mercredi 15 octobre 2008

FICHE THEMATIQUE I

FICHE 1



« DIEU M’A REVELE SON FILS »

Lettre de Saint-Paul aux Galates (1,11-24)





LE TEXTE :

Lettre aux Galates 1, 11- 24



1, 11Je vous le déclare, frères : cet Évangile que je vous ai annoncé n'est pas simplement humain ; 12et d'ailleurs, ce n'est pas par un homme qu'il m'a été transmis ni enseigné, mais par une révélation de Jésus Christ.

13Car vous avez entendu parler de mon comportement naguère dans le judaïsme: avec quelle frénésie je persécutais l'Église de Dieu et je cherchais à la détruire; 14 je faisais des progrès dans le judaïsme, surpassant la plupart de ceux de mon âge et de ma race par mon zèle débordant pour les traditions de mes pères.

15Mais, lorsque celui qui m'a mis à part depuis le sein de ma mère et m'a appelé par sa grâce a jugé bon 16 de révéler en moi son Fils afin que je l'annonce parmi les non-juifs, aussitôt, sans consulter personne 17sans même monter à Jérusalem pour voir ceux qui étaient apôtres avant moi, je suis parti pour l'Arabie, puis je suis revenu à Damas.

18Ensuite, trois ans après, je suis monté à Jérusalem pour faire la connaissance de Képhas et je suis resté quinze jours auprès de lui, 19sans voir cependant aucun autre apôtre, mais seulement Jacques, le frère du Seigneur. 20Ce que je vous écris, je le dis devant Dieu, ce n'est pas un mensonge. 21Ensuite, je me suis rendu dans les régions de Syrie et de Cilicie. 22Mais mon visage était inconnu aux Églises du Christ en Judée;
23simplement, elles avaient entendu dire : «celui qui nous persécutait naguère annonce maintenant la foi qu'il détruisait alors», 24et elles glorifiaient Dieu à mon sujet
.[1]




FICHE DE TRAVAIL POUR LES PARTICIPANTS




I - POUR LIRE


Un évangile et un apôtre contestés

L'épître aux Galates est la plus vive et la plus intense des lettres de Paul. Le ton polémique s'explique par les campagnes de diffamation et de dénigrement qu'il essuie de la part de missionnaires judéo-chrétiens qui estiment devoir refaire l'évangélisation des communautés pauliniennes pour les mettre dans le droit chemin. Ils refont la mission sur ses talons. Paul est à peine arrivé à Ephèse après avoir visité pour la seconde fois les Églises de Galatie (région actuelle d'Ankara), qu'il apprend les menées subversives des « faux frères ». On veut leur imposer les pratiques du judaïsme sous prétexte d'en faire de vrais fils d'Abraham. Quant à Paul, il n'aurait aucune autorité personnelle pour annoncer l'Évangile qu'il annonce, tel qu'il l'annonce: sans la Loi, sans la circoncision. N'est-il pas qu'un missionnaire de second ordre, qui devrait se montrer soumis aux autorités de Jérusalem ? Or il se permet d'annoncer un évangile au rabais, d'inspiration purement humaine. C'est pour couper court à ces accusations que Paul réagit en faisant état de ce qui lui est arrivé sur le chemin de Damas : Dieu lui a révélé son Fils pour qu'il l'annonce parmi les Nations. C'est de cette révélation fulgurante du Fils qu'il tient à la fois toute son autorité apostolique, sans rien devoir à personne, et la compréhension de l'Évangile comme bénédiction offerte à tout homme, indépendamment de la soumission à Loi, par la seule foi au Christ.

