vendredi 29 septembre 2017

Oeuvres : Simone Weil

Œuvres
Simone Weil ; édition publiée sous la direction de Florence de Lussy
Paris, Gallimard, (collection Quarto), 1999. 1280 pages.


Présentation de l’œuvre

Simone Weil laisse le souvenir d'une figure étrange, surhumaine par certains aspects, qui attire et repousse en même temps. On lui reconnaît une puissance intellectuelle exceptionnelle, une force morale digne des héros, un courage et un esprit de résistance hors pair, mais une intransigeance dans l'existence qui fait peur et qui s'accompagne d'une lucidité souvent prophétique. De son vivant, comme aujourd'hui, elle dérange, irrite, scandalise, tout en suscitant l'attachement le plus vif.

Plus de cinquante ans après sa disparition, les éditions Gallimard offre au public en un seul volume la totalité d'une vie, d’un itinéraire philosophique et spirituel et d'une œuvre foisonnante ; cette édition permet enfin d’en dégager la cohérence dans toute sa force et donc de la découvir.
Le but de ce volume est de faire tenir ensemble la militante, la philosophe et la mystique, car tout est solidaire dans cette pensée aux vues puissamment convergentes. Parmi les 53 textes, articles, correspondances et livres retenus dans ce volume on trouvera notamment, selon leur agencement et leur titre désormais en vigueur : Impressions d'Allemagne, 1932, Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale, Expérience de la vie d'usine, Méditation sur l'obéissance et la liberté, Lettre à Georges Bernanos, Réflexions sur la barbarie, Réflexions sur les origines de l'hitlérisme, L'Iliade ou le poème de la force, A propos de la théorie des quanta, L'Amour de Dieu et le malheur, Autobiographie spirituelle, Cahier de Marseille, Cahier de New York, Lettre à un religieux, L'Enracinement...

Enfin, une série de témoignages sur Simone Weil, la réception de son œuvre (Blanchot, Cioran, Sperber...) et sa diffusion à l'étranger complètent ce volume et lui apportent de précieux éclairages.

Une brève présentation de Simone Weil.

Simone Adolphine Weil  est née à Paris en février 1903. C’est une philosophe française, sœur du mathématicien André Weil.
En 1924-1925, elle suit les cours du philosophe René Le Senne au lycée Victor-Duruy, à Paris, et obtient, au mois de juin 1925, à 16 ans le baccalauréat de philosophie  En octobre 1925, elle entre au lycée Henri-IV. Elle entre à l’École normale supérieure en 1928.et obtient son agrégation de philosophie en 1931. Elle enseignera dans divers lycées mais quittera l’enseignement en 1934 pour mener une vie plus en accord avec ses idées et ses engagements.

Communiste anti-stalinienne, elle participe à partir de 1932 au Cercle communiste démocratique de Boris Souvarine.  Elle passe quelques semaines en Allemagne, au cours de l'été 1932, dans le but de comprendre les raisons de la montée en puissance du fascisme. À son retour, avec beaucoup de lucidité, elle exprime dans plusieurs articles ce qui risquait de survenir. Abandonnant provisoirement sa carrière d'enseignante, en 1934-1935, elle est ouvrière sur presse chez Alstom, puis elle travaille à la chaîne aux établissements Carnaud et Forges de Basse-Indre, à Boulogne-Billancourt, et chez Renault, jusqu'au mois d'août 1935. Elle note ses impressions dans son Journal d'usine.

Simone Weil se rapproche peu à peu du christianisme. Elle éprouve la présence du Christ, à partir de l'année 1938, et entre en contact avec des prêtres et des religieux, afin de leur poser des questions sur la foi de l'Église catholique. Cependant elle ne franchira le pas pour se convertir  demander le baptême.

En 1942, elle emmène ses parents en sécurité aux États-Unis, mais, refusant un statut qu’elle ressent comme trop confortable en ces temps de tempêtes où ses compatriotes souffrent de la faim et luttent contre l’occupant allemand, elle fait tout pour se rendre en Grande-Bretagne et travaille comme rédactrice dans les services de la France libre. Elle démissionne de l'organisation du général de Gaulle en juillet 1943n ‘ayant jamais pu obtenir le droit de pouvoir passer dans la résistance active en France malgré ses multiples démarches.

Atteinte de tuberculose, elle meurt d'un arrêt cardiaque au sanatorium d'Ashford, le 24 août 1943, à l'âge de 34 ans. 

Publication : Claude Tricoire - Bibliothèque diocésaine d'Aix et Arles

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