jeudi 24 novembre 2016

Tout Giono en 1000 pages

Mireille Sacotte et Jean-Yves Laurichesse (dir.), Dictionnaire Giono, Paris, Classique Garnier, 2016, 984 p. [59 €]
Dans l’imaginaire du sud-est de la France, Jean Giono (1895-1970) tient une place comparable à celle de René Bazin (1853-1932) dans l’ouest. Tout Haut-Alpin sait depuis le collège que Baumugnes se situe dans son département même s’il n’a rien lu de Jean Giono et ne situe pas le lieu à Saint-Julien-en-Beauchêne.
Un de Baumugnes (1929) est l’un des romans de la trilogie de Pan, comme Colline (1929) et Regain (1930). La localité n’est pas la seule des Hautes-Alpes à avoir touché Giono : le 6 septembre 1944, dans son Journal, il évoque « une hutte montagnarde du plus solitaire Valgaudemar ».
652 notices, 22 auteurs, une bibliographie académique, composent ce Dictionnaire Giono de 984 pages édité par Classiques Garnier dans la collection Dictionnaires et synthèses. Ce n’est pas simplement l’œuvre qui est interrogée par une entrée pour chaque titre et personnage (L’Absente de L’Iris de Suse ouvre le dictionnaire) mais l’ensemble du contexte, l’histoire de l’auteur (Première et Seconde Guerre mondiale, notamment) et l’espace où il vit (Basses-Alpes, Banon…)
Le rapport de Jean Giono à la géographie est précisé, par exemple à l’article Alpes. Il est rédigé par Jean-Paul Pilorget qui précise que l’auteur « voyage et séjourne en famille à plusieurs reprises dans le Briançonnais [,] à Saint-Julien en Beauchêne et aux Queyrelles, dans le Trièves à Lalley et à Tréminis ». A partir de cette réalité, Pilorget affirme que « Giono prend des libertés avec la géographie et Robert Ricatte emploie l’expression ‘Alpe imaginaire’ pour désigner l’espace qu’il recrée dans son œuvre romanesque ».
Ce dictionnaire traite de concepts comme l’Âme, l’Intelligence ou le Retour à la terre. Il évoque des expressions artistiques, comme à l’article Peinture, peintre ou à celui Kardas, Walter (peintre et photographe allemand), ou bien à celui sur le Baroque.
L’auteur est, pour une part, Moraliste. Ses œuvres ont été rassemblées dans les huit volumes de la Pléiade. Les aspects autobiographiques sont également soulignés. Le rapport à ses contemporains est étudié avec, notamment, les articles consacrés à Henri Pourrat et à Marcel Pagnol.
De nombreuses entrées concernent la relation de Jean Giono au religieux : BibleDieu(x)EcclésiastiquesEnfer(s)ParadisProtestant/protestantisme… L’article Catholique permet de comprendre l’un des liens de l’auteur avec le christianisme : « si les croix dressées çà et là dans la campagne de ses romans n’ont aucun pouvoir spirituel, Giono fait volontiers des instruments de l’apparat cultuel l’écume baroque de son romanesque d’après-guerre ».
Cet ouvrage est destiné aux enseignants de français en secondaire. Les candidats au baccalauréat de français et de philosophie les plus audacieux viendront y puiser un enrichissement utile. Enfin, les responsables de paroisses, prêtres et laïcs, les séminaristes et jeunes prêtres y trouveront un biais pour connaître l’intimité de leur territoire.

Jean Giono dans les bibliothèques diocésaines de la province de Marseille

Autour de Jean Giono
Sylvie Giono, Jean Giono à Manosque, Le Paraïs la maison d'un rêveur, Belin, 2012, 103 p. Vous en trouverez une recension ici : http://livresadecouvrir.blogspot.fr/2012/04/jean-giono-manosque.html.
Le site Christianisme et mémoires en Provence a publié un texte sur le film de Charly Baile et René Mannent sur Giono : http://livresadecouvrir.blogspot.fr/2013/11/jean-giono.html.
L’œuvre de Jean Giono
Cette bibliographie n’est pas exhaustive des livres se trouvant dans les collections diocésaines. L’accent a été mis sur les ouvrages se trouvant dans au moins deux bibliothèques ainsi que sur les textes concernant plus spécifiquement les Hautes-Alpes :
Jean Giono (préfacier), Raymond Collier (dir), Monuments et art de Haute-Provence, Digne, Société scientifique et littéraire des Basses-Alpes, 1966, 225 p. Il est disponible à la bibliothèque diocésaine d’Aix-en-Provence, de Fréjus-Toulon et de Gap.
Un de Baumugnes, Paris, Grasset, 1967, 188 p (Aix-en-Provence, édition de 1937 ; Gap ; Marseille).
Le chant du monde, Paris, Gallimard, 1967, 278 p (Aix-en-Provence, édition de 1934 ; Gap ; Marseille).
Un roi sans divertissement, Paris, Gallimard, 1966, 256 p (Gap ; Marseille, édition de 1982).
Le grand troupeau, Paris, Gallimard, 1931, 251 p (Gap ; Marseille, édition de 1968).
Le hussard sur le toit, Paris, Gallimard, 1971, 510 p (Gap).
Regain, Paris, Grasset, 1930, 240 p (Aix-en-Provence ; Marseille, édtion de 1963).
Que ma joie demeure, Grasset, 1959, 504 p (Aix-en-Provence ; Gap, édition de 1964 ; Marseille, édition de 1935).
Les catalogues des bibliothèques diocésaines peuvent être consultés : 

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