Paul se défend en racontant

Pour le montrer, il évoque le changement radical survenu dans son itinéraire de Juif ardent à défendre la religion des Pères. S'il est devenu apôtre du Christ, il ne peut l'attribuer qu'à l'initiative absolument gratuite de Dieu. Il va donc rappeler ce qu'était son engagement dans le judaïsme avant le chemin de Damas, engagement violemment opposé au mouvement chrétien. Il dira en une phrase seulement (et une phrase subordonnée circonstancielle de temps : « Quand il a plu à Dieu de me révéler son Fils ... ») le retournement opéré en lui par la grâce de Dieu.
Puis il déroulera sous les yeux du lecteur ce qui a suivi ce moment décisif :
son premier engagement apostolique en « Arabie », immédiatement, avant tout contact avec quelque autorité chrétienne que ce soit;
sa première montée à Jérusalem seulement trois ans après, pour les premiers contacts avec ceux qui étaient apôtres avant lui (Pierre et Jacques);
enfin son départ en Syrie et Cilicie (Antioche et Tarse), ce qui le tenait éloigné physiquement des Églises de Judée, mais non de leur estime et de la louange qu'elles adressaient à Dieu pour sa conversion. Cette séquence démontre son indépendance humaine et sa dépendance de Dieu seul pour ce qui relève de son annonce de l'Evangile.

On le voit : l'avant et l'après tiennent plus de place dans le récit de Paul que l'instant même de la conversion. C'est d'eux qu'il tient son relief. Mais dans sa brièveté il est d'un poids théologique considérable, que nous devrons examiner à la lumière des allusions qu'il recèle.

Proposition (11-12) : Paul tient son Evangile d'une « révélation de Jésus-Christ »

Argumentation sous forme de récit (13-24) :
- Avant le chemin de Damas : Paul persécuteur de l'Église de Dieu (13-14)
- Après le chemin de Damas : première annonce de l'Évangile aux Nations;
rencontre de Pierre et Jacques ensuite seulement, éloge des Églises judéo-
chrétiennes de Judée (17-24)
- Entre les deux : « la révélation du Fils » (15-16)








Lexique :

* Arabie : non pas toute la péninsule arabique, mais le territoire des Nabatéens, commerçants caravaniers, qui s'étendait de Damas à Pétra, approximativement la Jordanie actuelle ; Arétas IV, roi des Nabatéens, était à ce moment-là en conflit armé avec le roi juif Hérode Antipas de Galilée ; cela doit expliquer que l'initiative apostolique de Paul dans ce territoire ait tourné court et qu'il ait été pris à partie, lui le Juif, par la police d'Arétas jusque dans Damas.

* Galates : cousins des Gaulois ; tribu celte qui avait émigré en Asie Mineure au 3ème siècle avant J.C. principalement dans la région de l’actuelle Ankara.

* Grâce : amour gratuit de Dieu, qui est tour à tour « connaissance », prévenance, élection, appel, fidélité, pardon.

* Kêphas : surnom araméen donné par Jésus à Simon pour signifier sa responsabilité à l'égard de son Église. Il est intéressant de trouver ce surnom connu et attesté par Paul, bien avant la rédaction des évangiles.

* « Révélation » : mot familier de la langue des « apocalypses » dans le judaïsme du temps de Paul. Sens étymologique de « dévoilement » de ce qui est caché en Dieu de toute éternité jusqu'à ce qu'il soit dévoilé aux derniers temps. C'est l'événement du salut final qui, en se réalisant, le dévoilera. Pour Paul, dire qu'il a bénéficié d'une « révélation », qui est la révélation de Jésus-Christ, c'est dire plus qu'une révélation particulière quelconque, c'est dire qu'il a été mis en relation avec ce dévoilement final (de fait le Christ ressuscité).

* « Traditions des pères » : expression de la Loi orale, chère aux Pharisiens aussi importante que la Loi écrite; elles sont censées dériver toutes deux de Moïse au Sinaï




¨Textes des Ecritures (A.T.) : deux vocations prophétiques auxquelles Paul se réfère :

Jérémie 1-4 La parole du Seigneur s'adressa à moi: 5«Avant de te façonner dans le sein de ta mère, je te connaissais; avant que tu ne sortes de son ventre, je t'ai consacré; je fais de toi un prophète pour les nations.»

