lundi 14 janvier 2019

Film 8, avenue Léninee : dans le cadre des Rencontres cinématographiques des Droits de l'Homme



Film 8, avenue Lénine
Film 8, avenue Lénine
De Valérie Mitteaux, Anna Pitoun
Documentaire français (novembre 2018).



Un combat pour dépassés les préjugés
Une intégration méritoire en dépit des préjugés sur la communauté Rom. Une belle leçon d’humilité et d’humanité.
Film proposé par la Ligue des Droits de l’Homme. Débat avec la réalisatrice, Anne Pitoun et Bernard Eynaud, Comité National LDH référent bidonville et animé par François Otto, Ligue des Droits de l’homme.
Cinéma Rex à Châteaurenard au Cinéma Rex (10, bis avenue Léo Lagrange – Tarif 5 €).

SYNOPSIS ET DÉTAILS
8, avenue Lénine est un documentaire de société sur Salcuta Filan et ses deux enfants, Denisa et Gabi. Une famille rom roumaine qui vit en banlieue parisienne depuis 15 ans. Alors que de nombreux responsables politiques ne cessent d’affirmer que les Roms ont “vocation à rentrer chez eux, Salcuta fait la preuve que la France et lEurope ont la capacité de les accueillir dignement et que lorsque cest le cas, il ny a plus de « question rom ». Car en tant quEuropéenne, Salcuta a choisi. Et chez elle, cest ici, en France.

INFORMATION SU R CE DOCUMENTAIRE

Devenir une citoyenne française
Le documentaire de Valérie Mitteaux et Anna Pitoun suit Salcuta Filan, jeune femme rom, et ses deux enfants, à Achères (région parisienne), depuis leur arrivée et leur quotidien en caravane dans un bidonville à leur premier logement en appartement. Même si la France reste l’un des pays d’Europe qui expulse le plus de Roms, Salcuta cherche à en devenir une citoyenne à part entière. De la banlieue parisienne, avec ses femmes et ses hommes solidaires qui refusent la discrimination, à la Roumanie, où les Roms sont aussi victimes de rejet, 8, avenue Lénine est une immersion dans l’intimité d’une famille qui doit lutter contre les préjugés à chaque étape de sa vie.

Festivals
Mention spéciale au Budapest International Documentary Festival 2018 et sélectionné à DokLeipzig, au Human Film Festival de Berlin et à Sofilm Summercamp Festival, 8, avenue Lénine est le portrait d’une communauté méconnue et rejetée dans toute l’Europe, mais également celui de citoyens français engagés dans une aventure qui les a menés bien plus loin qu’ils ne l’imaginaient.

Longue durée
La durée exceptionnelle du tournage (Anna Pitoun et Valérie Mitteaux travaillent sur ce projet depuis 2002) donne à voir de manière unique ce que signifie un processus d’intégration au long cours. Fresque familiale, pan d’histoire politique d’une petite ville de banlieue, road-movie à travers l’Europe, ce documentaire a la singularité de démonter le discours dominant en montrant la possible intégration de Roms migrants dans une France solidaire et bienveillante.


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 « 8, avenue Lénine », s’intégrer à tout prix
Cet ambitieux documentaire dresse sur quinze ans le bouleversant portrait d’une femme Rom, membre d’une communauté stigmatisée et méconnue, bien déterminée à trouver sa place en France.
Le documentaire «8, avenue Lénine» ne se résume pas à une success story. Il témoigne avec force des rejets dont font lobjet les Roms.

Les films et documentaires qui courent sur des années se révèlent toujours émouvants lorsqu’ils captent le passage de l’enfance à l’âge adulte de leurs protagonistes. C’était le cas de Boyhood de Richard Linklater qui a filmé pendant douze ans ses acteurs. 8, avenue Lénine ancre cette émotion dans une réalité difficile, la condition des Roms en France et en Roumanie, tout en montrant les étapes d’un processus d’intégration long mais bien réel.
Le documentaire s’ouvre en 2003 sur les bouilles réjouies de Gabi et Denisa qui vont à l’école à Achères, une petite ville des Yvelines, où des bénévoles se mobilisent pour les aider. Avec leur mère, Salcuta, ils ont quitté la Roumanie où leur père est mort trois ans plus tôt. La jeune femme n’a que quelques pauvres mots de français pour rendre grâce à un système qui assure la scolarisation de tous les enfants de 6 à 16 ans, même sans titre de séjour.

 L’accueil après l’expulsion
Mais un soir de mars 2003, deux voitures de police débarquent sur le campement rom pour préparer une expulsion le lendemain et prévoir les moyens nécessaires pour détruire les caravanes. Branle-bas de combat à la mairie où l’on veut tenter d’empêcher ce qui s’annonce, trouver des lieux pour ces familles. L’institutrice de Gabi et Denisa, Maden Gerbin, les accueille chez elle avec leur mère.
Quinze ans plus tard, devenue retraitée, elle n’a cessé de veiller sur eux. Installation dans un nouveau campement, apprentissage du français où elle ne laisse passer aucune faute de syntaxe, obtention de papiers, d’un travail, d’un appartement, mariages des enfants, naissances : elle a été là à chaque étape de leur intégration. Salcuta qui s’exprime bien désormais explique avec sa détermination joyeuse que chez elle, c’est en France.

Dépasser les préjugés
Le documentaire ne se résume pas à une success story. Il témoigne avec force des rejets dont font l’objet les Roms. Comme le dit un protagoniste, « l’anti-tsiganisme s’exprime beaucoup plus ouvertement que les autres formes de racisme ou de préjugés. » Lors d’un poignant retour dans le village d’origine de Salcuta, la bande-son passe en revue les propos racistes tenus par des représentants politiques dans les pays traversés, Allemagne, Autriche et Roumanie où on agite avec la même haine comme une menace la présence de Roms pour fédérer les électeurs.
La France n’est pas en reste avec un nombre record de démantèlements des camps qui ne connaissent pas la trêve hivernale. Sept mille personnes ont récemment été expulsées dans l’indifférence générale au nom d’une pseudo-impossibilité d’intégrer les Roms qui fuient pourtant misère et violence. Le parcours de Salcuta prouve qu’en mettant de côté préjugés et haine, une France solidaire et bienveillante a la capacité de faire d’eux des citoyens comme les autres.




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