L’Apparition
Xavier Giannoli
. Critique du Père Frédéric Roder.
La bande annonce laissait présager un film
particulièrement intense et contre toute attente, l’intensité est devenue
viscérale, toutes les émotions et sensations se sont concentrées à l’intérieur
de soi.
Le bruit de fond, le premier plan et la musique nous
entraînent en pleine guerre, dans le feu de l’action, sous les bombardements et
jusque dans la mort. Le personnage central du film entre en état de surdité qui
mettra presque tout le film à cesser, quand enfin il sera prêt à écouter et non
plus seulement à voir. Car son appareil photo, ce qui l’aide à appréhender le
réel et à le représenter est maintenant souillé du sang de son ami.
Tout le film sera une longue quête du regard, pour voir
l’invisible et oser la contemplation. Le seul regard qui marque tout le film
est celui de l’Icône syrienne de la vierge à l’enfant trouée par deux balles à
l’endroit des yeux et qui accompagne la surdité du héros avant que lui aussi
soit illuminé et voit enfin plus loin que son objectif. Cette Icône semble la
seule à comprendre le cours providentiel des événements et semble être la clé
de la fin du film.
L’intrigue alors se met en place pour ce reporter qui
a perdu le goût du travail, le Vatican l’appelle pour lui faire mener une
enquête canonique. Nous avons alors droit à une visite des archives du Vatican.
Tout de suite nous pensons au roman magnifique de Maurice West, « l’avocat
du diable » et le film réussit à introduire tous les bons ingrédients d’une
enquête : interrogatoire, corrélations, enquête de terrain et découverte
de la voyante et de son entourage avec la certitude habituelle que la vérité
d’une apparition dépend de la sainteté de la voyante.
La tout commence à sonner faux, sauf l’apparition de la Vierge, mais tous les ingrédients cyniques de l’argent autour du merveilleux ,des Chrétiens crédules et des complice peu scrupuleux. Pourtant, lentement mais sûrement l’enquête continue et même avance malgré le curé crédule et metteur en scène.
La tout commence à sonner faux, sauf l’apparition de la Vierge, mais tous les ingrédients cyniques de l’argent autour du merveilleux ,des Chrétiens crédules et des complice peu scrupuleux. Pourtant, lentement mais sûrement l’enquête continue et même avance malgré le curé crédule et metteur en scène.
Enquête terminée et classée dans les archives du
Vatican. Cependant, inclusion avec le début, nous voici de nouveau d’abord en
Jordanie pour avoir le fin mot de l’affaire par Meriem (Marie encore) puis en
Syrie, au milieu du désert devant un monastère en reconstruction. Marie est la,
elle rend la vue au reporter et l’aide à entendre le silence. L’Apparition pourrait
se décliner en « les apparitions » car beaucoup d’évènements,
d’épiphanies nous ont lentement fait entrer en nous-mêmes jusqu’au lieu où Dieu
lui-même se donne à connaître et à découvrir.
Cette belle enquête, suffisamment lente pour que nous
ne restions pas indemne mais suffisamment courte pour ne pas ennuyer est
soutenue par deux acteurs au jeu incroyable : Vincent Lindon et Galatea
Bellugi et en même temps une musique incroyablement adaptée au film, une vraie
découverte qui touche l’âme et le cœur et nous entraîne à oser des émotions,
des doutes et du silence qui nous ferons entrer plus profondément encore dans
ce film. Du réalisme au surnaturel, il n’y a qu’un pas... celui de la foi.
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19576162&cfilm=252874.html
Publication : Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles
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