Isaie 49-1Écoutez-moi, vous les îles, soyez attentives, populations du lointain: le Seigneur m'a appelé dès le sein maternel, dès le ventre de ma mère, il s'est répété mon nom. 2 Il a disposé ma bouche comme une épée pointue, dans l'ombre de sa main il m'a dissimulé. Il m'a disposé comme une flèche acérée, dans son carquois il m'a tenu caché... 6Il m'a dit : « C'est trop peu que tu sois pour moi un serviteur en relevant les tribus de Jacob, et en ramenant les préservés d'Israël ; je t'ai destiné à être la lumière des nations, afin que mon salut soit présent jusqu'à l'extrémité de la terre. »


II - ET MAINTENANT AU TEXTE

1 – L'avant et l'après

Ø Qu'est-ce que le récit de «l'avant » Damas (v 13-14) révèle des raisons de l'opposition de Paul au mouvement chrétien ? En quoi ce récit prépare-t-il ce que Paul va dire de sa mission ?

2 – L'événement lui-même (v 15-16, sans oublier les v 11-12)

Ø Quels sont les traits de l'expérience spirituelle que Paul dit avoir vécues dans cet événement ?
Ø Comment la caractérise-t-il ?
Ø Quel en est l'auteur, la forme, le contenu, la finalité ?
Ø Quel changement de regard sur Jésus ? (comparer avec Ga 3, 13)
Ø Quel lien peut-il mettre entre la révélation qui lui est faite et l'objet de la mission qui lui est confiée ?

3 – Pourquoi et en quoi Paul compare-t-il son appel à celui du prophète Jérémie (1, 4-5) et à celui du Serviteur (Isaïe 49, 1-6) ?

Ø Quelle expérience fondamentale Paul pense-t-il avoir vécue comme eux et en quoi cette expérience l'ouvrait-elle à sa mission ?


III - PISTES POUR ACTUALISER

1 – Est-ce que je connais des personnes dont la vie a été transformée par une
rencontre avec le Christ ?

2- « La grâce de Dieu à mon égard » : que puis-je en dire ?

3-« Dieu a révélé son Fils en moi » ; quelle nouveauté est-ce pour moi, pour nous
aujourd’hui ?



IV - PISTES POUR LA PRIERE

Un refrain pour ouvrir le temps de prière :
« Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ, Alléluia ! » (A. Gouzes)

Un chant à chanter ou à lire : PEUPLE CHOISI D Rimaud / J. Crüger K64 CNA N° 543Dieu fait de nous en Jésus Christ des hommes libres ;Tout vient de lui, tout est pour lui, qu´il nous délivre.1 - Peuple de Dieu reçois de lui ta renaissance :Comme un pasteur, il te conduit où tout est grâce.3 - Peuple choisi pour annoncer une espérance,Montre ton Christ : il t´a chargé de sa présence.4 - Peuple choisi pour témoigner de l´Evangile,Laisse sa vie te ranimer aux sources vives.

Un Psaume : Psaume 138 (à lire ou chanter)- version liturgique :
« O mon Dieu tu me connais, ton amour me conduit »

Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais ! Tu sais quand je m’assois, quand je me lève ;de très loin, tu pénètres mes pensées.Que je marche ou me repose, tu le vois,tous mes chemins te sont familiers.Avant qu’un mot ne parvienne à mes lèvres,déjà, Seigneur, tu le sais.Tu me devances et me poursuis, tu m’enserres,
tu as mis la main sur moi.Savoir prodigieux qui me dépasse,hauteur que je ne puis atteindre !J’avais dit : « Les ténèbres m’écrasent ! »mais la nuit devient lumière autour de moi.Même la ténèbre pour toi n’est pas ténèbre,et la nuit comme le jour est lumière !
Introduction au Notre-Père : Frères et sœurs, nous le sommes grâce à l’Evangile qui nous a été annoncé. Mis à part par le Père qui révèle en nous son Fils et veut le révéler, nous le prions :

NOTRE PERE



FICHE DE TRAVAIL POUR LES ANIMATEURS



V - QUELQUES CLES DE LECTURE


1 – « Une révélation de Jésus-Christ » (1,12)

