L'amour ne passera jamais : bienheureux Jean-Baptiste Fouque, prêtre, homme
de Dieu, père des pauvres (1851-1926)
Bernard Ardura et Antoine d’Arras
Paris, Le Cerf, 2018. 241 pages
A la Cathédrale de La Major à Marseille, le dimanche
30 septembre 2018 aura lieu à partir de 16 heures la béatification de l’Abbé
Fouque en présence du cardinal Becciu, préfet de la Congrégation romaine pour
les causes des saints.
A cette occasion il est bon de faire connaissance avec
l’abbé Jean-Baptiste Fouque grâce à l’ouvrage de Bernard Ardura et Antoine d’Arras.
"Ce prêtre est un volcan", affirmait le
cardinal Panafieu, naguère archevêque de Marseille, qui reprit la cause de
béatification de l'abbé Fougue. Ce livre original a la caractéristique de
présenter le bienheureux Jean-Baptiste Fougue de deux manières complémentaires.
Par la découverte biographique de ce prêtre qui resta vicaire toute sa vie, ne
sortit quasiment jamais du diocèse de Marseille, et consacra sa vie à créer des
œuvres pour répondre aux maux de son
temps. Il aura tout assumé avec calme et ténacité, dans le seul souci de servir
les pauvres, d'éduquer les orphelins et les enfants des rues, d'accueillir et
de protéger les malades et les personnes âgées dans lesquels il reconnaissait
le visage du Christ. Par la lecture commentée de textes inédits du Bienheureux
et de témoignages contemporains, qui révèlent pour la première fois ce qui a
été dit de lui, de son vivant et après sa mort. C'est par ce double regard
qu'on saisit le destin incroyable de celui qui fut surnommé "le saint
Vincent de Paul marseillais".
Outre sa biographie cet ouvrage nous offre une belle
iconographie qui nous fait découvrir son visage ; la deuxième partie est
consacrée à divers écrits de ce prêtres qu’il eut l’occasion d’adressés en
maintes occasions mais également à des témoignages de ceux qui profités de sa
charité.
Une notice biographique de ce fondateur ainsi que de ses œuvres.
Quelle est l’histoire de ce fondateur ?
Dans un contexte difficile, pour la société et pour
l’Église, ce « téméraire de la charité » fut attentif à toutes les détresses et
fonda des œuvres d’assistance dont certaines existent encore aujourd’hui.
Né à Marseille en 1851, à l’actuel boulevard de la
Libération, dans une famille de portefaix, Jean-Baptiste Fouque est formé par
le Père Timon-David à l’École du Sacré-Cœur. Il gardera pour cet éducateur hors
pair « un culte d’affectueuse vénération, car s’il y eut dans ma vie
sacerdotale un peu d’élan et quelque bien, après Dieu, c’est à lui que je le
dois. » Jean-Baptiste décide de devenir prêtre, mais il lui faudra vaincre
l’opposition de sa mère. Il sera ordonné par Mgr Place le 10 juin 1876. Le
lendemain, il célèbre sa première messe dans la chapelle de l’Œuvre
Timon-David, assisté par son « bien-aimé Père ». Vicaire à Sainte-Marguerite
pendant quinze mois, l’abbé Fouque s’occupe des enfants du patronage…
En 1877, c’est le départ pour Auriol, où il restera
huit ans. Confesseur, visiteur de malades, travailleur intrépide, formateur
spirituel des jeunes qu’il oriente vers le culte de l’Eucharistie, éveilleur de
vocations, ;il fonde un Cercle où l’on jouera musique et théâtre et crée un
ouvroir pour les plus pauvres.
En juillet 1885, il est nommé vicaire à La Major. Dans
le quartier pauvre du Panier, il poursuit sa mission auprès du « petit peuple
», en particulier des pêcheurs à propos desquels il dit parfois : « Je crois
que je le tiens, qu’il est dans la nasse »… A cette époque, il met en place une
première maison d’accueil pour jeunes filles, rue de la République.
