mercredi 3 juin 2015

PERE RENE-LUC : UN TEMOIN POUR LES JEUNES

Père René-Luc, témoin du Christ auprès des jeunes

Le Père René-Luc, 42 ans, est prêtre pour le diocèse d’Albi. Il a retracé son parcours de « bras cassé » dans un livre-témoignage : « Dieu en plein cœur » (Presses de la Renaissance). Le livret édité par la Fondation d’Auteuil pour le Carême de partage 2009 reprend chaque jour des citations du livre, les fait entrer en résonnance avec des passages de la Bible et propose une intention de prière.
 
Comment est née l’idée du livret de prière ?
Je suis intervenu auprès des orphelins de la Fondation d’Auteuil, à Paris et près de Toulouse. Je les connaissais de réputation mais lors des rencontres, j’ai bien vu à quel point leur parcours de vie avait des résonnances avec mon propre parcours. La Fondation m’a demandé de participer au projet d’un livret de Carême qui pourrait rejoindre les jeunes. Je leur ai suggéré de s’appuyer sur mon livre. Je trouvais intéressant de partir d’un témoignage de vie concret. C’est une suggestion de ma part et une réalisation commune.
 
Pourquoi avoir accepté de parrainer cette campagne de Carême ?
Quand j’ai accepté de participer à l’élaboration de ce livret, ce qui m’a motivé, ce ne sont pas d’abord les donateurs, même s’ils en sont les destinataires, c’était d’abord le jeune lui-même. Le livret est sur ma table de nuit. Ça me permet d’être en communion avec ceux qui le lisent. Quand je lis le soir, j’espère qu’il y a un jeune qui est en train de le lire et qui à travers cet extrait de vie, cette Parole et cette intention de prière, va trouver du courage. Ce qui m’a habité dans ce projet, c’est de penser au jeune lui-même. La Fondation pour moi, ce sont les jeunes à qui j’ai parlé et ceux à qui je n’ai pas pu parler mais que je rejoins à travers ce livret.
 
Comment s’est passée votre rencontre avec les jeunes, au lycée La Cadène notamment ?
C’est vrai que c’était particulier. Ce lycée est récemment sous la tutelle de la Fondation. Les jeunes ne sont pas habitués à voir des témoins. Quand on leur a annoncé qu’un prêtre venait, ils s’attendaient à un cours de caté je pense. Deux jeunes notamment n’avaient pas envie de venir et râlaient un peu dans le couloir quand je suis passé devant eux. Ils sont venus quand même puisque c’était obligatoire. Ce qui est très touchant, c’est que celui qui râlait le plus est venu s’asseoir à côté de moi après, pour le repas. Il m’a dit combien il ne s’attendait pas à ça et combien ça l’avait rejoint dans sa vie. C’est une vraie rencontre. De même que j’ai été touché par un pasteur, Nicky Cruz, qui est à l’origine de ma conversion, que j’ai entendu quand j’étais dans un moment difficile, j’ai vu des passerelles entre son histoire et la mienne et donc j’ai accepté Dieu dans ma vie. Très modestement, j’espère être un tout petit rayon d’espérance pour des jeunes qui ont un parcours aussi difficile et qui peuvent voir que la roue a tourné et qu’il n’y a pas de destin tout tracé. 
 
Qu’est-ce qui vous donne l’énergie de partir dans toute la France témoigner auprès des jeunes ?
La mission, on la reçoit, on ne se la donne pas. C’est un petit peu les événements qui ont fait ça. J’avais déjà un ministère de prédication auprès des jeunes. Ensuite, il y a eu la sortie de ce livre et enfin, un discernement avec mon évêque. On a mis en place de projet de ministère très particulier dans lequel il y a 10 jours de prédication un peu partout en France et 20 jours en paroisse.
 
Vous n’avez pas peur de vous prendre pour une star ?
Il y a deux mots qui sonnent très faux avec « sacerdoce », c’est « vanité » et « mise en avant». Par contre, il y en a un qui sonne, s’il est discerné par mon supérieur, c’est « témoignage ». Témoigner pour un prêtre fait partie aussi de son chemin. Ne pas « prendre la grosses tête » est un vrai souci. J’ai renoncé aux droits d’auteur qui sont tous reversés pour les séminaristes. Sur mon petit salaire de prêtre, j’ai envoyé mon livre aux quatre-vingts Carmels de France avec cette intention particulière : prier pour les personnes que je rencontre mais aussi pour que ce ministère soit celui d’un témoin et non pas d’autre chose


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