La thèse que défend Paul est qu'il ne doit à personne qu'à Dieu seul la connaissance de l'Évangile qu'il annonce. Il ne l'a reçue ni par tradition ni par catéchèse. Evidemment Paul connaissait bien quelque chose des positions des disciples de Jésus, et des choses déterminantes, sans quoi il ne les aurait pas persécutés. Mais Paul ne veut pas parler d'une simple information, ni même d'une simple conviction humaine. Il s'agit de bien plus pour lui. Il emploie un langage technique du milieu juif : le langage de « révélation » (« apocalypse », « dévoilement »). A la fin des temps Dieu révèlerait aux croyants ce qui était caché en Lui dès avant la création du monde; par exemple le Fils de l'Homme », sauveur des justes, « la Jérusalem céleste », la cité de la Paix définitive. Eh bien voici que Paul dit avoir émargé déjà à cette « révélation » finale (eschatologique) : elle était « la révélation de Jésus-Christ », la révélation dont Jésus est à la fois l'origine et le contenu. Sur le chemin de Damas, Paul a été abouché en quelque sorte à l'achèvement de l'histoire: il s'agissait du propre Fils de Dieu, comme don définitif fait à l'humanité. Plus précisément, au v. 15, l'auteur de cette révélation est « Dieu » (le Père) et l'objet en est : « son Fils en moi ». Cette révélation est pure grâce, elle a été faite à un opposant, à un persécuteur.

2 - « Je persécutais à outrance l'Église de Dieu » (13-14)

Les termes sont forts : sans parler d'emprisonnement ou de mise à mort, ils disent un acharnement, par des sévices et des châtiments corporels destinés à ramener les récalcitrants à l'obéissance à la Loi. C'est après coup que Paul désigne comme « l'Église de Dieu » ce mouvement chrétien dont il traquait les membres dans les synagogues. « L'Eglise de Dieu » c'est-à-dire la sainte communauté que Dieu seul peut rassembler aux derniers temps. Paul était donc en travers de l'œuvre de Dieu. Et cela en raison de son zèle intransigeant Il s'y opposait en vertu de son attachement passionné non seulement à la Loi écrite mais aussi aux « traditions des pères », c'est-à-dire la Loi orale qui précisait, actualisait, protégeait l'obéissance à la Loi écrite. C'est donc l'identité juive, telle que la comprenaient les plus religieux d'entre les juifs, les Pharisiens (cf. Ph 3), qui semblait à Paul menacée par le mouvement judéo-chrétien. Paul ne s'explique pas davantage sur cette incompatibilité; elle a dû lui apparaître surtout à partir de la manière dont le mouvement d'Etienne (Ac 6, 8-15) comprenait l'Évangile (relativisation du Temple et des lois de pureté, qui mettaient à part les Juifs des Nations). « Traditions des pères », « passion jalouse », « excellence dans le judaïsme », « persécution » donnent au jeune Paul d'avant Damas la figure du « zélote », qui n'hésite pas à sévir et faire le coup de main contre les Juifs renégats. Conclusion : ce n'est pas de lui-même que Paul se portait vers la foi au Christ Jésus.





3 – Quand il a plu à Dieu de révéler son Fils en moi (15-16)

Il y eut donc un changement d'époque pour Paul. [2]Et ce changement d'époque a consisté dans la révélation du « Fils » . « Dieu m'a révélé son Fils » ou, selon une traduction plus littérale : « Dieu a révélé son Fils en moi ». Voilà le retournement auquel Paul ne s'attendait pas. Jusque là, il considérait Jésus le crucifié comme un transgresseur maudit de Dieu, selon les mots de l'Écriture (Dt 21, 23 qu'il cite expressément en Ga 3, 13 « Maudit - par Dieu - celui qui pend au gibet »). Or voici que ce Jésus crucifié lui est révélé comme « le Fils », ce qui suppose à la fois relation intime et parfaite obéissance, le contraire de la transgression et de la malédiction. Et si Dieu a révélé son Fils en lui, lui a révélé son Fils comme destiné à vivre en lui (« ce n'est plus moi qui vis, mais Christ en moi », Ga 2, 20), alors Paul a compris que la Loi avait fait son temps (Rm 10, 4). Ce n'était pas la Loi, mais le propre Fils de Dieu qui était le don définitif, offert non seulement à Israël, au peuple de la Loi, mais à toute l'humanité, sur la seule base de la foi. C'est du moins ce que Paul formulera clairement plus tard dans ses écrits. Mais le germe en était là dans l'expérience du chemin de Damas.

