Documentaire : J’ai marché jusqu’à vous
J’ai marché jusqu‘à vous – RÉCITS D’UNE
JEUNESSE EXILÉE À MARSEILLE
Documentaire de Rachid Oujdi 52 min – 2016
AIX-EN-PCE ● 22 janvier ● 18h00
Récit
d’une jeunesse exilée à Marseille : ces enfants sans visa, au terme d’un
éprouvante périple, débarque à Marseille qui ne veut pas d’eux.
Film
proposé par le collectif avec la participation de Sciences Po Aix. Débat avec
le réalisateur Rachid Oujdi, Giovanni Privitera, enseignant à Sciences Po et
Jeanne Hutin, association étudiante C.A.S.A. et animé par Roxane Nadim,
enseignante et responsable des affaires culturelles à Sciences Po.
Sciences
Po Aix / Amphithéâtre René Cassin (25, rue de Saporta, Aix-en-Provence
(participation libre).
Documentaire (France). Produit en 2016. Distribué par Comic Strip
Production.
Synopsis
Ils ont moins de
18 ans, on les appelle les « Mineurs Isolés Etrangers ». Venus seuls,
principalement d’Afrique et du Moyen Orient, ces voyageurs sans visas
débarquent à Marseille, au terme d’un long périple. En attendant leur majorité,
ils sont censés se trouver sous la protection de l’Aide Sociale à l’Enfance.
Mais avant cette « mise à l’abri » rarement immédiate, ces jeunes
subissent la rue, les réseaux malveillants et la s « J’ai marché jusqu’à vous », ce documentaire de Rachid
Oujdi, livre au coeur du débat, ses récits d’une jeunesse exilée. Cette
rencontre a questionné une société en rupture d’humanité.
« Tout mineur
doit être protégé quel que soit son sexe, sa religion, ses origines, sa
nationalité », stipule la Convention internationale des Droits de l’Enfant du
20 novembre 1989. La réalité est en France bien loin d’adhérer à ce droit
fondamental. Caméra au poing, Rachid Oujdi s’est penché à Marseille sur le
quotidien de jeunes contraints à l’exil, qui sur le sol des « droits de l’homme
», ne sont pas arrivés au bout de leur peine sans fin. La Ligue des Droits de
l’Homme, Amnesty international, l’Assemblée citoyenne du Bassin
Manosquin, avec le soutien des réseaux Éducation Sans Frontières et Hospitalité
Solidaire, ont proposé un débat sur la situation de ces mineurs étrangers
isolés. Mardi dernier, salle comble pour des échanges inspirés de ce
documentaire poignant, « J’ai marché jusqu’à vous – Récits d’une jeunesse
exilée » .
Ils ont entre 13
et 18 ans. Depuis le Moyen-Orient ou l’Afrique, ils ont marché jusqu’à nous
pour venir se heurter à un double paradoxe politico-institutionnel. Les
conditions de la protection ne sont pas à la mesure de la nécessité et de
l’application du droit. Ces jeunes à la rue des semaines durant, voire des
mois, quand ils en sortent, ne rentrent dans aucun cadre juridique. En tant que
mineurs ils ne peuvent pas prétendre au statut de réfugié. Des milliers de
kilomètres leur ont ouvert ce seul horizon : survivre dans ce no man’s land
identitaire. Le carcan du processus d’intégration, les lourdeurs administratives
anéantissent tout espoir pour ceux qui approchent l’âge de la majorité. A quoi
, à qui, à combien peut répondre le 115 ?
Lorsque l’institution doute de l’âge annoncé, les adolescents sont
livrés à des tests infâmes, examens osseux ou des parties génitales.
Sur le terrain
les professionnels sont eux-mêmes dans l’impasse du chaînon manquant. La loi
interdit l’hébergement d’un mineur par des personnes de la société civile.
L’institution dans l’illégalité est ainsi à même de poursuivre un citoyen
accueillant. C’est l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance) qui a pour mission la
protection de l’enfance, soumise à une gestion politique très disparate d’un
département à l’autre.
Des filets
d’humanité contournent la règle, entrent en désobéissance civile. Quarante
collectifs solidaires s’organisent en Région Paca. Des citoyens s’impliquent
aussi à titre individuel
Le film de Rachid
Oujdi n’est pas une oeuvre militante, c’est une démarche engagée qui questionne
notre humanité : « qu’en avons-nous fait au plus profond de nous ? » La
distance choisie par le cinéaste pose un regard de subjectivité assumé. De la
tendresse, de la subtilité sans tomber dans le pathos ou le voyeurisme.
