MICHEL VOVELLE (1933-2018).
Michel
Vovelle, né le en
février 1933 à Gallardon est mort le 6 octobre 2018. C’était un historien
français, notamment spécialiste de la Révolution française et successeur de
Albert Soboul à la tête de l’Institut d’histoire de la Révolution française de
1981 à 1993.
Biographie
Origines et
formation
Michel
Vovelle est le fils de Gaëtan Vovelle, instituteur, partie prenante du groupe
d’éducation nouvelle d’Eure et Loir.
Ancien élève
de l’Ecole normale supérieure de Saint-Cloud (où il est reçu major en
1953), il obtient l'agrégation d’histoire en 1956, puis soutient un doctorat
d'État à Lyon-II en 1971.
Carrière
Les premières
recherches de Michel Vovelle ne portèrent pas directement sur la Révolution
française, mais sur l'anthropologie et l’histoire religieuse en France à
l'époque moderne. Sa thèse, soutenue en 1971 porte en effet sur la
déchristianisation en Provence et mêle une recherche archivistique sur les testaments
et une approche de l'iconographie sacrée. Il entend ainsi réfléchir sur la
vision du salut et de l'au-delà et sur le rapport à la mort et à la religion
dans les populations provençales de l'époque moderne. Après cette
« première carrière » d'historien de la mort, il s'engage dans
l'histoire de la Révolution dans ses aspects religieux, s'attachant notamment
au concept de déchristianisation, intégrant les acquis de l'histoire des
mentalités.
Appartenant
au courant marxiste, il a réhabilité dans les années 1990 le rôle de
l'acteur individuel, jusque-là écrasé par les contraintes économiques et
sociales. D'abord professeur d'histoire moderne à l’Université Aix-Marseille I,
il devient ensuite professeur d'histoire de la Révolution française à
l’Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne et, succédant à Albert Soboul,
directeur de l'Institut d’Histoire de la Révolution française.. En 1983, Michel
Vovelle devient président du conseil scientifique et technique du musée de
la Révolution française.. Selon Michel Vovelle, la Révolution n'est « pas
terminée », il s'agit d'un événement « chaud » qu'il
faut « aimer » pour le comprendre. Il entremêle ainsi
histoire récente, vulgarisation et histoire de la Révolution au gré de ses
ouvrages, comme par exemple avec « Les Jacobins de Robespierre à
Chevènement » publié en 1999 ou « La Révolution française
expliquée à ma petite-fille » en 2006. Son dernier ouvrage,
« La Bataille du bicentenaire de la Révolution française », peut
être considéré comme un travail d'ego d’histoire et est un retour
réflexif sur le moment du bicentenaire.
Michel
Vovelle incarne une forme d'histoire culturelle de la Révolution qui
intègre les acquis de l'histoire des mentalités (il est d'ailleurs rattaché à
l'« école d'Aix »), et s'affiche comme complémentaire de l'histoire
sociale.. À en juger par les prises de position qu'elle aura suscitées son
œuvre aura culminé dans son histoire de la déchristianisation de l’an II. Elle
a joué un rôle central dans les célébrations du bicentenaire de la Révolution en
1989 quand il présida la Commission nationale de recherche historique pour le
bicentenaire de la Révolution française à la suite d'Ernest Labrousse. Dans le
cadre du bicentenaire de la Révolution, au gré des changements de
gouvernements, ses positions reçurent la vive opposition de la droite française
ainsi que celle du courant des historiens critiques de la Révolution mené par
François Furet7 .
Vie privée
Son épouse,
Gabrielle Vovelle (née Cerino), une comparatiste avec qui il rédige
son premier ouvrage, meurt prématurément en 1969. Il se remarie par la suite
avec Monique Rebotier, géographe, disparue en 2008 ; elle joua un rôle
important dans l'animation et l'organisation de la vie du cercle intellectuel
que Michel Vovelle réunissait dans le cadre des préparatifs du bicentenaire.
Engagement
politique
« Communiste
hétérodoxe », membre de la « cellule
Duclos » du Parti communiste français à partir de 1956, il
soutient en 2012 Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à
l’élection présidentielle.
Ouvrages
Vision de la
mort et de l'au-delà en Provence du xve au xixe siècle d'après les
autels des âmes du purgatoire, (en collaboration avec Gaby Vovelle), Paris, A.
Colin, 1970.
Piété baroque
et déchristianisation en Provence au xviiie siècle.
Les attitudes devant la mort d'après les clauses de testaments, Paris, Seuil, 1973.