4 - « Pour que je l'annonce parmi les Nations »

Paul a souligné cette articulation entre « la révélation du Fils » qui lui a été faite et son envoi aux Nations. Dieu, dit-il, m'a révélé son Fils « pour que je l'annonce parmi les nations », et de fait, poursuit-il, j'ai obéi aussitôt à cet appel de Dieu ; sans consulter personne, sans monter à Jérusalem, sur la seule base de cette révélation divine, « je suis parti en Arabie ». Si l'on s'en tient au contexte immédiat de la phrase de Paul, il ne s'agissait pas d'aller « faire retraite », mais bien d'obéir à la mission donnée par Dieu. Cette première mission l'a exposé à de sérieuses menaces, qui l'ont obligé non seulement à rentrer à Damas, mais encore à s'échapper de Damas pour, finalement, rejoindre quelque temps sa patrie d'origine, la Cilicie, dont Tarse était la capitale.
Si, en effet, le don ultime de Dieu n'est pas la Loi, mais le Fils, il n'y a plus de barrière socio-religieuse qui interdirait la proposition de l'Évangile sans l'obligation d'appartenir à Israël. Et cela ne met que plus en relief la grâce de Dieu qui est au fondement de la justice et du salut.

5 – « Appelé par sa grâce »

Paul relit l'événement spirituel du chemin de Damas comme une expérience forte de la grâce de Dieu, c'est-à-dire de son amour gratuit, sans aucun mérite antérieur, au contraire en situation de démérite, puisqu'il avait persécuté « l'Eglise de Dieu ». Et même il remonte plus haut dans la relecture de son histoire personnelle. Il n'y a pas eu seulement « l'avant-chemin de Damas », dans la vie « zélote » de Paul, mais « l'avant de l'avant », car « Dieu l'avait mis à part dès le ventre de sa mère » - donc avant tout mérite ou démérite – sans aucune prestation possible de sa part. Et c'est à partir de cette prévenance radicale, que, le moment venu, Dieu l'avait « appelé » à la foi par sa grâce, lui, le persécuteur de son Église.



En relisant ainsi son histoire, Paul l'interprète à partir des figures scripturaires du prophète Jérémie, « prophète pour les nations » (Jr 1,5) et du Serviteur de Dieu, appelé à être « la lumière des nations » (Is 49, 1-6). L'un et l'autre ont été l'objet d'un amour et d'une élection divine avant leur naissance; l'un et l'autre ont été choisis pour le service d'un dessein de Dieu qui, au-delà d'Israël, viserait les nations. Paul situe donc sa vocation apostolique dans la ligne de la vocation prophétique, et de la vocation de ces prophètes dont la mission était de révéler la portée universelle du dessein de Dieu, par Israël au delà d'Israël. « C'est trop peu que tu sois mon serviteur pour ramener les tribus de Jacob, je ferai de toi la lumière des nations pour que mon salut atteigne les extrémités de la terre »(Is 49, 6).

Paul a vécu intensément son appel à la foi comme l'expression radicale de la grâce de Dieu à son égard. Cette expérience spirituelle personnelle est à la base de sa compréhension de l'Évangile comme « l'Evangile de la Grâce de Dieu ». Or, il y a un lien étroit entre le sens de la grâce et le sens de l'universalisme du dessein de Dieu. C'est parce que l'Évangile, comme don du Fils, est sans proportion avec quelque prestation humaine ou à quelque appartenance socio-religieuse que ce soit, qu'il peut être annoncé à tous. Le chemin de Damas a été pour Paul le chemin de la grâce, et le chemin de la grâce a été le chemin des nations.

[1] Traduction TOB, modifiée P.B.
[2] On peut rapprocher ce changement d'époque pour Paul de celui qui s'est réalisé pour toute l'humanité appelée à la foi : «Mais quand vint la plénitude des temps » Ga 4, 4). Là aussi il s'agit de l'apparition historique du « Fils ». L'humanité est passée en lui de l'heure de la minorité à la majorité

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