L’obscure réalité ainsi mise en lumière positionne le spectateur face à
lui-même.
Le documentaire
se termine sur une note claire. Mais depuis son tournage , il y a un an, le
réalisateur décrit une situation qui à Marseille s’est assombrie plus encore,
qui a gravement empiré.
« J’ai marché
jusqu’à vous », le film fait oeuvre de sensibilisation, circule dans les
collèges et les lycées, relayé par des enseignants du RESF. Visible en replay
sur la chaîne LCP.
Journal La
Marseillaise 9 janvier 2019.
Paroles de J’irai marché jusqu’à vous
Les coups de sang, les coups du sort
Les coups de points, les coups encore
J’en ai reçu jusqu’à mon tour
J’en ai reçu jusqu’à ce jour
J’ai quitté mon petit village
En portant pour seul bagage
Des restes de rêves d’enfants
Des gentils qui gagnent à la fin
Les coups de points, les coups encore
J’en ai reçu jusqu’à mon tour
J’en ai reçu jusqu’à ce jour
J’ai quitté mon petit village
En portant pour seul bagage
Des restes de rêves d’enfants
Des gentils qui gagnent à la fin
J’ai marché jusqu’à vous
J’ai eu peur je l’avoue
À chaque pause chaque trêve
Mille fois j’ai fait ce rêve
Je lisais mon nom sur vos lèvres
J’ai marché jusqu’à vous
Je suis là voyez vous
Mille fois j’ai fait le voeu
je vous en fait l’aveu
De me voir un jour dans vos yeux
J’ai eu peur je l’avoue
À chaque pause chaque trêve
Mille fois j’ai fait ce rêve
Je lisais mon nom sur vos lèvres
J’ai marché jusqu’à vous
Je suis là voyez vous
Mille fois j’ai fait le voeu
je vous en fait l’aveu
De me voir un jour dans vos yeux
Les petits chemins retiré
Les routes fleuves et les forêts
Les vastes plaine et les plateaux
Les grandes villes comme en photo
J’ai marché tant que j’ai pu
Tant de fois je me suis perdu
Les trains les camions les bateaux
Les coups de blues, les coups de couteaux
Les routes fleuves et les forêts
Les vastes plaine et les plateaux
Les grandes villes comme en photo
J’ai marché tant que j’ai pu
Tant de fois je me suis perdu
Les trains les camions les bateaux
Les coups de blues, les coups de couteaux
J’ai marché jusqu’à vous
J’ai eu peur je l’avoue
À chaque pause chaque trêve
Mille fois j’ai fait ce rêve
Je lisais mon nom sur vos lèvres
J’ai marché jusqu’à vous
Je suis là voyez vous
Mille fois j’ai fait le voeu
je vous en fait l’aveu
De me voir un jour dans vos yeux
J’ai eu peur je l’avoue
À chaque pause chaque trêve
Mille fois j’ai fait ce rêve
Je lisais mon nom sur vos lèvres
J’ai marché jusqu’à vous
Je suis là voyez vous
Mille fois j’ai fait le voeu
je vous en fait l’aveu
De me voir un jour dans vos yeux
Combien de pays traversé?
Combien de frontières dépassées?
Et me voilà m’en voulez vous?
Je n’avais pas pris rendez-vous
De mon histoire vous savez tout
Arrivé seul et sans dessous
Mais surtout arrivé en vie
Comprenez pourquoi je souris
Combien de frontières dépassées?
Et me voilà m’en voulez vous?
Je n’avais pas pris rendez-vous
De mon histoire vous savez tout
Arrivé seul et sans dessous
Mais surtout arrivé en vie
Comprenez pourquoi je souris
J’ai marché jusqu’à vous
J’y ai cru je l’avoue
À chaque pause chaque trêve
Mille fois j’ai fait ce rêve
Je lisais mon nom sur vos levres
J’ai marché jusqu’à vous
Je suis là voyez vous
Mille fois j’ai fait le voeu
je vous en fait l’aveu
De me voir un jour dans vos yeux
J’ai marché jusqu’à vous
J’ai eu peur je l’avoue
Mille fois j’ai fait ce rêve
Mille fois j’ai fait ce rêve
Je lisais mon nom sur vos lèvres
J’ai marché jusqu’à vous
J’ai marché jusqu’à vous
J’ai marché jusqu’à vous…
Paroles de Kaddour Hadadi
Album : L’Empire de papier (2017)
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