Film 8, avenue Lénine
Film 8, avenue Lénine
De Valérie Mitteaux, Anna Pitoun
Documentaire français (novembre 2018).
Un combat pour
dépassés les préjugés
Une intégration
méritoire en dépit des préjugés sur la communauté Rom. Une belle leçon
d’humilité et d’humanité.
Film proposé par
la Ligue des Droits de l’Homme. Débat avec la réalisatrice, Anne Pitoun et
Bernard Eynaud, Comité National LDH référent bidonville et animé par François
Otto, Ligue des Droits de l’homme.
Cinéma Rex à
Châteaurenard au Cinéma Rex (10, bis avenue Léo Lagrange – Tarif 5 €).
SYNOPSIS ET
DÉTAILS
8, avenue Lénine est un
documentaire de société sur Salcuta Filan et ses deux enfants, Denisa et Gabi.
Une famille rom roumaine qui vit en banlieue parisienne depuis 15 ans. Alors
que de nombreux responsables politiques ne cessent d’affirmer que les Roms ont
“vocation à rentrer chez eux”, Salcuta fait la preuve que la France et l’Europe ont la
capacité de les accueillir dignement et que lorsque c’est le cas, il n’y a plus de « question rom ». Car en tant qu’Européenne, Salcuta a
choisi. Et chez elle, c’est ici, en France.
INFORMATION SU R
CE DOCUMENTAIRE
Devenir une
citoyenne française
Le documentaire
de Valérie Mitteaux et Anna Pitoun suit Salcuta Filan, jeune femme
rom, et ses deux enfants, à Achères (région parisienne), depuis leur arrivée et
leur quotidien en caravane dans un bidonville à leur premier logement en
appartement. Même si la France reste l’un des pays d’Europe qui expulse le plus
de Roms, Salcuta cherche à en devenir une citoyenne à part entière. De la
banlieue parisienne, avec ses femmes et ses hommes solidaires qui refusent la
discrimination, à la Roumanie, où les Roms sont aussi victimes de rejet, 8,
avenue Lénine est une immersion dans l’intimité d’une famille qui doit
lutter contre les préjugés à chaque étape de sa vie.
Festivals
Mention spéciale au Budapest
International Documentary Festival 2018 et sélectionné à DokLeipzig, au Human
Film Festival de Berlin et à Sofilm Summercamp Festival, 8, avenue
Lénine est le portrait d’une communauté méconnue et rejetée dans toute
l’Europe, mais également celui de citoyens français engagés dans une aventure
qui les a menés bien plus loin qu’ils ne l’imaginaient.
Longue durée
La durée exceptionnelle du
tournage (Anna Pitoun et Valérie Mitteaux travaillent sur ce projet depuis
2002) donne à voir de manière unique ce que signifie un processus d’intégration
au long cours. Fresque familiale, pan d’histoire politique d’une petite ville
de banlieue, road-movie à travers l’Europe, ce documentaire a la singularité de
démonter le discours dominant en montrant la possible intégration de Roms
migrants dans une France solidaire et bienveillante.
***************************************************************************
« 8, avenue Lénine », s’intégrer à tout prix
Cet ambitieux documentaire
dresse sur quinze ans le bouleversant portrait d’une femme Rom, membre d’une
communauté stigmatisée et méconnue, bien déterminée à trouver sa place en
France.
Le documentaire « 8, avenue Lénine » ne se résume pas à une success story.
Il témoigne avec force des rejets dont font l’objet les Roms.
Les films et documentaires qui
courent sur des années se révèlent toujours émouvants lorsqu’ils captent le
passage de l’enfance à l’âge adulte de leurs protagonistes. C’était le cas
de Boyhood de Richard Linklater qui a filmé pendant douze ans
ses acteurs. 8, avenue Lénine ancre cette émotion dans une
réalité difficile, la condition des Roms en France et en Roumanie, tout en
montrant les étapes d’un processus d’intégration long mais bien réel.
Le documentaire s’ouvre en
2003 sur les bouilles réjouies de Gabi et Denisa qui vont à l’école à Achères,
une petite ville des Yvelines, où des bénévoles se mobilisent pour les aider.
Avec leur mère, Salcuta, ils ont quitté la Roumanie où leur père est mort trois
ans plus tôt. La jeune femme n’a que quelques pauvres mots de français pour
rendre grâce à un système qui assure la scolarisation de tous les enfants de 6
à 16 ans, même sans titre de séjour.
L’accueil après l’expulsion
Mais un soir de
mars 2003, deux voitures de police débarquent sur le campement rom pour
préparer une expulsion le lendemain et prévoir les moyens nécessaires pour
détruire les caravanes. Branle-bas de combat à la mairie où l’on veut tenter
d’empêcher ce qui s’annonce, trouver des lieux pour ces familles. L’institutrice
de Gabi et Denisa, Maden Gerbin, les accueille chez elle avec leur mère.
Quinze ans plus tard, devenue
retraitée, elle n’a cessé de veiller sur eux. Installation dans un nouveau
campement, apprentissage du français où elle ne laisse passer aucune faute de
syntaxe, obtention de papiers, d’un travail, d’un appartement, mariages des
enfants, naissances : elle a été là à chaque étape de leur intégration. Salcuta
qui s’exprime bien désormais explique avec sa détermination joyeuse que chez
elle, c’est en France.
Dépasser les
préjugés
Le documentaire ne se résume
pas à une success story. Il témoigne avec force des rejets dont
font l’objet les Roms. Comme le dit un protagoniste, « l’anti-tsiganisme
s’exprime beaucoup plus ouvertement que les autres formes de racisme ou de
préjugés. » Lors d’un poignant retour dans le village d’origine de
Salcuta, la bande-son passe en revue les propos racistes tenus par des
représentants politiques dans les pays traversés, Allemagne, Autriche et Roumanie
où on agite avec la même haine comme une menace la présence de Roms pour
fédérer les électeurs.
La France n’est pas en reste
avec un nombre record de démantèlements des camps qui ne connaissent pas la
trêve hivernale. Sept mille personnes ont récemment été expulsées dans
l’indifférence générale au nom d’une pseudo-impossibilité d’intégrer les Roms
qui fuient pourtant misère et violence. Le parcours de Salcuta prouve qu’en
mettant de côté préjugés et haine, une France solidaire et bienveillante a la
capacité de faire d’eux des citoyens comme les autres.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire