innocent III ambitionne de soumettre les souverains temporels à l'autorité pontificale et revendique la primauté de l'Église sur la société séculière. «De même que la Lune reçoit sa lumière du Soleil, de même la dignité royale n'est qu'un reflet de la dignité pontificale» dit-il.
Le pape, en 1200, excommunie le, roi de France Philippe Auguste et jette l'interdit sur le royaume, privant tous ses sujets des sacrements de l'Église. Cette sanction est due à ce que, veuf d'Isabelle de Hainaut, le roi s'était remarié avec Isambour (ou Ingeburge) de Danemark en 1193 mais l'avait répudiée le lendemain des noces ! Il avait plus tard épousé Agnès de Meran. Sous la contrainte de l'interdit, le roi feint de se soumettre et restitue à sa femme danoise le titre de reine...
Le pape se permet aussi d'excommunier l'empereur d'Allemagne Othon IV de Brunswick et fait élire à sa place Frédéric II de Hohenstaufen. Il excommunie également Jean sans Terre, roi d'Angleterre, en conflit avec l'archevêque de Cantorbéry. Le roi finit par se soumettre et se reconnaît humble vassal du Saint-Siège en mai 1213 !
Enfin, Innocent III soutient le roi de France, Philippe II Auguste dans sa lutte contre l'empereur d'Allemagne Othon IV de Brunswick, les comtes de Flandre et de Boulogne et Jean sans Terre. La victoire de Philippe Auguste à Bouvines consolide la monarchie capétienne.
Les nationalités s'affirment déjà plus fortes que la chrétienté et, dès le siècle suivant, les principes de laïcité (séparation des pouvoirs temporels et spirituels) tendront à l'emporter sur le principe de «République chrétienne et universelle».

Décevantes croisades
Les croisades du pape Innocent III laissent à celui-ci un goût amer. La IVème croisade pour délivrer le tombeau de Palestine est détournée sur Byzance par les marchands vénitiens et se solde par la prise de la métropole orthodoxe, le 12 avril 1204.
Le pape aurait tout lieu de se réjouir de cette victoire sur les musulmans almohades d'Espagne, à Las Navas de Tolosa, le 16 juillet 1212. Mais l'année suivante, le vainqueur trouve la mort en combattant d'autres croisés au sud de Toulouse pendant la croisade contre les Albigeois.
Parmi les rares motifs de satisfaction du pape figure la fondation en 1210 de l'ordre des «frères mineurs» parFrançois d'Assise.

Innocent III ouvre le concile Latran IV qui va moderniser les institutions ecclésiastiques. Il meurt quelques mois après sans se douter que ses entreprises politiques ne lui survivront guère. Avec lui s'achève la phase la plus glorieuse de la chrétienté médiévale.

Publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles

vendredi 25 août 2017

Surpris par la Joie de Clive Staple Lewis

Surpris par la Joie : le profil de mes jeunes années
Clive Staple Lewis
Le Mont-Pèlerin (Suisse), EditionsRaphaël, 2006. 305 pages.


Présentation du livre


 « Chacun des pas que j’avais fais, de l’absolu à l’essprit, et de l’esprit à l’absolu, et de l’esprit à Dieu, avait été un pas vers le plus concret, le plus imminent, le plus inéluctable. Avec chaque nouveau pas disparaissait une chance de prétendre que mon âme m’appartenait. Accepter l’incarnation était un autre dans la même direction… » (page 302).

« Je m’étais trompé en supposant que c’était la Joie elle-même que je désirais. La Joie, considérée simplement comme un évènement survenant dans mes pensées, ne s’avéra finalement aucune espèce de valeur. Toute valeur résidait dans ce dont la Joie était le désir. » (page 282).

C.S. Lewis a été découvert en France grâce à au film et à son livre Le monde de Narnia.  Ici on est face au récit de sa conversion écrit
pour répondre à de nombreuses demandes pour savoir comment il était passé de l’athéisme au christianisme. Il entreprend dès lors d’écrire son autobiographie où la joie est le fil conducteur : une joie trouvée dans son enfance irlandaise puis perdue au fil des années. Mais tout au long de ses années il ne cessera sa quête pour la retrouver.

