mardi 20 janvier 2015

L’architecture religieuse des Hautes-Alpes dans le Congrès archéologique de France

Certains ouvrages sont, bien longtemps après leur publication, irremplaçables. Le Congrès archéologique de France, 130e session, 1972, consacré au Dauphiné et paru en 1974, est de ceux-là. Ce sont 24 édifices religieux, parmi tous les monuments traités, de l’Isère, de la Drôme, des Hautes-Alpes qui font l’objet d’un article et bien d’autres sont évoqués à travers les textes.
Pour les Hautes-Alpes, Gérard Giordanengo décrit Notre-Dame d’Aquilon (« Notre-Dame de l’Aquilon à Guillestre », p 76-90), l’église paroissiale, en exposant des hypothèses, par exemple en étymologie (Aquilon viendrait du toponyme de la rivière Guil) et sur le coût des constructions (p 81).
Notre-Dame du Réal à Embrun est traitée par l’article maître de Jacques Thirion dont beaucoup se sont inspirés ou s’inspirent encore (par exemple, Guylaine Dartevelle dans Eglises médiévales des Hautes-Alpes, Plein-Cintre, 1990, préfacé par Jacques Thirion). L’auteur, lui-même, l’a utilisé pour les Alpes romanes publiées dans la collection Zodiaque. François Enaud dresse un inventaire descriptif du trésor de la cathédrale embrunaise.
Gabrielle Sentis dans les articles « les peintures murales de l’église de l’Argentière : les vertus, les vices et leurs châtiments » et « les peintures murales de l’église Saint-Sébastien à Plampinet » ainsi que Clément Gardet avec « les fresques de l’ancienne église des Cordeliers d’Embrun » étudient ce qui fait la caractéristique des églises de l’ancien diocèse d’Embrun à la fin du Moyen-Age. Ces peintures ont fait l’objet, depuis, de nouvelles publications, bénéficiant des formidables progrès de l’impression iconographique depuis trente ans, par Guylaine Dartevelle et Pierrette Paravy notamment.
Ces articles du Congrès archéologique révèlent aussi la difficile maîtrise d’un sujet. Le peintre Louis Court (Guillestre, 1670 – Avignon, 1733), neveu de peintre, l’un des rares – sinon le seul – connus de son époque dans les Hautes-Alpes, est ainsi appelé Ludovic Cour (p 150). Il est inexact d’écrire qu’il « a étudié longuement à Rome » (moins d’un an probablement) et qu’ « il apparaît pour la dernière fois en 1735 » à Guillestre (p 90), puisqu’il est déjà décédé !
Les amoureux d’histoire et d’archéologie (re)découvriront des monuments du Dauphiné et de la limite nord de la Provence avec bonheur dans ces articles fouillés et puisant dans les documentations anciennes ou plus récentes.

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