Mourir autrefois, Paris, Gallimard / Julliard,
1974 ; rééd. coll. Folio, 1990.
L'Irrésistible
Ascension de Joseph Sec bourgeois d'Aix, Aix, Edisud, 1975.
La
Métamorphose de la fête en Provence de 1750 à 1820, Paris, Flammarion, 1976.
Religion et
Révolution : la déchristianisation de l'an II, Paris, Hachette, 1976.
La Mort et
l'Occident de 1300 à nos jours, Paris, Gallimard, 1983 ; réed. 2001.
La Ville des
morts, essai sur l'imaginaire collectif urbain d'après les cimetières
provençaux, 1800-1980 (en
collaboration avec Régis Bertrand), Marseille, Editions du CNRS, 1983.
Images et
récits de la Révolution française, Paris, Messidor, 1984-1989. Direction de l'ouvrage.
Théodore
Desorgues ou la désorganisation : Aix-Paris, 1763-1808, Paris, Seuil, 1985.
La Mentalité
révolutionnaire : société et mentalités sous la Révolution française, Paris, Éd. sociales, 1986.
1793, la
Révolution enontre l’Eglise : de la raison à l’être suprême. Paris, Complexe, 1988.
Les Aventures
de la raison (entretiens
avec Richard Figuier), Paris, Belfond, 1989.
1789
l'héritage et la mémoire, Privat, 1989.
De la cave au
grenier, Serge
Fleury Éd., Canada, 1980.
Histoires
figurales : des monstres médiévaux à Wonderwoman, Paris, Usher, 1989.
La Révolution
française, Paris, A.
Colin, 1992-2002.
L'heure du
grand passage : Chronique de la mort, coll. « Découvertes Gallimard/
Culture et société », Gallimard, 1993.
Les Âmes du
purgatoire ou le travail du deuil, Paris, Gallimard, 1996.
Le Siècle des
lumières, Paris, PUF,
1997.
Les Jacobins
de Robespierre à Chevènement, Paris, La Découverte, 1999.
Les Républiques
sœurs sous les regards de la grande nation, Paris, L'Harmattan, 2001.
Combats pour
la Révolution française, Paris, La Découverte, 1993-2001.
Les Folies
d'Aix ou la fin d'un monde, Éd. Le temps des cerises, Pantin, 2003.
La Révolution
française expliquée à ma petite-fille, Seuil, 2006
La Bataille
du bicentenaire de la Révolution française, La Découverte, 2017
OUVRAGES A LA
BIBLIOTHEQUE DIOCESAINE D’AIX ET ARLES.
Les aventures
de la raison : entretiens avec Richard Figuier. Paris, Belfond, 1989. 190
pages.
Piété baroque et déchristianisation en Provence au
XVIIIè siècle. – Paris, Le Seuil, 1978. 346 pages.
BARDET, Claude ; préface de Michel Vovelle.
- La Révolution en Provence :
images & histoire. – Avignon, Editions A. Barthélémy, 1989. 99 pages.
Provence et dictions provençaux :
Provençal/Français. Avec une préface de Michel Vovelle. – Paris, Rivages, 1983.
84 pages.
L’Irrésistible ascension de Joseph Sec bourgeois
d’Aix. Suivi de : Quelques clefs pour la lecture des « Naïfs ».
– Aix-en-Provence, Edisud, 1975. 95 pages.
La mort et l’Occident. – Paris, Gallimard, 1983. 793
pages.
RUBENSTEIN, E. ; avec une préface de Michel
Vovelle. - Le jour où Jésus devint Dieu : L’ »affaire Arius » ou
la grande querelle sur la divinité du Christ au dernier siècle de l’Empire
romain. – Paris, La Découverte, 2001. 285 pages.
En collaboration avec Philippe BOUTRY, Philippe
JOUTARD, Dominique JULIA, Claude LANGLOIS, Freddy RAPHAËL. – Du roi Très
Chrétien à la laïcité républicaine : XVIII-XIXè siècle. – Paris, Le Seuil,
1991. 556 pages.
DEROBERT-RATEL, Christiane ; avec une préface de
Michel Vovelle. – Institutions et vie municipale à Aix-en-Provence sous la
Révolution (1789-An VIII. – Aix-en-Provence, Edisud, 1976. XII-672 pages.
La chute de la monarchie : 1787-1792. – Paris, Le
Seuil, 1972. 282 pages.
Idéologies et mentalités. – Paris, Maspero, 1982. 358
pages.
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