La jeunesse de l’auteur est peuplée de tout un monde imaginaire, des contes et des mythes celtiques et nordiques. Au cours de ses années de collèges il se laisse attirée par un surnaturel romantique ténébreux et tourné vers l’occultisme qui lui font délaisser la foi de son enfance (sans trop de regret comme il l’avoue lui-même). Au cours de ses années de collège, d’étudiant il ne cessera pas de chercher cette Joie perdue, que ce soit dans ses études et surtout dans ses nombreuses lectures. Au cours de ses années comme étudiant en Angleterre (après une interruption due à la guerre de 1914-1918) il se tourne vers la philosophie qui lui apporte quelque réconfort et qui conforte son athéisme.
Mais sa rencontre avec un futur grand de la littérature anglaise J.R.R. Tolkien jouera un grand rôle : progressivement il abandonne ses réticences face au christianisme et ébranleront ses certitudes .  Cette rencontre le conduira à la source même de la Joie : « Ce que j'avais tellement redouté m'arrivait enfin. « Pendant le trimestre de la Trinité, en cette année 1929, je cédai, j'admis que Dieu était Dieu, je me mis à genoux et je priai... "Comme il l’admet il ne s’agit encore qu’une forme de théisme même s’il met à fréquenter de manière assidue les offices anglicans. Il faudra encore quelque temps pour qu’il puisse croire véritablement en Lui et surtout en l’Incarnation de Jésus. Par la suite il deviendra un fervent défenseur du christianisme bien que son ami Tolkien ait eu beaucoup de mal à admettre qu’il n’intègre pas le catholicisme romain.


Biographie de l'auteur

Né à Belfast en 1898, Clive Staple Lewis fut professeur de littérature du Moyen Age et de la Renaissance au Magdalen College d'Oxford et à Cambridge. Il est mort à Oxford en novembre 1963. Elevé dans une ambiance anglo-catholique, il s'est émancipé en se cultivant. A Oxford, il est teinté de romantisme et tenté par l'occultisme. Mais il réagit et se veut réaliste. En France, pendant la guerre de 1914, il se croit encore athée. Mais il ne perd jamais le sens des valeurs les plus pures et il sait rester critique à l'égard de lui-même. Peu à peu, par des chemins imprévus, il redécouvre la foi en Dieu et finalement la foi au Christ. Sa vie privée a été traversée de dures épreuves et de joies profondes, dont il a peu parlé, mais dont il suffira de dire qu'il a accueilli les unes et les autres en conformité avec ses convictions. C.S Lewis nous a laissé de brillants ouvrages de critique littéraire ainsi qu'une très riche œuvre narrative. Toutefois le public francophone l'a véritablement découvert au travers du Monde de Narnia, qui forme l'arrière-plan de sept chroniques pour enfants.




Publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles

lundi 21 août 2017

Saint François de Sales : une biographie

Saint François de Sales. : aventurier et diplomate 
Michel Tournade
Paris Salvator, 2017. 335 pages.


Le récit romancé de Michel Tournade  met ses pas dans ceux de saint François de Sales : on suit l’enfant, l’adolescent dans ses études de droit et de philosophie (Annecy, Paris, Milan Padoue) puis le prêtre qui se fait missionnaire dans son pays, et enfin l’évêque qui sut être un véritable pasteur.
François de Sales est né en 1567 au château de Sales près de Thorens-Glières dans le duché de Savoie. Il est d’abord destiné à une haute carrière de magistrat comme le voulait son père, mais depuis longtemps il veut devenir prêtre. Il est ordonné prêtre en 1593 et envoyé en mission avec son frère Louis de Sales pour convertir les protestants. D’abord co-adjuteur de son évêque Monseigneur Claude de Garnier en1598), il est nommé évêque de Genève à la mort de celui-ci  en 1602. Les populations du Chablais (région proche de Genève et influencé par les idées de Calvin) passées au protestantisme : il comprend sa mission (depuis son entrée dans la prêtrise en 1593 jusqu’à sa mort en 1622) de ramener ceux qui sont passés  à la Réforme, non par la force mais en prêchant l’exemple et par la parole (y compris par l’usage d’imprimés) à la foi catholique (ce qui fera de lui le saint patron des journalistes et des écrivains par l’encyclique du Pape Pie XI en 1923) :

« C'est par la charité qu'il faut ébranler les murs de Genève, par la charité qu'il faut l'envahir, par la charité qu'il faut la recouvrer [...]. Je ne vous propose ni le fer, ni cette poudre dont l'odeur et la saveur rappellent la fournaise infernale [...]. Nous devons vivre selon la règle chrétienne, de telle sorte que nous soyons chanoines, c’est-à-dire réguliers, et enfants de Dieu non seulement de cœur mais encore d’effet. (…). C'est par nous-mêmes que nous devons repousser l'ennemi [...], par l'exemple et la sainteté de notre vie [...]. Il faut renverser les murs de Genève par des prières ardentes et livrer l'assaut par la charité fraternelle. »

D’abord co-adjuteur de son évêque Monseigneur Claude de Garnier en1598), il est nommé évêque de Genève à la mort de celui-ci  en1602.

