mardi 2 mars 2010

LE CONCORDAT DE 1817
Par ANTOINE ROQUETTE
Pour Louis XVIII (1755 - 1824) l'Église et l'Etat sont les deux piliers essentiels de la Société. Il est donc primordial pour lui de restaurer l'Église de France très éprouvée par la Révolution et l'Empire et la rendre apte à jouer son rôle dans la Société issue de la Restauration.
Outre le désir d'asseoir solidement les bases de son autorité, le souverain souhaite aussi effacer l'oeuvre religieuse de Napoléon symbolisée par le Concordat de 1801. Il veut ainsi renouer avec l'Église d'avant 1789.
Dès 1814, il entame des négociations avec Rome en vue de négocier un nouvel accord qui supprimerait le concordat napoléonien. Il veut en fait revenir à l'accord passé en 1516 par François Ier et Léon X : le Concordat de Bologne. Cette volonté du roi va se heurter à de nombreuses difficultés.
Le Pape, Pie VII (1742 - 1823), en effet n'est pas désireux de négocier un nouveau statut pour l'Église de France. Il est persuadé que grâce à son entente avec Bonaparte " il a pu résoudre les grandes difficultés de l'Église de France consécutives à la Révolution". En outre l'Église gallicane traditionnellement critique vis à vis du Pape n'est plus en mesure de s'opposer à la Papauté. Il ne faudra pas moins de trois ans de négociations laborieuses pour parvenir à un nouveau Concordat (11 juin 1817).
Le Roi doit voit alors surgir un autre écueil : l'opinion française. Celle-ci s'émeut de ce projet d'accord. La discussion portant ratification du Concordat est très animée. De nombreux écrits pour ou contre le paraissent. Les vieux réflexes anticléricaux assoupis sous l'Empire refont surface. Finalement l'accord est rejeté par la Chambre.
Le Roi se vera alors contraint de négocier un accord permettant de pourvoir aux sièges vacants sur la base du Concordat de 1801.
Au final cette affaire aura de multiples conséquences. Pour la Monarchie tout d'abord : en réintroduisant au coeur du débat politique la question religieuse, Louis XVIII aura incontestablement affaibli le régime. C'est d'ailleurs nous dit Antoine Roquette l'erreur majeure de son règne.
L'Église de France pour sa part sort renforcée de l'épreuve. Elle ferme la parenthèse de la Révolution et retrouve un dynamisme certain. Surtout elle se fait plus soumise à l'autorité pontificale. Cette tendance ultramontaine ira en s'amplifiant tout au long du siècle.

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