Les animaux dans la Bible
Didier Luciani
In Cahiers Evangile, numéro 183 – mars 2018
« Ursus
et homo étaient liés d’une amitié étroite. Ursus était un homme, Homo était un
loup » : c’est ainsi que commence un roman de Victor Hugo L’homme qui rit (1869) ; mais déjà
Thomas Hobbes (1588-1679) écrivait, à la suite de Plaute : « Homo hominis lupus / L’homme est un loup
pour l’homme ». On peut remarquer que les relations entre les hommes et
les animaux est loin d’être simple, que la vision des hommes sur le monde
animal oscille très souvent entre voir l’animal comme un ennemi à combattre ou
à remarquer que le comportement animal est parfois moins sauvage que le comportement
des humains.
L’Occident aujourd’hui s’oriente vers un désir d’harmonie
entre le monde animal et le monde des humains. C’est ainsi que l’on voit se
développer depuis quelques années des associations de défense ses animaux. Ces
associations peuvent compter sur le soutien d’artistes, de scientifiques et de
philosophes. On revendique à introduire dans le droit un droit des animaux. Sur
le plan du comportement se développe
depuis peu ce que l’on appelle le mouvement « végan » qui est
végétalisme intégral pour refuser toute nourriture ou tout habillement venant d’origine
animal.
L’auteur Didier Luciani qui anime des sessions sur ce
sujet met en dialogue dans ce dossier les textes bibliques et les
interrogations contemporaines. Il ne s’agit d’élaborer un bestiaire biblique ni
de l’étude symbolique des animaux dans la Bible, mais de s’interroger sur la
place voulu par Dieu pour les animaux dans son projet créateur. On peut aussi se
poser la question : l’être humain est-il un animal ? Enfin l’auteur
étudie à travers les textes de l’Ancien
Testament la place des animaux dans le culte, le rôle des animaux dans la
relation à Dieu (sacrifices pour honorer Dieu, pour l’implorer ou le
remercier).
Le Nouveau Testament et le christianisme reprend cette
thématique quand il désigne Jésus comme l’Agneau de Dieu et aussi quand les
Evangélistes sont représentés par un animal (tétramorphe).
A la fin des temps qu’en sera-t-il des relations entre
l’homme et le monde animal ? Retour au jardin d’Eden de la genèse comme le
laisse suggérer certains textes d’Isaïe (11, 6-9) ou même l’évangéliste Marc (1, 13). Il y aura donc une promesse de paix,
une promesse d’harmonie de toute la Création qui se réalisera avec la victoire
de Jésus.
L'auteur
Didier Luciani enseigne l’Ancien Testament et le
judaïsme à la Faculté de théologie de l’Université catholique de Louvain (Louvain-la-Neuve).
Hormis plusieurs études sur le Lévitique, ses derniers ouvrages sont : Révéler les œuvres de Dieu. Lecture narrative
du Livre de Tobie (2014), L’antijudaïsme
des Pères. Mythes ou réalité ? (2017).
Publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles
Publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles
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