On suit également l’évêque de Genève en mission diplomatique auprès des princes de Savoie et du Roi de France pour régler les problèmes qui existent entre le Royaume de France et la Maison de Savoie. On le suit à Paris où il rencontre Pierre de Bérulle et saint Vincent de Paul, à Genève où il discute de manière clandestine avec Théodore de Bèze qui a succédé à Calvin. On y apprend sa rencontre avec la future sainte Jeanne de Chantal  ce qui aboutira à la création de la Visitation.
Il meurt  à Lyon où il se rendait pour un Synode en 1622.

Michel Tournade dans cet ouvrage se concentre sur l’essentiel des événements de la vie de François de Sales. Tout l’apostolat du prêtre, puis de l’évêque évoque dans cet ouvrage le désir de l’Apôtre du Chalais à convertir les protestants.  Ainsi François de Sales se lie d’amitié Germain Favre-Bonvin un paysan d calviniste, il dialogue qu’avec Théodore de Bèze (successeur de Calvin à l’Académie de Genève) à la page 201 car il a étudié la doctrine calviniste. D’ailleurs il citera même un extrait d’un cantique de Calvin dans un de ses discours :
« C’est un rempart que notre Dieu
Une invisible armure
Notre délivrance en tous lieux,
Notre défense sûre.
« Satan, notre ennemi
En fureur s’est promis
D’user de son pouvoir
Pour vaincre et décevoir.
Sur terre  il n’a plus d’abri. 

Certains évènements  qui ont marqué la mémoire collective sont évoqués : la mort sur le bûcher de Michel Servet (page 116), le massacre de la Saint-Barthélemy (pages 129-130.
L’infatigable évêque du Chablais meurt  à Lyon où il se rendait pour un Synode en 1622.


Quelques éléments biographique de Saint François de Sales

François de Sales, est né le 21 août 1567 au château de Sales près de Thorens-Glières (Savoie). Il est décédé à Lyon en décembre 1622. Prêtre, puis évêque de Genève ; il ne prendra jamais possession de son siège et resta en résidence dans la ville d'Annecy.
Issu d’une famille noble, il choisit le sacerdoce et renonce à tous ses titres de noblesse. Il fut l'un des théologiens les plus célèbres de son temps. Ce fut aussi un grand prédicateurs. Il fonda avec Jeanne de Chantal l'Ordre de la Visitation. Il exerça une influence marquante dans l'Eglise catholique et fut très écouté également des princes et des rois (les les ducs de Savoie Charles-Emmanuel Ier, Victor-Amédée Ier, la régente de Savoie Christine de France, les rois de France Henri IV et Louis XIII).
Homme d’écriture, il laissa une œuvre importante qui témoigne de sa vision de la vie. Depuis 1923, l’Église catholique il est le saint patrons des journalistes et des écrivains en raison de son recours à l'imprimerie et ses publications peuvent être considérés à juste titre comme les tout premiers journaux catholiques au monde.

Le procès en béatification de François de Sales est ouvert par Rome dès 1626. Il est canonisé en 1665 et déclaré Docteur de l’Eglise en 1877 par le Papa Pie IX. En 1923, le pape Pie XI  adresse une encyclique pour commémorer le troisième centenaire de sa mort : Rerum Omnium Perturbationem , le faisant saint patron des journalistes.
Sa dépouille mortelle est aujourd'hui conservée dans la basilique de la Visitation à Annecy, près de celle de Jeanne de Chantal.


Une liste non exhaustive des ses œuvres les plus célèbres
Lettre Ouverte aux Protestants (les Controverses)
Les Entretiens
Petit Traité sur la Communion
Bien faire sa confession
Méditations des Mystères Joyeux
Méditations des Mystères Douloureux
Traité de la Prédication
Conseils aux supérieurs


Le contexte au temps de François de Sales

La Haute-Savoie n’ayant été rattachée à la France qu’en 1860, l’histoire du protestantisme en Chablais est, jusqu’en 1906, indépendante de celle du protestantisme français. La Réforme a pénétré en Chablais lors de l’occupation bernoise et genevoise en 1536, avec les prédications


Biographie de l'auteur
Michel Tournade est religieux oblat de Saint François de Sales et prêtre. Docteur ès lettres, il est enseignant en lycée et curé d'une paroisse à Annecy. Il est notamment l'auteur du livre Un monde à aimer : une adaptation de l'Introduction à la vie dévote de saint François de Sales (Nouvelle Cité).