Nouvelle affectation en 1888 : il devient vicaire à la
paroisse de la Palud. Il y restera trente-huit ans ! Dans ce quartier du centre
de Marseille, l’abbé Fouque attire une foule de pénitents. Dans ses
prédications, il invite ses auditeurs à ne pas se décourager face aux
difficultés : « Dieu qui nous a créés sans nous, qui veut nous sauver, ne fera
rien sans nous. » Lui-même, face aux épreuves qui ne manqueront pas, trouvera
sa force dans l’Eucharistie : tous ceux qui l’ont approché en ont été frappés.
Le couloir de l’église de la Sainte-Trinité, où l’attendaient sur un banc ceux qui
venaient solliciter une aide ou un conseil du vicaire, était surnommé «
l’omnibus de la misère ».
Les religieuses étant bannies des hôpitaux publics,
l’Abbé songe à fonder un hôpital catholique. Il va réussir son entreprise.
l’hôpital Saint-Joseph est inauguré en 1921 Dans ce lieu où l’on assure soins
médicaux et aide spirituelle, les malades pauvres sont reçus gratuitement, et
le financement est assuré par les « fondateurs de lits ».
L’abbé Fouque meurt le 5 décembre 1926 dans son cher
Hôpital Saint Joseph, où son corps sera transporté le 29 avril 1993. Les
marseillais, qui le considèrent comme leur Saint Vincent de Paul, saluent la
bonté et le courage de cet homme qui mit toute son énergie et tout son temps au
service des autres.
Quelles sont ses œuvres ?
Les œuvres créées par l’abbé Fouque sont nombreuses et
diverses, mais sont toutes destinées à aider les plus vulnérables : orphelins,
enfants handicapés, jeunes filles en danger moral, personnes âgées, malades ….
Bon nombre d’entre elles perdurent encore aujourd’hui.
Dans le centre-ville, proches de l’église de la
Sainte-Trinité, l’Abbé Fouque a créé des écoles (Perrin-Sainte-Trinité et le
Cours Saint-Thomas d’Aquin), des foyers pour recevoir étudiantes et jeunes
travailleuses de tous milieux (Les Amies du Foyer et La Résidence Marengo
En 1905, le foyer de La Protection de la Jeune Fille
s’installe dans un ancien couvent au Prado. Le but de cette œuvre est de «
préserver les jeunes filles appartenant au monde du travail des dangers
auxquels les expose l’isolement et de leur fournir à des prix modiques les
moyens de subsistance. » . L’Abbé y ajoute un orphelinat et une maison de
retraite pour dames âgées
Ses deux dernières œuvres furent inaugurées en 1921 :
à Marseille, l’Hôpital Saint-Joseph, géré alors par les Sœurs de la Présentation
de Tours, présentes jusqu’en 1981 ; et à Montfavet (Vaucluse), le Château
Saint Ange pour l’Enfance anormale, aujourd’hui L’Institut Saint-Ange, membre de
l’Association Fouque.
Depuis 2007, une Union des Œuvres et Amis de l’Abbé
Fouques a été créée, sur l’initiative de divers responsables d’associations
créées par l’abbé Jean-Baptiste Fouque. L’objectif de cette Union est de
rassembler et multiplier les synergies entre les associations créées par
Jean-Baptiste Fouque, faire connaître l’abbé Fouque et ses œuvres, faire
perdurer et promouvoir l’esprit de charité de l’abbé Fouque, faciliter
l’entraide et les échanges entre les membres de l’Union, œuvrer à la
béatification et à la canonisation de l’abbé Jean-Baptiste Fouque.
pour retrouvez l’inspiration du fondateur, :
Les sites suivants nous ont permis de réaliser le
résumé ci-dessus. N’hésitez pas à aller directement à la source de leurs
auteurs :
Biographie des auteurs
Bernard Ardura, prémontré, président du Comité
pontifical pour les sciences historiques, est postulateur pour la cause de
canonisation de Jean-Baptiste Fougue. Il est également consulteur de la
Congrégation pour les causes des saints.
Antoine d'Arras, engagé depuis 1999 au sein d'associations
et de fondations oeuvrant pour les
personnes fragilisées, notamment des secteurs sanitaire et solidaire, exerce
actuellement la fonction de directeur du développement et de la philanthropie à
la Fondation Hôpital Saint Joseph de Marseille, dont l'hôpital a été créé par
le bienheureux Jean-Baptiste Fougue
publication : Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles
publication : Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles
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