L’éloge de Paul VI à l'occasion du 300e anniversaire de la publication de sa lettre Sabaudiae Gemma :
« Vous connaissez certainement ce saint. C'est l'une des plus grandes figures de l'Église et de l'Histoire. Il est le protecteur des journalistes et des publicistes parce qu'il rédigea lui-même une première publication périodique. Nous pouvons qualifier d'« œcuménique » ce saint qui écrivit les controverses afin de raisonner clairement et aimablement avec les calvinistes de son temps. Il fut un maître de spiritualité qui enseigna la perfection chrétienne   pour tous les états de vie. Il fut sous ces aspects un précurseur du IIè concile œcuménique du Vatican. Ses grands idéaux sont toujours d'actualité. »


 Publication : Claude Tricoire - Bibliothèque d'Aix et Arles

lundi 14 août 2017

Dictionnaire encyclopédique de Marie


Dictionnaire encyclopédique de Marie
Pascal-Raphaël Ambrosi, Dominique Le Tourneau
Paris, Desclée de Brouwer, 2015. 1477 pages.


Une présentation enthousiaste de l’éditeur

Du plus haut qu’il put atteindre au plus caverneux où il osa descendre, l’homme a donné le nom de Marie à de vertigineuses cathédrales comme à de ténébreux tréfonds (je songe entre autres au puits Notre-Dame des houillères de Ronchamp, ou à la fosse Notre-Dame de la Compagnie des mines d Aniche), à des communautés vivant l’appel du silence comme à des formations de rock parmi les plus hurlantes (l’un des groupes du heavy metal suédois ne s’est-il pas appelé Notre Dame ?). Je ne dis pas cela par goût des paradoxes, mais parce que Marie ne serait pas Marie si Elle n’était pas partout, si Elle n’ avait pas les bras et le cœur , donc ! ouverts au plus large pour embrasser toutes les activités des hommes sans exception aucune.

En voici une nouvelle preuve avec ce Dictionnaire encyclopédique de mariologie dont Marie est l’antienne, la source et la racine, Dictionnaire aussi complet et complexe, aussi florissant, aussi surabondant, aussi audacieux, aussi défiant, aussi priant qu’une cathédrale de pierre. Ah oui, sans doute était-ce un pari fou que d’ériger ce monument de littérature et de spiritualité ! Mais ce pari, Pascal-Raphael Ambrogi et Dominique Le Tourneau l’ont gagné. Et que leur lecteur soit un de ces enfants éblouis qui savent la joie de danser dans les pas de Marie, ou l’un de ces pauvres Poucets qui ont perdu jusqu’ au dernier de leurs petits cailloux d’espérance et de foi, ce livre apporte une certitude : rencontrer Marie n’est pas un vain mot, c’est possible dès aujourd’hui, possible dès ici-bas, ces pages en sont la promesse, le guide, l’itinéraire.

Comme la cathédrale, cet ouvrage (j’aime ce mot qui sent bon l’effort, le travail, la recherche du chef-d'oeuvre) chante l’élévation, la verticale, il libère la lumière et les couleurs mariales. On doit en tourner les pages, en égrener les entrées, avec la même déférence mais aussi le même enthousiasme que l’on met à pousser la porte des nefs ouvertes à la foule innombrable des amoureux de Marie amoureux, oui, et ce livre est justement l’une des plus accomplies, des plus brillantes, des plus fertiles et des plus riches lettres d’amour entre Elle et nous...
Didier Decoin, de l’Académie Goncourt


Biographie des auteurs

Pascal-Raphaël Ambrogi est Sociétaire de la Société des Gens de Lettres et Ecrivain engagé dans la défense du patrimoine linguistique français, il a notamment publié Le sens chrétien des mots et le Dictionnaire du bon usage au service du sens et de la nuance.

Dominique Le Tourneau est prêtre, chapelain de Sa Sainteté, écrivain et poète. Il a publié de nombreux articles scientifiques de revues et de dictionnaires ainsi qu'une vingtaine d'ouvrages, dont Les mots du christianisme. Catholicisme - Orthodoxie - Protestantisme (Fayard). Il enseigne au Studium de droit canonique de Lyon.

Publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles